Le Bananier d’intérieur est une plante qui fait rêver bon nombre de jardiniers avec son développement impressionnant. Compliqué à implanter dans bon nombre de régions, savez-vous qu’il est possible de l’installer dans la maison ? Attention, le Bananier d’intérieur n’est pas celui que l’on plante au jardin : ce sont deux espèces bien distinctes. Adopter le Bananier, c’est installer dans son intérieur la luxuriance, le graphisme et surtout une belle présence verte.
1. DESCRIPTION DU BANANIER D’INTÉRIEUR

Il existe beaucoup d’espèces de Bananiers ; le genre des Musa en est l’un des plus grands. Quand on installe le Musa basjoo dans le jardin, il s’agit du Musa acuminata que l’on installe en pot, en intérieur. Vous pourrez aussi trouver le cultivar ‘Tropicana’ et son port nain, pour les espaces réduits. Ce genre de plante appartient à la famille des Musacées.
1.1. Origines
Originaire d’Asie du Sud-Est, d’Indonésie et de Malaisie, le Bananier d’intérieur est une plante qui apprécie les ambiances chaudes et humides, en sous-bois ou dans des zones plus éclairées. Au fil des siècles, le genre a su s’implanter dans bon nombre d’îles de l’océan Indien et dans la plupart des pays d’Afrique. La raison vient principalement des échanges qui se sont faits par le passé, permettant une production en dehors de ses frontières d’origine. C’est l’une des premières plantes qui furent cultivées pour leurs fruits, et ce, depuis plus de 4 000 ans !
En Europe, le Bananier d’intérieur fut introduit pour ses intérêts ornementaux au XIXᵉ siècle, afin de rejoindre les serres tropicales et leurs larges collections. Petit à petit, l’engouement s’élargit aux intérieurs particuliers, où les deux variantes acuminata et ‘Tropicana’ furent largement multipliées.
1.2. Caractéristiques
Le Bananier n’est pas un arbre, mais une plante herbacée vivace à souche rhizomateuse. Tout cela signifie que c’est, en quelque sorte, une grande plante qui ne forme pas de bois, mais qui dispose d’un pseudo-tronc porté par une souche compacte. Ce pseudo-tronc se forme par l’enroulement des gaines foliaires, qui sont la base des feuilles émises par le cœur de la plante.
Ces feuilles sont immenses, pouvant atteindre jusqu’à 2 m de longueur lorsque les conditions sont les plus favorables. Elles sont arrondies, ovales et présentent une large nervure centrale qui assure leur rigidité. Un Bananier en intérieur sera toujours plus esthétique qu’en extérieur, puisque ses feuilles ne subiront pas les effets du vent, qui les déchire avec une grande facilité.
La croissance du Bananier d’intérieur est très rapide, mais sa durée de vie ne dépasse pas quelques années. La souche rhizomateuse produit assez facilement des rejets directement à la base. Ces mêmes rejets peuvent être prélevés et formeront de nouveaux pieds lorsque le plant-mère arrivera en fin de vie.
Quand l’espèce acuminata pourra s’ériger à environ 2 m de hauteur, le cultivar ‘Tropicana’ ne dépassera guère les 1,20 m.
La floraison en intérieur est très rare ; vous devrez surtout choisir cette plante pour l’intérêt de son feuillage et de sa forme générale. Dans son milieu naturel, l’inflorescence se reconnaît par sa forme et sa grosseur : c’est une grande inflorescence retombante composée de multiples bractées pourprées. Les fleurs qu’elles enferment laissent apparaître progressivement les régimes de bananes.
2. LA CULTURE DU BANANIER D’INTÉRIEUR
2.1. Le choix du pot et du substrat
Du fait de sa croissance rapide, il est important de choisir un pot assez gros et stable dès le départ. Avec son système racinaire imposant, il nécessite un beau volume, surtout si vous souhaitez que la plante se montre telle qu’elle est réellement : imposante et impressionnante.
Choisissez de préférence les pots en terre cuite brute ou en terre cuite émaillée. Cette matière permet de conserver une bonne fraîcheur au niveau des racines, tout en ayant le poids requis en matière de stabilité.
Le substrat doit être riche et léger. Le Bananier est très gourmand, mais redoute les sols trop lourds pouvant asphyxier la souche. Au lieu de vous tourner simplement vers un terreau, mieux vaut l’enrichir afin de créer un mélange nettement plus propice à sa croissance. Pour cela, composez :
- 50 % de terreau pour plantes d’intérieur ;
- 25 % de compost bien décomposé pour la richesse du mélange ;
- 25 % de sable grossier pour assurer un bon drainage.
Le drainage ne doit pas être laissé de côté, car l’excès d’eau sur un Bananier a des effets néfastes beaucoup plus rapides que sur la plupart des plantes d’intérieur ligneuses. Pour aider au drainage, versez un lit de billes d’argile directement au fond du pot avant le mélange préalablement créé.
Afin d’assurer une durée de vie un peu plus longue, vous pouvez envisager un rempotage tous les deux ans. C’est lors de ce rempotage que vous pourrez aussi prélever les jeunes drageons de la base avec plus de facilité.
2.2. Le bon emplacement pour un Bananier d’intérieur

Après un gros pot et un substrat riche, la chose très importante pour un Bananier en bonne santé est une bonne lumière naturelle. Placez-le dans un endroit très lumineux, proche d’une baie vitrée, tout en évitant les rayons directs du soleil qui pourraient lui brûler les feuilles. Les vérandas ou jardins d’hiver sont très appréciés par cette plante, car elle y retrouvera les conditions de chaleur et de luminosité qui lui conviennent tant.
Les températures clémentes sont tout aussi importantes que la lumière. Le Bananier d’intérieur prospère de façon optimale entre 20 et 28 °C. En dessous de 15 °C, il peut commencer à montrer des signes de souffrance, tout comme dans une atmosphère trop sèche.
Vous l’aurez compris, il n’est pas obligatoire de le déplacer dans une pièce plus fraîche en hiver : le même emplacement lui convient parfaitement, dès lors qu’il est bien choisi. En revanche, vous devrez veiller à lui offrir une bonne humidité ambiante, surtout en hiver. Des brumisations régulières seront alors recommandées.
3. L’ENTRETIEN DU BANANIER D’INTÉRIEUR
3.1. L’arrosage

Très gourmand en eau, le Bananier demande un bon équilibre entre hydratation et drainage. Il ne supporte toutefois pas la sécheresse : vous devrez donc trouver la recette idéale pour le maintenir comme il se doit.
Tout d’abord, vous devez bien dissocier les deux grandes périodes de l’année où les apports vont varier :
- Au printemps et en été, correspondant à la phase de croissance, vous devrez arroser abondamment, de manière à maintenir le substrat toujours frais mais pas détrempé. Laissez toujours bien s’évacuer l’excès d’eau en dessous du pot pour ne pas créer d’asphyxie. La fréquence des apports doit toujours s’adapter à ce juste milieu entre fraîcheur et humidité du substrat.
- En automne et en hiver, correspondant à la phase de repos, réduisez un peu les apports et attendez que la surface sèche légèrement avant d’effectuer un nouvel arrosage.
Ensuite, brumisez régulièrement l’ensemble des feuilles avec de l’eau de pluie à température ambiante. Au-delà de l’hydratation bénéfique que la brumisation procure, vous pourrez en profiter pour nettoyer les feuilles avec un chiffon humide, afin d’en ôter les poussières et de conserver leur bel éclat.
3.2. La fertilisation
Comme nous l’avons vu, le Bananier d’intérieur est une plante très gourmande. Ses besoins en minéraux sont donc très importants, ceux-là mêmes qui encouragent sa croissance rapide. Tout comme l’arrosage, les apports sont à adapter en fonction des saisons. De mars à septembre, apportez un fertilisant liquide riche en azote et en potasse, à raison d’une fois tous les quinze jours. Les engrais pour plantes vertes sont souvent de bonnes solutions.
En hiver, stoppez tout apport.
3.3. La taille du bananier d’intérieur
La taille du Bananier d’intérieur n’est pas compliquée puisqu’elle se limite au fait de couper les vieilles feuilles lorsqu’elles commencent à jaunir. Ceci est normal, car le renouvellement est toujours assuré avec les feuilles du haut. Couper les anciennes permet aussi de soutenir la croissance et un renouvellement de qualité, tout en gardant une plante esthétique et en limitant l’apparition de maladies ou de ravageurs.
3.4. Les problèmes les plus courants
La culture du Bananier d’intérieur est certes un peu plus subtile que celle de certaines autres plantes d’intérieur, mais elle n’en reste pas moins simple si vous respectez bien l’entretien recommandé. Malgré cela, vous pourriez rencontrer certains problèmes. Parmi les plus courants, on trouve :
- Les feuilles de mon Bananier jaunissent dans leur ensemble :
Si ce ne sont pas uniquement les feuilles du bas qui jaunissent, ceci n’est pas normal. Votre Bananier montre alors tous les signes d’une asphyxie racinaire provoquée par un excès d’eau. Un arrosage avec une eau trop calcaire peut aussi en être la cause. Stoppez tout arrosage pour ne pas faire pourrir la souche.
- Les feuilles brunissent et sèchent sur leur pourtour :
C’est l’inverse dans ce cas : votre Bananier souffre très probablement d’un air trop sec. Accentuez les brumisations pour lui offrir l’humidité atmosphérique dont il a besoin.
- Mon Bananier ne pousse pas ou très peu :
Ici, il s’agit très certainement d’un manque de luminosité ou d’une mauvaise fertilisation. Trouvez le problème pouvant en être la cause et adaptez l’emplacement ou l’apport d’engrais si nécessaire.
- Ses feuilles sont recouvertes de petites bêtes blanches :
Il s’agit très certainement de cochenilles. Ces insectes se nourrissent de la sève des plantes qu’ils convoitent. Plusieurs façons de les éliminer existent en fonction de l’infestation. Un coton-tige imbibé d’huile de colza pourra les déloger et les éliminer. Un traitement plus général avec une solution de savon noir est conseillé en cas d’attaque plus importante ou si elles se trouvent à la base des feuilles, difficilement accessibles.
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