PLANTES

PLANTER DES ARBRES ET ARBUSTES FRUITIERS EN POTS

Arbres fruitiers en pot

Votre jardin est trop petit ? Vous vivez en appartement avec un balcon ou vous n’avez simplement pas l’envie de planter d’arbres fruitiers en pleine terre ? Une solution s’offre à vous : La plantation en pots. Ceci peut sembler étrange pour des plantes fruitières mais il est tout à fait possible de le faire en suivant des techniques simples.

1. QUELLES PLANTES CHOISIR ?

Savoir que l’on peut planter en pot est une chose mais choisir les bonnes espèces en est une autre. À ce sujet, le choix peut être très large mais vous ne devrez pas vous tromper de variétés surtout pour les arbres, sans quoi le résultat ne serait pas au rendez-vous

1.1. Les Arbres

Pour adopter un arbre fruitier en pot, choisissez absolument dans la gamme des arbres fruitiers nains. Bien souvent, vous ne trouverez pas dans cette catégorie les variétés que vous consommez habituellement. Il s’agit de sélections créées pour leur faible vigueur et en plus greffées sur des portes greffe nanifiant leur permettant de supporter une culture dans un espace restreint comme un pot.

Les Pommiers et Poiriers

Ce sont les arbres auxquels on pense le plus souvent lorsque l’on souhaite planter son premier arbre fruitier. Comme nous l’avons cité, les formes à planter en pots ne ressemblent pas à un arbre classique de pleine terre.

Parmi ces espèces, en pot, il est préférable de se tourner vers les formes colonnaires. Ce sont de petits arbres qui dépassent rarement les 2 m avec une croissance lente et compacte. Ils sont colonnaires dans le sens où leur forme est fine, ils ne poussent qu’avec une tige centrale très peu ramifiée. La production est donc très densément répartie sur l’arbre.

Une forme plus traditionnelle existe avec des proportions elles aussi restreintes. Vous pourrez les tailler pour ralentir leur croissance mais en gardant une structure plus ronde car plus naturelle pour cette forme.

Dans les deux cas cités et si vous ne plantez qu’un seul arbre, pensez à vous tourner vers une variété autofertile sans quoi vous aurez une production bien amoindrie.

Les Pruniers, Pêchers et Cerisiers

La gamme des fruitiers à noyaux est un peu plus complexe à cultiver en pot qu’un arbre à pépins. En effet, ils tolèrent moins la taille et les stress hydriques, chose récurrente lors d’une culture en pot. Plutôt que de les conduire en forme naturelle et donc d’être obligé de les tailler pour ne pas qu’ils ne prennent une taille gênante, choisissez la technique du palissage. Faites donc en sorte que votre pot se situe à côté d’un mur ou d’une clôture avec une belle exposition ensoleillée. Ainsi, vous n’aurez qu’à guider les branches au fur et à mesure de la croissance.

Une seule exception existe pour les Pêchers avec une taille appelée taille en crochet que vous pourrez retrouver dans notre fiche sur les tailles fruitières.

Les Figuiers

Malgré leur taille importante lors d’une plantation en pleine terre, ces arbres ont le mérite de pousser lentement surtout lorsqu’ils sont en pot. De plus, ils fructifient sur les branches âgées d’un an, ils ne nécessitent donc que peu de soin de taille pour arriver à une récolte. Placez-les à une exposition plein sud devant un mur, avec une variété bifère vous pourrez espérer plus facilement deux récoltes si elle est en pot qu’en pleine terre. Les fruits seront certes plus petits puisque l’arbre devra s’adapter dans un espace plus restreint mais ils mûriront aussi de façon plus précoce. La culture en pot du Figuier est donc une très bonne solution si vous souhaitez profiter de ses récoltes sans y consacrer une place considérable au sol.

Les Agrumes

Parmi toute la gamme des agrumes, vous aurez l’embarras du choix entre les Orangers, Clémentiniers, Citronniers, Kumquat ou encore Mandariniers pour ne citer qu’eux. La culture en pot est pour ainsi dire une obligation dans la plupart des régions de France mis à part autour du bassin méditerranéen puisque ces arbres sont gélifs et redoutent les excès d’eau. C’est donc la seule solution si vous souhaitez acquérir ce type de plantes. Leur taille s’en trouve naturellement réduite et ce sont des arbres qui supportent très bien la coupe, assurant une végétation concentrée et une meilleure fructification dans des conditions climatiques qui ne seraient pas les siennes en temps normal.

Comme ces arbres sont gélifs, vous devrez veiller à les hiverner de fin octobre à mai dans un endroit non chauffé mais très lumineux.

1.2. Les Arbustes

Ripe and red blackberries on the berry plantation

Chez les arbustes fruitiers, la problématique de la plantation en pot n’est pas la même. Ce sont des plantes naturellement plus petites, il est donc possible de les planter en pot sans trop de problèmes. Le choix des variétés se fait donc en fonction de vos envies en sachant que le calibre des fruits sera sensiblement restreint comparativement à une plantation en pleine terre.

Les Cassissiers et Groseillers

Parmi le groupe des petits arbustes fruitiers, les Cassissiers et Groseilliers sont peut-être les plus imposants. Leur culture est possible sous réserve de ne pas les positionner dans un espace trop confiné et chaud. Ce sont des arbustes qui apprécient la fraîcheur et peuvent rapidement devenir malades s’ils sont cultivés dans les mauvaises conditions. De même, leur aspect général après la fructification n’est pas époustouflant. Sur le plan ornemental accompagnez-les d’autres plantes plus jolies durant l’été. Les Groseilliers à maquereaux, plus petits mais épineux sont encore plus adaptés à la culture en pot.

Pour leur production, elle est assurée même en pot, ce ne sont pas des arbustes délicats, ils se contentent de peu et offrent beaucoup.

Les Framboisiers

Dans la même logique que les Cassissiers et Groseilliers après leur fructification, les Framboisiers sont des petits arbustes à fruits qui demandent les mêmes conditions de cultures. C’est à dire, un pot assez grand, car leur système racinaire est traçant et drageonnant, et une exposition plus fraîche que brûlante. Préférez également les variétés remontantes qui fructifient de façon régulière et échelonnées avec un port plus compact et moins haut que les variétés non remontantes. Associez-les aussi à d’autres plantes en pots à proximité pour accentuer la fraîcheur et obtenir un rendu plus esthétique.

Les Myrtillers

Ce sont des arbustes fruitiers à part puisqu’ils ont des besoins différents. Ce sont des plantes acidophiles qui préfèrent l’ombre et doivent obligatoirement être plantées par deux pour pouvoir fructifier. Sur un balcon ou une terrasse, ils ne sont donc pas spécialement adaptés puisque ce sont souvent des situations ensoleillées. Ils vivent néanmoins très bien en pot donc vous devrez simplement vous assurer de l’ombre pour pouvoir les acquérir.

Les Kiwiers

En connaissant la vigueur d’un Kiwier, il peut paraître étonnant de pouvoir le planter en pot. Bien sûr, vous ne pourrez pas planter les kiwis traditionnels en pots car ils ne supporteraient pas cette culture et ne donneraient que des fruits d’une taille ridiculement petite.

Préférez alors le Kiwaï autofertile qui peut être planté seul sur une terrasse ou même dans un grand pot au milieu d’une pelouse. Il s’agit d’une variante du kiwi aux fruits nettement plus petits, dépourvus de poils mais très savoureux. Sa culture est très simple même pour un novice, vous devrez simplement veiller à lui donner un support pour qu’il puisse s’accrocher car il s’agit d’une plante grimpante. Des cannes de Bambous plantées dans le pot en forme de tipi conviennent parfaitement.

1.3. Les espèces à éviter

Parmi les plantes fruitières qu’il ne vaut mieux pas planter en pot, vous retrouverez :

  • Les Mûriers, en raison de leur croissance trop rapide, leur taille trop importante et leur fructification plus longue que sur les autres arbustes. Il faut absolument les planter en pleine terre.
  • Les Vignes, car même si l’on pourrait penser qu’au nord de la Loire, ce peut être une bonne solution, cette plante grimpante a elle aussi besoin de place et d’une stabilité du sol pour pouvoir prospérer. Naturellement sensible aux maladies, le fait de rajouter un stress hydrique et racinaire ne vous conduirait qu’à de mauvais résultats.
  • Les Noisetiers, il n’existe à ce jour pas de formes nanifiée, cet arbre ne donnerait aucune récolte en pot puisqu’il doit déjà atteindre un certain âge et une certaine taille pour débuter sa fructification.
  • Les Noyers, Châtaigniers et Kakis, tous les 3 des arbres de fort développement donc inadaptés à une culture en pots. Ils sont également très lents à fructifier, clairement une perte de temps et d’argent.

2. L’INSTALLATION

Maintenant que vous savez exactement ce que vous pouvez planter ou non, il est important de ne pas faire n’importe quoi lors de la phase d’installation et de plantation. Commencez avant toute chose par déterminer l’emplacement que vous aurez de disponibles pour le ou les arbres et arbustes sélectionnés. Ceci pourra dans un premier temps vous orienter sur quelle plante choisir pour commencer.

2.1. Le choix du pot

Vous avez déterminé l’emplacement et de ce fait l’exposition à laquelle les arbres ou arbustes seront plantés, maintenant vous ne devrez pas vous tromper sur le choix du pot, une chose d’une importance capitale pour la suite.

Pour les arbres, choisissez un pot d’au moins 40 cm de diamètre pour 35 cm de hauteur, il n’y a par contre pas de maximum. Plus la taille de celui-ci sera importante et plus l’arbre pourra s’épanouir en déployant un système racinaire important et bien ramifié. Sa durée de vie dans le pot s’en trouvera prolongée, avec moins de risque de maladie ou de stress hydrique en raison d’une meilleure inertie du contenant. De plus, une grande taille voudra dire aussi un poids plus important et donc une meilleure stabilité.

En ce qui concerne le choix du matériau, chacun a ses avantages et ses inconvénients, il n’y aura pas de recette miracle :

  • Plastique : Bon rapport durée de vie/prix, plus ou moins isolant en fonction de la qualité et de l’épaisseur.
  • Terre cuite : Matériau plus écologique que le plastique mais avec une mauvaise résistance au gel et un poids conséquent. Bonne inertie et moins de stress hydrique.
  • Résine : Bonne résistance au gel mais mauvaise inertie. Bon rapport qualité/prix qui se démocratise de plus en plus.

2.2. Le choix du plant

Une fois l’emplacement et le pot choisis, il ne vous reste plus qu’à choisir la plante en question. Tout d’abord, il faut savoir que la plantation n’est souvent possible qu’en conteneur, il vous sera compliqué de trouver des variétés particulières surtout si elles sont naines, en racines nues.

Choisissez donc un plant sain et vigoureux avec un système racinaire équilibré et sans chignon.

Attardez-vous aussi sur le point de greffe qui doit être sain et totalement cicatrisé.

2.3. La plantation

Lorsque vous avez le pot, l’emplacement et le plant, c’est le moment de planter. Puisque le pot est gros, positionnez-le avant le rempotage à son emplacement définitif pour vous éviter toute manutention inutile. Suivez ensuite les étapes suivantes :

– Percez le pot s’il ne l’est pas, l’écoulement d’eau est très important et obligatoire pour ces plantes

– Épandez un drainage de billes d’argile au fond du pot d’au moins 5 cm d’épaisseur

– Superposez une toile textile afin que le substrat ne se mélange pas au drainage, ce qui détruirait tout son intérêt de départ

– Choisissez un mélange de terre végétale et de terreau à raison de 50 % chacun, un mélange durable et qui assure une bonne rétention d’eau contrairement à du terreau seul. Ne choisissez pas un terreau trop riche en engrais, ce qui aurait pour conséquence de faire pousser votre plant en verdure avec une fructification atténuée

– Plantez-le dans ce mélange en veillant à ne pas enterrer le collet (base de la plante entre la tige et les racines)

– Tassez le substrat autour de la motte puis étalez un paillage au-dessus comme de la paillette de lin ou de chanvre. Ne remplissez jamais le pot au ras bord de façon à faciliter l’arrosage en créant une petite cuvette

– Terminez justement par un arrosage conséquent jusqu’à ce que l’eau sorte par le bas du pot

3. L’ENTRETIEN

3.1. L’arrosage

Une fois planté, la réussite de la culture d’un arbre ou arbuste fruitier en pot est directement liée à son arrosage, vous avez les cartes en mains pour atténuer les problèmes potentiels de stress hydrique. Cette arrosage doit donc être suivi du printemps à l’automne à raison de 2 apports hebdomadaire, voire 3 en période de chaleur. Si vous aviez choisi un pot suffisamment grand, la capacité de rétention d’eau du substrat sera nettement meilleure.

Pour gagner du temps, vous pourriez aussi installer un arrosage automatique à condition qu’il soit convenablement réglé.

3.2. La fertilisation

Dans un pot, les réserves nutritives sont limitées, c’est donc à vous de veillez à ne pas laisser le substrat s’épuiser au risque d’amenuiser vos potentielles récoltes. Une bonne fertilisation doit être mesurée et adaptée à chaque plante et ses besoins. Préférez les apports printaniers en le suivant jusqu’à la récolte pour avoir un rendement optimal. Privilégiez des fertilisants complets en début de saison et plus riches en potasse lorsque la floraison est amorcée. Qu’ils soient liquides ou solides, choisissez toujours des engrais organiques, d’une meilleure qualité et utilisables en agriculture biologique.

Environ un apport par mois durant toute cette période est une bonne fréquence, il ne faut pas non plus tomber dans l’excès en fertilisant trop. Un dernier apport organique en granulés doit être déposé après la récolte pour que la plante reconstitue de bonnes réserves et n’ait pas de carence subite si vous stoppez tout immédiatement après la récolte.

3.3. La taille

À propos de la taille, il n’y a par contre pas de généralités car chacune des espèces a des besoins différents à ce sujet. Certains arbres fruitiers ne doivent surtout pas être taillés alors que pour d’autres, une petite taille bien effectuée permet d’augmenter la productivité naturelle de la plante.

La seule chose qui peut être conseillée est d’éliminer le bois mort ou les branches qui se croisent, pour cette tâche, quelle que soit l’espèce, il est conseillé de le faire pour éviter l’apparition de maladies.

3.4. L’hivernage

L’hiver est une saison délicate surtout pour certaines espèces. Nous l’avons vu, les Agrumes ne peuvent supporter de rester tout l’hiver dehors et ceci dans bien des régions.

Pour tous les autres, le fait qu’ils soient plantés en pot les rend tout de même plus vulnérables au froid même si ce sont naturellement des espèces non gélives. Il s’agit du fait que les racines soient plus facilement exposées aux gelées et que lors de températures négatives prolongées, la motte complète peut geler. Là encore, la grosseur du pot a toute son importance car plus il y aura de terre et moins le risque de gel complet de la motte sera possible.

Dans le doute, entourez durant l’hiver vos pots de fil à bulles ou de paille pour les isoler et si vous le pouvez, surélevez-les du sol avec de petits cales en bois qui les isoleront naturellement du froid.