PLANTES, Plantes pour le jardin

QUE FAIRE AU POTAGER AU PRINTEMPS ?

Ça y est, le mois de mars marque l’arrivée du printemps si reconnaissable aux arbres fruitiers qui débutent leur floraison. La nature se réveille, les jours rallongent toujours un peu plus, l’ensoleillement est plus fort et la douceur s’installe. Le sol se réchauffe lui aussi, intimement lié à tous ces facteurs alors que les risques de gelées s’atténuent au fil des semaines. Au potager, le travail peu enfin s’accélérer, beaucoup de choses deviennent possibles avec une certaine prudence tout de même en début de saison.

1. SORTIR DE L’HIVER

1.1. Le nettoyage

L’une des premières choses à faire lorsque l’on reprend le potager en mains est de le sortir de sa pause hivernale. Ceci va dans un premier temps dépendre de la façon dont vous avez protégé le sol. S’il a été paillé par une toile de sol ou un paillage, le moment est venu de le découvrir. Si le sol est resté à nu ou avec quelques cultures d’hiver, l’heure est venue de faire place nette.

Retirez les adventices qui auraient germé puis vient alors l’étape suivante…

1.2. Le travail du sol et l’enrichissement

Le travail du sol, sur toute votre surface, peut se faire à l’aide d’un motoculteur ou d’une fourche écologique qui ne mélange pas les strates naturelles du sol. L’idée est de décompacter le sol, de l’ameublir pour le rendre plus propice aux nouvelles cultures. Inutile de labourer tout le terrain sur des dizaines de centimètres de profondeur, un travail de ce type pourra être fait seulement pour les cultures nécessitant un sol meuble en profondeur, c’’est le cas des légumes racines.

Côté fertilisation et amendement, un apport annuel est plus que recommandé pour ne pas laisser votre sol s’épuiser d’année en année par l’exportation des matières récoltées. Vous pourrez alors opter pour deux solutions :

– L’utilisation d’un fertilisant organique complet en granulés à épandre sur le sol.

– Le choix d’un compost ou d’un fumier composté.

Ce choix va dépendre de votre propre production et de leur facilité d’utilisation.

Beaucoup vous diront qu’il est préférable d’enfouir votre amendement en profondeur mais il n’en est rien. Préférez plutôt travailler votre sol puis épandre votre amendement sur le sol. Il peut être légèrement mélangé ou bien utilisé comme un paillage naturellement intégré au sol par la faune du sol. Cette seconde solution présente deux avantages, le paillage et l’enrichissement progressif de votre sol. Inutile de l’enfouir alors que la vie animale et micro biologique dans votre sol s’en chargera pour vous !

2. LES PLANTATIONS

Le printemps s’échelonnant sur 3 mois, le panel de cultures possibles est large. Tout ne peut se semer dès mars et à l’inverse il peut-être trop tard pour d’autres culture à la fin mai.

2.1. Le début de saison

Les premières cultures à mettre en marche sont les légumes les moins frileux sous réserve tout de même de les abriter des risques de gel tardif.

Les plus équipés utiliseront leur serre à cet effet mais un simple châssis ou tunnel plastique peut aussi faire l’affaire. Pensez à faire vos plantations dans les endroits les plus chauds et ensoleillés de votre potager. Pour les Carottes, Radis, Oignons ou les premiers Choux, le taux de germination est directement lié à la température du sol. À titre indicatif, les Radis ou Oignons germent ou poussent à partir de 8 °C contre 10 °C pour les Carottes ou Salades primeurs.

D’autres légumes plus frileux peuvent quant à eux être semés aussi de manière précoce, mais au chaud dans la maison. C’est le cas des légumes du soleil comme les Courgettes, Poivrons, Tomates ou Concombres. Le repiquage suivra plus tard.

2.2. La mi saison

Au cours du mois d’avril, les semis restent similaires sauf que vous pouvez le faire sans protection. Repiquez de la même façon les légumes en mottes compressées si vous n’êtes pas adepte des semis. La gamme de plantation s’élargit véritablement après les saints de glace.

2.3. La fin de saison

C’est à partir de la seconde quinzaine de mai que tout devient possible. Les gelées matinales ne sont plus là et le sol atteint facilement une température de 15 à 20 °C, conditions pour la culture des légumes plus frileux. La serre n’est donc plus obligatoire. Vous pourrez alors semer ou repiquer en pleine terre des fruits et légumes tels que les Tomates, Haricots, Cucurbitacées ou autres Pommes de terre.

Les premiers du printemps peuvent toujours se semer dans une logique d’échelonnement des récoltes dans le temps. C’est le cas des Radis, Carottes, Petits pois, Betteraves…

Les plantes aromatiques rejoignent elles-aussi la ronde : Basilic, Cerfeuil, Oseille, Persil… pourront être semés en jardinières comme en pleine terre.

Surveillez toujours l’arrosage de tous vos semis en pleine terre comme en pot car les jeunes plantules s’avèrent d’une grande fragilité durant les premiers jours qui suivent la levée. Quelques jours de grand soleil leur seront fatals.

3. L’ENTRETIEN

Lorsque toutes vos plantations sont faites, le travail printanier ne s’arrête pas là. L’entretien en cours de culture de tous vos légumes du potager est tout aussi important !

3.1. La fraîcheur du sol

Les fruits et légumes du potager n’ont pas tous les mêmes exigences, il est important de respecter le compagnonnage et la rotation des cultures. Il en est de même pour la composition du sol et surtout sa fraîcheur. Un arrosage contrôlé après semis ou repiquage doit s’adapter aux besoins de chacune de vos cultures.

Dans un souci de jardin écologique, privilégiez les récupérateurs d’eau de pluie, eau de prédilection et, qui plus est, gratuite pour tout le potager.

Les paillis doivent aussi être épandus au pied des cultures les plus gourmandes en eau dès le stade 3 ou 4 feuilles. Choisissez des matières organiques non acides et plus ou moins fines en fonction des cultures.

Pour citer quelques exemples, Le paillis de chanvre est idéal pour les Salades car il éloigne en plus les limaces et escargots en raison de sa finesse. Les Potirons ou Courgettes demandent des paillis plus grossiers comme des tailles de haie ou de la paille en bonne couche à leur pied. Son double avantage est aussi de conserver les fruits hors sol pour les garder sains et propres.

3.2. Les traitements

Afin de limiter les problèmes de maladies et de ravageurs, il est important d’avoir un potager riche et biodivers. Multipliez les cultures en veillant à ne pas trop les serrer. La bonne ventilation entre les plants est déjà un très bon frein aux maladies cryptogamiques. De même, n’arrosez jamais les feuillages dans ce même objectif.

Choisissez également des variétés naturellement résistantes, anciennes ou hybrides pour les plus modernes. À savoir que les hybrides f1 ne peuvent se ressemer l’année suivante en récoltant leurs graines. Il est important d’en avoir conscience en fonction de la manière dont on veut gérer son potager sur plusieurs années.

Pour les cultures sensibles, optez en premier pour les solutions naturelles que sont les purins, décoctions, macérations ou infusions. Selon les plantes utilisées pour ces derniers, elles auront un rôle répulsif, fertilisant ou de renforcement des défenses immunitaires. Les techniques de bio contrôle comme les filets ou les pièges à phéromones suivent la même logique d’un jardin naturel.

En second choix, les traitements préventifs à base de cuivre ou de soufre s’avèrent de bons compromis sur une large palette de maladies cryptogamiques.

Les insecticides à base d’huiles végétales viennent en aide en cas d’infestation par des ravageurs plus contrôlables.

3.3. Les récoltes

Le printemps est surtout une saison de plantation. Les récoltes sont peu nombreuses comparativement à l’été mais il y en a tout de même. Si vous planter comme nous vous le conseillons de manière échelonné, vous pourrez récolter les cultures rapides sans discontinuer. Les Radis, Salades, Épinards, Asperge, Mâche ou encore Oignons sont les plus populaires du printemps.

Une fois chaque récolte terminée, retravaillez succinctement le sol avant de planter une autre culture. Si la place n’est pas occupée aussitôt, paillez votre sol pour qu’il garde sa fraîcheur en limitant l’érosion.