PLANTES, Plantes pour le jardin

LES PÉLARGONIUMS (GÉRANIUM)

Pelargonium, geranium, fleurs, rouge

Appelé à tort Géranium, nous allons nous intéresser au très célèbre Pelargonium. On ne fait plus sa réputation qu’il soit « roi du balcon » ou « zonale », il est incontournable pour sa floraison abondante et colorée durant tout l’été.

1. SAVOIR RECONNAITRE ET DIFFÉRENCIER UN GERANIUM D’UN PELARGONIUM.

Il existe deux types de plantes bien distincte l’une de l’autre, le Geranium et le Pelargonium :

                  – Le premier est une petite plante vivace qui repousse chaque année et fleurit avec de petites fleurs souvent roses, bleues, blanches ou parfois pourpres. Au printemps ou tout l’été, les variétés sont nombreuses et certaines sont parfumées au niveau de leur feuillage. C’est sans doute ce parfum, similaire au Pelargonium même si ces plantes n’ont rien à voir l’une avec l’autre, si ce n’est leur appartenance à la même famille : les Géraniacées.

                  – Le second, le Pelargonium, est une plantes très frileuses à la floraison rouge, la plupart du temps, mais parfois rose ou blanches avec bien des nuances possibles. Ils sont originaires d’Afrique du sud, c’est pourquoi sa persistance en France est impossible s’il n’est pas rentré l’hiver. Certains sont droits, d’autres retombants et même grimpants dans leur milieu d’origine.

Le choix de Pelargoniums est large : il existe 4 grandes catégories pour près de 300 espèces et plus de 1000 variétés !

1.1. Pelargonium zonale

Ce Pelargonium se remarque à sa floraison simple ou double avec des bouquets floraux érigés au sommet de tiges fermes. Les couleurs sont variées, du blanc au rouge en passant par de nombreuses nuances de roses.

Sa taille est comprise entre 15 cm et 1 m selon les variétés, qu’elles soient classiques ou naines.

Il est bien souvent utilisé en jardinières ou en potées estivales. Ses belles feuilles arrondies, épaisses et duveteuses sont vertes la plupart du temps mais certaines variétés peuvent être bicolores, annelés de touches plus sombre. D’autres existent, panachées voire même tricolores.

1.2. Pelargonium lierre

Tout comme la variété zonale, la déclinaison de couleur pour le Pelargonium lierre est riche et varié, toujours dans des teintes proposées du blanc au rouge en passant par un large camaïeu de roses. On le surnomme ainsi en raison de son port retombant ou grimpant selon l’utilisation désirée. Dans ce second choix, il doit être palissé car le Pelargonium lierre ne s’accrochent pas seul.

Il peut pousser de près d’un mètre sur une saison de culture avec des floraisons qui se succèdent sans fin jusqu’aux gelées.

Le célèbres « rois des balcons » est le Pelargonium idéal pour prendre place en balconnières. Ce moyen de culture est remarqué sur les maisons alsaciennes, paysages typique de cartes postales.

1.3. Les grandes fleurs

Moins connu et démocratisé que les deux précédents, le ‘Géranium’ à grandes fleurs, aussi appelé Pelargonium des fleuristes est facilement reconnaissable à la taille de ses fleurs. Elles se déploient elles aussi en bouquets floraux avec des fleurs de 5 cm de diamètre. Les teintes de celles-ci sont dans la plus grande majorité des variétés bicolores. Le choix des coloris est presque infini tant les nuances sont multiples et subtiles.

Il n’est pas très grand, sa croissance se fait en touffe compacte de 30 à 50 cm de hauteur, n’atténuant en rien sa floribondité. Les feuilles sont plus finement ciselées, assurant un mélange feuille/fleur tout à fait harmonieux et permettant de sortir un peu des sentiers battus.

1.4. Les odorants

Cette dernière catégorie est sans aucun doute la moins utilisée aujourd’hui et pourtant elle tend à se démocratiser de plus en plus. Les fleurs sont similaires au ‘Géranium’ lierre mais d’une taille bien plus petite très souvent rose ou blanche. S’ils sont tout aussi florifères que les autres, ils ne sont pas choisis pour cet aspect mais bel et bien pour le parfum que dégage leur feuillage. Des plus traditionnels comme la citronnelle à l’agrume aux plus fous comme le cola ou la rose.

C’est aussi pour cette caractéristique qu’ils sont appréciés car le parfum éloigne les moustiques. Un pot sur la table du salon de jardin vous permettra de profiter de vos repas estivaux sans vous soucier des piqûres incessantes.

Pour en citer quelques-uns, vous pourrez trouver :

– Pelargonium capitatum au parfum de rose

– Pelargonium odoratissimum au parfum de pomme

– Pelargonium graveolens au parfum floral citronné

– Pelargonium cordifolium au parfum oriental

– Pelargonium tomentosum au parfum mentholé

– Pelargonium ‘cola’ au parfum de Coca cola

2. LA CULTURE

Cultiver le Pelargonium est à la portée de n’importe quel jardinier, quelques règles simples sont à connaître afin que leur installation dans votre écrin de verdure soit couronnée de succès.

2.1. Où ?

La floraison et les parfums ne se dévoileront sous leur meilleur jour qu’avec une exposition ensoleillée et bien ventilée. Il est préférable de le cultiver comme plante annuelle dans des potées estivales. Que ce soit en jardinières, balconnières, potées ou suspensions, le principal est de toujours avoir un volume de terre suffisant pour tous les mois de culture. Il adore les substrats riches, la fraîcheur mais dans un mélange bien drainé.

La plantation en pleine terre est aussi possible mais les résultats seront plus probants en pot surtout dans les régions au nord de la Loire.

2.2. Quand ?

Le Pelargonium se plante au printemps. Sensible au gel, vous devrez absolument éviter de l’exposer dès le début du printemps, sans quoi vous perdrez de nombreuses semaines avant qu’il ne retrouve sa force. Les plants bouturés sortent en plus de serre, soyez prudents !

Au nord de la Loire, patienter jusqu’au mois de mai est plus prudent. En régions plus douces, vous pourrez vous y atteler dès mars/avril.

2.3. Comment ?

Nous l’avons vu, le soleil est la clé du succès, mais rien n’est possible sans un contenant adapté et surtout un support de culture idéal. Avec des contenants neufs, vous n’aurez qu’à vous assurer qu’ils sont bien percés afin que l’eau d’arrosage ne stagne pas autour des racines.

Avec des contenants déjà utilisés les années précédentes, un nettoyage et une désinfection s’imposent avant un nouveau cycle de culture.

Pour la plantation, choisissez un terreau Géranium, naturellement riche et fertile. Inutile pour ces plantes d’apporter un drainage minéral, les seuls trous d’évacuation suffisent.

Vous devrez compter un espacement d’au moins 20 cm entre chaque plant, garant d’une croissance sans étouffement, en diminuant leur concurrence mutuelle mais aussi en limitant les maladies cryptogamiques favorisées par une mauvaise circulation de l’air au cœur des plants.

Veillez aussi à ne pas trop enterrer les plants, une plantation au ras de la motte entre aussi en compte pour un taux de reprise optimal.

Le paillage n’est pas obligatoire mais apporte une ‘finition’ esthétique et une meilleure rétention de l’eau d’arrosage, deux points non négligeable.

3. L’ENTRETIEN

Comme pour la plantation, l’entretien doit être rigoureusement suivi, c’est avec des techniques simples mais importantes que vous obtiendrez les meilleurs résultats !

3.1. L’arrosage

La première étape à ne pas manquer. Arrosez à l’eau de pluie et le matin de préférence, la plante bénéficiera alors d’une hydratation optimale pour aborder les journées, même chaudes, sereinement.  Il n’est pas forcément nécessaire tous les jours, le bon sens du jardinier entre en œuvre afin de trouver un apport juste. Trop d’eau risquerait d’accentuer l’asphyxie racinaire et la formation de maladies tout en profitant surtout au feuillage. Pas assez rendrait le feuillage plus terne mais la floraison sera plus forte, d’où l’importance de trouver la juste dose.

3.2. La fertilisation

Elle est intimement liée à l’arrosage puisque c’est par l’eau d’arrosage qu’il est conseillé de fertiliser. C’est pourquoi les engrais liquides, absorbables plus rapidement par la plante sont recommandés. La fréquence de fertilisation doit être hebdomadaire. Tout comme l’arrosage, le manque ou l’excès sera préjudiciable d’une façon ou d’une autre.

Chimique ou organique ? Là est toute la question. Pour vous orienter dans votre choix, vous devrez surtout prendre en compte votre façon de consommer de manière globale.

Si vous êtes sensible à l’écologie, la nature et l’environnement, la solution organique est indéniable. Ce sont des fertilisants à base de matières organiques animales ou végétales (fientes, lithothamne, matières compostées, etc.) Ce sont des fertilisants très efficaces et beaucoup moins concentrés que les chimiques, limitant le lessivage.

Le chimique est quant à lui un engrais purement minéral et souvent beaucoup plus concentré. Il agit effectivement plus rapidement mais à un effet « dopant » que n’a pas l’organique. Si vous souhaitez conserver vos pieds d’une année à l’autre, cette solution n’est donc pas la bonne. Au-delà de la floraison très abondante, ils ont aussi pour effet d’épuiser la plante en la boostant au maximum. Ceci fait qu’en fin de saison elle est complètement épuisée et le taux de mortalité devient nettement plus important qu’un plant nourri à l’organique. Évidemment, si vous ne souhaitez pas les conserver l’hiver, l’utilisation du chimique ou de l’organique sera principalement éthique.

Quoi qu’il en soit un bon fertilisant pour les Pelargoniums doit être riche en potasse (sigle K sur l’emballage), élément nécessaire à la floraison. Le taux d’azote (sigle N sur l’emballage) doit quant à lui être moindre car il favorise un feuillage abondant.

3.3 La taille

L’entretien du Pelargonium passe aussi par des travaux de taille. Ce sont surtout les fleurs fanées qu’il faudra enlever au fur et à mesure. Cette action a pour effet d’encourager une floraison plus abondante et continue.

3.4. L’hivernage

Certains jardiniers souhaitent conserver leurs plants d’une année à l’autre. Afin d’appréhender au mieux ce passage hivernal, vous devrez :

                  – Comme nous l’avons vu, privilégier une fertilisation organique durant la saison estivale.

                  – Les tailler afin de ne pas garder l’intégralité du feuillage. Supprimez les banches les plus volumineuses mais gardez toujours du feuillage.

                  – Leur trouver un endroit hors gel mais lumineux comme derrière une fenêtre dans un sous-sol ou idéalement en jardin d’hiver, serre ou véranda non chauffée.

                  – Stopper la fertilisation et réduire fortement l’arrosage pour ne pas qu’ils pourrissent.

Lors de sa sortie en extérieur au printemps, préférez une sortie en douceur, afin de l’habituer à être de nouveau en contact avec le vent et les UV. Rempotez-le également pour changer le substrat et désinfecter le contenant et de le débarrasser des éventuels parasites qui auraient hiverné avec lui.

3.5. La multiplication

La façon la plus simple d’obtenir des Pelargoniums fidèles à la variété souhaitée passe par le bouturage. Au-delà du fait de pouvoir créer soit même de nouveaux plants, la multiplication permet de rajeunir des pieds anciens que vous auriez conservé déjà depuis plusieurs années.

Ce n’est pas le bouturage le plus aisé du monde végétal, mais avec un peu de patiente et de rigueur vous y parviendrez certainement.

Pour ce faire, vous devrez patienter jusqu’au mois d’août et septembre pour vous atteler à la tâche. Ensuite, vous n’aurez qu’à suivre les recommandations suivantes :

                  – Prélevez un tronçon de tige robuste, saine et surtout dépourvu de fleurs d’environ 7 à 10 centimètres. Prenez soin de conserver 3 feuilles, garantes du maintien en vie de la bouture durant tout le temps nécessaire à la production de ses racines et donc de son autonomie.

                  – Éliminez les feuilles de la base afin de dégager l’extrémité qui sera enterrée,

                  – Préparez vos contenants (godets, terrines, etc.) pour qu’ils soient propres et désinfectés, puis votre terreau spécial semis.

                  – Utilisez avant plantation de l’Osyril, un stimulant racinaire liquide qui agira comme une hormone de bouturage.

                  – Plantez vos boutures en les enterrant de 3 à 5 cm puis arrosez.

                  – Placez le tout sous serre, en véranda ou bien derrière une fenêtre sans soleil direct.

                  – Un repiquage peut être nécessaire si vous bouturez en micro motte. Si elles sont en godets, laissez les enraciner durant tout l’hiver. Elles pourront être replantées au printemps selon le cycle expliqué précédemment.

À savoir : Un bouturage « à l’étouffée », offre aussi un très bon taux de reprise.

4. LES MALADIES ET RAVAGEURS

Plusieurs problèmes peuvent apparaître sur le Pelargonium. En cas de stress notamment hydrique, les risques de contracter une maladie cryptogamique ou de le voir accueillir des ravageurs est plus grand. Parmi les plus fréquents, vous trouverez :

                – Les Limaces et Escargots qui grignotent les feuilles. Un simple piège à bière ou des granulés de Ferramol en viendront facilement à bout.

– Les Aleurodes ou Mouches blanches sont des insectes volants de tout petite taille qui se nourrissent de la sève de la plante au même titre que les Pucerons. Ils provoquent de par leur attaque une décoloration des feuilles. Une simple douche du feuillage suffit à les faire fuir. Sinon, optez pour les pièges collants ou bien une solution de savon noir dilué.

                – Les Acariens, qui eux aussi attaquent directement les feuilles. On reconnaît leur attaque non pas en les voyant du fait de leur taille minuscule mais aux tâches qu’ils occasionnent sur les feuilles. Ces dernières deviennent alors cuivrées puis brunes et comme ornées de toiles toutes fines. Utilisez alors un acaricides à base d’huile végétale.

                – La rouille (tâches circulaires brunes semblables à un œil) et la pourriture grise (Botrytis) sont quant à elles deux champignons un peu plus durs à éradiquer à la vue des seuls produits de traitements de biocontrôle autorisés pour le jardinier particulier. Dans les deux cas, éliminez les parties atteintes et brûlez-les. Traitez ensuite à la bouillie bordelaise le reste de la plante afin de stopper la progression de ces maladies. En préventif, le purin de prêle dillué à 20 % s’avère très efficace.