PLANTES, Plantes pour le jardin

LE SUMAC DE VIRGINIE OU RHUS TYPHINA

Le Sumac de Virginie

Son nom ne vous évoquera sans doute et rien et pourtant il est quasi certain que vous ayez déjà rencontré cet arbre dans un jardin, public ou privé. Reconnaissable parmi tous lorsqu’il est en fleur, il ne manque pas d’attirer le regard tant il est original et gracieux.

1. DESCRIPTION

Originaire des régions est d’Amérique du nord, le Sumac de virginie, Vinaigrier ou encore Rhus typhina par son nom scientifique, est un arbre qui prospère en lisière de forêt. Il appartient à la famille des anacardiacées au même titre que le Manguier ou le Pistachier. Ce n’est pas pour autant un arbre tropical, il est tout à fait rustique et se cultive avec une grande facilité en France.

1.1. Caractéristiques

Arbre, oui, mais de petite taille. Le Sumac de virginie n’atteint jamais des volumes inaccessibles. C’est sans l’ombre d’un doute le fait qu’il pousse en lisière de forêt qui a fait de lui une espèce pionnière qui laisse facilement sa place aux arbres de haut jet. Dans les meilleures conditions de culture, n’espérez pas dépasser les 4 à 5 m de hauteur par autant en envergure. Ceci n’est pas nécessairement un défaut puisque sa taille modeste lui permet d’être planté dans des endroits restreints afin de créer un peu d’ombrage.

On le reconnaît à tous ses traits, propre à son genre :

Le feuillage

Ses feuilles sont longues fines et pennées, vertes la plupart du temps bien qu’il existe un cultivar doré. Elles sont également caduques et époustouflantes de couleurs quand vient l’automne. Les couleurs vont du rouge écarlate profond à l’orange feu, mais à chaque fois en une explosion de nuances. Cet intérêt persiste plusieurs semaines, ce qui vous laisse le temps d’apprécier le spectacle.

Les fleurs

Si vous n’aviez pas reconnu le Sumac à son feuillage, vous le reconnaîtrez obligatoirement à sa floraison, tellement elle est particulière. C’est en été à partir de juillet qu’elle voit le jour en se formant à l’extrémité des branches émises durant le printemps. Ce sont des panicules verdâtres garnies de petites fleurs qui, de loin, pourraient faire penser à certaines espèces d’Astilbe mais portées par un arbre. À la suite de la floraison viennent des baies rondes, rouge intense et duveteuses portées sur une chandelle compacte qui demeure accrochée sur l’arbre durant une bonne partie de l’hiver jusqu’à se décrocher naturellement.

À savoir : Le Rhus est un arbre dioïque, c’est à dire qu’il existe des sujets mâles et femelles. Seules les femelles portent les fructifications rouges si reconnaissables de l’espèce. C’est pourquoi vous ne rencontrerez que des sujets femelles en rayon.

Les tiges

Les jeunes pousses du Sumac de Virginie sont duveteuse à la manière de ses fleurs, et de couleurs légèrement lie de vin. Elles se lignifient rapidement en cours de saison car cette arbre a la particularité de pousser vite avec un bois tendre.

Les racines

Ce peut être l’un des défauts du Sumac : son système racinaire drageonnant peut vite devenir pénible. En effet, ses racines sont peu ancrées dans le sol, elles restent naturellement en surface avec une grande facilité à drageonner. Le drageonnement est l’émission de bourgeons feuilles sur une racine lorsque celle-ci affleure le sol. La croissance d’un nouveau sujet peut alors s’amorcer et former petit à petit une importante colonie.

Le Sumac peut alors être considéré comme envahissant s’il n’est pas régulièrement suivi pour supprimer les drageons.

Le port

Il pousse naturellement avec un port arrondi à la manière d’un champignon, formant rapidement un joli parasol qui procure une ombre certaine sans être trop sombre. Le terrain devient alors idéal pour la croissance de plantes vivaces d’ombre.

1.2. Les différentes variétés

Rhus typhina

Hauteur x Largeur : 4m x 4m

Caractéristiques : Espèce la plus courante décrite dans les caractéristiques. Elle drageonne facilement sur plusieurs mètres autour du tronc. Facile et indémodable, il reste simple mais efficace. Son feuillage vire au rouge écarlate en automne.

Rhus typhina ‘laciniata’

Hauteur x Largeur : 3m x 3m

Caractéristiques : Variante de l’espèce type qui se démarque par un feuillage lui aussi penné mais aux folioles beaucoup plus découpées. Une finesse qui se rapproche de celle des Érables du Japon avec lesquels ils peuvent facilement s’installer. Ses dimensions sont plus petites que l’espèce type, les troncs se dégagent rarement à part sur de vieux sujets. Les couleurs automnales arrivent avec un mélange de nuances chaudes du orange feu pour finir par le rouge écarlate. Il est moins drageonnant que l’espèce type.

Rhus typhina ‘tiger eyes’

Hauteur x Largeur : 1,50m x 2,50m

Caractéristiques : Cette seconde variante de l’espèce type est relativement récente et pousse les différents atouts du Sumac à leur apogée. En effet, il est plus compact, mais surtout arbore des couleurs de feuillage éblouissantes et changeantes du printemps jusqu’à leur chute. Elles débourrent d’un vert très tendre puis virent rapidement au doré durant toute la saison estivale. Les pétioles demeurent rouge lie de vin, ce qui accentue un peu plus le contraste. Une fois l’automne venu, on pourrait penser que ce petit arbre prend feu tant la pigmentation des feuilles est intense. Jaune puis de plus en plus orangées avant de chuter.

2. LA PLANTATION

Le Sumac est un arbre rustique qui ne craint aucune gelée, c’est pourquoi la meilleure période pour le planter est en automne. Les étés de plus en plus secs compliquent les plantations printanières surtout pour les arbres qui demandent plus de temps à s’enraciner en profondeur. Planter à l’automne donne le temps aux racines de se développer efficacement avec une résistante accrue dès l’année suivante. Avec cette plantation automnale, vous vous réduisez aussi les soins d’arrosage l’année suivante.

Photo 7 En termes d’emplacement, l’exposition est importante à prendre en compte si vous voulez en profiter un maximum en automne. Ses belles couleurs doivent être admirées et elles s’en trouvent accentuées lorsque le sujet est planté au soleil. Le cultivar ‘tiger eyes’ peut se planter à l’ombre, son feuillage sera alors vert tendre mais souffrira moins du soleil brûlant l’été. Il peut ensuite être planté seul ou accompagné mais gardez toujours en tête son côté drageonnant afin de ne pas avoir de mauvaises surprises.

La nature du sol qu’il demande n’a pas une très grande importance puisqu’il peut s’acclimater un peu partout. Sa seule exigence est qu’il soit drainant car un excès d’eau l’hiver peut favoriser le pourrissement de ses racines tendres. En sol argileux ou lourds, amendez toujours avec sable, terreau et compost.

3. L’ENTRETIEN

Vous l’aurez compris, le Sumac n’est pas difficile à vivre, il s’accomode de peu au même titre que l’entretien qui peut lui être appliqué.

3.1. L’arrosage

Aimant les sols drainés, le Sumac ne demande pas une grande quantité d’eau pour prospérer et tolère très bien la sécheresse ou la concurrence racinaire à partir du moment où il est bien enraciné. Si ce n’est pas le cas, comme lors d’une plantation à une période peu propice, vous devrez veillez à l’arroser. Privilégiez toujours un arrosage conséquent mais espacé plutôt que de le faire en petite quantité mais tous les jours.

3.2. La fertilisation

La fertilisation est facultative. Cet arbre s’adapte même en sols pauvres et tient sa tolérance de sa particularité de plante pionnière. Pour les plus tatillons, épandez deux à 3 poignées de fertilisant organique en granulés en sortie d’hiver à son pied.

3.3. La taille

Contrairement à ce que l’on pourrait penser pour un arbre, le Sumac supporte très bien le recepage. Cette technique consiste à couper l’ensemble des branches à quelques dizaines de centimètres du sol. Il se régénère alors avec des grosses feuilles et une croissance très rapide la première année. Attention toutefois si vous optez pour cette technique, il peut réagir à ce ‘stress’ en émettant de plus nombreux drageons tout autour de la base.

Si vous souhaitez conserver son port naturel, limitez-vous à la taille du bois mort, des branches mal orientées ou celles qui se croisent. Tout ceci s’effectue en automne une fois les feuilles tombées afin de voir la ramure dans sa globalité. Afin de limiter sa croissance, vous pouvez aussi couper d’un tiers les branches qui ont porté les fleurs l’année précédente. Cette taille s’opère en sortie d’hiver avant le bourgeonnement, tout comme le recepage.

3.4. Les maladies et ravageurs

Il n’existe pas de ravageurs connus qui s’attaquent au Sumac.

Dans quelques rares cas, la maladie du corail peut apparaître sur des sujets âgés. Il s’agit d’un champignon qui s’attaque généralement aux arbres et arbustes ayant subi un stress hydrique (excès d’eau) ou bien un gel tardif en sortie d’hiver. On le reconnaît facilement aux tâches rondes et roses qui se forment sur les zones de l’écorce atteinte.

Le champignon détourne alors les vaisseaux transportant la sève et les obstrue, faisant mourir son hôte à petit feu. La seule solution est de couper les parties atteintes bien en dessus jusqu’à retrouver une partie saine puis traiter à la bouille bordelaise.

Les cas d’attaque sur Sumac sont toutefois rares et peuvent se résoudre facilement par le recepage ou la technique décrite précédemment.

4. LES BONNES ASSOCIATIONS

Le Sumac est un bon compagnon en massif. Seul son côté drageonnant peut être ennuyeux pour les autres plantes qui lui tiennent compagnie ou bien s’il est planté non loin d’un mur.

Profitez de l’ombre qu’il procure pour planter son pied de plantes vivaces comme les Pachysandres, Pulmonaires, Hostas ou toute une collection de Fougères ornementales.

Côté arbustes, choisissez des sujets de petite taille pour ne pas qu’ils se fassent mutuellement concurrence. Ce serait le cas des Spirées, Orangers du Mexique, Fusains, Leucothoe ou encore Sarcoccoca. Utiliser des arbustes persistant est une bonne idée dans le sens ou vous profiterez de leurs couleurs en hiver quand le Sumac n’arbore plus que son branchage.

Si vous décidez de le planter en isolé, ceci est aussi possible pour Rhus typhina ou Rhus typhina ‘laciniata’. Gardez alors un espace disponible d’au moins 4 mètres de diamètre tout autour de lui.