Plantes pour le jardin

LES PIERIS

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Les Pieris ou Andromèdes du Japon sont des arbustes classés dans la catégorie des plantes de terre de bruyère. Flamboyants et colorés, leurs teintes changent au fil des saisons. Ce sont des arbustes très rustiques qui s’adaptent parfaitement à notre climat.

Originaire d’Asie de l’Est et d’Amérique du Nord, ces arbustes appartiennent à la famille des Ericacées comme beaucoup d’autres plantes de terres acides.

1. SES CARACTERISTIQUES

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Les Pieris tirent toute leur originalité de leur couleur autant dans le feuillage que dans leur floraison. Bien souvent de couleur verte, les feuilles fines et longues peuvent parfois être panachées de blanc et de vert.

Chaque année, l’arbuste produira de nouvelles pousses qui seront en fait l’unique croissance de l’année sauf pour certaines variétés qui déploient de nouvelles pousses en été. Ces jeunes feuilles auront un avantage considérable grâce à leurs teintes flamboyantes contrastant à merveille avec le feuillage plus ancien.

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Les boutons floraux se formeront au cour de l’hiver. C’est au début du printemps et avant l’apparition des nouvelles feuilles que les inflorescences s’épanouiront, une véritable aubaine pour les insectes pollinisateurs en cette saison. Quant à leur forme, elles seront groupées en panicules de petites fleurs campanulées telles de petites clochettes. Elles prendront aussi des teintes blanches la plupart du temps mais pourront aussi être rose voir rouge.

Leur port compact produira de belles masses opaques et trapues au cœur de vos massifs. De plus, leur croissance relativement lente fait qu’ils n’auront jamais des proportions titanesques. En effet, peu de sujets dépasseront les 2m50 de hauteur après quelques dizaines d’année de culture, on peut donc dire que les Pieris restent des valeurs sûres autant en petits qu’en plus grands jardins.

A savoir : les Pieris laissent apparaître en vieillissant une écorce remarquablement colorée et desquamée, ce qui représente un atout de plus pour de vieux sujets dont le port serait de plus en plus aéré.

1.1. Les différentes variétés

On dénombre 7 espèces de Pieris ainsi que quelques hybrides tous plus flamboyants les uns que les autres. Bien souvent, ce sera l’espèce du Japon (japonica) qui sera présente en rayon ainsi que tous ses cultivars.

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2. L’ACHAT

Les Pieris seront présents en rayon toute l’année même s’ils seront tout de même plus nombreux à partir du mois de mars avec leur floraison et leur jeune feuillage si généreux. Vous pourrez ainsi acquérir de jeunes sujets en petit conteneurs comme des sujets plus âgés d’une taille déjà conséquente.

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3. LA CULTURE DE LA PLANTE

3.1. La plantation

Où ?

Comme nous l’avons vu, les Pieris n’ont pas une croissance très rapide. En plus, le système racinaire atypique des plantes de la famille des Ericacées fait qu’il sera dense mais peu développer surtout en profondeur. C’est grâce à ces deux paramètres que le Pieris surtout pour les petites variétés, peut être cultivé sans aucuns soucis en bac.

La pleine terre sera bien entendu possible tant que les conditions d’exposition et de sol seront bien respectées.

Dans quelle exposition ?

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Ce que vous devrez retenir lorsque vous plantez un Pieris est qu’il n’aime ni l’ombre dense, ni le soleil brûlant, c’est pour cela que vous devrez absolument le planter dans des situations de lumière tamisée et d’autant plus pour les cultivars à feuilles panachées.

Evitez les courants d’air froid qui pourraientt être nocifs à leurs jeunes feuilles en cas d’hiver prolongé mais aussi les vents forts qui ont tendance à les écarter et les rendent ainsi moins esthétiques.

Dans quel sol ?

C’est en terre acide, fraîche mais bien drainée que les Pieris trouveront au mieux leurs marques. Pour des résultats optimales et un arbuste en pleine santé, faites aussi en sorte que votre sol ne manque de rien et surtout pas d’humus car ils en sont très friands.

A l’inverse, ils redouteront fortement les sols calcaires, argileux, asphyxiants ou pauvres !

Quand ?

L’époque de plantation est tout aussi importante que le sol ou l’exposition. On pourrait se laisser tenter par un achat lorsqu’ils sont bien colorés au cour du mois d’avril mais cette période n’est pas des plus conseillée. Même si le risque de gelée est toutefois en atténuation au cours de cette période, vous devrez tout de même patienter jusqu’en mai pour pouvoir vous lancer dans les plantations.

En effet, les arbustes bien souvent sous serre, ne sont pas ou peu soumis aux écarts de températures ou au vent comme en extérieur. Le fait de les planter lorsque les pousses de l’année ne sont plus ‘fraîches’ permet d’éviter tout risque de brûlures par ces éléments climatiques.    

Une plantation en tout début d’automne pourrait aussi être envisageable.

Comment ?

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Une fois tous les paramètres de sol, d’exposition et de plantation déterminés, la mise en terre est bien souvent un jeu d’enfant :

– Pour commencer, faites un trou d’au moins trois fois le volume de la motte de manière à créer une bonne fosse de plantation qui sera nécessaire autant pour le développement racinaire que pour l’enrichissement du sol.

– Préparez ensuite un mélange composé de terre de bruyère et de votre terre de jardin à raison de 50% chacun. Enrichissez le tout avec quelques poignées de fertilisant organique en granulés.

– Si nécessaire, faites un drainage de 10 à 15 cm de bille d’argile qui gardera toujours la souche à l’abri d’un surplus d’eau.

– Plantez le ainsi puis arrosez abondamment à l’eau de pluie mais pas à l’eau du robinet qui pourrait parfois présenter des traces de calcaire.

– Terminez l’opération par l’épandage d’un paillis organique comme des aiguilles de pins qui renouvelleront l’acidité ou des paillis plus neutres comme les paillettes de Chanvre ou autre BRF (Bois Raméal Fragmenté).

3.2. L’entretien

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Les Pieris seront des arbustes très simple d’entretien du moment qu’ils sont plantés dans les conditions citées précédemment. De plus, s’ils se plaisent une fois implantés, ils pourront subsister en pleine terre pratiquement sans action humaine.

L’arrosage

Avec une bonne résistance à la sécheresse, l’arrosage se limitera à un apport par semaine les premiers mois qui suivent la plantation ou bien presque toute l’année si l’arbuste est en pot. Prenez cependant en compte que leur résistance aura, bien sûre, des limites et se trouvera d’autant plus atténuée s’ils sont plantés en plein soleil dans un sol très drainant.

La fertilisation

Les Pieris redoutent une chose : les fertilisations trop importantes et surtout trop riches. N’effectuez donc qu’un apport automnal de fertilisant organique et équilibré en granulés. Vous pourrez aussi compléter cet apport par du compost qui enrichira le sol en humus et augmentera aussi la capacité de rétention en eau de votre sol surtout si celui-ci est desséchant et pauvre.

La taille

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Laisser libre, Les Pieris disposent d’un port gracieux et compact qui finit tôt ou tard, pour les plus grands, par s’écarter en vieillissant. Il pourra parfois vous être conseillé de les tailler après leur floraison mais cela dénaturerait leur silhouette naturelle.

Préférez plutôt des tailles de nettoyage beaucoup plus douces sur quelques tiges abimées, mortes ou mal équilibrées. Vous pourrez aussi tailler les fleurs fanées afin d’encourager une seconde floraison toutefois moins abondante en été si les conditions leur conviennent.

Les maladies et ravageurs

Les Pieris sont comme pour beaucoup de plantes de la famille des Ericacées, peu sensibles aux ravageurs. En effet, leur feuillage coriace est bien souvent moins intéressant que des plantes tendres.

En revanche, il n’en est rien pour le Phytophtora qui pourra quant à lui facilement contaminer ce genre d’arbustes. Ce champignon est très problématique du fait qu’il n’existe aucun traitement une fois que les symptômes signes de son installation sont déclarés.

Bien souvent, le Phytophtora apparaît en cas d’excès d’eau, d’où l’importance du drainage si le sol dispose d’une forte capacité de rétention en eau. De même, il pourra aussi se déclarer sur de grosses plaies non nettoyées et taillées avec des outils non désinfectés.

Il se traduit ensuite par des pourritures au niveau des racines mais aussi des nécroses anormales des feuilles. Seul l’arrachage ou des traitements préventifs à base d’Aliette pourront éradiquer ce champignon.

4. LES BONNES ASSOCIATIONS

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Le besoin des Pieris en soleil tamisé et en sol drainé fait que vous pourrez tout à fait les implanter sur de grands arbres même au système racinaire puissant. C’est notamment le cas des Bouleaux ou des Cerisiers fleurs qui en temps normal sont hostiles aux arbustes disposant de racines profondes. Vous pourrez aussi en fonction des variétés les associer à d’autres plantes de terre de bruyère comme les Magnolias, Camélias, Rhododendrons, Azalées ou Hamamélis par exemple.

Insérez aussi quelques plantes vivaces afin d’offrir des scènes changeantes et colorées au fil des saisons. Parmi les plantes vivaces acidophiles, vous pourrez choisir les Aspérules, les Astilbes, les Hostas, les Phlox, les Pulmonaires ou autre Pervenches.

En conclusion, les Pieris seront toujours remarquables en massifs associés entre eux ou avec des plantes complétant leur beauté si généreuse. C’est pour cela qu’il sera beaucoup moins intéressant de les planter seuls ou même en haie (car la taille les dénatureraient complètement). 

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En pot, utilisez des plantes persistantes colorées comme les Heuchères ou les Graminées persistantes. Choisissez toujours des plantes vivaces qui complèteront le Pieris mais ne lui feront pas ou peu de concurrence racinaire.