PLANTES

LE JARDIN DE COPROPRIÉTÉ

Modern residential buildings, apartments in a new urban housing

Vous résidez en immeuble ou en maison sans jardin. Votre seul espace vert est un espace collectif qui appartient à l’ensemble des résidents mais vous aimeriez y apporter votre touche. Vous vous dites que vous pourriez tout à fait occuper une petite partie de la cour ou du hall d’entrée pour y faire quelques plantations…

Une solution qui peut paraître facile à mettre en œuvre mais dans les faits, c’est un peu plus compliqué car vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez dans ces parties communes. Plus grave, vous pourriez devenir responsable d’accidents et ainsi payer le prix fort.

Démêlons-le faux du vrai et voyons ce qu’il est possible d’entreprendre.

1. QU’EST CE QU’UNE PARTIE COMMUNE

1.1. Définition

Bien que tout soit dans le nom, une partie commune est un espace de passage, de repos ou d’agrément destiné à un ensemble de personnes ayant l’autorisation d’y séjourner. Ceci peut être un hall d’entrée d’immeuble, sa cour intérieure ou extérieure ou bien encore des allées entre des habitations considérées comme des droits de passages. Toutes ces parties sont régies et gérées le plus souvent par des syndics de copropriété et chacun ne peut pas faire ce qu’il veut sans autorisation.

1.2. Que peux-t-on faire ?

De par votre projet de planter une partie commune que ce soit une simple plante dans un pot ou carrément un potager dans la cours, votre intention part certainement d’une bonne intention dans un intérêt de bien commun. Avant de faire quoi que ce soit, la première chose à faire est de demander un accord verbal à tous les propriétaires.

Même si un accord verbal n’a aucune valeur juridique, elle permet déjà d’avoir une tendance et de connaître d’éventuelles réticences de la part de certains. Exposez clairement votre projet et n’ayez pas la folie des grandeurs à en vouloir toujours plus.

Consultez aussi le règlement de copropriété. Il peut y être mentionné des informations qui répondront à quelques-unes de vos interrogations. Même des choses d’apparence simples peuvent être interdites, vous ne perdrez donc pas votre temps à faire une demande qui sera rejetée.

Ensuite, la demande doit se faire au syndic afin qu’il puisse exposer la demande lors de la prochaine assemblée générale de copropriété. Notez qu’un seul accord du président ou du conseil n’est pas suffisant, il vous faut une trace écrite !

1.3. Les risques encourus

Les risques et sanctions peuvent être diverses et variées. Elles varient surtout en fonction des choses mises en place. Dans le cas d’un simple pot, il pourra vous être demandé de le retirer et dans ce cas, rien de bien méchant, le problème est vite résolu.

Pour une plantation en extérieur et en pleine terre, les risques augmentent et peuvent présenter des contraintes pour certains logements (ombres, racines, déchets vert, etc.) ou un futur danger quelconque. Le syndic est en droit de vous demander son abatage. Si vous n’effectuez pas les travaux demandés dans le délai imparti, le travail sera donné à une entreprise spécialisé et vous devrez en régler la facture.

Plus grave encore, sans autorisation, vous vous exposez à une responsabilité totale en cas d’incidents… et ils peuvent être nombreux. D’un sol abîmé par un pot à la chute de ce dernier sur une personne. De l’intoxication d’un enfant ou d’un animal à cause de l’installation d’une plante toxique à l’endommagement d’une infrastructure par un arbre planté par vos soins. Tout est malheureusement possible et les accidents les plus bêtes ne sont pas toujours les moins graves.

Couvrez-vous un maximum de par cet accord et inutile de jouer avec le feu, les services administratifs et judiciaires auront toujours le dernier mot !

2. LA GESTION DU LIEU

Une fois votre accord en poche, vous devez le respecter à la lettre et ne pas vous autoriser la première fantaisie en tête. Vous serez couvert pour ce qui est déclaré et rien de plus.

Faites alors preuve de bon sens pour planter ou aménager sans que cela ne puisse nuire aux autres résidents.

Parmi les exemples les plus courants, on note :

En intérieur

– N’encombrez pas les lieux de passage fréquents, les moyens de lutte contre les incendies, les portes quelles qu’elles soient et surtout les issues de secours. Pensez aux diverses situations possibles dans ces parties communes. Des circulations avec poubelles, poussettes, fauteuils roulants aux livraisons en passant par les déménagements d’objets encombrants.

– Choisissez scrupuleusement les plantes que vous installez. Écartez les plantes provoquant des allergies (pollen, sèves), celles odorantes qui ne peuvent pas nécessairement plaire à tout le monde mais aussi et évidemment toutes les épineuses, toxiques ou trop envahissantes.

En extérieur

– Prenez garde à ne pas créer un ombrage ou l’obstruction d’une vue en plantant devant une fenêtre surtout si ce n’est pas la vôtre.

– Ne réalisez pas de structures qui pourraient être dangereuses (pergolas non fixées, armature pour plantes grimpantes fébrile) ou qui pourrait entrainer le travail des personnes qui gèrent habituellement les espaces verts.

– Évitez une nouvelle fois les plantes évoquées pour l’intérieur qui auront les mêmes inconvénients et risques en extérieur.

Quoi qu’il en soit, vous devez être conscients que sans la participation d’autres voisins, vous contribuerez seul à l’aspect financier de l’aménagement. Et les risques de vandalisme ou de vol ne sont pas à écarter à 100 %, il y aura toujours des personnes jalouses ou malhonnêtes.

À savoir : Faire voter un budget pour le fleurissement est chose courante dans les copropriétés, pourquoi ne pas en faire la demande afin de ne pas tout assumer seul ?!

3. LE CHOIX DES PLANTES

Comme cité brièvement, tout ne peut pas être planté pour ne pas nuire à certains. Une fois certaines plantes éliminées de la liste, vous devrez étudier celles qui deviennent possibles selon des contraintes de place, d’exposition, de sol mais aussi d’entretien à venir. Tout doit être pensé à l’avance pour ne pas vous retrouver vous-même au pied du mur.

3.1. La place

Savoir quelle peuvent être les dimensions d’une plante à l’âge adulte, la vitesse de croissance ou son type d’enracinement n’est pas futile surtout dans le cas d’un espace clos et/ou petit. Privilégiez toujours les formes naines ou compactes que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur. Les arbres boules, nains ou en formes palissés sont idéaux en copropriété car tout à fait contrôlables et de taille modeste. Les plantes grimpantes également en évitant les trop grandes comme les Glycines, Lierres ou Kiwi par exemple. D’autres comme les Clématites, Fusains ou Chèvrefeuilles peuvent se limiter à la dimension de leur tuteurage.

La plantation en pot peut elle aussi être privilégiée dans ce genre d’espaces en veillant à avoir un point d’eau disponible à proximité.

Attention : Même si l’endroit est vaste, ne plantez pas pour autant un arbre aux futures dimensions gigantesques car il risque de perdurer bien après vous et devenir gênant tôt ou tard.

3.2. L’exposition, l’endroit et le sol

N’abordez pas les choses de la même façon si vous être en bord de mer au plein soleil que si vous être en ville dans un patio totalement ombragé. Nous n’allons pas détailler toutes les possibilités mais c’est à vous d’étudier les caractéristiques du lieu pour planter la bonne flore qui résistera sans problèmes aux conditions proposées.

Choisir aussi des plantes rustiques, naturellement résistantes aux maladies, à la pollution, etc, semble être une bonne approche pour limiter l’entretien tout en embellissant l’endroit et non l’inverse. Des plantes en souffrance, chétives ou malades est sans aucun intérêt et on risque de vous le faire remarquer.

3.3. L’entretien

La dernière chose à anticiper est la charge liée à l’entretien. Un simple arrosage n’est pas grand-chose mais là encore des choses sont à savoir. Même si un point d’eau commun existe, les frais engendrés seront normalement à la charge du collectif que représentent les résidents. Un besoin en eau démesuré pourrait alors contrarier certains des occupants. S’il vous est possible de prendre l’eau directement chez vous, le problème s’efface mais ceci peut vite devenir contraignant. N’ayez pas des ambitions démesurées.

La taille vient après dans la logique des choses. Évacuer les déchets de tailles ou les feuilles mortes est aussi une opération vite compliquée si la partie commune n’est accessible que par l’intérieur. Là encore, le choix de plantes nanifiées semble être raisonnable. Notez toutefois que les travaux d’entretien peuvent parfois être attribués à la charge de la personne ou l’entreprise qui s’en occupe. Un autre point à définir lors de la demande initiale.

À savoir : Concernant les plantes persistantes, ne partez pas aveuglément dans cette voie en vous disant que vous n’aurez aucun déchets. Elles perdent elles aussi leur feuille à la seule différence qu’elles ne sont jamais à nu.

2 commentaires

  1. […] l’avons vu dans une précédent article, l’installation de plantes en parties communes de copropriété est régie par certaines règles. […]

  2. […] l’avons vu dans une précédent article, l’installation de plantes en parties communes de copropriété est régie par certaines règles. […]

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