Au jardin vivrier, les arbres fruitiers demandent un certain nombre d’entretiens si vous souhaitez obtenir de belles récoltes. Le jardinier débutant pourrait se dire qu’il suffit de les planter et d’attendre, mais il n’en est rien. Maximiser une récolte et garder un arbre en bonne santé demandent de l’assiduité et quelques notions de base, au même titre que les cultures potagères.
1. AUTOUR DE L’ARBRE
1.1. Le ramassage des feuilles

Une fois l’automne venu et les feuilles tombées au sol, il est important de les ramasser. Mais pourquoi ?
En effet, les feuilles mortes finiront par se décomposer et ainsi enrichir le sol ; elles ne sont pas polluantes et pourront même servir de paillage au pied de l’arbre.
Tout ceci est vrai, toutefois, le pied des arbres fruitiers est, dans la grande majorité des cas, enherbé. Et le fait de laisser les feuilles se décomposer sur la pelouse vient justement créer une asphyxie et un affaiblissement de l’herbe. Au printemps, vous vous retrouverez avec des trous ou une pelouse ornée de taches jaunes.
De plus, un arbre fruitier qui aurait été porteur d’une maladie comme la tavelure ou la cloque permettra à la maladie de se propager à nouveau l’année suivante par le biais des feuilles mortes laissées sur place.
Si les feuilles sont saines, ajoutez-les sans hésiter au compost ou bien étalez-les dans vos massifs ou sous vos haies, en complément de paillage.
Si les feuilles ont été porteuses d’une maladie durant l’année, brûlez-les afin de stopper toute contamination.
1.2. Le dégagement du collet
Il est important de garder un rayon de 50 cm sans pelouse tout autour du tronc de l’arbre. Cela permet au collet d’être bien dégagé. Ce collet représente la partie du tronc qui délimite le tronc et le système racinaire.
Profitez de chaque hiver pour refaire un apport de paillage dans cette zone sans pelouse. Complétez cet entretien d’un nettoyage du collet et soignez d’éventuelles blessures sur cette zone. Au-delà du dégagement du collet, cet espace sans gazon permet d’éviter d’endommager le tronc avec la débroussailleuse ou la tondeuse durant la belle saison.
2. LES SOINS DIRECTS
2.1. Les tailles d’hiver

La taille est sans doute l’un des soins les plus importants des arbres fruitiers en cette période. Qu’elle soit de formation, de fructification, de nettoyage, de rajeunissement ou d’habillage, il existe énormément de techniques différentes selon l’âge de votre arbre et le résultat escompté.
La taille d’un arbre d’un an en forme libre et celle d’une palmette de plus de dix ans n’ont absolument rien à voir. Quoi qu’il en soit, et peu importe la technique, respectez les quelques règles suivantes :
- Ayez des outils de taille propres, désinfectés entre chaque arbre, bien affûtés et adaptés à la coupe.
- Coupez toujours au-dessus d’une ramification ou d’un bourgeon dormant, avec un angle d’environ 45°, surtout si la branche est verticale. Cela évite toute stagnation d’eau sur la plaie.
- Choisissez soigneusement le bourgeon au-dessus duquel vous taillerez. Selon son orientation ou sa vigueur, la coupe déterminera directement la forme que prendra la future branche.
- En cas de coupe de grosses sections à la tronçonneuse, lavez toujours la plaie à l’eau de pluie à l’aide d’une brosse à pavés afin d’en retirer l’huile de chaîne qui aurait pu s’y déposer.
2.2. La cicatrisation
Après toute taille, les plaies plus grosses que le diamètre d’un pouce devront être recouvertes d’un cicatrisant. Cette pâte, de type goudron de Norvège ou mastic, fait office de pansement et empêche d’éventuelles maladies ou ravageurs de pénétrer dans la plaie.
Le cicatrisant se présente sous plusieurs formes. Il existe des tubes avec applicateurs, adaptés aux plaies de petite à moyenne taille et offrant une meilleure facilité d’application. D’autres, vendus en pots, s’étalent au couteau lisse, comme on étalerait du beurre.
2.3. Les fruits momifiés
Il est assez courant que certains fruits restent accrochés aux branches, soit parce qu’ils n’ont pas été récoltés, soit parce qu’ils ne sont pas tombés d’eux-mêmes. Vous devez les éliminer manuellement à la chute des feuilles. En effet, ces fruits vont pourrir durant tout l’hiver, offrant un gîte de choix aux maladies et autres ravageurs qui pourraient contaminer votre arbre au printemps suivant.
2.4. Les troncs
Prendre soin de ses arbres fruitiers par la taille est une excellente chose, mais garder des troncs sains l’est tout autant. Soignez les éventuelles plaies avec du cicatrisant, au même titre que pour les tailles précédentes.
Brossez l’écorce et rincez à l’eau de pluie, surtout en présence de mousses et de lichens. Ceux-ci n’ont pas d’effet négatif sur l’arbre, mais peuvent servir de refuge aux ravageurs, tout comme les fruits momifiés. Utilisez pour cela une brosse à pavés, mais jamais de brosse métallique, qui risquerait d’endommager l’écorce.

Une fois le nettoyage réalisé, vous pourrez éventuellement blanchir les troncs. Le blanc arboricole est une préparation liquide à base de chaux vive. Son intérêt est d’envelopper le tronc d’une couche de protection qui éradiquera la présence de larves de parasites ou de champignons microscopiques nichés dans les anfractuosités de l’écorce. Vous réduirez ainsi efficacement les risques de tavelure, de cloque, de chancre ou d’autres maladies cryptogamiques l’année suivante.
Le chaulage des troncs peut se faire une fois par an, à l’automne, mais toujours après un nettoyage manuel préalable.
3. LES TRAITEMENTS
Dans un objectif préventif, les traitements ont également leur rôle à jouer dans la santé future de vos arbres. Ils ont une efficacité prouvée sur l’assainissement des branches, en éliminant maladies et insectes qui seraient en attente du retour du printemps.
3.1. Les insecticides
Ces traitements hivernaux à base d’huile de paraffine agissent par étouffement sur les insectes et les larves d’insectes nuisibles. Cette huile a un effet très enveloppant, formant une couche protectrice sur l’ensemble des branches, à l’image du blanc arboricole appliqué sur le tronc.
Appliquez-la avec soin une fois toutes les feuilles tombées. Une seconde application pourra être effectuée en fin d’hiver, juste avant le bourgeonnement.
3.2. Les fongicides
Le rôle des fongicides est exactement le même que celui des insecticides, à la simple différence qu’ils protègent des futures contaminations fongiques. Les champignons responsables de maladies chez les arbres fruitiers sont microscopiques : on les appelle maladies cryptogamiques. Certains peuvent être très problématiques, nuire directement à la santé de l’arbre ou même réduire à néant une récolte potentielle.
Il ne faut donc pas les prendre à la légère : le traitement préventif est d’autant plus conseillé si l’arbre a déjà subi une contamination, quelle qu’elle soit, l’année précédente.
La bouillie bordelaise, une solution à base de cuivre, est le traitement passe-partout contre la plupart des maladies cryptogamiques. Elle se pulvérise, comme les insecticides, à la chute des feuilles sur l’ensemble de la ramure. Un second apport, en fin d’hiver au moment du bourgeonnement, suffit bien souvent à interrompre le cycle de ce type de maladies.
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