PLANTES

LES TRUCS ET ASTUCES CONTRE LES LIMACES

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Les limaces ou les escargots ont toujours été l’un des principaux fléaux pour le jardinier. Peu importe où ils se trouvent, une plante se trouve toujours sur leur passage, à la merci de leur faim insatiable. Les moyens de lutte sont nombreux, pas forcément très connus pour certain mais comme pour toute les choses de la nature, un équilibre doit se former. Ils entrent de façon significative dans certaines chaînes alimentaires au jardin, c’est pour cela qu’il n’est donc pas conseillé de les éradiquer complètement.

1. DESCRIPTION

Ces animaux sont tous deux des gastéropodes, l’un avec coquille et l’autre sans. Leurs ancêtres vivaient dans les océans, c’est pour cela qu’ils restent de nos jours très dépendants d’une forte humidité pour vivre. Raison pour laquelle, ils sécrètent un mucus gluant assurant ainsi leur hydratation, mais aussi leur protection contre les rayons du soleil. Ce mucus tient un rôle lubrifiant lors de leurs déplacements, d’où les trainées brillantes qu’ils laissent sur leur passage, ainsi qu’un détoxifiant car c’est par ce mucus que les limaces évacuent les substances potentiellement toxiques de certaines plantes quelles consomment.

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Quoi qu’il en soit, les escargots ou les limaces préfèrent sortir pour se nourrir lorsqu’il pleut ou au cours de la nuit. En une nuit, ils s’ont capable d’ingérer 50% de leur poids en nourriture. Au cours de la journée, vous les verrez se cacher dans des interstices de pierre ou sous des feuilles à l’ombre.

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Leur régime alimentaire est essentiellement végétal mais ils peuvent parfois se tourner vers quelques champignons. Plus précisément, ils n’ont pas forcement d’espèce de plantes attitrées, même si certaines ne les intéressent pas le moins du monde. Ils iront, quoi qu’il en soit, toujours vers les pousses les plus fraîches et les plus tendres. Particulièrement voraces, ils ont réputation, autant dans le potager que dans le jardin d’ornement. À l’occasion, les limaces peuvent même se nourrir de cadavres d’animaux et de tout autre déchet organique.

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En ce qui concerne leur reproduction, elle est assez particulière car chaque individu est hermaphrodite, c’est-à-dire qu’il peut à souhait devenir mâle ou femelle. Les œufs qui résultent de l’accouplement sont pondus quelques jours plus tard sous une petite couche de terre ou dans un endroit humide et bien abrité. Une fois sortis, leur durée de vie s’échelonnera entre neufs mois pour les limaces et jusqu’à 7 ans pour certaines espèces d’escargots.

2. LES MOYENS DE LUTTE

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On distingue deux grands moyens de lutte contre ces petits gastéropodes :

La lutte préventive : elle permet d’éviter qu’une attaque intervienne en favorisant les éléments qui les font fuir ou régule naturellement leur population.

La lutte curative : elle s’utile en cas d’attaque constatée de manière à les éliminer plus ou moins rapidement et protéger vos plantations.

2.1. La lutte préventive

Dans cette catégorie, les méthodes de grand-mère ainsi que de nombreux essais ont permis de mettre en évidence certaines techniques particulièrement efficaces :

Utiliser des matériaux qu’ils redoutent :

C’est notamment le cas des cendres, de la sciure de bois, de la poudre fine de roche volcanique, de coquilles d’œufs pilées, de verre pilé ou encore de sable. Tous ces matériaux s’utilisent comme barrière autour des zones que vous souhaitez protégez et viendront soit se coller à leur mucus ou bien les piquer puis les faire passer leur chemin. Cependant, leur dispersion peut avoir des effets secondaires.

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En effet,

• Le verre pilé peut s’avérer dangereux au cours du désherbage.

• La cendre doit être renouvelée après chaque pluie et peu devenir polluante pour le sol si elle est utilisée en excès.

• Le sable doit lui aussi être renouvelé et peut rendre à terme votre sol trop drainant.

• Les coquilles d’œuf, la sciure ou la poudre de roche volcanique sont quant à eux, plus neutres car ils sont soit biodégradables et compostables, soit utilisables en paillis durable.

Limiter l’humidité :

Évidemment, en cas de trop forte sécheresse, il n’y aura plus de limaces mais vos plantes n’apprécieront guère ce genre de conditions. En été, l’arrosage des plantes doit donc être réalisé intelligemment. Pour cela, privilégiez les arrosages abondants mais espacés, de manière à créer de petites périodes de sec, incommodante pour les limaces et escargots. De même, effectuez ces apports plutôt le matin, de manière à ne pas leur offrir une humidité durant la nuit lorsqu’ils sont le plus actifs.

Favoriser la faune prédatrice :

Au jardin, on parle de biodiversité. Cette biodiversité est la richesse de votre jardin en espèces végétales et animales. Plus elle est importante et plus les ravageurs seront naturellement limités. Dans le cas des gastéropodes qui nous intéressent, soyez heureux de voir dans votre milieu des hérissons, musaraignes, merles, grives, grenouilles, crapauds, etc…

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Pour aider ces derniers à prospérez facilement, offrez leur des milieux variés et surtout des abris naturels. De même, l’utilisation réduite voire inexistante de produits phytopharmaceutiques, encouragera également toute cette faune à s’installer dans votre écosystème.

Concocter du purin de limaces :

Cette méthode peut sembler barbare mais elle s’avère toutefois plutôt efficace. Evidemment, vous ne devrez pas l’utiliser à proximité d’un lieu de passage du fait de l’odeur que la solution dégage. Pour le réaliser vous devrez évidemment trouver quelques limaces préalablement mortes et les faire macérer dans de l’eau pendant une dizaine de jours. Arrosez ensuite avec cette solution autour des plantes attaquées. Vous devrez renouveler l’opération régulièrement.

Labourer les zones sensibles en hiver :

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Il est bien connu que le travail du sol n’est pas très recommandé en hiver pour vos plantations. Vous pourrez donc utiliser cette technique soit au potager de façon ponctuelle ou bien dans des zones particulièrement atteintes par ces nuisibles. Le fait de travailler votre sol en cette saison permet de déterrer les œufs et les limaces qui hivernent et par la même occasion de les faire geler.

À savoir :

La terre à nue n’est vraiment pas recommandée, le paillage est beaucoup mieux pour votre sol, cette technique est possible mais ce n’est pas l’une des plus conseillée.

Planter des plantes souffre-douleur :

La Consoude excelle dans ce domaine. Cette plante sauvage existe aussi sous quelques formes ornementales intéressantes mais tout aussi efficaces. Plantez-la au côté des cultures sensibles, elle fera office de souffre-douleur. En effet, elle est particulièrement appétente pour eux, ce qui vous permet soit de les détourner des autres plantes, soit de les recueillir avec une grande facilité.

Les Hostas peuvent aussi être une très bonne solution mais vous préférerez sans doute les garder indemne, car tout leur intérêt réside tout de même dans leur feuillage.

Planter des plantes répulsives :

Il existe certaines plantes que vous pouvez cultiver auprès de vos cultures à protéger, non pas pour qu’elles servent de souffre-douleur mais pour qu’elles repoussent les limaces, bien souvent en raison de leur odeur. C’est notamment le cas, surtout au potager, pour l’ail, le fenouil, le romarin, les oignons ou encore les Pélargoniums. Bon nombre de plantes, dites ‘aromatiques’, ou à forte odeur, auront le même effet sur eux parmi lesquels un très efficace : la Rue (Ruta graveolens).

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Préparer des purins ou décoctions :

Presque tout est possible au jardin avec ces recettes très simples. Chaque plante offre des substances bien à elle qui, si elles sont extraites, peuvent s’avérer de très bon répulsifs naturels. Dans le cas des limaces et escargots, vous pourrez notamment préparer des décoctions d’ail, de prèle ou d’armoise mais aussi des purins de rhubarbe ou de fougère aigle. Encore une fois, pulvérisez-les à proximité des zones sensibles du jardin et répétez régulièrement l‘opération.

Utiliser du Cuivre :

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Il s’agit d’une technique plutôt étonnante mais qui donne de très bons résultats. Pour ce faire, il vous suffit d’entourer vos plantations sensibles ou le haut de vos pots de fils ou de bande de cuivre recyclées (ou non). Le courant électrique, infime soit-il, qui circule dans ce métal, suffit à former une barrière infranchissable pour ces animaux tout en étant complètement inoffensive pour le sol ou les autres animaux du jardin.

Surélever ses plantations :

Surtout valable au potager, cette technique se rapproche un peu des carrés potagers. L’avantage, au-delà de la culture possible hors sol, est qu’il vous est possible de confectionner une barrière anti-gastéropodes. Pour cela, aménagez sur le haut du bac et tout autour, une sorte de gouttière inversée, plutôt étroite, de manière à ce qu’elle ne puisse l’escalader pour se rendre dans les plantations.

2.2. La lutte curative

Au cas où toutes les ruses préventives n’auraient pas été efficaces, vous pourrez passer à la vitesse supérieure par des méthodes plus directes. Quoi qu’il en soit, les méthodes les plus radicales seront toujours chimiques, mais il existe bien d’autres moyens plus naturels. Dans cette longue liste vous pourrez notamment :

Épandre du Bitrex ou du Métaldéhyde :

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Voici les méthodes de lutte chimiques qui agissent par empoisonnement. Même si ces granulés sont très efficaces, ils sont redoutables pour les prédateurs naturels de ces gastéropodes (hérissons, merles, etc…) qui peuvent facilement s’en nourrir après l’empoisonnement. De plus, ils sont tous deux toxiques pour les animaux domestiques et pour l’homme, même si la très grande amertume du Bitrex réduit fortement son ingestion.

Faire des soirées ramassage :

Au jardin, l’huile de coude est toujours la technique la plus efficace. Choisissez une soirée fraîche et humide pour partir à la chasse, accompagnée de votre lampe torche qui vous aidera à les débusquer. Une fois récoltés, il restera à votre guise de les tuer ou non, mais si c’était le cas vous pourriez éventuellement vous en servir pour préparer le purin de limace qui fera fuir celles que vous n’avez pas attrapées.

Lâcher ses poules au jardin :

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L’avantage qu’offre cette méthode est que les poules pourront débusquer les gastéropodes beaucoup plus facilement que vous, mais attention : elles pourraient aussi se régaler de certaines de vos cultures. C’est pour cela, que vous devrez attendre de ne plus avoir de cultures sensibles, comme en automne, pour pouvoir les lâcher dans votre jardin avec moins de risques.

Réaliser des appâts naturels :

Cette méthode permet de trouver dans certains déchets de cuisine une seconde utilité, sans pour autant acheter des granulés « appâts » prêts à l’emploi. En l’occurrence, les écorces de pamplemousse, les épluchures de courgettes ou de potimarrons ou encore les morceaux de pomme de terre, offrent une bonne efficacité. Précisons tout de même, que cette nourriture a pour but de les attirer de façon à pouvoir ensuite les prélever.

Utiliser du Ferramol :

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Contrairement aux appâts chimiques, les granulés de Phosphate de fer sont beaucoup moins dangereux. Cette substance est naturellement présente dans la nature et est absorbée ensuite par les plantes une fois dégradée. Elle n’est donc pas du tout toxique, mis à part pour la limace qui, une fois qu’elle aura consommé le granulé, ne sera plus en mesure de fabriquer de mucus indispensable à sa vie. Après l’ingestion, elle ira se cacher dans un coin pour y mourir.

Acheter des Nématodes :

Les Nématodes sont des vers microscopiques dont il existe des dizaines d’espèces. Naturellement prédateurs de bon nombre de ravageurs, ils se présentent en poudre à diluer dans de l’eau qui sera ensuite épandue à l’arrosoir au printemps le soir sur sol humide. Pour une bonne efficacité, le sol devra être maintenu humide durant 15 jours. Les Nématodes pénètrent dans le corps des limaces pour les contaminer de bactéries. Celles en surfaces ou dans le sol seront tout autant contaminées et vous serez ainsi débarrassés des limaces durant toute la saison. Les plus grosses pourront malheureusement réapparaître l’automne suivant.

Créer des pièges à bière :

La technique du piège à bière est sans doute l’une des plus connues. Pour le fabriquer, munissez-vous d’un pot de confiture par exemple que vous remplirez à mi-hauteur de bière et que vous enterrerez de manière à ce que le haut du bocal affleure la terre. Confectionnez dans un second temps une sorte de couvercle ne permettant l’accès à la bière qu’aux animaux plus petit qu’une limace ou qu’un escargot. Ainsi, les hérissons ne pourront venir s’en abreuver.

Photo 14 Source wiki Dacs

Cependant, la confection de tels pièges peut porter à controverse. En effet, les limaces ne seront pas les seules attirées par le stratagème ? Vous pourrez donc par la même occasion tuer des insectes très utiles au jardin. De plus, l’efficacité excessive du piège peut attirer des limaces d’assez loin, les faisant ainsi s’accumuler proche du lieu de leurre.

Placer des tuiles sur le sol :

Nous l’avons vu, ces gastéropodes apprécient tout particulièrement de se cacher sous des pierres, des feuilles ou dans endroits ombragé et frais. Les tuiles s’avèrent de très bons pièges puisqu’il suffit de les placer à des endroits stratégiques, pour les capturer beaucoup plus facilement que par une chasse aux limaces ! Pour encore plus de rendement, prenez soin de les humidifier de temps en temps pour les rendre d’autant plus attractives.