Le jardin plonge à présent dans son sommeil annuel, le gel est devenu monnaie courante à mesure que l’ensoleillement faiblit. Il est venu l’heure pour le jardinier de prendre un peu plus de bon temps, bien que quelques tâches demeurent toutefois à faire en cette saison. Nettoyages, protections, tailles et préparation du printemps : autant de choses à anticiper pour ne pas être sous l’eau lorsque la nature va se réveiller dans quelques mois.
1. LE JARDIN HIVERNAL
Noël arrive et l’hiver aussi : le froid, la pluie, la grisaille, le brouillard et même parfois la neige rythment à présent les journées. Les journées ensoleillées et sèches se font rares, surtout au nord de la Loire. Le jardinier doit donc s’adapter et profiter de ces quelques rares périodes pour accomplir les différentes tâches. Le gros avantage de cette saison est qu’il est plus facilement possible de remettre certaines choses au lendemain, car aucune tâche n’est urgente, si ce n’est peut-être les protections contre le gel sur les plantes sensibles. Fini le temps où il faut être présent chaque jour au potager pour récolter les légumes ou bien ne pas louper le jour de la tonte, car la croissance du gazon ne s’arrête qu’en hiver.
Le jardinage hivernal passe aussi par une grande partie de réflexion et de travail qui peut se faire au chaud, au coin du poêle. L’étude quant à la conception de nouveaux massifs, le plan de plantation du potager pour l’année à venir, la commande des semences ou encore l’enrichissement de vos connaissances ne sont que quelques exemples. Lire des livres de jardin est une manière différente de jardiner et qui, avec l’accumulation de nouvelles connaissances, vous fera gagner un temps précieux lorsque la période redeviendra plus active.
2. LES TRAVAUX À RÉALISER
2.1. Au potager
Arrosage et fertilisation
L’arrosage n’est plus nécessaire en hiver, car la pluie est omniprésente et les plantations très rares en extérieur. Seul un arrosage sous serre pourrait être effectué si nécessaire, et de préférence dans la matinée, car des cultures peuvent s’y prolonger tout l’hiver, surtout si la serre est maintenue hors gel.
Du côté fertilisation, il en est tout autre, car l’hiver est encore une période propice aux amendements s’ils n’ont pas été faits en fin d’automne. Épandez au sol du compost ou du fumier composté en le laissant en surface ; ne l’enterrez surtout pas. En procédant ainsi, il assurera une protection du sol contre le gel et l’érosion, mais s’intégrera aussi naturellement dans le sol par l’action de la faune qui le compose.
En revanche, toute fertilisation chimique est à proscrire, en extérieur comme sous serre.
Les plantations
Contrairement au potager d’été, en automne, les semis et repiquages ne concernent plus du tout les mêmes cultures. Ils deviennent plus restreints, et seules quelques cultures sont adaptées à une plantation automnale.
Dans les régions douces où les sols sont légers, vous pouvez planter l’ail, les oignons blancs ou l’échalote, qui seront récoltés le printemps suivant. Méfiez-vous toutefois de ces plantations qui redoutent l’humidité ; elles se Pour les cultures d’hiver, toutes les plantations ont dû être effectuées en automne ; en hiver, ce travail s’arrête en extérieur. Sous serre, il demeure toutefois possible de continuer à semer et planter les radis, salades d’hiver, épinards, carottes et, pour les plus téméraires, les premières pommes de terre, avec des récoltes très précoces. Maintenez votre sol frais avec des arrosages stratégiques afin d’optimiser une croissance qui sera de toute façon très lente par manque de luminosité.
L’entretien
Au potager, l’entretien d’hiver est un peu un prolongement de l’automne si le temps vous a manqué. Les principales choses à faire sont :
- Le nettoyage du sol après les récoltes de poireaux, carottes, mâche, épinards, dans le but de mettre sur le tas de compost tous les débris végétaux potentiellement porteurs de maladies ou de ravageurs. Ceux-là s’en trouveraient alors protégés et votre sol éventuellement contaminé dès le printemps.
- Le paillage du moindre centimètre carré de terre nue avec de la paille ou toute autre matière végétale sèche. Le paillage à l’amendement, comme le compost ou le fumier, rejoint la même logique et enrichira votre sol comme évoqué précédemment.
- La protection de certaines cultures qui resteraient en place à mesure des récoltes, afin de limiter les dégâts hypothétiques du gel. Étendez un voile d’hivernage lorsque cela est nécessaire sur vos rangs de betteraves, poireaux, mâche, épinards. Ôtez cette protection lorsque le gel est absent.
- L’aération de votre serre doit être faite dès que le soleil est présent, afin d’éviter tout risque de formation de pourritures qui viendraient avec l’atmosphère humide et confinée. Ces aérations vont permettre un renouvellement de l’air ambiant de la serre, et surtout un assèchement bénéfique.
Les récoltes
La saison de culture s’achève et il est à présent temps de jouir du fruit de ses récoltes. En début d’automne, vous pouvez toujours récolter les légumes du soleil comme les tomates, poivrons, aubergines, piments ou courgettes.
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Si vous n’avez pas tout récolté pour stocker vos légumes en cave, vous pourrez vous servir directement au potager au fur et à mesure de vos besoins. Les récoltes encore possibles en hiver sont les choux d’hiver, les poireaux, carottes, topinambours, mâche, épinards d’hiver et autres betteraves.
Pour plus de facilité et de confort, il est préférable de récolter les légumes racines entièrement avant que le sol ne soit gelé et de les stocker en cave dans du sable ou de la tourbe sèche. Ils conserveront toute leur fraîcheur et la “cueillette” sera plus agréable, de la cave à la cuisine.
2.2. Au jardin d’ornement
Arrosage et fertilisation
Du côté du jardin d’ornement, plus d’activités sont possibles, car c’est la pleine saison de plantation des espèces rustiques, en pot ou en racines nues. Qui dit plantation dit bien sûr arrosage post-plantation. L’arrosage ne se limite d’ailleurs qu’à cela. Le but de cet apport est de bien mettre les racines en contact avec la terre et d’éviter les bulles d’air trop importantes.
La fertilisation est un peu la même qu’au potager et peut se faire sous forme d’amendement directement aux pieds des arbres, arbustes, en haies ou en massifs, à l’aide de composts ou de fumiers compostés.
N’utilisez surtout pas d’engrais chimiques ou organiques à effet rapide. Ils seront soit lessivés, car les plantes caduques ne les puiseraient pas, soit auront un effet négatif sur les persistantes qui doivent elles aussi se reposer durant cette période. Ces engrais seront à utiliser une fois le printemps revenu.
Les plantations
Comme nous venons de l’évoquer, la plantation des arbres et arbustes caducs est idéale durant cette période. Du fait qu’ils soient en dormance, leur transplantation ne leur pose aucun problème et le taux de reprise est même meilleur en l’absence de stress.
Qu’ils soient en conteneurs ou en racines nues, la plantation des plantes de haie est idéale aussi en cette saison. L’enracinement printanier se fera alors beaucoup plus rapidement et l’entretien, l’arrosage futur, s’en trouvera nettement plus restreint.
Au-delà des arbres et arbustes, la plantation des bulbes de printemps reste aussi possible en première partie d’hiver pour les espèces les plus tardives, comme les tulipes notamment. Pour les plus précoces, comme les crocus ou perce-neige, il est déjà un peu tard.
Du côté des plantes vivaces, mieux vaut patienter le retour du printemps, car beaucoup d’entre elles ne persistent que sous leur forme racinaire en cette saison, et le choix est nettement plus limité en rayon.
Quoi qu’il en soit, la règle d’or pour toute plantation hivernale est de ne surtout pas vous atteler à la tâche si le sol est gelé ou même plus largement lorsque les températures sont négatives.
Les travaux de tailles
Tout comme pour les plantations, les tailles au jardin d’ornement sont proscrites lorsqu’il gèle. Mais l’hiver n’en demeure pas moins une bonne saison pour les tailles fruitières en vue de la future saison de production.
Les tailles en transparence ou les tailles d’élagage peuvent elles aussi se faire en cette période, encore une fois moins stressante pour des plantes qui sont endormies. Ceci est valable uniquement pour les espèces caduques ; chez les persistantes, c’est une très mauvaise idée de tailler en hiver, car cela risquerait de stimuler une croissance non désirée à ce moment de l’année.
Les tailles de recépage pour certaines espèces d’arbustes se font également en fin d’hiver, comme sur les cornouillers à bois décoratifs, les saules, les cotinus ou les millepertuis.
Les seules exceptions de tailles hivernales sur des espèces caduques concernent les arbustes à floraison printanière, car cela réduirait à néant tout espoir d’observer la floraison. Cela peut être le cas par exemple pour le lilas, le forsythia, le groseillier à fleurs, le genêt à balais, etc.
Côté tonte de pelouse, la dernière a très certainement été faite durant le mois de novembre ; plus aucune interaction avec votre gazon n’est nécessaire jusqu’au début du mois d’avril. Laissez-le se reposer, c’est ainsi qu’il reprendra avec une plus grande vigueur à l’arrivée du soleil printanier.
2.3. Les balcons et terrasses
Sur les terrasses et balcons, les choses peuvent s’avérer un peu différentes du côté des plantes en pots. Vous
Tout comme au jardin, les plantes encore présentes sur le balcon ou sur votre terrasse entrent petit à petit en dormance au fil des semaines. Quelques actions sont toutefois à réaliser afin de leur faire passer cette saison du mieux possible :
- Surélevez toutes vos potées à l’aide de petites cales en bois : elles éviteront le contact du sol froid avec le pot et amélioreront le drainage.
- Rapprochez de la façade sud de votre logement toutes les potées les plus frileuses ou rentrez-les sous serre si vous en disposez d’une.
- Couvrez les pots d’un isolant de type papier bulle en période de grand froid afin de protéger les racines, le froid étant plus pénétrant que dans le cas d’une plantation en pleine terre.
- Protégez d’un voile d’hivernage les plantes sensibles qui n’ont pas pu être rentrées sous serre, quand bien même elles auraient été rapprochées de la maison. Cette couverture permet de gagner environ 2 °C. Son action sera donc assez limitée, mais pour autant utile. Cette protection sera à mettre uniquement lorsqu’il gèle et retirée ensuite pour ne pas étouffer la plante ou offrir une protection durable à certains ravageurs indésirables.
- Plantez vos jardinières d’hiver, si ce n’est pas encore fait, avec la gamme des plantes de saison comme les pensées, primevères, bruyères d’hiver, skimmias, bulbes d’hiver, heuchères, etc.
Au-delà de vos plantes, l’hiver est aussi une bonne saison pour un nettoyage complet après l’automne de vos surfaces afin d’éviter à la verdure de s’installer. Cela commence déjà par un bon coup de balai ou de souffleur à feuilles pour enlever tous les débris végétaux. Puis un passage de nettoyeur haute pression et/ou de produits anti-mousse peut être utile.
Avec tous ces conseils, vous voici bien armé pour passer un hiver sans souci, anticiper le printemps et réaliser la plantation d’une partie des arbres et arbustes qui fleuriront votre jardin.
