Plantes pour le jardin

LES AZALÉES JAPONAISES

[—ATOC—]
[—TAG:h2—]

Difficile de trouver une plante plus florifère que l’Azalée japonaise. Tous ses boutons éclosent simultanément pour masquer complètement le feuillage de l’arbuste. Durant quelques semaines, la couleur s’installe dans votre jardin !

1. SES CARACTÉRISTIQUES

Les Azalées appartiennent tout comme les Rhododendron à la famille des Ericacées. Jadis, les deux genres étaient séparés par une caractéristique propre à leurs espèces : le nombre d’étamines (organe produisant le pollen dans une fleur). Chez les Azalées, elles étaient au nombre de 5 et chez les Rhododendrons, au nombre de 10.

De nos jours, les hybridations ont fait que ce nombre d’étamines varie entre 5 et 10 dans un genre comme dans l’autre. C’est pour cette raison que le genre des Azalées se trouve inclut dans celui des Rhododendrons bien que le grand public ne les nomment pas comme cela pour autant. Il s’agit d’une appellation purement scientifique.

Pour en revenir aux Azalées japonaises, elles se trouvent naturellement au Japon, en Corée ou en Chine et sont capable de pousser dans quasiment toutes les régions de France.

1.1. Le feuillage

Au-delà de leur nom d’Azalées japonaises, on les appelle également Azalée persistantes en raison de leur feuillage qui reste vert durant la mauvaise saison. En réalité, ces Azalées ne sont pas persistantes mais semi-persistantes. En effet, elles émettent chaque année des feuilles à deux périodes différentes :

            – au printemps, les feuilles produites sont plus grandes et moins épaisses. Elles tombent ensuite une fois l’automne venu.

            – en été, de nouvelles feuilles plus petites et plus coriaces voient le jour. Ce sont elles qui persisteront durant l’hiver et jusqu’à la formation des feuilles printanières.

Évidemment, il s’agit à nouveau d’une remarque purement scientifique puisque ces Azalées ne sont jamais complètement dénudées et toutes les feuilles de printemps ou d’été ne tombent pas simultanément. À leur formation, leur couleur est légèrement cuivrée puis elles deviennent plus ou moins vert foncé. Certaines arborent même des feuilles panachées vert et blanc.

1.2. La floraison

Photo 2

Elle intervient quant à elle en avril/mai en fonction des hybrides. Les couleurs sont variables mais oscillent dans des mauves et des blancs en passant par des rouges et tout un tas de camaïeu de roses. Chaque fleur se compose de plusieurs pétales aux teintes elles-mêmes plus ou moins soutenues sur l’arrière des pétales, sur les extrémités ou leur centre.

1.3. Les racines

Pour en venir à leur système racinaire, il est comme pour toute les plantes de la famille des Ericacées, relativement peu développé et surtout superficiel, c’est pour cette raison qu’une Azalée ne présente aucun danger pour un dallage ou des canalisations.

1.4. La dimension

Elle est encore une fois variable d’un hybride à un autre mais on peut considérer qu’elle se situe aux alentours de 1.50 m de hauteur  sur X 2 m de largeur. Sachant que les azalées ont une croissance plutôt lente, vous devrez patienter au moins un dizaine d’année sans taille pour parvenir à ce résultat. Évidemment, il est tout à fait envisageable de les maintenir à une taille plus modeste et surtout moins haute en les taillant plus régulièrement.

2. QUELQUES HYBRIDES

Photo 3

Azalée ‘amoena’

Photo 4

Azalée ‘arabesk’

Photo 5

Azalée ‘azuma kagami’

Photo 6

Azalée ‘blaaw’s pink’

Photo 24

Azalée ‘blue danube’

Photo 7

Azalée ‘eucharis’

Photo 23

Azalée ‘gilbert mullie’

Photo 8

Azalée ‘girard scarlet’

Photo 9

Azalée ‘hot shot’

Photo 10

Azalée ‘iroha yama’

Photo 11

Azalée ‘sweet briar’

Parmi la quantité astronomique d’hybridations créées, voici une très courte liste des variétés les plus courantes. Bien évidemment, le choix en terme de coloris et de nuances va bien au-delà de ceux présentés ci-dessous.

Parfois vous pourrez trouver tous ces hybrides et bien d’autres sur tige. En effet, il est tout à fait possible de conduire ces petits arbustes sur une seule et même tige, les rendant ainsi beaucoup plus contemporains et tout aussi jolis.

Vous pouvez faire vous-même cette sélection d’une branche principale peut être faite soi-même mais si vous ne souhaitez pas patienter des années, choisissez un sujet déjà formé.

3. LA PLANTATION

Planter une Azalée est très simple puisque son système racinaire ne demande pas un trou d’une très grande profondeur. Pour l’installer dans votre jardin, vous devrez tout de même suivre les exigences suivantes :

Quand ?

Les Azalées sont très présentes dans les commerces au printemps car c’est à cette période qu’elles fleurissent, qu’elles sont les plus attractives et que l’aperçu de la couleur ne se limite pas à la photo sur l’étiquette. Il est donc conseillé de les acquérir en cette saison même si la plantation est conseillée en automne car les Azalées, tout comme les Rhododendrons classiques, développent leur système racinaire durant cette saison.

Dans quelle exposition ?

Photo 12

Le plein soleil n’est pas des plus favorables pour les Azalées contrairement à ce que l’on pourrait croire à cause de la profusion de fleurs. Privilégiez plutôt les ambiances mi-ombragées où l’arbuste pourrait avoir le soleil du matin et celui du soir (les moins chauds).

Évitez également les trop fort courants d’air surtout ceux du Nord et de l’Est qui en hiver pourraient les faire geler car rappelons le, les feuillages persistants sont toujours plus sensibles au froid. Ne les protégez pas pour autant d’un voile d’hivernage pendant tout l’hiver car celui-ci les ferait pourrir, tâchez simplement de les planter au bon endroit. Pour en citer quelques-uns, ce pourrait être sous des arbres caducs, le long d’un mur ombragé, en bord de mer, abrité des embruns directs.

À savoir : en cas de fortes gelées, l’arbuste peut perdre ses feuilles mais repartir le printemps suivant. Ne vous en séparez-pas, il est possible que l’azalée ne soit pas morte. Patientez jusqu’au moins de juin pour voir si quelques feuilles ressortent.

Dans quel sol ?

La caractéristique principale des Ericacées est que ce sont des plantes acidophiles, c’est-à-dire qu’elles préfèrent les sols acides pour prospérer dans les meilleures conditions. La terre de Bruyère est donc indispensable à leur culture, que vous ayez une terre argileuse, ou pire, calcaire. La proportion de terre de bruyère à incorporer dans votre terre est donc variable en fonction du pH de celle-ci. Préférez également les sols légers et assez bien drainants mais en restant frais.

Ne réalisez pas de fosses de plantation entièrement remplies de terre de Bruyère car la plante prospèrera à merveille dans ce mélange qui lui correspond mais lorsque ses racines arriveront dans votre terre où la terre de Bruyère est absente, vous observerez rapidement des carences ou des problèmes de chlorose. Mieux vaut donc réaliser un mélange qui habituera progressivement l’Azalée à la terre qui lui est proposée.

À savoir : lorsque vous planterez, pensez toujours à démêler légèrement les racines de la motte.

4. L’ENTRETIEN

Photo 13B

Si l’endroit leur convient, l’entretien des Azalées japonaises est assez limité et nécessitera des petits travaux d’arrosage, de fertilisation et de taille pour qu’elles gardent toute leur beauté année après année.

4.1 L’arrosage

L’arrosage est indispensable juste après la plantation de manière abondante car c’est grâce à celui-ci que la terre se mettra bien en contact avec le système racinaire.

Ensuite, vous devrez veillez au grain surtout en été car ce sont les racines superficielles des Azalées japonaises qui sont les plus gourmandes en eau. Le problème étant que c’est celles qui sont les plus privées de cette ressource en cas de période sèche. N’hésitez donc pas à faire des apports réguliers en été avec de l’eau de pluie car l’eau du robinet pourrait être calcaire.

4.2 La fertilisation

Une bonne fertilisation permet non seulement à l’arbuste de se maintenir en bonne santé mais aussi de produire chaque année des fleurs de plus en plus abondantes tout en gardant un port compact.

Utilisez pour cela un fertilisant spécial ‘plantes de terre de Bruyère’ que vous apporterez en sortie d’hiver et juste après la floraison car ce sont les deux périodes les plus épuisantes pour la plante. En complément, vous pourrez également apporter chaque année en paillage au sol des écorces de pin ou de la terre de Bruyère pour entretenir l’acidité du sol. Ce paillage gardera à une certaine fraîcheur au pied de l’Azalée et ainsi limiter les arrosages et les périodes de stress hydrique.

4.3 La taille

Elle est possible chez les Azalées japonaises mais doit toujours être douce et légère. Ne rabattez jamais une Azalée chaque année au taille-haie !

Taillez plutôt en moutonnement après la floraison et à l’aide d’une cisaille à main. N’enlevez jamais plus de 5 à 7 cm de feuillage à la fois pour ne pas traumatiser la plante. De même, suivez toujours sa forme naturelle car le résultat sera toujours plus joli et moins ‘conventionnel’.

En complément et si vous êtes tatillons, vous pourrez aussi supprimer toutes les fleurs à mesure qu’elles ne fanent. Cette action permettra à d’autres boutons de se reformer et ainsi faire durer la floraison plus longtemps !

4.4 La multiplication

schéma

Les Azalées se multiplient très difficilement par semis et de toute façon le résultat en termes de couleur de fleurs n’est jamais sûr puisqu’une très grande partie des Azalées sont hybridées.

En revanche, il est tout à fait possible de les marcotter. Pour cela :

– Sélectionnez une branche qui affleure le sol en fin d’été,

– Maintenez-la enterrée sur environ 10 cm et fait en sorte d’éliminer toutes les feuilles sur cette partie s’il y en a. Faites aussi des entailles sur le sens de la longueur pour que le rameau puisse plus facilement émettre des racines. Notez que la branche doit toujours être sur la plante mère et doit comporter une partie feuillue sur l’extrémité pour que la bouture puisse être réalisée lorsque les racines se seront formées, (cf Fiche conseil sur la multiplication des végétaux)

– Déterrez la marcotte en fin de printemps suivant, en veillant bien à ce que des racines se soient formées. Prenez soin à ce moment de couper la tige qui la relie toujours à la plante mère,

– Rempotez enfin la marcotte à l’endroit désiré.

5. UNE AZALÉE POUR L’INTÉRIEUR ?

Photo 15

Il ne vous échappera sûrement pas que des Azalées fleuries sont présentes parmi les plantes d’intérieur de la fin de l’été jusqu’au printemps. Elles ressemblent aux Azalées japonaises mais cette espèce est pourtant gélive.

Il s’agit du Rhododendron simsii ou indica qui ne peut donc se cultiver qu’en pot et en intérieur car il prospère dans des températures entre 12 et 16°. Évitez donc de l’exposer à des températures inférieures à 5°. Préférez également une fenêtre abritée d’un store car elles n’aiment pas le soleil direct.

Supprimez régulièrement les fleurs fanées pour éviter qu’elles ne pourrissent sur la plante.

6. LA MISE EN SCÈNE

Photo 18

Photo 17

Photo 20

Photo 19

Photo 22

Au jardin, associer les Azalées est plutôt simple puisqu’il est possible de le faire avec une très grande quantité de plantes en respectant toujours le thème des plantes de terre de Bruyère.

N’hésitez pas à consacrer de bons espaces de plusieurs dizaines de m² où les volumes pourront être plus important tout comme le choix végétal. Plantez tout ce petit monde en dégradé de hauteur pour que chaque plante soit mise en valeur par les autres et qu’elle puisse tirer son épingle du jeu. À ce titre, la liste des plantes compagnes aux Azalées japonaises peut être la suivante :

– Bouleaux, Erables du Japon, Rhododendrons de grand développement, Camélias, Bruyères, Pieris, Leucothoes, Hydrangeas, Sarcococcas.

Associez aussi les variétés entre elles pour créer des effets de nuances et de masse plus importants, un véritable régal pour les yeux lorsqu’elles sont toutes fleuries.