PLANTES, Plantes pour le jardin

LA BIODIVERSITÉ

La biodiversité désigne la diversité et l’immensité du monde vivant qui nous entoure. Cela se caractérise par une diversité d’espèces (faune et flore) mais aussi une diversité d’écosystèmes (milieux composés de différentes espèces). L’accueillir dans son jardin, c’est favoriser la prospérité de beaucoup d’espèces animales et végétales qui sont le plus souvent les alliées du jardinier. Plus votre jardin est grand, plus la biodiversité sera vaste et plus vous pourrez l’encourager facilement.

Le jardin « propre » et « carré » est encré dans les mentalités mais il faut bien comprendre que c’est contre nature. Généralement le nombre d’espèces est restreint et le « total contrôle » du jardin empêche la vie de réapparaitre. Dans un jardin, il devrait toujours y avoir une zone délaissée par le jardinier pour que certaines espèces endémiques (locales) puissent s’y développer et abriter de nombreux animaux utiles.

Favoriser la biodiversité c’est tout simplement diversifier les milieux de votre jardin (mare, potager, pelouse, massifs d’ombre, de soleil, etc…), plus la biodiversité est grande, plus votre jardin est riche de nature !

Papillon - Biodiversité au jardin

1. POURQUOI FAVORISER LA BIODIVERSITÉ ?

Pourquoi favoriser la biodiversité

Un jardin vivant est un jardin où l’équilibre biologique est le plus complet possible. Cet équilibre est en fait une association de plantes et d’animaux qui interagissent ensemble pour former des milieux riches et différents. Plus cet équilibre est riche et moins les ravageurs seront présent dans le jardin, ils seront contrôlés naturellement (pucerons, cochenilles, acariens, etc…).
Il faut allez au-delà de ses a priori, chaque animal a un but et une utilité au jardin, ne vous acharnez donc pas à vouloir supprimer telle ou telle espèce… même si certains animaux peuvent avoir un aspect qui vous rebute.

Quelques exemples d’animaux du jardin très utiles :

Les araignées : Elles régulent les populations de moustiques, mouches et autres pucerons. Elles peuvent s’installer dans vos arbustes infestés de pucerons ou bien tisser une toile à côté d’un point d’eau qui grouille de larves de moustiques qui ne demandent qu’à s’envoler.

Les tuer ou les chasser encourage donc la prolifération de tous ces nuisibles.

Les grenouilles et autres crapauds : ils se nourrissent de nombreux vers, limaces et insectes volants ou rampants

Les hérissons : ils sont très friands des limaces, escargots et autre larves d’insectes notamment ceux de Hanneton. Ces larves sont une véritable calamité pour les légumes du potager.

Les hérissons - biodiversité

Les oiseaux : ils sont de très bons chasseurs d’insectes volants, de chenilles voir même de petits serpents et rongeurs.

Les lézards : ils viennent facilement à bout des colonies d’acariens et de pucerons.

Les chauves-souris : sans doute les plus détestées au jardin, elles sont très friandes de mouches, d’insectes volants, de chenilles et de petits rongeurs. Avoir une chauve-souris dans son jardin est signe d’une très bonne biodiversité.

La biodiversité au jardin - les vers de terre

Les vers de terre : ce sont les rois du jardin, leur rôle est de maintenir le sol vivant et de l’enrichir par la dégradation des éléments grossiers. Evitez donc de les éliminer ou même de les couper par des coups de bêches dans le potager.

A savoir : La légende des vers de terre coupés en deux qui donneront deux vers de terres est bien entendu plus que fausse. Quand il est coupé, il meurt après une longue agoni. En 10 ans, le laborieux travail des vers de terre dans le sol de votre jardin est l’équivalent d’un labour de 20 cm !

La biodiversité dans un jardin est une bonne occasion de faire découvrir aux plus jeunes la nature et toutes ses composantes, tout en leur transmettant dès leur plus jeune âge les bons gestes du jardinage.

2. COMMENT FAVORISER LA BIODIVERSITÉ ?

Il existe un nombre incalculable de moyen d’encourager la biodiversité au jardin et d’accueillir les espèces utiles. Ils sont à la portée de tous, très ludiques pour certain et surtout très faciles à réaliser.
Le moyen le plus simple est de recréer des écosystèmes inspirés de ceux de la nature à petite ou grande échelle. De même, pour protéger les animaux de votre jardin durant l’hiver, effectuez vos tailles de propreté courant février/mars et non en fin d’automne.

2.1. Les haies champêtres

La haie champêtre est composée de nombreuses espèces d’arbustes locaux et poussant naturellement dans nos campagnes. Elles ne sont pas taillées au carré mais contrôlées d’un aspect plus naturel avec une taille généralement moins conséquente.
Ce sont généralement des haies assez larges qui offrent un lieu de protection et de refuge contre les intempéries et les prédateurs. Elles peuvent même permettre à des espèces de s’y reproduire. C’est pourquoi vous devrez attendre la saison estivale pour commencer la taille de ces arbustes afin de ne pas déloger un nid. De même, il est très déconseillé d’y utiliser des produits chimiques qui détruiraient la biodiversité que vous y avez créée
En cas d’attaques de prédateurs dans votre haie, préférez donc les moyens de luttes écologiques

2.2. Laisser des zones sauvages

Comme précisé précédemment, l’idéal serait de laisser une partie de son jardin à l’état naturel. C’est-à-dire, se réserver une zone de gazon qui ne serait pas tondue et ou les espèces endémiques pourraient s’y développées à leur guise. Un coin de massif pourrait lui aussi être laissé à l’état naturel.
Précisons que ce n’est pas sale de laisser un endroit de votre jardin se développer naturellement. Au contraire, il y aura cinq fois plus de biodiversité que dans un endroit taillé, entretenu et hyper contrôlé. Les insectes utiles comme les coccinelles viendront s’y réfugier très rapidement.
A titre d’exemple, une plante comme l’ortie qui est très peu appréciée pour ses piqûres désagréables, est un véritable nid à auxiliaires (animaux qui ont pour but de réguler les populations de ravageurs qui s’attaquent aux cultures comme les pucerons ou limaces par exemple). Une touffe d’orties laissée dans un coin du jardin est une réelle mine d’or.

2.3. Installer des habitats naturels

Les habitats naturels « maisons » sont à plus petite échelle que les originaux, mais ils permettent à bon nombre d’animaux de pouvoir s’y abriter. Ils sont très simples à mettre en place et ne coûtent généralement rien du tout.

Entre autre, vous pourriez installer :

– Un tas de bois qui offrira un gîte aux hérissons et crapauds.

– Une vieille souche d’arbre comme objet décoratif dans un massif donnera refuge et nourriture à tous les insectes et animaux xylophages (qui mangent du bois).

– Un petit empilement de briques creuses protègera les insectes pollinisateurs pendant l’hiver.

– Un tas de pierre ou un empilement de vieilles tuiles offrira un accueil aux animaux appréciant les endroits plus chauds et secs.

Même si cela peut vous paraitre inutile, ces micros habitats s’avèrent très efficaces si vous en installez ça et là dans votre jardin.

2.4. Construire une maison pour les insectes

Maison pour insecte - Biodiversité

La maison à insectes est en fait un empilement d’habitats naturels, tous condensés dans une seule petite maison. Pour les personnes aimant les choses bien faites et ordonnées, l’hôtel s’avère une bonne solution car il donnera un résultat plus propre et décoratif dans le jardin.
Vous pourrez installer tous les micros habitats cités auparavant. Chaque étage aura son rôle et attirera une sorte d’animal. Dans cette petite surface, les auxiliaires y trouveront un gite et une protection contre les prédateurs.
Le coût n’est pas forcément très élevé car il peut être construit grâce à des matériaux de récupération tant qu’ils ne sont pas traités. Deux ou trois planches, quelques clous et la maison est créée. Pensez tout de même à faire un toit à votre installation afin qu’elle ne prenne pas trop l’humidité.

Pour le remplir, vous pourrez y installer :

– Des petites boites percées de trous ou d’encoches

– De la paille maintenue dans une petite cage grillagée

– Des fagots de bois

– Des morceaux de tiges creuses en plastique

– Des pommes de pins

– Des briques creuses

– Des pots en terre renversés

– Des buches trouées à la perceuse

– etc …

Installez déjà tout cela et pour le reste, jouez de votre imagination. !
Choisissez un endroit pas trop venté et assez ensoleillé pour l’installer. L’idéal est un endroit qui soit confiné comme dans un massif d’arbustes par exemple, les insectes pourront facilement y trouver le calme et seront à l’abri des nuisances que peuvent engendrer la présence humaine à proximité.
Pour finir, orientez si possible la face avant vers l’Est pour éviter que celle-ci ne soit trop mouillée. Ainsi le côté de la maison ainsi que ses habitants seront protégés des vents du Nord et donc du froid.
Pensez à bien attacher votre petite maison pour ne pas qu’elle bascule.

2.5. Abriter, nourrir et héberger les oiseaux en hiver

Protéger les oiseaux en hiverMésange, Verdiers, Chardonnerets, Rouges gorges, sont autant de petits oiseaux qui aident les jardinier pendant la belle saison en dévorant les colonies des pucerons et autres chenilles.
Le jardinier peut donc venir à son tour à l’aide de ces petits oiseaux. Pendant la période hivernale, les oiseaux du jardin ont beaucoup de mal à se nourrir correctement. La neige, le gel, l’absence de fruits sont autant d’éléments qui font que le jardin n’offre plus grand chose à manger pour nos amis.
Installez dans vos arbres des mangeoires remplies de graines de tournesol vendues en jardineries. Elles sont très riches en calories et les oiseaux les apprécient très particulièrement. Suspendez aussi des boules de graisses, également très appréciées.

Les abris pour oiseaux de la nature

 

Quand le printemps arrivera, ne nourrissez plus les oiseaux. Ils doivent se débrouiller par eux même pour ne pas qu’ils deviennent assistés par l’homme.
Quant au gîte, vous pourrez disposer également, hors de la portée des chiens et chats, des nichoirs. Vous aurez ainsi le plaisir de voir ces petits compagnons s’y reproduire et y revenir d’une année sur l’autre. Des nichoirs spécifiques à chaque espèce d’oiseaux sont disponibles en jardineries, de toutes les couleurs et toutes les formes.

Comme pour la maison à insectes, ne mettez pas la face avant du nichoir face au vent d’ouest qui apporterait trop d’humidité à l’intérieur et sera naturellement délaissé par les oiseaux.

2.6. Planter des végétaux qui attirent des animaux utiles

Pour qu’un jardin soit bio divers, la règle numéro une est de planter un certain nombre d’espèces de plantes qui attirent naturellement les animaux et qui peuvent leur offrir un couvert pendant l’automne et l’hiver. Privilégiez principalement les plantes produisant des graines comestibles et des fleurs offrant beaucoup de pollen.
Tout d’abord, les arbustes de nos forêts sont très appréciés par les oiseaux de nos jardins. Entre autre, nous pouvons citer ceux produisant des fruits comestibles pour ces animaux :

– Corylus avellana (Noisetier)

– Prunus avium (Prunelier)

– Fagus sylvatica (Hêtre)

– Pyracantha (Buisson ardent)

– Malus ‘everest’ (Pommier d’ornement)

– Sorbus aucuparia (Sorbier des oiseleurs)

– Ilex aquifolium (Houx)

– Sambucus nigra (Sureau)

– Viburnum (Viorne)

– Ribes sanguineum (Groseillier fleur)

– etc…

Les végétaux qui attirent les animaux utiles au jardin

Les plantes mellifères sont elles aussi indispensables pour faire venir les insectes auxiliaires et les animaux pollinisateurs comme les abeilles ou les papillons. N’hésitez pas à semer dans votre jardin des Tournesols, Asters, Phlomis, Lavande, Agastaches, Nepeta ou encore pour les engrais vert la Phacélie ou la Moutarde.

Toutes ces plantes devront monter en graines afin de donner de la nourriture à tout ces animaux du jardin lorsque la mauvaise saison sera de retour.

Enfin, les plantes grimpantes ont aussi de nombreux atouts. Elles sont de plus en plus appréciées pour leur côté sauvage, et les animaux utiles les apprécient aussi. Elles offrent un excellent garde-manger et sont le plus souvent très mellifères. Elles ont aussi un rôle d’abri pour l’hiver grâce à leur végétation très dense. On pourrait citer pour les plus utiles, le Chèvrefeuille, le Lierre, les Muriers, la Clématite, la Vigne vierge.

En règle générale, plus vous aurez de variétés de plantes, plus votre jardin sera riche et chaque animal y trouvera son bonheur. Plantez tout cela dans des massifs associant arbres, arbustes et plantes vivaces pour que les écosystèmes soient les plus naturels possible. Evitez les massifs monochromes où la terre est maintenue à nue.

Attirer les animaux utiles au jardin

2.7. Aménager un point d’eau

Aménager un point d'eauL’eau est indispensable pour n’importe quel être vivant. Aménagez-en un, même petit, et vous verrez apparaitre bon nombre d’animaux et autres insectes dans le jardin.
Pour sa réalisation, faites tout d’abord un trou, si possible d’une profondeur d’au moins 60cm pour éviter que l’eau ne gèle jusqu’au fond en hiver. Pour la largeur, faites comme bon vous semble. Mettez-y une bâche à bassin afin d’avoir une bonne étanchéité. Vous pourrez aussi y installer quelques plantes aquatiques pour que votre petit écosystème s’installe tranquillement. Plantez-y également quelques plantes de berges afin de protéger ce plan d’eau des regards indiscrets qui pourraient déranger leurs hôtes.
Petit à petit, la faune aquatique

viendra s’y installer comme les Grenouilles, les Salamandres, les Tritons ou encore les belles Libellules.

Pensez à faire une pente douce sur les abords pour que les petits animaux ne s’y trouvent pas noyés quand ils viendront boire.

2.8. Favoriser les techniques de luttes biologiques

Après avoir vu beaucoup de techniques pour améliorer et favoriser la biodiversité de votre jardin, nul besoin de vous dire qu’il est très mauvais de venir la polluer avec des produits chimiques de synthèse. Les pesticides sont pour la plupart très nocifs pour les êtres humains comme pour la faune du jardin. Par exemple, un insecticide destiné à tuer les pucerons tuera par la même occasion les coccinelles qui viennent grignoter leur plat préféré. Ces produits sont peu ou pas sélectifs, vous viendrez, certes, à bout des pucerons mais aussi des auxiliaires (animaux se nourrissant des ravageurs du jardin).
Dans la mesure du possible, pour votre bien être et celui de votre jardin, privilégiez les techniques de lutte alternative ou biologique. Ce sont généralement des moyens alternatifs aux pesticides qui peuvent s’avérer très efficaces s’ils sont faits au bon moment et dans de bonnes conditions. Vous agirez ainsi de façon naturelle et chaque habitant du jardin y trouvera son compte : les ravageurs seront naturellement régulés par les auxiliaires qui y trouveront résidence.

En biologique, les méthodes de lutte sont le plus souvent mécaniques, à base de plantes (décoctions, purins, macérations) ou d’introduction d’insectes auxiliaires. Ces techniques se développent de plus en plus de nos jours. La recette de la réussite avec la lutte biologique est la prévention et le bien être entre tous les êtres vivants du jardin.

Prenons comme exemple le moyen de lutte alternative ou biologique pour faire face à cette fameuse attaque de pucerons sur un arbre fruitier. Tout d’abord, n’attendez pas que l’invasion soit devenue incontrôlable. Dès que vous repérez un début de prolifération, vous pourrez procédez à différentes actions de lutte :

– Faire fuir les pucerons par une pulvérisation de savon noir. Ce savon ne tuera pas les pucerons mais les empêchera de s’installer car sa substance leur est hostile.

– Introduire des coccinelles qui viendront dévorer ces colonies de pucerons avant même qu’ils ne puissent prospérer. On peut se procurer des larves de coccinelles en jardineries.

Chaque problème trouvera une solution biologique si le problème est traité le plus tôt possible.
Favorisez la biodiversité dans votre jardin. Initiez vos enfants, vous verrez qu’ils seront ravis de pouvoir apporter leur pierre à l’édifice et découvrir ainsi la nature. Le jardinage est avant tout un plaisir à partager en famille, apprenez-leur les bons gestes pour qu’ils puissent les appliquer à leur tour quand ils auront leur propre jardin.