PLANTES, Plantes & fleurs d’intérieur

L’HOYA

L’Hoya est plus connu sous son nom vernaculaire de « fleur de porcelaine » en référence à la forme de ces dernières. Épaisses et charnues, elles semblent avoir été façonnées dans ce matériau si précieux et fragile à la fois. Il appartient aussi à la famille des Apocynacées, tout comme le Dipladenia, le laurier-rose ou encore la pervenche.

1. DESCRIPTION DE L’HOYA

1.1. Origines

Originaire de bon nombre de contrées, l’Hoya se rencontre en Australie et dans tout le Sud-Est de l’Asie. Il pousse naturellement dans les forêts tropicales humides d’Indonésie, de Thaïlande, des Philippines et d’Inde. On le croise sur les grands arbres sur lesquels il s’accroche à la manière d’une liane. Il peut ainsi être terrestre comme épiphyte selon les conditions.

Il fut décrit pour la première fois en 1810 par un botaniste écossais qui le baptisa ainsi en hommage à un ami du nom de Thomas Hoy, passionné de plantes exotiques. À cette époque, l’engouement pour les plantes de ces régions du monde est tel qu’elles étaient très souvent importées pour enrichir les collections au sein des serres victoriennes. L’Hoya fit ainsi son entrée en Europe au XIXᵉ siècle, comme bon nombre d’autres espèces tropicales.

C’est un genre dans lequel on recense plus de 200 espèces, mais seulement certaines sont aujourd’hui multipliées comme plantes d’intérieur.

1.2. Caractéristiques

L’Hoya est une plante vivace grimpante ou retombante selon qu’elle dispose d’un support ou non. Elle peut aussi être épiphyte, c’est-à-dire pousser directement au creux d’une branche, directement dans l’arbre, mais sans le parasiter : elle se sert juste de lui comme d’un support. C’est une plante ligneuse, c’est-à-dire que ses tiges grossissent et durcissent avec le temps, raison pour laquelle elles peuvent s’ériger à plusieurs mètres si les conditions lui sont favorables.

La première chose que l’on remarque sur cette plante, surtout lorsque l’on souhaite en acquérir une, est son feuillage. En effet, les feuilles de l’Hoya sont en forme de cœur dans la plupart des espèces. Elles sont aussi épaisses et bien charnues, pouvant presque faire penser à une plante artificielle au premier abord. Ceci leur permet de stocker l’eau et de résister à de courtes périodes de sécheresse. Enfin, avec leur brillance et leur côté cireux, elles lui ont aussi valu le nom de « liane de cire ».

La floraison se produit sur des plants déjà développés, aucune chance de l’apercevoir sur un jeune plant composé de quelques feuilles. C’est pourtant bel et bien son second principal intérêt. Les fleurs sont regroupées en de belles ombelles rondes, les rendant ainsi plus visibles en raison de leur petite taille. De couleur blanche, chacune d’entre elles est composée de cinq pétales cireux et épais dégageant un délicieux parfum sucré à la manière du miel ou de la vanille. Ce parfum se dégage avec plus d’intensité une fois la nuit tombée. La floraison se produit au printemps ou en été et peut remonter plusieurs fois par an. Attention toutefois à ne pas couper les inflorescences lorsqu’elles ont fini de fleurir. En effet, l’Hoya a la particularité d’émettre ses fleurs sur des pédoncules persistants et sur lesquels les fleurs se forment inlassablement, année après année.

Côté croissance, elle est plutôt lente au départ, mais une fois lancée, cette plante devient alors nettement plus vigoureuse. C’est pour cette raison que vous devrez la cultiver sur un support de manière à la guider et l’accompagner. Si ce n’est pas le cas, elle se comportera alors comme une plante retombante.

1.3. Les variétés les plus courantes

Parmi les espèces d’Hoyas les plus populaires, vous pourrez retrouver toutes les suivantes assez facilement en jardinerie :

Hoya carnosa

Il s’agit de l’espèce la plus courante et la toute première qui fut importée. Ses feuilles sont ovales, charnues et tachetées d’argent. Elle pousse en liane souple et fleurit assez facilement. Ses fleurs sont d’ailleurs rose pâle ou blanches au cœur rouge et particulièrement parfumées. Il existe quelques cultivars de cette espèce aux feuillages encore plus décoratifs, comme ‘Tricolor’ et ses belles feuilles largement panachées de jaune en leur centre, mais aussi ‘Compacta’ aux feuilles enroulées pour un aspect plus garni.

Hoya kerrii

C’est l’Hoya célèbre pour ses feuilles en forme de cœur parfait. Avec une symétrie unique, on la trouve la plupart du temps vendue avec une seule feuille plantée dans un pot. Symbolisant l’amour, on l’offre aux personnes que l’on aime, une tradition venue de Thaïlande et qui s’est ensuite largement répandue. Il faut toutefois noter que la plante vendue ainsi n’a presque aucune chance de développer de nouvelles tiges ; sa durée de vie sera alors éphémère. Pour pouvoir cultiver cette espèce, il vous faudra l’acheter en jeune plant, mais toujours avec des tiges et des racines.

Hoya linearis

Appelé aussi « plante chandelier », cette variété à port dressé, d’environ 30 cm, a des feuilles et Au premier abord, cette espèce n’a absolument rien à voir avec les précédentes. Pour commencer, elle n’est pas grimpante mais bel et bien retombante, en cascade. Ensuite, ses tiges sont garnies de longues feuilles duveteuses, bien loin de la forme d’un cœur. La floraison reste néanmoins très proche en termes de couleur et de forme et dégage surtout un parfum puissant.

2. LA CULTURE DE L’HOYA

2.1. Le choix du pot et du substrat

L’Hoya est une plante qui n’a pas besoin d’un très grand pot pour être bien. Au contraire, il aime être légèrement à l’étroit pour provoquer la floraison. La forme du pot n’a pas une grande importance, le principal est qu’il soit stable pour les formes grimpantes, car il pourrait basculer. Pour les formes retombantes, optez pour un pot pouvant être suspendu et veillez à ce qu’il ne soit pas trop lourd.
Le matériau utilisé peut être au choix à partir du moment où il respecte les critères évoqués ci-dessus.

Le substrat est équivalent à celui que l’on utilise pour les plantes épiphytes, c’est-à-dire drainant et léger. Pour le constituer par vous-même, vous pourrez mélanger :

  • 50 % de terreau spécial plantes vertes
  • 25 % d’écorces de pin de petit calibre ou de fibre de coco pour apporter de la matière organique non décomposée
  • 25 % de perlite ou de sable grossier pour augmenter la caractéristique drainante du mélange

L’excès d’eau est dommageable pour l’Hoya, le drainage est donc indispensable, qu’il soit dans le substrat mais aussi au fond du pot. Toute eau en excès doit pouvoir s’écouler librement, tapissez donc le fond du pot d’un lit de billes d’argile.
Le rempotage peut s’espacer un peu plus que pour la plupart des plantes d’intérieur, faites-le tous les 3 à 4 ans lorsque le pot est totalement rempli par votre plante.

2.2. Le bon emplacement pour l’Hoya

L’Hoya demande une bonne luminosité pour pouvoir fleurir. Bien qu’il pousse naturellement en forêt, il va chercher la lumière au sein de la canopée. Optez pour un emplacement baigné de lumière, mais sans soleil direct qui pourrait brûler le feuillage. Une fenêtre orientée à l’est ou à l’ouest s’avère donc un excellent choix.

Côté température, l’idéal se situe entre 18 et 26 °C toute l’année. Cette plante n’a pas besoin de températures plus fraîches l’hiver pour pouvoir fleurir, tout vient de la luminosité et de la qualité du contenant. Si toutefois la température descendait sous les 12 °C, votre Hoya entrerait alors en repos végétatif. Dans tous les cas, évitez absolument les variations trop brutales de température et les courants d’air qui lui seraient nuisibles.

Pour l’humidité, l’air ambiant doit être modérément humide. L’Hoya redoute les ambiances trop sèches, surtout lors de la phase de croissance. Vous pourrez alors brumiser son feuillage de temps en temps si les conditions n’étaient pas réunies.

3. L’ENTRETIEN DE L’HOYA

3.1. L’arrosage

Bien qu’il aime l’humidité ambiante et la fraîcheur de son substrat, l’Hoya résiste mieux à un manque d’arrosage qu’à un excès. Il s’agit d’un subtil équilibre pour lui apporter ce dont il a besoin. L’arrosage s’effectue différemment selon les saisons. Pour cela, il faut différencier les deux grandes phases de l’année :

  • La phase de croissance au printemps et en été. Arrosez à raison d’une fois par semaine en veillant à ce que le substrat sèche entre deux apports.
  • La phase de repos en automne et en hiver. Les apports doivent s’espacer un peu plus, comptez un arrosage toutes les deux à trois semaines. Le substrat doit impérativement être sec avant d’envisager un nouvel arrosage.

Dans tous les cas, utilisez une eau sans calcaire et à température ambiante pour ne pas choquer le système racinaire.
En plus, brumisez de temps en temps l’ensemble du feuillage avec un fin brouillard d’eau. Ceci permettra à la fois d’hydrater le feuillage mais aussi de le nettoyer de ses poussières.

3.2. La fertilisation

La fertilisation est importante pour l’Hoya, car elle permet de soutenir une belle croissance mais aussi d’encourager la floraison. Pour cela, choisissez un engrais pas trop riche en azote, comme le sont les engrais pour plantes fleuries d’intérieur. De plus, il doit être organique, évitez les minéraux qui sont trop « agressifs » pour ce type de plantes.

Les apports se font de mars à septembre à raison de deux fois par mois. En dehors de cette période de l’année, laissez votre Hoya se reposer et stoppez l’engrais.

3.3. La taille

Chez l’Hoya, la taille n’est pas obligatoire, mais elle permet dans certains cas de raccourcir les tiges trop longues. De ce fait, la plante va se ramifier et son aspect en deviendra plus dense, compact ou trapu selon le résultat escompté.
Cette taille se fait durant la phase de croissance, votre plante pourra alors plus facilement et rapidement émettre de nouvelles tiges.
Attention, comme nous l’avons mentionné précédemment, ne coupez jamais les pédoncules floraux, car ce sont eux qui reformeront chaque année de nouvelles fleurs.

3.4. Les problèmes les plus courants

Les problèmes que vous pourrez rencontrer lors de la culture d’un Hoya sont assez simples à résoudre. L’entretien de cette plante n’est pas plus compliqué que cela si vous suivez les règles comme il se doit.
Voici les éventuels soucis que vous pourriez rencontrer :

  • Mon Hoya ne fleurit pas
    Plusieurs facteurs peuvent entrer en jeu lors d’une absence de floraison, mais ceci est souvent dû à un manque de lumière ou à un pot trop grand. La fertilisation joue aussi un rôle prépondérant, ainsi que le fait de ne pas couper les anciens pédoncules floraux lorsqu’ils se sont formés par le passé.

  • Les feuilles de mon Hoya se ramollissent
    Il s’agit du signe typique dans le cas d’un excès d’arrosage ou d’un substrat pas assez drainant. Il vous faudra mieux ajuster les apports et, voire même, remplacer le substrat. Selon l’ampleur des dégâts, le système racinaire pourrait être impacté, une taille des racines nécrosées est donc recommandée.

  • Les feuilles de mon Hoya brunissent sur leur pourtour
    À l’inverse, ici, il s’agit d’un air ambiant trop sec ou d’une exposition aux rayons du soleil. Brumisez le feuillage plus souvent et changez l’emplacement si nécessaire.

  • De petits insectes parcourent le feuillage
    Ce sont des pucerons ou des cochenilles, des insectes parasites couramment présents sur les plantes d’intérieur. Pour les éliminer, vous pouvez nettoyer les feuilles avec une éponge humide ou une solution de savon noir en pulvérisation s’ils sont plus nombreux. Rincez les feuilles à l’eau quelques jours après le traitement afin d’éliminer toutes les traces d’huiles et les insectes morts.

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