PLANTES, Plantes pour le jardin

REALISER UN MASSIF DE PLANTES DE TERRE DE BRUYERE

Massif terre de bruyère

1. LES CARACTÉRISTIQUES

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Rhododendron nain ‘Cilpinense’

On appelle plantes de terre bruyère, tous les végétaux qui ont besoin d’une terre acide et fraîche pour bien pousser. Elles sont aussi nommées plantes acidophiles, c’est-à-dire qu’elles vivent dans une terre avec un pH acide compris entre 5,5 et 6,5. L’avantage de ces plantes est leur floraison très colorée surtout au printemps avec des feuillages magnifiques dont la plupart sont persistants en hiver. Elles ont aussi une bonne rusticité (tenue au gel). Elles ont besoin d’être placées dans un endroit plutôt ombragé pour bien prospérer. Il y a une multitude d’espèces de ce genre partant des plantes couvre-sol comme la bruyère, les arbustes comme les camélias et les rhododendrons, jusqu’aux arbres comme les magnolias qui peuvent atteindre plus de 10 mètres de haut. Ces plantes ont la particularité de ne pas avoir de racines profondes (les cinquante premiers centimètres de terre leur sont très bénéfiques) et une croissance assez lente.

1.1. La floraison

Ce tableau regroupe les plantes de terre de bruyère et les plantes qui ont besoin d’un apport de terre de bruyère lorsque le sol est trop calcaire. Selon la variété choisie, le volume et la période de floraison peuvent être différents.

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2. LA PLANTATION

2.1. Choisir l’endroit

Pour les plantes de terre de bruyères, il faut un endroit ombragé mais lumineux et aéré, protégé des vents froids du Nord. On peut les planter à l’ombre d’une maison ou d’une haie, ou encore au pied d’un gros arbre aux racines profondes comme le pin, le chêne, l’acacia, l’aubépine, le tulipier ou encore le ginkgo biloba.

2.2. La préparation du sol

Pour la plantation d’un massif de terre de bruyère, il est important de décaisser la terre de jardin sur un minimum de 50 cm de profondeur afin d’y incorporer de la terre de bruyère. Pour alléger la terre des grands massifs, on peut y mélanger de la tourbe blonde (au ph très acide). Au fond du trou, mettre un feutre de plantation si la terre est très calcaire ou s’il y a de la concurrence avec d’autres plantes. Si votre sol est déjà très acide, comme en Bretagne par exemple, il ne sera pas nécessaire de rajouter de la terre de bruyère. Cette terre n’est pas très nutritive, on peut donc y ajouter un engrais organique comme de la corne torréfiée ou de l’Or Brun en quantité modérée (mélange de fumiers et d’algues bien compostés) au fond du trou de plantation, ou bien encore un engrais complet pour plantes de terre de bruyère. On évitera de mettre du fumier de cheval, surtout si on veut planter des Acer palmatum car cela pourrait favoriser le développement de maladies.

2.3. La plantation

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La plupart des plantes acidophiles sont vendues dans le commerce en conteneur, on peut donc les planter toute l’année. On trouve ces plantes principalement en vente au printemps. Si vous voulez voir les fleurs avant d’acheter vos plantes, il est conseillé de connaître les époques de floraison de celles-ci car c’est à cette saison que vous les trouverez en plus grand nombre dans votre jardinerie.

Comme pour toutes plantes en conteneur, il faut les arroser avant de les planter. On démêlera ensuite les racines en les griffant, puis on mettra la motte dans le trou de plantation au même niveau que le sol pour ne pas enterrer le collet de la plante. Après avoir tasser la terre tout autour de la plante, on arrosera de nouveau afin de bien mettre en contact les racines avec la terre. On suivra l’arrosage toute l’année de la plantation.

3. LES PLANTES VENDUES EN CONTENEUR

3.1. L’entretien

L’arrosage

Ce genre de plante a des racines superficielles, donc assez sensibles au manque d’eau. Veillez à ce que la terre de bruyère ne se dessèche pas complètement car elle est assez difficile de la ré-humecter. Surveillez d’avantage l’arrosage des plantes persistantes (le feuillage dense complique l’hydratation naturelle des racines), et toutes les pnates lros de leur floraison et au mois d’août lorsque se créent les bourgeons floraux de l’année suivante.

L’engrais

Un engrais à libération lente (type Osmocote) spécial plantes de terre de bruyère peut-être ajouté au printemps, ou bien du guano, du sang desséché et de la corne torréfiée. Un engrais liquide peut-être apporté en été, surtout pour les hortensias fleuris à cette époque.

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Le paillage

Le paillage sert à limiter la pousse des mauvaises herbes et de garder la fraîcheur du sol. Le meilleur paillage pour les plantes qui aiment l’acidité est l’écorce de pin. Car, en se dégradant, ces dernières apportent de l’acidité dans le sol. Vous trouverez plusieurs tailles d’écorces de pin, à vous de voir celles que vous préférez. On en déposera sur 5 cm d’épaisseur. Un sac de 50 litres couvre généralement 1 m².

La taille

Les plantes de terre de bruyères ont une croissance assez lente. Si la taille est nécessaire, elle consiste à un rabattage des branches qui ont fleuri. Il faut enlever les fleurs fanées des rhododendrons juste après la floraison pour favoriser la pousse des bourgeons végétatifs ainsi que les fleurs dépéries des camélias qui ne sont pas esthétiques. Les hortensias seront taillés à la sortie de l’hiver (fin février/début mars) en supprimant les fleurs mortes et en éclaircissant le pied des bois trop vieux.

Les carences

La carence en fer est la principale, elle provoque une chlorose (feuilles dont les nervures restent vertes alors que le limbe est jaune). On peut y remédier par l’application d’un produit adapté, par un apport de terre de bruyère.

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Azalée japonaise chlorosée

Les maladies

Certaines plantes peuvent être sensibles au phytophthora, un champignon du sol. C’est le cas des rhododendrons. On peut le traiter avec des produits phytosanitaires tel ‘Aliette, mais l’arrachage des plantes malades pour en planter des espèces plus résistantes est souvent la meilleure solution.

Les Acers sont sensibles à la verticilliose, une maladie du sol qui dessèche les extrémités des branches en été. Il n’y a pas de traitement, juste une taille des branches atteintes. Ne pas mettre au pied des plantes du fumier et des plantes de la famille des Solanacées (pétunias, surfinias, tomates, …), source de contamination.

Lors d’un été chaud et humide, des tâches blanches peuvent apparaître sur les feuilles. C’est de l’oïdium. Un traitement à base de souffre peut être entrepris.

Les parasites

Les jeunes pousses peuvent être sensibles aux attaques de pucerons. Ces insectes piquent et sucent la sève des plantes ce qui peut entraîner l’affaiblissement des arbustes. En cas de fortes attaques, un traitement anti-pucerons peut être envisageable.

Si vous observez des feuilles dont les bords présentes des perforations régulières, c’est une attaque d’otiorrhynques. Les larves hivernent dans le sol. Le moyen de lutte est un insecticide du sol.

4. COMMENT METTRE EN FORME UN MASSIF

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Pour être harmonieux, un massif à besoin d’être vu en profondeur. Pour cela, les plantes plus petites seront devant, et les grandes derrière. Si votre massif est de forme ronde, on placera les grands arbustes au milieu ou sur la vue la moins regardée.

Il faut penser à une mise en scène avec des variations de couleurs, de formes et de hauteurs. Il y a des plantes attractives par leurs parfum à mettre en avant du massif (daphnés, sarcococcas et skimmias), des plantes aux couleurs étonnantes comme les leucothoés et les acers seront du plus bel effet, des plantes aux floraisons étonnantes comme les camélias et rhododendrons, des plantes aux couleurs des feuillages diverses et panachées, des plantes au feuillage caduc et les persistant, des plantes avec des époques différentes de floraison pour avoir des fleurs toute l’année.

Pour faire une association de plusieurs espèces dans un massif, il faut anticiper le volume que les plantes auront à l’âge adulte (hauteur x largeur). Pour cela, il faut bien se référer à l’espèce et à la variété que l’on choisi. Aussi, on ne peut pas toujours prévoir si les plantes vont se plaire à cet endroit. Un jardin est vivant et peut changer au cours des années. Enfin, il est toujours possible de déplacer une plante qui n’a plus suffisamment d’espace pour s’épanouir, mais uniquement en automne ou au tout début du printemps.

4.1. Les plantes accompagnatrices

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D’autres plantes peuvent être associées aux plantes acidophiles. C’est le cas des plantes bulbeuses à floraison printanière: tulipes, perces-neiges, crocus, colchiques, narcisses, jacinthes, …Il y a aussi des plantes vivaces d’ombre: hellébores, hostas, astibes, pivoines, primevères…

On peut aussi y associer des arbustes sans exigence particulière sur la nature du sol et qui peuvent se placer à la mi-ombre : mahonia, cerisiers fleurs, noisetiers, nandinas, aralias, cornus, cotoneasters, troènes, buis, houx, …

Ou encore, pourquoi pas, les arbustes qui ont besoin d’un sol frais et qui supportent en partie la mi-ombre: choisyas, osmanthus, fusains, argousier, lilas, pyracantha, cognassiers fleurs, viburnums, conifères, …

Si on choisi de faire un massif auprès d’un mur, on pourra habiller celui-ci avec des plantes grimpantes aimant les endroits ombragés : hortensias grimpants, jasmin d’hiver, chèvrefeuilles, vignes vierges, lierres, …

Quelque soit le jardin ou le massif, chacun est différent. C’est à vous de le composer avec des plantes que vous appréciez mais aussi avec la nature environnante : le climat, le type de sol, l’exposition.

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Pieris japonica ‘Bonfire’.