PLANTES, Plantes pour le jardin

PLANTER UN ARBRE EN POT

Planter un arbre en pot

Le pot est de plus en plus utilisé au sein des jardins. Que ce soit pour végétaliser une zone sans pleine terre, réduire la vigueur d’une essence ou tout simplement la mettre en valeur différemment, planter un arbre en pot est possible en suivant quelques recommandations. Tout n’est pas possible et une certaine maîtrise du jardinage est nécessaire pour ne pas faire n’importe quoi et être déçu du résultat. Le temps à y consacrer ainsi que le budget demandé sont aussi des facteurs à prendre en compte dans le désir de cultiver un arbre en pot.

1. LA VIE DE L’ARBRE

Lorsque l’on parle d’arbre, il s’agit bien sûr d’un végétal de taille moyenne à grande, mais n’étant à première vue pas fait pour vivre dans un volume de terre prédéfini. L’art de l’arbre bonsaï met pourtant à mal cette théorie en permettant de nanifier presque n’importe quelle essence dans des contenants parfois minuscules.

Dans notre cas, rien à voir avec le fait de vouloir bonsaïfier l’arbre à planter. Le but est tout autre, lui permettre de se développer suffisamment pour profiter tout de même de sa beauté sans qu’il ne soit totalement libre et indépendant.

Un arbre, durant sa croissance, a besoin de développer son système racinaire de la même manière que ses branches grandissent. Ceci est possible en pleine terre, mais en pot, la croissance ralentit dans un premier temps, pour quasiment se stopper lorsque les racines auront rempli le contenant. Des techniques existent alors pour reculer ce phénomène et vous permettre de garder un sujet prospère et en bonne santé durant de nombreuses années.

2. QUELLES ESSENCES POSSIBLES ?

Bien qu’en théorie il est possible planter n’importe quel arbre en pot à partir du moment où le volume et la forme de ce dernier est en adéquation avec les besoins de l’arbre, certains sont tout de même plus simples.

Commencez par éliminer tous les arbres de haut jet, à forte croissance, qui vont vite devenir disgracieux si vous manquez de maîtrise. Les critères les plus simples à prendre en compte pour savoir si c’est possible ou non est que l’arbre sélectionné répond aux caractéristiques suivantes :

– supporte bien la taille

– n’a pas de feuilles trop grosses (plus fragiles en cas de stress, courant en pot)

– a un système racinaire ramifié et pas trop puissant

– se développe à une hauteur maximum de 5 m lors d’une plantation en pleine terre

– réagit bien au stress hydrique

– est peu sensible aux maladies et ravageurs.

– de préférence caducs chez les feuillus, les persistants sont plus compliqués à maintenir en pleine forme.

Pour citer quelques exemples, vous pourrez planter en pot les Érables du Japon, Pommiers d’ornement, Oliviers, Grenadiers, Figuiers, Pins de petits et moyens développement, Genévriers, Parrotia ou encore Lilas des Indes pour ne citer qu’eux.

3. L’INSTALLATION

Comprendre qu’un arbre n’est pas un objet que l’on plante et l’on voit ensuite ce qui se passe est important. Au-delà du coût que cela représente, il s’agit d’un être vivant qui vous donnera satisfaction, si et seulement si, il se sent bien et que vous le planter dans les bonnes conditions.

3.1. L’emplacement

C’est la première chose à penser avant même d’acheter l’arbre ou le contenant. Mesurez l’espace disponible, regardez l’exposition en luminosité, en soleil mais aussi les vents. Le port de l’arbre et la taille du pot sont même à anticiper durant cette phase de réflexion, projetez-vous, prenez des photos, si toutefois vous souhaitez vous faire accompagner et conseiller par un professionnel. 

3.2. Le choix du pot

Vous avez déterminé l’emplacement et de ce fait l’exposition à laquelle l’arbre sera planté, maintenant vous ne devrez pas vous tromper sur le choix du pot, une chose d’une importance capitale pour la suite.

Optez pour le diamètre le plus grand possible, le volume de terre est un critère clé dans la durabilité de votre arbre. Il ne sera pas trop serré au niveau racinaire et l’inertie sera plus grande (écart température et hygrométrie), un autre gage de durabilité et de réduction de tout stress pour la plante. Si vous choisissez un sujet de petite taille à l’achat, il est possible de prendre un pot plus petit, il sera augmenté de taille après chaque rempotage. Le diamètre idéal pour commencer est d’au moins 40 cm de diamètre pour 35 cm de hauteur, il n’y a par contre pas de maximum. Une grande taille est aussi synonyme d’un poids plus important et donc d’une meilleure stabilité.

La forme du pot a aussi son rôle à jouer selon l’espèce d’arbre planté. Certains aux systèmes racinaires traçants préfèrent les modèles de type coupe, alors que d’autres, pivotant, préfèrent les pots pas très larges, mais hauts.

En ce qui concerne le choix du matériau, chacun a ses avantages et ses inconvénients, il n’y aura pas de recette miracle :

– Plastique : bon rapport durée de vie/prix, plus ou moins isolant en fonction de la qualité et de l’épaisseur.

– Terre cuite : matériau plus écologique que le plastique, mais avec une mauvaise résistance au gel et un poids conséquent. Bonne inertie et moins de stress hydrique. Les tailles très grandes sont rares et très onéreuses.

– Résine : bonne résistance au gel, mais mauvaise inertie. Bon rapport qualité/prix qui se démocratise de plus en plus.

3.3. Le choix de l’arbre

Une fois l’emplacement et le pot choisi, il ne vous reste plus qu’à choisir l’arbre en question. Le choix ne s’arrête pas seulement à la variété, car elle peut être déclinée en plusieurs formes. Le greffage permet de conduire une même variété en touffe ou bien sur des tiges plus ou moins hautes. Ceci dépend de l’encombrement recherché et de la forme désirée.

Choisissez alors un plant sain et vigoureux avec un système racinaire équilibré et sans chignon. Attardez-vous aussi sur le point de greffe qui doit être sain et totalement cicatrisé.

3.4. La plantation

Lorsque vous avez le pot, l’emplacement et le plant, c’est le moment de planter. Si le pot est très gros, positionnez-le avant le rempotage à son emplacement définitif pour vous éviter toute manutention inutile, puis suivez les étapes suivantes :

– percez le pot s’il ne l’est pas, l’écoulement d’eau est très important et obligatoire

– épandez un drainage de billes d’argile au fond du pot d’au moins 10 cm d’épaisseur

– superposez une toile textile afin que le substrat ne se mélange pas au drainage

– choisissez un mélange de terre végétale et de terreau à raison de 50 % chacun, un mélange durable et qui assure une bonne rétention d’eau contrairement à du terreau seul. Ajoutez un peu de sable si nécessaire pour les arbres préférant les substrats plus léger et drainant

– plantez-le dans ce mélange en veillant à ne pas enterrer le collet (base de la plante entre la tige et les racines)

– tassez le substrat autour de la motte, puis étalez un paillage au-dessus, organique ou minéral, encore une fois en fonction des préférences de l’essence plantée. Ne remplissez jamais le pot au ras bord de façon à faciliter l’arrosage en créant une petite cuvette

– terminez justement par un arrosage conséquent jusqu’à ce que l’eau sorte par le bas du pot

Astuce : il est possible de créer une illusion d’optique en plantant un arbre en gros pot au milieu d’un massif. Le but peut être d’apporter de la couleur, de la structure au massif ou tout simplement d’éviter que les racines principales n’endommagent des structures autour, si l’emplacement en pleine terre est petit. Ici, n’hésitez pas à couper complètement le fond du pot afin que l’arbre puisse rejoindre la pleine terre. Il sera alors moins dépendant de vos arrosages et pourra pousser avec encore plus de vigueur que s’il demeurait complètement dans le pot.

4. L’ENTRETIEN

4.1. L’arrosage

Une fois planté, la réussite de la culture d’un arbre en pot est directement liée à son entretien et en premier cas à son arrosage. C’est à vous qu’incombe cette surveillance accrue, surtout durant la période estivale. La fréquence varie selon l’essence et ses besoins, le type de substrat, le volume du pot et son emplacement. De manière générale, 2 apports hebdomadaires, s’il ne pleut pas, sur la période qui s’étend d’avril à octobre, voir 3 en période de chaleur. Si vous avez choisi un pot suffisamment grand, la capacité de rétention d’eau du substrat en serait alors nettement meilleure.

Pour gagner du temps, vous pourriez aussi installer un arrosage automatique, à condition qu’il soit convenablement réglé.

4.2. La fertilisation

Dans un pot, les réserves nutritives sont restreintes et vites consommées, c’est donc à vous de veiller à ne pas laisser le substrat s’épuiser. Dans un premier temps, vous ne remarquerez rien, mais au fur et à mesure votre arbre perdra en vigueur et sera plus sensible aux maladies, il ne faut pas prendre ce critère à la légère. Une bonne fertilisation doit être mesurée et adaptée à chaque plante et ses besoins. Préférez les apports printaniers, disponibles pour les racines lors du réveil végétatif. Privilégiez aussi des fertilisants complets en début de saison et plus spécifique au type d’arbre, dans un second temps. Qu’ils soient liquides ou solides, choisissez toujours des engrais organiques, ils sont de meilleure qualité et ont un effet moins ‘boostant’ sur l’arbre.

4.3. Rempotage et surfaçage

Le rempotage est nécessaire, si vous souhaitez augmenter la taille de votre contenant à mesure de la croissance de l’arbre. Il est obligatoire de le faire tous les 3 à 5 ans surtout si vous souhaitez un sujet suffisamment volumineux. Lorsque le rempotage est impossible, la fertilisation ne fait pas tout. Vous pouvez augmenter la durée de vie de votre arbre en pot en pratiquant le surfaçage. Il s’agit d’enlever les premiers centimètres de substrat en veillant à ne pas massacrer les éventuelles racines. Ce substrat sera remplacé par un nouveau, largement enrichi, ce qui permettra à l’arbre de créer une nouvelle zone de chevelu racinaire ainsi qu’un petit coup de fouet non négligeable.

4.4. La taille

La taille est nécessaire, comme tous les autres entretiens. Que ce soit pour garder une forme harmonieuse, nettoyer l’arbre ou bien lui équilibrer le volume de branches et le volume de racines qu’il peut déployer.

Pratiquez de préférence la taille en transparence et conservez toujours la forme naturelle de votre arbre, si c’est le but recherché. À l’inverse, si vous le travaillez en arbre nuage ou selon l’art topiaire,  il faut suivre la forme que vous souhaitez lui donner.

Éliminez évidemment le bois mort et travaillez toujours avec des outils propres et désinfectés pour éviter tout risque de contaminations cryptogamiques.