PLANTES, Plantes pour le jardin

DIX MOYENS DE LUTTE NATURELLE CONTRE LES PUCERONS

Dix moyens de lutte naturelle contre les pucerons

Les pucerons sont des insectes piqueurs suceurs bien connus des jardiniers pour les dégâts qu’ils infligent aux plantations. Ils se nourrissent ainsi de la sève des plantes et ceci ne représente pas un grand danger en soi lorsque l’attaque est faible. Le problème des pucerons est la rapidité déconcertante avec laquelle ils se reproduisent, une faculté asexuée qui se nomme parthénogenèse.

Les espèces de pucerons sont multiples, parfois spécifiques mais toujours avec des attaques qui montent en puissance si aucun contrôle n’est effectué que ce soit par des prédateurs naturels ou des actions humaines. Leur cycle de vie fait qu’on les rencontre surtout du début au milieu du printemps puis en milieu et fin d’été. Certaines espèces comme les pucerons lanigères pointent le bout de leur nez une fois l’automne arrivé et sont visible notamment sur les arbres fruitiers comme les pommiers ou poiriers.

Réguler sans pour autant vouloir éradiquer à 100 % est une bonne façon de voir les choses si l’on veut respecter un certain équilibre biologique tout en protégeant nos plantations. Les solutions chimiques seront écartées de ce classement pour la simple et bonne raison qu’ils ne sont plus proposés aux particuliers et qu’il est de toute façon possible d’intervenir avec plus de respect pour notre environnement.

1. LES AUXILLIAIRES

Que ce soit en les attirant ou en les installant sous forme d’œufs, les prédateurs naturels des pucerons peuvent faire le travail à votre place. Ils font partie intégrante de cette chaîne alimentaire qui, lorsqu’elle est équilibrée, régule naturellement les insectes en bas de la chaîne. Un jardin bio divers et entretenu selon des méthodes respectueuses est souvent peu exposé à des attaques mortelles de pucerons.

Ces insectes prédateurs des pucerons sont appelés auxiliaires et le plus connu de tous est la coccinelle. Mais là cette coccinelle n’est pas la seule, il y a aussi la syrphe, la chrysope ou le perce-oreille. Tous sont des mangeurs de pucerons à l’état larvaire mais aussi à l’âge adulte. Ces insectes calent leur cycle de vie à celui de leur « repas » et surtout n’ont pas le même aspect selon leur stade de développement. Apprenez donc à les reconnaître pour ne pas les considérer comme des nuisibles qu’ils ne sont pas.

Pour les attirer naturellement, faites en sorte de reproduire leur abri naturel pour qu’ils élisent naturellement domicile au sein de votre jardin. Ensuite, des lâcher sont possibles en achetant des œufs en magasin.

Enfin, ne traitez jamais avec une huile ou tout autre insecticide en présence des auxiliaires car ces solutions sont non spécifiques. Vous tuerez alors les pucerons comme leurs prédateurs.

2. L’EAU

Bien qu’étonnant comme moyen de lutte, l’action mécanique de l’eau est l’une des plus rapides. Le but ici est d’éclater les colonies en les pulvérisant avec de l’eau à bonne pression (pas de karcher, il ne faut pas non plus endommager la plante). Des colonies éparpillées et/ou tombées au sol ont énormément de mal à se reconstituer, meurent ou deviennent beaucoup plus vulnérables à d’autres prédateurs comme les oiseaux.

Les écraser à la main quand ils sont excessivement nombreux au même endroit est possible également.

3. LE SAVON NOIR

C’est l’une des recettes les plus plébiscitée depuis l’arrêt des insecticides chimiques de synthèse. Il est composé d’huile d’olive ou de lin sous forme solide pour les utilisations à la maison mais sous forme liquide pour celles au jardin. Le savon noir agit par contact et n’a donc qu’une efficacité sur les insectes touchés directement. Son action réelle est le recouvrement du puceron par un corps gras qui l’empêche de respirer, il meurt alors par asphyxie.

Mis à part si vous l’utilisez prêt à l’emploi, la recette maison est la suivante :

– 75 ml de savon noir liquide + 20 g de savon noir solide + de l’eau tiédie afin de rendre le mélange fluide.

Ce type de traitement  peut être répété tous les 8 jours en veillant à ce que la plante soit lavée à l’eau de pluie entre deux traitements.

4. LE PYRÈTHRE

Substance naturelle issu d’une plante, le pyrèthre vient du Tanacetum cinerariifolium. Une petite plante vivace similaire à une marguerite. Cette molécule appelée pyréthrine est un insecticide biologique car issu d’une plante mais non sélectif. Il agit directement sur le système nerveux des insectes touchés et non pas par asphyxie comme le savon noir ou les huiles. Inoffensif pour la faune ou la flore, il faut toutefois respecter les doses recommandées. Vous trouverez le pyrèthre prêt à l’emploi  ou bien à diluer en pulvérisateur. Il sera parfois associé à des huiles pour une efficacité renforcée.

5. LES HUILES VÉGÉTALES

Les huiles végétales se rapprochent énormément de l’action du savon noir sauf qu’il ne s’agit pas là d’huile d’olive ou de lin dans leur fabrication. Les huiles utilisées dans des insecticides sont souvent de colza, de tournesol ou d’orange amère. Elles sont associées entre elles ou avec d’autres molécules comme des mouillants pour une meilleure efficacité. Voilà pourquoi il est recommandé de vous tourner plutôt vers les mélanges tout prêts proposés en magasin plutôt que de faire vos mélanges vous-mêmes.

Les traitements d’hiver que l’on utilise sur les arbres sujets aux pucerons sont constitués d’huiles végétales et permettent une protection des plantes ciblées en éliminant les œufs pouvant être en dormance dans les anfractuosités des écorces.

6. L’INSTALLATION DE PLANTES RÉPULSIVES

Une chose à savoir est que les pucerons n’attaquent pas toutes les plantes, certaines leurs paraissent plus appétissantes que d’autres et certaines leurs provoquent un véritable dégoût. Utiliser ces dernières comme plantes barrages est une très bonne idée dans un jardin varié et structuré. Plantez-les en particulier aux côtés des plantes régulièrement attaquées comme les Rosiers, Lupins, Pommiers, Érables du japon, Iris, etc.

Pour en citer quelques-unes, vous retrouverez surtout des plantes aux feuilles odorantes comme la Menthe, la Lavande, l’Absinthe, la Santoline ou le Romarin pour ne citer qu’eux.

7. LA CENDRE DE BOIS

Là encore, il s’agit d’une action mécanique peu connue pour lutter contre les pucerons. La cendre de bois fraîche est réputée pour sa teneur en potasse qui est un amendement de choix pour les massifs du jardin. Attention toutefois à n’utiliser que de la cendre de bois non traité et de préférence pas non plus issue de résineux.

Afin de l’utiliser en lutte contre les pucerons, tamisez-là puis projetez-là sur les colonies avec vigueur pour ne pas que les branches et feuilles de la plante soient recouvertes totalement. Vous risqueriez alors de la brûler… Les pucerons ainsi vaporisés périront d’asphyxie ou de brûlures. Le reste des cendres sera ensuite lessivé par la pluie et servira alors d’amendement au sol.

8. LE MARC DE CAFÉ

Le marc de café est de base comme les cendres un déchet domestique dont on ne sait pas quoi faire mais qui est en fait une mine d’or au jardin. Il s’utilise de mille et une façons et a donc également un rôle de répulsif contre les pucerons. Il ne s’utilise pas en le lançant comme la cendre sur les pucerons mais en le saupoudrant autour des plantes que l’on souhaite protéger. Évidemment, l’action n’aura d’utilité que sur des plantes annuelles ou vivaces de petite taille. Mais, l’avantage est que vous pourrez faire d’une pierre deux coups car le marc de café joue aussi un rôle répulsif sur contre les limaces et escargots.

9. LES RECETTES MAISON

Il existe bon nombre de recettes en décoctions, macérations ou purins pour éloigner ou éliminer les colonies de Pucerons. Les deux plus connues pour chacune de ces actions sont :

– Le purin d’ortie

Il agit de manière préventive, et pas comme un traitement physique. Le purin d’ortie s’utilise sous la forme pulvérisable et non pas en arrosage au pied de la plante. La première solution vise à renforcer les défenses immunitaires de la plante pour la rendre plus vigoureuse et ainsi moins sujette aux attaques. La seconde joue un rôle de fertilisant coup de fouet.

La recette pour une pulvérisation est la suivante :

            – Associez dans une grande bassine un kilo de feuilles fraîches d’orties hachées et 10 litres d’eau de pluie

            – Laissez fermenter durant 15 jours en veillant à mélanger chaque jour

            – Lorsqu’il n’y a plus de bulles, le purin est prêt à être filtré

La solution obtenue peut se garder en cave dans un récipient opaque à l’abri de la lumière. Pour l’utiliser en pulvérisation, il faudra enfin diluer cette solution à 5 % avec de l’eau.

– La décoction d’ail

Contrairement au purin d’ortie, la décoction d’ail n’agit pas sur la plante avant une attaque mais comme un répulsif lorsque les pucerons sont déjà présents. Au-delà même de son utilisation habituelle anti fongique contre le mildiou et l’oïdium, c’est l’odeur forte que ces insectes redoutent.

Pour concevoir cette solution, la recette est la suivante :

            – 100 g de gousses d’ail pilées dans un litre d’eau

            – Laissez le tout macérer durant 24h

            – Portez ensuite à ébullition et maintenez l’ébullition pendant 20 min

            – Laissez refroidir puis utilisez pur directement sur les colonies de pucerons

Attention, ce mélange se conserve seulement une journée, il doit donc être utilisé rapidement.

10. LES BANDES DE GLU

Il y a les prédateurs des pucerons mais il y a aussi les alliés et les fourmis sont sans l’ombre d’un doute leur plus grandes défenseures. Elles protègent et entretiennent les colonies de pucerons pour la simple et bonne raison que ces derniers sécrètent une déjection appelée miellat qui est particulièrement sucrée. Les fourmis raffolent de ce miellat dont elles se nourrissent. En protégeant les pucerons, leurs colonies s’agrandissent, ce qui fait plus de miellat. C’est en quelque sorte un élevage primitif bien organisé dont l’un trouve une source de nourriture et offre en contrepartie protection et prospérité à l’autre. 

Afin de casser cela, la première chose à faire est d’éviter aux fourmis de pouvoir atteindre les branches garnies de pucerons. Cette lutte est surtout valable pour les arbres et arbustes dont la base est dégagée. On y installe alors des bandes de glu composées de résines ou de cires naturelles. Ces bandes deviennent alors un barrage physique impossible à franchir pour les fourmis.