PLANTES, Plantes pour le jardin

PLANTER SOUS DES ARBRES

Planter sous des arbres

Sans doute et de loin le problème le plus dur à résoudre au jardin, la plantation sous des arbres va dépendre de plusieurs facteurs essentiels. Les conditions de culture dans ce type de situation sont relativement compliquées et c’est pourquoi tout ne peut pas être planté. La tâche n’est évidemment pas impossible puisque si tel était le cas, rien ne pousserait sous les arbres de nos forêts. Au jardin, les choses sont un peu différentes mais c’est aussi ce challenge qui va rendre la scène finale d’autant plus appréciée et appréciable.

1. LES CONDITIONS DE CULTURE

La vie de la strate basse sous les arbres n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Chaque espèce cherche à tirer parti de son environnement avec une course effréné à la lumière et à l’eau.

1.1. L’accès à l’eau

Les effets

C’est le critère le plus important dans la réussite d’une culture. Une plante n’ayant pas accès à l’eau n’a d’autre choix que de dépérir puis mourir. Sous les arbres, le système racinaire de ces derniers va chercher les ressources minérales et l’eau en profondeur, ce qui a pour effet d’assécher la surface tout en réduisant la richesse du sol. Ces mêmes racines occupent l’espace souterrain, rendant un autre enracinement plus compliqué.

Le souci vient surtout lorsque les arbres sont déjà implantés depuis un certain nombre d’années. Si toutes les strates sont plantées ensemble dans une terre « nouvelle », le problème est moindre et surtout inexistant au début.

Au-delà de la simple occupation racinaire des plus grands, leur imposant feuillage filtre également la quantité d’eau qui tombe au sol lors d’averses. L’eau qui atteint le sol est disponible en premier par la première strate mais migre rapidement vers la profondeur du sol surtout si rien n’est fait pour la retenir.

Les solutions

Optimiser la ressource en eau c’est avant tout de chose, bien planter. Pour ce faire, une nouvelle plante doit disposer d’un volume de terre sans concurrence dans un premier temps afin de s’enraciner le plus rapidement possible. Le but est de faire en sorte qu’elle devient autonome au plus vite.

– Faites un trou d’au moins 3 fois le volume de la motte. Coupez d’éventuelles racines dans le sol si elles ne sont pas trop grosses. Faites toujours des coupes nettes et propres. En cas de présence d’une grosse racine, repousser le trou un peu plus loin pour ne pas porter atteinte aux arbres présents.

– Préparez un mélange de terre végétale et de compost bien décomposé.

– Arrosez le trou afin de l’humidifier au mieux.

– Plantez la plante sélectionnée dans le mélange puis arrosez de nouveau afin de bien mettre en contact les racines et le substrat.

– Paillez absolument le sol au pied de chaque plantation avec un paillis adapté.

Une fois la plantation achevée, la maîtrise de l’humidité du sol doit se faire par complément du jardinier en cas de besoin. Évitez toutefois d’arroser précisément chaque plante car les arbres pourront alors capter une différence d’humidité à certains endroits. Ils viendront y  faire courir leurs racines afin de profiter de cette aubaine. Préférez un arrosage de toute la surface à hydrater.

Le paillage complet sur une épaisseur d’au moins 5 à 7 cm est évidemment indispensable dans ce type d’endroits.

A savoir : la meilleure période de plantation sous des arbres est en automne.

1.2. Profiter de la lumière

Les effets

Après l’eau, la lumière est la seconde chose indispensable. Sous des arbres, celle-ci est filtrée par la ramure, et les rayons du soleil ne parviennent au sol qu’en petite quantité. Vous vous direz qu’il suffit de planter des plantes d’ombre et le tour est joué. Évidemment, cette remarque tombe sous le sens ! Néanmoins, ce n’est pas parce qu’une plante aime l’ombre qu’elle ne doit pas profiter d’une certaine luminosité à partir du moment où les rayons du soleil ne lui parviennent pas directement.

La clarté jusqu’au sol n’est pas à sous-estimer.

Les solutions

La taille

Pour apporter de la lumière au sol en cas d’arbres à la ramure trop dense, la première solution est très simple : tailler. Ne faites pas pour autant cela n’importe comment sans un minimum de réflexion…

Des tailles spécifiques permettent justement d’apporter de la clarté au sol tout en mettant en valeur l’arbre à épurer. La taille la plus courante dans ce type de cas s’appelle la taille en transparence. Elle permet d’éliminer certaines branches dans le but d’aérer la ramure tout en conservant le port naturel de l’arbre. La technique pourrait faire l’objet d’une explication plus poussée, n’hésitez pas à demander conseil auprès d’un vendeur en jardinerie.

De manière globale :

– Commencez par éliminer l’intégralité du bois mort, qui n’a aucune utilité.

– Coupez ensuite les branches qui pourraient se croiser et occasionner des blessures sur l’écorce.

– Élaguez les branches les plus basses afin de donner de l’air et une lumière douce au sol.

– Sélectionnez à l’œil des branches pouvant paraître en surplus et qui viendraient créer un puits de lumière naturelle une fois éliminées.

Il est très important de toujours travailler avec soin en faisant des coupes nettes et en utilisant des outils bien désinfectés. Cette taille en transparence doit être faite en mai/juin afin de mieux voir les branches à éliminer et d’obtenir un résultat satisfaisant immédiatement.

L’abatage

Parfois, lorsque l’endroit à planter est beaucoup trop dense en arbres, une solution plus radicale peut viser à en abattre complètement certains. Cette suppression viendra apporter de la clarté immédiatement. Le choix des sujets à abattre doit se faire après mûre réflexion. Supprimez en premier les arbres potentiellement malades ou pouvant représenter un danger. Gardez les espèces remarquables ou à enracinement pivotant qui est plus résistant en cas de vent et moins préjudiciables aux premières strates.

Effectuez évidemment ces travaux d’abatage avant de planter la zone.

La plantation avec observation

Dans certaines conditions, il s’avère que vous pourrez planter à différents endroit où la luminosité est naturellement variable. Celle-ci varie aussi en fonction des saisons, c’est donc très important d’observer avant d’agir. Une plante peut être plantée quelques mètres plus loin sans avoir besoin de tailler l’arbre par exemple. Qu’il d’agisse d’espèces persistantes ou caduques, toutes ne se développent pas en même temps à l’image des bulbes de printemps qui s’épanouissent quand les arbres dorment encore. Ils profitent alors totalement de la lumière disponible en l’absence de feuilles pour entrer à nouveau en repos ensuite lorsque l’arbre est en pleine activité.

A savoir : Nous avons évoqué les problèmes rencontrés lors d’une plantation sous des arbres et les solutions à apporter. Toutefois, tout n’est pas négatif et les arbres peuvent aussi devenir une source de protection pour les plantes vivants à leur pied. Évidemment pour les protéger des rayons du soleil mais aussi contre le froid et le vent.

1.3. Partager les richesses

Les effets

Le dernier point après l’eau et la lumière est la richesse du sol. Que ce soit en minéraux ou en humus, toute plante a besoin d’un sol de bonne qualité pour vivre et se développer. Les feuilles tombées au sol chaque année assurent un renouvellement de l’humus du sol mais un complément permet un développement plus sain et rapide. Le paillage, au même titre que les feuilles tombées au sol encourage lui aussi ce processus.

La compétition et les besoins selon les espèces sont différents, c’est pourquoi l’enrichissement permet de prévenir les éventuelles carences de certaines.

Les solutions

Elles sont simples, enrichir et amender de façon régulière et préventive est la meilleure des solutions. Choisissez des fumiers ou composts bien décomposés mais aussi des fertilisants organiques complets en granulés. Faites ces apports chaque année en sortie d’hiver.

2. LES MEILLEURES PLANTES

Vous l’aurez sans doute compris, les conditions de culture sous les arbres sont :

– Une ambiance sans lumière directe, plus ou moins lumineuse selon les arbres et leur ramure.

– Un sol relativement sec surtout l’été, peu profond où la concurrence racinaire est forte.

A partir de ces conditions, voici les meilleures espèces à planter.

2.1. Les arbustes

Ceux-ci vont représenter la strate la plus haute et aux besoins les plus grands sous les arbres. On choisira des espèces naturellement résistantes à la concurrence racinaire et souvent persistantes en raison de leur cycle de vie complémentaire des arbres caduques.

Vous retrouverez alors les Buis, Houx, Nandina, Osmanthe, Leucothoe, Mahonia, Sarcococca, Euonumus fortunei, Viburnum tinus pour les persistants ou encore les Sureaux, Noisetiers, Lonicera, Hamamelia, Euonymus alatus pour les caducs.

2.2. Les plantes vivaces

Plus petites que les arbustes, elles peuvent tirer leur épingle du jeu en conservant leur système racinaire plus en surface tout en ayant des souches compactes à même de résister aux sécheresses estivales. Leurs besoin sont moindres mais leur croissance plus rapide lorsqu’elles se plaisent. On remarque les ports en touffe et les vivaces couvre-sol qui colonisent. Elles occupent le sol en créant un paillis naturel qui limite l’évaporation de l’eau du sol.

Parmi les touffes, vous trouverez les Polystichum, Anemone blanda, Brunnera, Bergenias, Digitalis, certains Geranium, Pulmonaria, Heuchera, Liriopes ou Hellebores.

Dans les couvre-sol colonisantes, vous trouverez les Ajuga, Asperula, Cyclamen, Vinca, Ophiopogon, Pachysandra, Epimedium, Convallaria et autres Lamium.

2.3. Les bulbes

Cette dernière catégorie mise tout sur sa réserve racinaire, le bulbe. Son développement est alors réduit et elle n’a pas besoin d’aller chercher de l’énergie et de l’eau très profondément. C’est pour cette raison que la concurrence racinaire ne leur fait pas peur. De plus, ces plantes commencent souvent leur cycle de développement en hiver ou tôt au printemps pour se terminer avant l’été. Elles passent donc les sécheresses estivales endormies sous terre sans être atteintes d’aucune façon que ce soit.

Les plus populaires sont les Crocus, Muscari, Narcisses, Perce neige, Scilles et autres Jacinthes.