Plantes pour le jardin

LES ASTILBES

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Plus couramment appelées ‘Reine des Prés’, les astilbes sont des plantes vivaces très graciles et légères. Avec leurs coloris variés et leur entretien minime, elles trouveront une place de choix dans les jardins d’ambiance naturelle et sauvage.

1. LES CARACTERISTIQUES

Originaire de l’est asiatique pour la plus grande partie des espèces, les astilbes peuvent parfois être aperçues dans l’est des Etats-Unis. Ces plantes vivaces poussant dans l’hémisphère nord sont donc très résistantes aux climats frais et humides.

Pour ce qui est de leur classification, elles font parties de la famille des saxifragacées tout comme les saxifraga, les bergenia ou les heuchera.

Les astilbes sont des plantes que l’on rencontre naturellement au sein des forêts humides. Elles disposent d’un feuillage caduc vert et brillant composé d’une multitude de folioles. Celles-ci sont fortement dentées et finement découpées. L’ensemble forme des touffes à la fois légères et compactes.

Les stilbes

La floraison estivale s’érige au-dessus de la touffe de feuilles sous la forme de panicules légères, composées de multitudes de petites fleurs. Blanches, roses ou rouges, il existe de nombreuses teintes et formes compactes ou plus légères.

Leur hauteur adulte varie elle aussi en fonction des espèces car il en existe de toutes les tailles. En règle générale, leurs dimensions oscille entre 30 et 100 cm de hauteur pour 20 à 80 cm de diamètre. Certaines espèces situées en bordure d’eau peuvent même atteindre 1,8 m !

2. LES DIFFERENTES VARIETES

De nos jours, ce sont majoritairement les astilbes hybride X arendsii qui sont proposées à la vente. Ce grand groupe d’hybrides a été obtenu à partir de quatre espèces dont l’astilbe astilboides, astilbe japonica, astilbe davidii et astilbe thunbergii. Les nombreux hybrides qui composent ce groupe ont ainsi été créés pour leur coloris, leur beauté mais aussi leur hauteur, un peu plus élevée que pour beaucoup d’autres variétés.

Il existe près de 14 espèces recensées dont certains cultivars sont très intéressants à observer.

Variétés d'astilbes

3. L’ACHAT

Comme pour la plupart des plantes vivaces, les astilbes seront présentes en rayon et en potées fleuries de juillet à août. Vous pourrez vous procurer les jeunes plans en godet de mars à mai puis à partir de septembre.

Les astilbes

4. LA CULTURE DE LA PLANTE

4.1. La plantation

Où ?

Au jardin, les astilbes peuvent se planter aussi bien en pleine terre qu’en pot dès l’instant que les conditions environnementales leur conviennent. En pot l’entretien devra être plus suivi, car la terre se dessèche plus rapidement et la sécheresse n’est pas favorable à son épanouissement.

Dans quelle exposition ?

Rappelons-le, les astilbes vivent à l’état naturel dans les forêts fraîches et humides d’Asie de l’Est et c’est pourquoi, elles demanderont au jardin des conditions de culture similaires. Préférez ainsi les expositions ombragées à mi-ombragées et évitez absolument le soleil aux heures les plus chaudes de la journée.

Le vent ne leur est pas spécialement défavorable car celui-ci anime leur floraison plumeuse avec brio. Cependant, préférez une légère bise à un vent desséchant qui déshydraterait leur feuillage.

Dans quel sol ?

Les exigences des astilbes en terme de sol, sont identiques à celles des anémones du Japon. C’est pourquoi vous pourrez associer ces deux plantes vivaces sans problème. Pour être idéal, le sol devra être :

– Léger, drainé (donc perméable) et dans lequel les racines pourront s’infiltrer sans problème.

– Humifère et riche en matière organique pour leur assurer vigueur et floraison abondante.

– Humide à frais toute l’année car les astilbes sont très gourmandes en eau. Attention toutefois à ne pas avoir d’excès d’eau en hiver car la souche, une fois dénudée de feuillage, préfère rester un peu plus au sec.

– Neutre à acide mais jamais calcaire ou argileux en excès.

Quand ?

Les astilbes

Pour que l’arrosage ne devienne pas une corvée après la plantation, plantez les astilbes plutôt en début du printemps ou en automne. Ainsi, l’arrosage naturel par la pluie sera plus fréquent, le risque de dessèchement sera donc moins important que si vous les achetez directement en fleurs pour les planter en plein été.

Comment ?

Avant toute chose, vous devrez bien prendre en compte qu’il est préférable de planter les astilbes au cœur de massifs existants et où l’ombrage est déjà présent grâce à quelques arbres ou arbustes caducs.

Une fois ce point vérifié :

– Dégagez une surface d’environ 60 cm² si des plantes vivaces sont déjà présentes, afin d’éviter la concurrence racinaire des plantes avoisinantes,

– Bêchez le sol sur 30 ou 40 cm de profondeur dans le but de l’ameublir et mélangez du terreau et du compost pour l’enrichir de nouveau,

– Plantez ensuite les astilbes sans démêler les racines en les espaçant d’environ 30 cm si vous souhaitez créer un effet de masse,

– Rajoutez de la terre autour de la motte et arrosez généreusement,

– Etalez enfin un paillis organique plutôt clair, comme du paillis de chanvre, qui donnera un peu de luminosité à cet espace ombragé. Ce paillage gardera la fraîcheur du sol et l’enrichira au fur et à mesure qu’il se décomposera.

5. L’ENTRETIEN

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Comme pour beaucoup de plantes vivaces, les astilbes ne demandent qu’un entretien très limité, si les conditions de culture leurs conviennent.

L’arrosage

Fraîcheur et humidité du sol sont les clés de la réussite pour une astilbe en période de végétation. Dans un premier temps l’arrosage sera indispensable les premières semaines qui suivent la plantation pour que la plante puisse s’enraciner en profondeur.

Ensuite, vous devrez apporter un petit supplément à l’eau de pluie en période de sécheresse, surtout lorsque les astilbes sont en fleurs, car leur besoin en eau est plus important que d’ordinaire.

La fertilisation

Pour maintenir votre sol riche au fil des années, chaque année au mois de mars, étalez 5 cm de compost autour des pieds des astilbes. Ce fertilisant naturel s’infiltrera dans le sol avec la pluie et renforcera le complexe argilo-humique (système naturel de fixation dans le sol des éléments minéraux indispensables à toute plante).

De plus, vous pourrez vers le mois d’avril, faire 2 ou 3 apports de potasse dans de l’eau pour stimuler une floraison plus abondante.

La taille

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Comme nous l’avons dit, certaines astilbes comme celles d’Arends gardent leur panache et leur floraison presque intacts tout l’hiver, sauf que l’ensemble de ces parties sont brunies du fait que le feuillage est caduc. Vous pourrez ainsi laisser les plantes tout au long de l’année.

Pour favoriser la croissance du nouveau feuillage au printemps, une taille de nettoyage pourra s’effectuer à la sortie de l’hiver, courant février, mars. Pour ce faire, rabattez l’ensemble du feuillage sec au ras du sol comme sur la photo ci-dessus.

Les maladies et ravageurs

Le problème le plus souvent constaté sur les astilbes ne vient pas forcément des insectes ou des champignons, mais plutôt de leurs conditions de culture. En effet, dans les cas où le sol n’est pas suffisamment frais, le feuillage se dessèche très rapidement, surtout en été, d’où l’importance de l’arrosage à cette période.

Concernant les problèmes non liés au climat ou aux conditions de culture, les astilbes ne seront endommagées que par l’oïdium. Reconnaissable de par la poudre blanche qui recouvre l’ensemble du feuillage, l’oïdium apparaît lorsque le temps est chaud et que l’humidité atmosphérique est élevée. L’aspect esthétique de votre plante s’en verra dégradé. De plus, ces champignons affaibliront la plante mais ne la feront toutefois pas mourir.

Pour en venir à bout, effectuez des traitements préventifs à base de soufre ou de purin de prêle.

La multiplication

Les astilbes

Même si vous laissez chaque année les inflorescences monter en graines pour leur beauté, le semis des astilbes reste assez rare.

Leur multiplication se fait uniquement par division de souche. Pour cela, vous pourrez vers le mois de mars déterrer une partie de la souche avant que les feuilles ne réapparaissent. Il n’est pas nécessaire de déterrer entièrement la plante mère pour la diviser. Un coup de bèche suffit largement à récupérer un tronçon de souche apte à former une nouvelle touffe. Ensuite, vous n’aurez plus qu’à replanter la bouture à l’endroit souhaité.

En complément de la multiplication, vous pourrez tous les 5 à 7 ans déterrer entièrement la plante mère dans le but de la rajeunir, en la divisant complètement. Avec l’âge, le cœur de la touffe à tendance à s’évider en devenant moins florifère, c’est pourquoi, cette opération permettra d’enrichir de nouveau le sol en profondeur, tout en sélectionnant les parties les plus jeunes de la plante mère.

6. LES BONNES ASSOCIATIONS

Il existe plusieurs façons de mettre en scène les astilbes pour qu’elles ravissent plus d’un jardinier. Dans tous les cas, positionnez-les de manière à ce qu’elles soient visibles de près comme de loin, mais évitez de les camoufler derrière des arbustes plus grand, car la scène n’aurait alors aucun intérêt.

Les mises en scènes les plus remarquables seront les suivantes :

En pot sur une terrasse ombragée ou un patio frais :

les astilbes

Dans ces conditions, beaucoup de plantes sont incapable de prospérer. Cependant, il n’en est rien pour les astilbes qui affectionnent les conditions humides qu’offrent ces espaces. Associez-les avec d’autres plantes vivaces comme les hostas ou avec des arbustes colorés appréciant l’ombre comme les bambous, rhododendrons ou choisyas. Le tout sera planté dans des pots plus ou moins grand pour donner de beaux volumes.

Jardin japonisant mariant les tailles strictes et les volumes ‘sauvages’ :

Les astilbes

La contradiction dans cette scène est très forte puisque les arbustes présentés (ici un houx à feuille de buis) sont taillés en forme de nuage afin d’apporter un côté maîtrisé au jardin. A l’inverse, l’espace est également aménagé de vivaces similaires aux astilbes, présentant un aspect un peu plus ‘sauvage’. Quelques fougères et hémérocalles composent également cette scène contrastée mais néanmoins harmonieuse.

– Massifs de mi-ombre, en bordure, sous des arbres caducs plus grands :

les astilbes

 

Les astilbes

Ici, les astilbes sont plantées en compagnie d’arum d’Ethiopie ou d’hémérocalles disposés sous des érables du Japon, magnolias et rhododendrons. Ces derniers leur procurent une protection, sans pour autant les masquer.

– Thèmes de couleurs :

Les astilbes

De plus en plus appréciés par les jardiniers, les massifs colorés permettent d’offrir des camaïeux aux formes et textures différentes dans lesquels chaque plante complète l’autre. Le mariage de l’astilbe japonica ‘Deutchland’ avec des gallium odoratum et des hemerocallis ‘Joan Senior’ est ici fabuleux !

Grands jardins et jeux de volumes :

Les astilbes

Cette scène est réalisable pour les grands jardins où les aménagements ont été réfléchis à l’avance, afin d’obtenir des scènes naturelles des plus élégantes. Les jeux de couleurs et de volumes sont omniprésents et les arbres, en fond, apportent un ombrage naturel tout en se parant de couleurs, plus variées les unes que les autres.

– Bord de bassins et massifs composés :

Les astilbes

Les astilbes

 

 

Les astilbes

Cette dernière mise en scène est la plus populaire dans nos jardins, car elle est très simple de réalisation. Les plantes vivaces se marieront par effet de masse et de hauteur afin de donner de beaux volumes ainsi qu’une grande quantité de fleurs. Cette disposition sera beaucoup plus esthétique que des massifs complets réalisés avec des plantes annuelles. En bordure de bassin, l’humidité naturellement présente, sera naturellement très favorable à la culture des astilbes.