PLANTES

LE SOLEIL AU JARDIN EN 10 QUESTIONS

Le soleil au jardin en 10 questions

Élément indispensable à toute vie sur terre, rien n’est possible sans la lumière du soleil. Tant par la chaleur qu’au spectre lumineux qu’il produit, le monde végétal a su tirer profit de cette ressource illimitée pour prospérer sous de nombreuses formes, toutes plus variées les unes que les autres. Le soleil va nécessairement de pair avec la lumière du jour sans quoi la photosynthèse végétale serait impossible. Néanmoins, cet allié précieux peut se montrer parfois dévastateur, voyons les effets positifs et négatifs de notre étoile au sein du jardin et ceci en dix questions.

1. QUEL EST LE RÔLE DU SOLEIL SUR LES PLANTES ?

Le soleil, bien qu’il nous apparaisse sous la couleur jaune, émet une lumière blanche qui est en fait un spectre lumineux composé de toutes les couleurs de l’arc-en-ciel. On remarque très bien cet effet lorsqu’il fait son apparition un jour de pluie. La lumière qu’il produit en traversant la couche d’humidité fait office de prisme, il nous apparait alors sous la forme de jolis arcs en ciel.

Au-delà de ce spectacle que nous donne dame nature, les rayons lumineux émis par la lumière du soleil entrent directement en compte dans l’élaboration de la photosynthèse. Pour expliquer les choses simplement, il s’agit du processus naturel qu’utilisent les plantes pour transformer les minéraux du sol et le dioxyde de carbone de l’air en matières organiques (feuilles, fleurs, tiges, racines… ) et en oxygène, tout ceci en présence d’eau et de lumière. Cette équation et donc la vie même des plantes, n’est pas possible si un des éléments manque à l’appel. Vous en déduirez donc que le soleil, qu’il soit direct ou indirect est un élément clé nécessaire à la vie végétale et donc directement à la vie animale.

2. LE SOLEIL PEUT-IL ÊTRE NÉFASTE ?

Bien qu’indispensable, le soleil peut apporter des contrariétés à certaines plantes. C’est à ce moment qu’il est important de dissocier lumière et soleil direct car la diversité de la flore sur Terre est ainsi faite qu’il y a des espèces adaptées selon les expositions. Certaines ont besoin d’un soleil franc, direct et le plus long possible alors que d’autres demandent une lumière tamisée pour des expositions plus ombragées ou bien avec un soleil temporaire dans la journée.

Le fait de ne pas respecter ceci conduit à apercevoir sur certaines espèces mal positionnées au jardin, des effets direct du soleil sur leur morphologie. Bien souvent, il s’agit de brûlures du feuillage, voire des bourgeons terminaux. Une exposition trop ensoleillée pour des plantes qui ne le tolèrent pas amène tôt ou tard à la mort de ces dernières.

3. QUEL EST L’IMPACT DU SOLEIL SUR LES FEUILLAGES ?

Nous avons vu que le soleil était indispensable mais pouvait provoquer également la mort de certaines espèces dont le mode de vie n’est pas compatible avec une exposition trop ensoleillée. Une autre chose que l’on remarque quant aux effets du soleil sur les plantes, se trouve au niveau de leur feuillage. Vous l’aurez sans doute remarqué : il existe une multitude de couleurs de feuilles sans parler des couleurs automnales. Ces variations viennent de leur pigmentations ( et donc des différents pigments présents dans les feuilles). La couleur dominante du monde végétale est le vert avec le pigment appelé chlorophylle, un pigment qui entre directement dans le processus de la photosynthèse. C’est aussi en quelque sorte cette chlorophylle qui protège cellules des feuilles des rayons ultraviolets.

Parfois, d’autres pigments viennent se superposer à la chlorophylle et donnent alors des couleurs comme le pourpre ou le doré. Des mutations interviennent parfois de manière naturelle et se traduisent par des zones dépourvues de chlorophylles, ce sont les feuillages panachés de blanc.

Le soleil n’a pas vraiment d’impact direct sur la couleur de base des feuillages mais en a directement sur leur intensité. On le remarque très facilement sur les feuillages pourpres qui le sont fortement sur tout le houppier, mais beaucoup moins à l’intérieur de la ramure car les UV n’y arrivent que de manière filtrée. A titre d’exemple, si vous plantez une plante à feuilles pourpres à l’ombre, vous verrez qu’elle aura tendance à tendre vers le vert pourpré car le pigment pourpre sera alors moins concentré qu’en plein soleil.

4. COMMENT ANTICIPER LES PROBLEMES LIÉS AU SOLEIL ?

Vous l’aurez compris, le principal problème du soleil sur les plantes est surtout lorsque ces dernières ne sont pas plantées à une exposition adéquate. En partant de ce postulat, c’est avant tout le jardinier qui en est responsable. Bien sûr, les effets du soleil se démultiplient l’été car ses rayons nous arrivent de manière beaucoup verticale et donc directe. Mais si la sélection a été faite avec soin auparavant, aucun problème ne sera à déplorer.

5. EN QUOI RECONNAÎT-ON UNE PLANTE HELIOPHYLE ?

Une plante héliophile est une plante qui aime le soleil mais attention, soleil ne veut pas dire chaleur ou sol sec, tout est question de combinaison des éléments. Il existe toutefois des choses simples à voir d’un premier coup d’œil pour reconnaître les plantes les plus héliophiles.

Les plantes grasses :

On les connaît également sous leur nom de plantes succulentes. Pour elles, l’adaptation s’est faite dans leurs feuilles qui se sont épaissies au fil des siècles afin de se gorger d’eau. Elles forment ainsi des réservoirs disponibles à chacun de leurs besoins même pendant les sécheresses les plus longues. Beaucoup sont des plantes cultivées comme plantes d’intérieur mais il existe cependant bon nombre de variétés de Sedum ou Sempervivum cultivables dans nos jardins français.

Les plantes à feuillage bleuté, gris et plus ou moins duveteux :

Toutes les plantes de cette catégorie ont besoin d’un soleil direct pour donner le meilleur d’elles-mêmes. Vous trouverez dans cette catégorie les Lavandes, Perovskia, certaines Euphorbes, Fétuques. Certaines font exception comme les Hostas, bien que les feuilles bleues soient les plus résistantes au soleil du genre.

Les plantes à feuillage très fins :

Le fait d’avoir de petites feuilles limite ainsi l’évapotranspiration (évaporation de l’eau contenue dans les feuilles sous l’effet de la chaleur). Chez les arbres, l’exemple le plus récurrent se trouve chez certaines variétés d’Acacia capables de résister dans les déserts les plus secs au plein soleil. Il va de même pour les graminées, la majeure partie des variétés disposent d’un feuillage fin, rêche et long ayant le même effet face à l’évapotranspiration. Là encore, faites attention aux exceptions du genre car certaines préfèrent l’ombre comme les variétés à feuilles dorées.

Notez que les plantes les plus sensibles au soleil sont les formes panachées de blanc ou de rose, les feuilles peu épaisses, frêles mais aussi une bonne partie des feuillages dorés qui peuvent sécher si le soleil s’associe à la chaleur et à la sécheresse. Les pourpres sont quant à eux bien adaptés de manière générale.

6. PEUT-ON ARROSER AU SOLEIL ?

L’arrosage est considéré comme le nerf de la guerre  au jardin surtout lors des étés secs mais il faut faire d’autant plus attention au soleil.

Arroser une jeune plantation au soleil durant le printemps ou l’automne ne pose aucun problème, mais vous devrez adapter vos gestes durant l’été. Pendant cette période, on peut parfois parler de coup de chaud ou coup de soleil. Ces deux problèmes n’ont pas forcement de lien avec l’arrosage et vous pourriez confondre les symptômes. De plus, ils peuvent survenir même si la plante est correctement arrosée.

La seule règle à suivre est d’arroser en suivant vos habitudes normales mais avec une plus grande vigilance. C’est à dire :

– Arroser le soir ou le matin à la fraîche

– Seulement les plantes qui ont besoin ou sont en cours d’enracinement

– Apporter l’eau en bonne quantité mais de façon espacée et non pas tous les jours

– N’arrosez jamais le feuillage

Si vous constatez des dommages est effectué et qu’une partie de la plante à connu des brûlures, inutile d’arroser plus, vous obtiendrez alors l’effet inverse et un risque de pourriture du système racinaire.

7. LES PLANTES D’INTÉRIEUR DOIVENT-ELLES BÉNÉFICIER DU SOLEIL ?

L’exposition au soleil est importante au jardin mais elle l’est tout autant dans nos intérieurs. Chaque espèce à ses exigences et ceci est d’autant plus important que les conditions de culture n’y sont pas toujours idéales comparé aux milieux d’origine (hygrométrie, température, culture en pots). La présence d’une fenêtre baignée sous les rayons directs du soleil n’est pas la même chose qu’en extérieur. La vitre peut faire un effet loupe et serre qui accentue le rayon du soleil comme la chaleur. Il n’y a que les plantes tolérants les situations les plus arides qui peuvent supporter un soleil direct dans la maison ou sous véranda. Là encore, renseignez-vous avant d’acheter pour ne pas avoir de mauvaises surprises.

8. QUE FAIRE POUR LE POTAGER ?

Le potager est tout aussi important que le jardin d’ornement car il est utilisé à des fins vivrières. Il serait donc bête de fournir tant d’efforts pour peu de résultats si les cultures devaient subir des dégâts dus au soleil. N’ayez crainte car dans cette partie du jardin, rares sont les cultures nécessitant de l’ombre en permanence. La plupart des fruits et légumes ont justement besoin de soleil pour mûrir et arborer des belles et savoureuses couleurs. Parmi ceux qui résistent le mieux à ces conditions, on trouve évidemment tous les légumes du soleil (tomates, poivrons, aubergines, etc.)

Il ne faut donc pas nécessairement protéger le potager du soleil mais plutôt utiliser des techniques permettant de garder la fraîcheur du sol et de couper les vents forts.

Les exceptions existent en période de canicule ou dans les régions plus au sud. Ici, il peut être nécessaire d’apporter de l’ombre. Tout l’enjeu réside une fois encore dans l’anticipation. Le paillage du potager est tout aussi important voire plus qu’au jardin d’ornement, tout comme le fait d’apporter des zones d’ombre afin de protéger les plus sensibles. L’ombre peut être procurée par des plantes à fleurs de grand développement ne craignant pas la chaleur comme les Tournesols, Amaranthes, Pois de senteur, etc. Ou bien artificiellement à l’aide de toiles d’ombrage, de parasols ou même de pergolas.

Les cultures les plus sensibles sont les cucurbitacées, les légumes feuilles comme la salade ou ceux qui apprécient la fraîcheur comme les radis.

9. LE SOLEIL A-T-IL UN IMPACT SUR LE GAZON ?

Le gazon suit le chemin des autres plantations, d’autant plus qu’il s’agit d’une surface lisse avec des plantes dont l’enracinement n’est que de quelques centimètres de profondeur. Le gazon estcomposé de graminées comme les Fétuques, Ray grass ou Paturins. Ce mélange est une association de plantes héliophiles. Il est donc plus délicat de semer une pelouse à l’ombre sans soleil direct que l’inverse. La sécheresse fait généralement plus de dégâts qu’un soleil intense. En été, pour garder une pelouse plus verte, espacez-les tontes et surtout coupez moins court. Réduire le stress et permettre au gazon  d’auto-ombrager ses racines lui donne plus de résistance et fait qu’il restera vert plus facilement et plus longtemps.

10. COMMENT GUÉRIR UNE PLANTE AYANT SUBI UN COUP DE SOLEIL ?

Lorsque la brûlure est constatée, le feuillage se nécrose mais sans traces de pourritures. Il sèche et brunit d’une couleur homogène, un peu à la façon d’un coup de soleil sur la peau.

Il n’existe pas de solutions pour faire reverdir les feuilles atteintes une fois que les cellules sont mortes. Toutefois, pas d’inquiétude, un coup de soleil a peu de chance d’entraîner la mort car le système racinaire et les branches ne sont pas concernées.

La première chose à faire est simple : rien !

Vous devrez tout simplement patienter la fin de l’été et le retour de la fraîcheur pour tailler les parties brûlées avec des coupes nettes et en atteignant une partie saine.

Chez les plantes aux feuilles caduques, elles vont de toute façon les renouveler le printemps suivant, rien ne sert donc de s’en occuper, elles tomberont d’elles-mêmes à l’automne.

Les fruits et légumes peuvent quant à eux cicatriser d’une brûlure, n’empêchant pas le mûrissement. Il y aura simplement une tâche sèche lors de la cueillette mais qui ne changera ni le goût ni les qualités nutritionnelles de ce dernier.