Plantes pour le jardin

LE CHIMONANTHUS : UN ARBUSTE DISCRET MAIS TRÈS PARFUMÉ !

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À la fois peu connu et peu visible dans nos jardins, le chimonanthus mériterait néanmoins d’être plus utilisé tout simplement parce qu’il s’adapte facilement au jardin et produit un parfum  envoûtant lors de sa floraison contrairement à bien d’autres genres.

Le genre des chimonanthus, ou chimonanthes sous leur nom vernaculaire, n’est pas très grand puisqu’il ne compte que 6 espèces dont seulement une que vous pourrez acquérir en magasin, le chimonanthus praecox ou chimonanthe précoce. Son nom lui vient de la précocité de sa floraison.

Il est, comme beaucoup d’arbustes ornementaux, originaires de Chine. Il appartient aussi à la famille des calycanthacées tout comme les arbres aux anémones aussi connus sous leur nom de calycanthus.

Pour ce qui est de la description en tant que telle de cette espèce, elle dispose :

Photo 2 Source wiki Luigi Chiesa

– d’un feuillage caduc se rapprochant de celui des piments. Chaque feuille est d’un vert clair, finement nervurée et surtout très allongée au bout pointu. En automne, elles deviennent jaune vif avant de tomber.

– d’une floraison entre janvier et mars, ces petites fleurs d’un jaune pâle au cœur rougeâtre sont tournées vers le sol et se répartissent en abondances sur les branches dénudées de feuilles. En climat doux, la floraison peut aussi arriver avant que les feuilles ne soient complètement tombées. Leur particularité au-delà de leur esthétisme pas forcément sensationnel, est d’émettre un parfum puissant qui embaumera à plusieurs mètres aux alentours.

Photo 3

Le seul inconvénient du chimonanthus est qu’il peut mettre plusieurs années après sa plantation pour commencer réellement à fleurir, le mot d’ordre est donc la patience pour cet arbuste si précieux. Lorsqu’il commence à prendre de belles proportions, la cueillette de branches fleuries peut être réalisée pour les garder en vase dans la maison et profiter un maximum de leur parfum !

À la suite de la floraison se forment des fructifications plutôt originales qui persistent sur l’arbuste toute la saison jusqu’au moment de produire de petites graines allongées semblables à des haricots.

– d’un port plutôt évasé lorsqu’il est jeune et de plus en plus large en vieillissant, ses branches fines et brun clair ne sont pas très abondantes mais bien ramifiées pour une plus grande profusion de fleurs. À l’âge adulte, soit après au moins une quinzaine d’années, ses dimensions seront de l’ordre de 3 m x 4.50 m. En effet, sa croissance n’est pas des plus rapides.

1.LA PLANTATION

Planter un chimonanthus dans son jardin, c’est apporter une touche d’originalité que tout le monde vous enviera lors de sa floraison si inattendue soit-elle. Pour réussir au mieux leur implantation, quelques conseils simples sont à suivre.

2.1. Quand ?

Photo 4 Source wiki Daderot

Les chimonanthus sont des plantes rustiques supportant des températures jusqu’à -15 °C mais qui ont tout de même une préférence pour les climats océaniques aux longs étés. C’est pour cela qu’il vaudra mieux le planter au printemps, dans la plupart des régions, de façon à ce qu’il s’installe plus rapidement et durablement.

2.2. Dans quelle exposition ?

Le soleil est très important puisqu’il est directement lié à l’abondance de sa floraison et de son parfum qui se diffusera mieux avec les rayons de soleil hivernaux. De plus, les fleurs ne se forment que sur des branches bien aoûtées ou lignifiées (durcissement naturel du bois). C’est à cause de cela que la floraison pourra se trouver atténuée si le chimonanthus est planté dans un endroit trop frais ou trop venté car le bois ne sera pas suffisamment ligneux pour produire des fleurs.

Dans les régions du nord, faites en sorte de les intégrer à proximité d’un mur ou d’une haie plein sud pour qu’ils ressentent mieux la chaleur.

2.3. Dans quel sol ?

Il n’y a pas forcément de sol favorable pour le chimonanthus qui peut pousser dans bien des conditions. Acide ou calcaire, ce n’est pas trop un souci, la seule exigence indispensable est un drainage de qualité mais également une bonne fraîcheur de la terre. Plus simplement, évitez les excès d’eau ou les sols trop secs. Pour atténuer les écarts d’humidité important dans le sol, épandez un paillis à son pied, organique de préférence comme du broyage de branches ou du paillis de chanvre.

2. L’ENTRETIEN

Tout comme pour ses exigences, l’entretien d’un tel arbuste n’est pas plus compliqué qu’un banal forsythia ou viorne boule de neige.

Commencez tout d’abord après la plantation par lui apporter un arrosage conséquent qui humidifiera le sol et la motte et permettra l’émission des premières radicelles.

La fertilisation est elle aussi un élément clé non seulement pour sa croissance mais aussi pour sa santé en général. Choisissez simplement un engrais complet et organique en granulés avec un peu de compost maison en complément. Cette opération peut se faire aussi bien lors de sa plantation qu’en entretien une fois par an en sortie d’hiver lorsque l’arbuste commencera à reprendre vie.

Photo 5 Source wiki Llez

Pour finir avec la taille, elle n’est pas fondamentalement obligatoire et peu même nuire à la floraison si par exemple la technique de la taille en boule est faite. En effet, il y aurait dans ce cas une ramification excessive des branches qui diminuera chaque année la floraison. Pour ne pas faire de bêtises, contentez-vous de supprimer les branches qui se croisent, les branches mortes et d’équilibrer la ramure pour l’aérer. Taillez toujours après la floraison avant l’apparition des feuilles car c’est en cette saison que vous verrez le mieux son architecture et les branches éventuellement à supprimer.

En ce qui concerne les maladies et ravageurs, ils ne s’attaquent pas au Chimonanthus et c’est encore une raison qui prouve que sa culture est on ne peut plus simple.

Photo 6 Source wiki Luigi Chiesa

Lorsqu’il aura fleuri et produit des fruits contenant les graines, vous pourrez même vous amuser à le ressemer pour le partager avec vos proches ou bien le planter dans une autre partie du jardin. Pour cela, récoltez les graines lorsqu’elles seront arrivées à maturité, soit en automne, et placez les aussitôt dans des petits godets de terreau spécial semis à l’abri sous un châssis froid ou bien en serre non chauffée si vous en disposez d’une. Laissez la nature faire son travail et pensez à humidifier la terre sans excès sinon les graines risqueraient de pourrir.

3. LA MISE EN SCÈNE

Lorsque vous aurez compris toutes les informations sur sa culture, il ne vous restera plus qu’à le mettre en scène de façon esthétique !

Il est tout à fait possible de l’intégrer en haie fleurie en compagnie de plantes peu envahissantes qui ne risqueront pas de l’étouffer. Le seul ennui sera qu’il se fondra dans la masse et que sa discrète floraison pourrait s’en trouvée masquée.

Ici, au centre de la photo, devant le photinia aux nouvelles pousses rouges, le chimonanthus est mis en scène de la meilleure des façons puisque sa plantation respecte trois points essentiels :

– La proximité d’un lieu passager comme aux abords de la maison pour profiter le plus souvent possible de ses effluves,

– L’association devant un mur ou devant des plantes persistantes qui formeront un fond et rendront sa floraison visible mais protègeront aussi l’arbuste des vents tout en le plaçant dans des conditions plus chaudes. À ce titre, vous pourriez choisir le photinia ‘pink marble’, moins poussant que le ‘red robbin’, le mahonia, les osmanthes, les houx ou bien même les Rhododendrons si la place n’est pas un problème,

– Le planter en massif plutôt qu’en isolé car c’est ainsi que sa discrétion pourra se révéler grâce à d’autres plantes qui le mettront en valeur. À ce titre, les plantes vivaces sont de bon choix surtout les tapissantes puisqu’elles permettent de garder la fraîcheur du sol tout en créant un tapis vert, pourpre ou encore doré à son pied. Tournez-vous vers les lysimaques rampantes, les pachysandres, les heuchère, les tiarelles ou bien aussi les ophiopogons pour une originalité à toute épreuve.

Selon vos envies, vous pourriez également créer un massifs aux multiples senteurs en choisissant une large palette de plantes parfumées comme les daphnés, sarcococcas, seringats, jacinthes, muguet, edgewortia ou encore cercidiphyllum. Associez tout ce petit monde et bien d’autres dans un massifs qui embaumera toute l’année de leurs parfums tous différents.