PLANTES, Plantes pour le jardin

LA TOMATE

Nom latin : Solanum lycopersicon

Famille : solanacées

Légume phare des salades d’été, la Tomate est une véritable boule de fraîcheur à consommer sans modération. On apprécie son côté juteux, à la saveur douce mais reconnaissable à chaque bouchée. Elle se cultive facilement mais quelques points techniques sont à connaître afin de réussir au mieux sa culture.

1. QUELQUES CHIFFRES

La Tomate se consomme de mille et une façons et c’est sans doute pour cela qu’elle est l’un des fruits/légumes les plus apprécié au monde. On en récolte près de 120 millions de tonnes chaque année équitablement réparties entre l’Asie, l’Europe et l’Amérique du nord. Chaque année la production augmente tant la demande est croissante. Malgré ses origines péruviennes, la Tomate se cultive dans bon nombre de climats grâce à la culture sous serre permettant d’avoir des récoltes tout au long de l’année même dans des endroits qui sembleraient ne pas lui correspondre.

Près d’un tiers de la production est destinée à la transformation que ce soit en soupes, séchées ou encore en coulis. C’est cette diversité de transformation qui fait qu’on la consomme à si grande échelle.

On recense de nos jours plus de 500 variétés connues avec bon nombre d’hybrides, sélectionnés pour différentes caractéristiques et différentes utilisations.

2. SES CARACTÉRISTIQUES

2.1. Physiques

Bien que considérée comme un légume, la Tomate est bel et bien un fruit. Son enveloppe et sa pulpe enferment les graine, une caractéristique propre aux fruits. Mais dans les faits, qu’importe puisque nous la consommons comme un légume. Ses bienfaits sont de toute façon non négligeables dans l’élaboration de plats équilibrés et gorgés de soleil.

Ces fruits s’épanouissent sur une plante cultivée avec un cycle de vie annuel.  Sans taille et guidage de la part du jardinier, cette plante est très ramifiée et à tendance à s’écrouler sur elle-même.  Sur un cycle de culture, le pied de Tomate peut facilement atteindre les 2 m de hauteur si toutes les conditions sont réunies.

Les grappes de fleurs émergent à l’aisselle des feuilles. Ce sont de petites fleurs jaunes qui après pollinisation se transforment rapidement en fruits. D’abord verts, ils prennent différentes colorations au fur et à mesure de leur maturité. Il en existe de nombreuses couleurs, nous rappelant que la Tomate n’est pas seulement rouge. En raison de la formation des fleurs qui se fait au fur et à mesure des semaines, les récoltes sont naturellement échelonnées, vous ne récolterez jamais vos Tomates en une seule fois. On compte entre 55 et 85 jours entre le repiquage et les premières récoltes selon les variétés.

2.2. Composition

La Tomate est composée majoritairement d’eau, à raison de 95 %. Elle est faible en calories mais regorge de vitamines comme les vitamines A, E, B3 ou B6. Sa teneur en minéraux est également très bonne puisqu’elle contient à elle seule un fabuleux cocktail de Phosphore, Magnésium, Potassium, Cuivre et Manganèse.

Selon plusieurs études, la Tomate aurait même des effets bénéfiques dans la lutte contre certains cancers par la présence de composés comme les lycopènes, les polyphénols et les caroténoïdes.

3. LES DIFFÉRENTES VARIÉTÉS

Comme nous l’avons vu, il existe de nos jours près de 500 variétés. Il peut donc être très compliqué de s’y retrouver parmi cette longue liste. C’est pourquoi on peut découper toutes ces variétés en différentes catégories.

3.1. Les Tomates grappes

Ce sont les plus commercialisées car elles sont souvent rondes, à la peau lisse et se récoltent en grappes entières comme leur nom l’indique. Chaque grappe compte en moyenne entre 5 et 8 fruits. Ce sont vulgairement les Tomates types auxquelles on pense lorsque l’on parle de Tomates. Le gros avantage des Tomates grappes est leur rendement bon et homogène.

3.2. Les Tomates cerises ou cocktails

Ce sont elles-aussi des Tomates grappes mais de petite taille. On les reconnaît tout de suite à leur formes ronde ou allongée, non côtelée et au fait qu’on les consomme très souvent en une bouchée à l’apéritif. Elles se tiennent aussi très bien à la cuisson avec leur chair ferme et croquante lorsqu’elles sont crues.

3.3. Les Tomates anciennes

À l’inverse des Tomates grappes, ces variétés sont nettement moins cultivée à l’échelle industrielle car elles sont souvent moins productives et d’un calibre plus ou moins aléatoire. Les formes, les couleurs y sont très variées et certaines sont complètement biscornues. La contrepartie à cette production plus faible est une saveur toujours plus intense et surtout un goût moins uniformisé. Elles résistent aussi souvent mieux aux maladies et ont ainsi une place de choix dans nos jardins.

3.4. Les Tomates hybrides

Elles sont de plus en plus répandues et on les reconnaît au sigle F1 qui suit le nom. Elles sont issues de croisements qui permettent d’obtenir différentes caractéristiques souhaitées. Des fruits plus gros, une meilleure résistance aux maladies, une meilleure conservation, un calibre homogène, etc. L’inconvénient de ces sélections est qu’elles sont souvent stériles. Vous ne pourrez donc pas récolter les graines pour les ressemer l’année suivante. Il faudra vous procurer de nouvelles semences ou de nouveaux plants.

3.5. Les critères de choix

Malgré la compréhension des différentes variétés, il est important de déterminer plusieurs points dans le choix d’une variété. Ce choix doit correspondre à vos besoins et à ce que vous ferez de vos récoltes. Les critères de choix sont les suivants :

– Le goût

C’est le facteur le plus important mais qui est de nous jours souvent relayé au second plan au profit de l’aspect visuel.

– Le calibre

Il est important de le connaître à l’avance car la taille des fruits va aussi déterminer l’utilisation possible. Vous ne consommerez pas une Tomate cerise de la même manière qu’une tomate de gros calibre.

– La précocité

Certaines variétés arrivent à maturité plus vite que d’autres même si l’échelonnement des récoltes est surtout une question de période de plantation.

– L’aspect visuel

Il est important pour varier les couleurs dans la conception de salades d’été mais n’a que peu d’importance si vous souhaitez en faire des soupes.

– La résistance aux maladies

C’est l’un des facteurs les plus importants puisque la Tomate est très sensible à certaines maladies qui peuvent mettre à mal une récolte entière.

Parmi les variétés les plus connues, vous pourrez choisir :

Ananas

Tomate jaune à gros fruits irréguliers et arrondis. Sa chair est ferme, ses saveurs sont sucrées et très parfumées. Elle a peu de pépins.

Andine cornue

Aussi appelée Cornue des Andes, elle produit des fruits allongés à la peau lisse, à la chair ferme et avec très peu de pépins. Elle est idéale pour la conception de coulis ou en salades.

Black cherry

Il s’agit d’une des variétés de Tomates cerises avec le plus gros calibre de la catégorie. Elles sont fermes et juteuses avec une saveur des plus prononcées. Cette Tomate est vigoureuse et peu sensible aux maladies, idéale pour les débutants.

Cœur de bœuf

L’une des plus populaires pour son gros calibre et la faible teneur en pépins. Elle est largement côtelée voir déformée avec des saveurs douces mais prononcées à la fois. C’est la star des salades d’été.

Green zebra

On apprécie cette variété à sa peau verte zébrée de jaune et à sa chaire elle-aussi verte. Sa forme est ronde et régulière. Elle fait partie des Tomates grappes. On l’apprécie tout autant que la Cœur de bœuf pour l’élaboration de salades colorées. Elle résiste bien à la cuisson.

Marmande

L’une des variétés les plus connues parmi les variétés anciennes pour sa bonne production et sa vigueur. On la reconnaît à sa forme côtelée et ses arômes agréables.

Noire de Crimée

C’est une variété ancienne à la peau presque noire. Elle est aussi populaire pour cette caractéristique. Sa chair est rouge sombre et ses saveurs sont très prononcées et parfumées. Elle est malheureusement sensible au Mildiou.

Russe

L’une des plus grosses variétés avec parfois près d’un kilo par fruit ! Sa chair est juteuse, dense et aux saveurs douces. On l’utilise majoritairement en farcis ou en coulis.

Supersteack

Tomate vigoureuse aux très gros fruits ronds et réguliers. Elle est idéale en coulis pour son calibre et son uniformité.

Supersweet

C’est une Tomate cerise aux fruits rouges, au goût prononcé et à la production généreuse qui se picore sans modération.

Yellow pear

Là encore, il s’agit d’une Tomate cocktail aux petits fruits jaunes en forme de Poire. Sa chair est ferme, elle est donc parfaite pour l’apéritif.

4. CULTURE ET ENTRETIEN DE LA PLANTE

4.1. Où planter la Tomate

La Tomate est un légume du soleil et c’est pour cette raison qu’elle demande beaucoup de soleil pour rougir. Elle redoute les ambiances confinées et les atmosphères humides qui encouragent le développement de maladies. Sa culture est possible en pot comme en pleine terre, en extérieur ou sous serre. La difficulté résidee dans le fait de lui trouver l’endroit idéal.

Pour les plus débutants, l’utilisation d’une serre est la meilleure façon de faire car elle encourage une croissance plus importante mais surtout une meilleure gestion de l’eau et de l’aération. À savoir que la Tomate est très gourmande en eau mais il faut toujours veiller à ne pas mouiller son feuillage. Sous serre, vous pourrez débuter les semis plus tôt, dès février et avoir des récoltes plus tard, jusqu’en octobre.

4.2. Le semis

Le semis des Tomates est très simple, si les variétés ne sont pas hybrides, vous pouvez même récupérer vos propres graines, les faire sécher puis les semer l’année suivante. Le semis permet d’avoir une gamme immense de variétés, plus que si vous choisissez des plants déjà levés. C’est aussi la façon la plus économique de planter des Tomates.

Débutez dès le mois de février sous serre mais toujours en faisant lever préalablement en godets. Ne semez jamais directement en terre, les résultats n’en seraient que trop aléatoires.

Pour ce qui est de la technique :

– Remplissez des godets individuels de terreau spécial semis

– Semez trois graines par godet. Le but est d’éliminer les deux plants les plus faibles lorsqu’ils sont arrivés au stade deux feuilles.

– Recouvrez les graines d’une mince couche de substrat puis arrosez.

– Placez vos godets en caissettes, en mini serre ou bien à l’intérieur de la maison derrière une fenêtre.

Vous pouvez également utiliser des plaques alvéolaires spéciales semis dans lesquelles vous sèmerez une graine par trou. Les plants seront ensuite repiqués en godets individuels au stade deux feuilles.

4.3. Le repiquage

Sous serre, le repiquage intervient lorsque les plants font une vingtaine de centimètres. En pleine terre, il en est de même mais il est important de patienter jusqu’à ce que le risque de gelées soit définitivement écarté. Les plantations peuvent donc se faire les yeux fermés à partir de début juin. En dessous de 5 °C, vous auriez des problèmes de croissance, très mauvais pour la suite de la culture.

Avoir un sol riche est indispensable pour avoir de bons résultats. Pour ce faire, il est recommandé de le fumer dès l’automne avec des amendements organiques complets. Avant la plantation, un complément d’engrais riche en Potasse et Phosphore sera plus que bénéfique. C’est pour vous faciliter la tâche que des engrais ‘’spécial Tomates’’ existent, que ce soit pour la plantation, ou durant la culture.

La distance entre chaque plant doit être au minimum de 50 cm et de 80 cm entre chaque rang. De plus, vous devrez poser dès le repiquage un système de tuteurage de manière à faciliter leur développement et la taille ultérieure. Là encore, il existe des tuteurs à Tomates qui permettent de les maintenir sans avoir recourt à des liens.

Paillez le sol avec de la paille de blé qui permettra de conserver la fraîcheur du sol et d’éviter les stress hydriques.

Àsavoir : Dans une logique de rotation de culture, ne plantez pas vos Tomates au même emplacement chaque année, ni même après une culture de Pomme de terre.

4.4. L’arrosage et la fertilisation

L’arrosage est indispensable pour cette culture.  L’été, il est quasi quotidien car la Tomate est très gourmande en eau et surtout lorsqu’il fait chaud. Arrosez de préférence tôt le matin avec de l’eau de pluie. Mouillez abondamment le sol mais n’arrosez jamais les feuilles.

Côté fertilisation, en saison, choisissez les engrais liquides spécial Tomates à raison d’un apport par semaine.

4.5. La taille

La taille est indispensable pour encourager une production régulière de Tomates d’un bon calibre. Notons que seules les Tomates cerises et cocktails peuvent se passer de taille car elles ont des dimensions plus importantes et une croissance un peu plus anarchique. Elles produisent abondamment sans subir de taille.

Les choses peuvent paraître compliquées et pourtant elles sont très simples. L’objectif est d’avoir à terme une plante avec une seule tige principale, sans ramification et de pouvoir produire 5 étages de fruits. Comme nous l’avons vu, les grappes de fleurs se forment à l’aisselle des feuilles. Des ramifications de branches se forment aussi à l’aisselle des feuilles, il vous faut donc les éliminer dès leur apparition pour que la croissance reste verticale sur un seul et même axe. Au fur et à mesure de cette croissance droite, les étages de fleurs apparaissent, vous en garderez donc 5 en tout puis pincerez le bourgeon apical terminal. La récolte des étages inférieurs débute alors que les étages supérieurs sont toujours en fleurs.

Pour éliminer les ramifications, de simples pincements à la main sont efficaces, nul besoin de sécateur. C’est avant tout un suivi régulier qui va permettre d’obtenir des plants biens taillés et aux récoltes abondantes.

Une seconde taille consiste à supprimer les feuilles les plus basses au fur et à mesure et surtout lorsqu’elles commencent à se tacher.

5. LES MALADIES ET PARASITES

Les maladies sont monnaie courante sur les Tomates. La première chose à faire pour en éviter bon nombre est un traitement préventif et régulier à l’aide de purin d’Ortie directement sur le feuillage. Cette solution va permettre de renforcer la plante tout en lui apportant des matières fertilisantes … une solution efficace et reconnue.

Parmi les maladies les plus courantes on peut noter :

Le Mildiou

C’est la plaie de la Tomate, un champignon cryptogamique qui se développe en condition confinée, chaude et surtout sur le feuillage lorsqu’il est mouillé. On le reconnaît aux taches jaunes puis brunes et noires qu’il forme sur le feuillage, puis les tiges et enfin les fruits. Il peut mettre à mal une récolte complète si rien n’est fait.

La solution : Des traitements préventifs au purin d’ortie mais aussi et surtout avec une solution cuivrée de type bouillie bordelaise.

L’Oïdium

Moins grave que le Mildiou, c’est aussi une maladie cryptogamique qui apparaît par temps chaud et humide. Ce sont là, des taches poudrées blanches qui peuvent venir recouvrir l’intégralité des feuilles et nuire au développement du plant et donc de la récolte.

La solution : Un traitement à base de souffre micronisé suffit à stopper la propagation.

L’Alternariose

Encore un champignon qui se développe une nouvelle fois par temps humide et chaud. Il forme des taches noires contrairement au Mildiou. Les fruits se tachent eux aussi et deviennent immangeables.

La solution : Des traitements préventifs à base de Prêle ou d’Ail.

Les Pucerons

Eux aussi s’invitent au festin bien que les Tomates ne soient pas les plus sensibles. Dans un potager biodivers, ils iront bien souvent contaminer d’autres plantes. Leurs dégâts ne sont que limités et il n’y a que peu de chance qu’ils tuent le plant et nuisent à la récolte.

La solution : Une pulvérisation de savon noir ou de pyrèthre suffit à vous en débarrasser en l’absence de Coccinelles, leur sprédateurs naturels.

Le cul noir

Ce n’est pas en soi une maladie mais les conséquences d’un stress hydrique. Le cul noir se reconnaît à la tache nécrosante noire qui apparaît sur la partie inférieure des Tomates, même lorsqu’elles sont vertes. Elles deviennent alors immangeables bien que la plante ait l’air en parfaite santé. Il s’agit d’une mauvaise assimilation du Calcium en raison d’un arrosage irrégulier ou bien avec une eau trop froide lorsqu’il fait chaud.

La solution : N’arrosez pas à l’excès, mieux vaut prévoir un arrosage abondant mais plus espacé, une eau à température ambiante et un paillage.

À savoir : Les maladies cryptogamiques peuvent revenir chaque année aux emplacements de contaminations si des débris contaminés ont pourris sur terre. Il est indispensable de brûler toutes les plantes malades et de plantez chaque année à des endroits différents du potager.

6. LA RÉCOLTE ET LA CONSERVATION

6.1. Récolte

Le moment de récolter est assez simple à voir car il suffit de cueillir les fruits dès qu’ils ont pris une belle coloration. Évitez de récolter les Tomates pas assez mûres en cours de saison, mieux vaut les laisser se gorger d’eau et de nutriments sur le pied. Pour la technique, il est recommandé de conserver un petit bout de tige verte car celle-ci va éviter à la Tomate de se déshydrater trop rapidement. Coupez-les au ciseau plutôt que de les cueillir en les arrachant.

6.2 Conservation

Pour conserver les Tomates mûres, il y a deux écoles. Les adeptes réfrigérateur et ceux qui préfèrent les conserver en cave ou à température ambiante. En effet, le froid ne plaît pas trop à ces légumes et va venir atténuer leurs saveurs. En saison, mieux vaut donc cueillir et manger au fur et à mesure que de chercher à les conserver. En cave, elles se conservent tout de même dans un très bon état une bonne semaine.

En fin de saison, quand l’ensoleillement diminue et que la croissance décline, vous pourrez alors récolter l’intégralité des fruits, même ceux qui ne sont pas mûrs. Vous les placerez alors à plat en caissettes sur une seule couche, directement dans la maison devant une fenêtre. Elles vont alors mûrir d’elles-mêmes et vous pourrez encore profiter durant quelques semaines de vos dernières récoltes.

Pour en profiter encore plus longtemps, il faudra les transformer, que ce soit en coulis ou bien en le stérilisant.