PLANTES, Plantes pour le jardin

L’AMANDIER

L'amandier

L’Amande, fruit de l’Amandier est utilisé depuis des siècles pour ses bienfaits et sa myriade d’utilisation. C’est un arbre aussi beau que bon, qui se démarque des autres de son genre par des caractéristiques uniques, qui lui valent d’être particulièrement remarqué à peine sorti de l’hiver.

1. DESCRIPTION

Originaire de Méditerranée et d’Asie occidentale, l’Amandier répond sous le nom scientifique de Prunus dulcis ou Prunus amygdaloïdes, deux synonymes qui désignent le même arbre. Il est de ce fait, très proche des Cerisiers ou autres Pruniers, bien que différent dans ses caractéristiques de fructification. Il est aussi issu de la famille des rosacées, tous reconnaissables à leur floraison.

1.1. Caractéristiques

Lorsque l’on parle d’Amandier, nous avons tout de suite en tête son fruit mais aussi sa floraison. Il s’agit d’une de ses caractéristiques principales, celle d’être très précoce. En effet, la floraison se produit à peine l’hiver terminé, entre janvier et mars selon les régions. Cette précocité n’est malheureusement pas un atout dans les régions les plus fraîches, en raison de gelées tardives pouvant mettre à mal la récolte complète. Bien loin de ce côté « fragile » lorsqu’il est en fleur, l’Amandier est pourtant un champion de la rusticité lorsqu’il est en dormance hivernale puisqu’il peut résister à des températures de -25°C.

Il existe alors plusieurs cultivars, certains vraiment précoces pour les régions douces (‘marcona’, ‘ferrastar’) et d’autres plus tardives (‘mandaline’, ‘ferraduel’, ‘aï’, ‘ferragnes’, ‘lauranne’) qui s’adaptent plus facilement au nord de la Loire.

Lorsqu’elles s’épanouissent, les fleurs recouvrent la quasi-intégralité de l’arbre et elles sont d’autant plus visibles qu’elles éclosent avant les feuilles. Leur couleur blanche rosée apporte une véritable fraîcheur printanière au jardin.

Une seconde particularité de l’Amandier est d’être un arbre autostérile, c’est-à-dire qu’il n’est pas en mesure d’assurer lui-même sa pollinisation. Il faudra une pollinisation croisée afin de fertiliser les fleurs qui pourront se transformer en fruits. Deux variétés différentes sont nécessaires pour effectuer ce processus. En revanche, comme toujours dans le règne végétal, une exception existe avec la variété ‘mandaline’ qui est, elle, autofertile.

Malgré une floraison précoce, l’Amandier met beaucoup de temps pour faire mûrir ses fruits et donner des amandes. Les récoltes s’échelonnent de fin août à octobre.

Ses feuilles sont vertes, longues de 8 à 12 cm, un peu arrondies et finement dentelées sur les pourtours. L’arbre peut mesurer de 5 à 9 m en fonction de l’emplacement et de la zone de plantation. Son port est arrondi et ses racines traçantes, évitez de le planter à proximité d’un drainage ou d’une terrasse.

1.2. Un peu d’histoire

L’Amandier ou arbre de la virginité, tire ce nom de sa floraison précoce. On le trouvait initialement au Proche-Orient, c’est ici qu’il fut prélevé par les Hébreux et les Grecs pour y être implanté en Égypte puis dans les régions européennes. Les premières utilisations étaient destinées à la confection de pâtes à pain ou d’huiles de massage. D’autres les consommaient sèches, trempées dans du miel.

Chez les romains, il en était tout autre, puisqu’ils les jetaient sur les jeunes mariées pour leur assurer une descendance, toujours en lien avec le symbole de cet arbre. Cette tradition perdure encore un peu de nos jours sous une autre forme, avec les dragées offerts aux convives lors des mariages … une amande enrobée de chocolat.

En France, l’Amande douce y est cultivée depuis le Vème siècle avant JC. Étonnamment, on l’utilisait déjà sous forme de lait.

2. COMPOSITION, VERTUS ET BIENFAITS

2.1. Composition

L’Amande est réputée de bien des manières. C’est un fruit à forte teneur en énergie, calorique avec près de 570kcal/100g et une forte teneur en lipides (environ 50%). Malgré cela, elle n’est composée que de bonnes graisses et sans mauvais cholestérol, puisqu’elle contient des oméga 6 et 9, qui favorisent le bon cholestérol. Elle est aussi composée d’une forte teneur en fibres, qui favorise la digestion tout en ayant aussi des vertus laxatives. Elle peut être utilisée avec les fruits secs de sa catégorie, comme les Noix de cajou, les Noix ou les Noisettes en coupe-faim. C’est également une bonne source de vitamine E et d’antioxydant … une véritable cure de jouvence à elle seule qui se paye le luxe d’avoir aussi des vertus cicatrisantes.

Niveaux minéraux essentiels, l’Amande regorge de potassium, de calcium, de magnésium et de phosphore. Elle peut être consommée par les diabétiques en raison de son faible indice glycémique.

À savoir : De base, l’Amande est un fruit composé de cyanure, un poison mortel. C’est toujours le cas pour les amandes amères qui ne se consomment pas. L’Amande douce et surtout les variétés citées précédemment sont issues de sélections qui ne présentent plus cet élément.

2.2. Utilisations et bienfaits

L’amande douce est recommandée dans de nombreux cas :

– Fatigue intellectuelle ou physique,

– Contre l’hyper coagulation,

– Contre les bronchites ou la toux,

– En cas d’ulcère gastrique,

– Pour cicatriser des plaies,

– Contre les coups de soleil, l’eczéma, les crevasses,

– En anti-inflammatoire.

Elle peut s’utiliser de bien des façons, que ce soit pour être consommée ou bien en traitement. On la consomme crue, sèche, en lait, en huile ou bien au sein de différentes pommades, infusions ou même shampoing.

Attention : Comme tous fruits à coque, l’Amande peut provoquer des allergies. Bien que complètement naturelle, il est toujours recommandé d’avoir un avis médical avant d’utiliser un traitement, même à base d’amande douce.

2.3. L’Amande en soin beauté

Nous avons vu, tous les bienfaits de l’Amande pour nos tracas du quotidien et sur différents problèmes de santé. Elle est principalement utilisée en beauté pour ses vertus hydratantes. Privilégiez l’huile d’Amande douce 100 % naturelle en évitant les additifs. Vous pourrez alors confectionner vos propres recettes selon l’utilisation souhaitée.

Parmi les plus courantes, l’huile peut s’utiliser pure après le rasage, après la toilette d’un bébé, en antipelliculaires, pour hydrater une peau sèche ou agressée, et même en gommage associé à du citron et du sucre en poudre.

2.4. L’Amande en consommation

L’Amande se consomme à toutes les sauces et dans toutes les étapes du repas :

– À l’apéritif, on la retrouve nature, grillée ou salée.

– En plat, elle peut rejoindre des poissons, des viandes ou des salades en étant effilée.

– En dessert, elle sera en poudre pour la confection de bons nombres de gâteaux. Le plus connu d’entre eux est la célèbre galette des rois avec la frangipane.

– En grignotage, on la retrouve sous forme de pâte d’amande ou en dragées chocolatés, pour des encas ou même avec un café.

– En boisson, vous pourrez vous délecter du lait d’amande.

Vous l’aurez compris, l’amande est omniprésente et c’est certainement l’un des fruits secs les plus présents dans notre gastronomie !

3. LA PLANTATION

3.1. Où ?

Pour mettre toutes les chances de votre côté d’obtenir une récolte, la chose la plus importante, lorsque vous plantez un Amandier est l’emplacement. Choisissez un endroit protégé des vents froids, qui pourraient lui porter préjudice lors de sa floraison. La proximité d’une haie haute ou d’un mur peut donc être une solution intelligente.

Un maximum de soleil est aussi une règle d’or pour une bonne santé et un développement optimal.

Côté sol, l’Amandier apprécie les conditions relativement arides, comme dans ses contrés d’origines. N’ayez crainte de le planter dans un sol caillouteux, même à tendance calcaire.

3.2. Quand ?

L’Amandier est un arbre qui se plante de préférence en automne comme la plupart des arbres fruitiers. L’enracinement pourra débuter un peu avant l’hiver, ce qui rendra l’arbre plus résistant à la sécheresse l’été suivant.

Hors saison, soyez vigilant à l’arrosage pour encourager une reprise optimale.

3.3. Comment ?

Une fois l’emplacement sélectionné et les arbres en possession (au moins deux pour la pollinisation rappelons-le). Faites une fosse de plantation afin de préparer et d’ajuster votre sol si nécessaire. Drainez-le et ajoutez des matières minérales (sable grossier), si nécessaire. Amendez-le également de matières organiques compostées, qui lui donneront un coup de pouce dès le printemps.

N’enterrez pas le collet, qui est la zone entre le début du tronc et la première racine. Le point de greffe doit lui aussi être de ce fait, à l’air libre !

Tuteurez, si vos arbres sont en demi ou haute tige. En basse tige, ce n’est pas nécessaire puisque vous aurez de toute façon choisi un emplacement non venté.

Arrosez abondamment pour terminer, puis paillez son pied de broyage de branches.

À savoir : Respectez une distance d’au moins 5 m entre chaque arbre, mais sans qu’ils soient non plus trop loin, l’un de l’autre. La proximité est garante d’une pollinisation optimale.

4. L’ENTRETIEN

4.1. L’arrosage

L’Amandier n’est pas spécialement gourmand en eau à partir du moment où il est enraciné. Le gros du travail intervient la première année qui suit la plantation afin de lui assurer un enracinement complet et solide. Pour cela, arrosez si nécessaire et abondamment. Le but est d’espacer les arrosages pour forcer votre arbre à aller chercher l’eau de lui-même en profondeur. C’est pourquoi un arrosage tous les soirs est la pire des choses à faire !

4.2. La fertilisation

Procédez à une fertilisation annuelle avec un engrais complet de type organique (compost, fumier composté, corne broyée, or brun, etc..). La meilleure période est en fin d’automne. Les matières auront le temps de se dégrader en minéraux durant quelques mois, avant le réveil de l’arbre qui pourra s’en servir pour démarrer une année avec force et vigueur.

4.3. La taille

La taille n’est pas à prendre à la légère pour ce type d’arbre. Au même titre que ses cousins les Cerisiers et Pruniers, l’Amandier est un arbre qui cicatrise mal à l’âge adulte. Il est donc indispensable de le tailler correctement, dès son plus jeune âge, afin de n’avoir ensuite que des travaux minimes d’éclaircissage.

Une taille de formation en gobelet est l’idéal, afin de ne conserver que 3 branches charpentières solides tout en encourageant une forme arrondie et aérée de l’intérieur. Coupez toujours au-dessus d’un bourgeon orienté vers l’extérieur, dans le même objectif.

Pour en savoir plus sur la taille de formation, vous pouvez vous tourner vers notre fiche la taille d’habillage et de formation des arbres fruitiers

Le bois mort ou les branches qui se croisent peuvent être éliminées en début d’automne.

4.4. Les maladies et ravageurs

Il existe trois problèmes majeurs sur l’Amandier :

La Tavelure : C’est une maladie cryptogamique qui se reconnaît aux tâches circulaires brunes à noires sur les feuilles, puis les fruits. Ils peuvent alors pourrir ou bien tomber avant maturité menant la récolte à zéro. Un printemps doux et humide favorise ce champignon. Pour s’en débarrasser, ramassez les parties atteintes tombées au sol à l’automne, brûlez-les puis traitez l’arbre à la bouillie bordelaise.

La Cloque du Pêcher : Là encore, il s’agit d’une maladie cryptogamique qui se reconnaît aux cloques rouges qu’elle forme sur les feuilles. Les fruits sont au départ peu concerné, mais d’année en année, si rien n’est fait, l’arbre finit par s’affaiblir, les récoltes diminuent et il dépéri. Un traitement au soufre micronisé est ici préconisé.

Le Phytopte : C’est un Acarien de taille minuscule mais que l’on voit facilement aux toiles qu’ils forment. Les conditions de développement sont un temps chaud et sec. Ils se nourrissent de la sève contenue dans les feuilles. Celles-ci jaunissent puis deviennent grisâtres. Une attaque conséquente conduit à une chute prématurée des feuilles et une récolte réduite. Des pulvérisations de purin d’ortie ou des produits acaricides sont des moyens efficaces de lutte. Un lâcher de prédateurs naturels comme les Coccinelles Stethorus peut aussi s’envisager.

4.5. La récolte et la conservation

Il existe deux périodes propices à la récolte des Amandes, selon si vous souhaitez les récolter fraîches ou sèches. La première se fera en mai/juin et la seconde comme nous l’avons vu précédemment de fin août à octobre.

Dans les deux cas, l’écale (enveloppe molle similaire à une Pêche qui entoure la noix) doit s’ouvrir d’elle-même pour en récolter la coque. Les Amandes sont ensuite séchées sur un tamis au soleil afin que l’air circule bien entre elles et que tout risque de moisissure soit écarté.

Le stockage pourra se faire ensuite durant de long mois dans un endroit sec, aéré et à l’abri de la lumière. La clé du succès est un séchage complet et de qualité, garant d’une conservation optimale.