PLANTES, Plantes pour le jardin

LE FUSAIN AILÉ

Parmi le grand genre des Fusains, le jardinier se tourne majoritairement vers les espèces à feuillage persistant sans savoir qu’il existe des belles espèces caduques remarquables lorsqu’on prend le temps de les regarder d’un peu plus près. Le Fusain ailé est l’une d’entre elles, à la caractéristique unique et qui saura vous éblouir au moment venu.

1. DESCRIPTION

Originaire d’Asie, le Fusain ailé appartient au genre des Euonymus qui regroupe des dizaines d’espèces de formes et de couleurs toutes plus variées les unes que les autres. Il appartient à la famille des Celastracées majoritairement composée de genres tropicaux.

1.1. Caractéristiques

Bien qu’assez passe-partout lorsqu’on le rencontre durant les saisons printanières ou estivales, le Fusain ailé dévoile ses cartes une fois l’automne venu, puis d’une manière différente durant tout l’hiver.

Son premier atout vient de son feuillage. Banal au point de vue de la forme, ce sont de petites feuilles vertes, ovales aux bouts pointus. Dès que l’automne pointe le bout son nez, elles se teintent progressivement de rose puis très rapidement de rouge écarlate, une des couleurs automnales les plus flamboyantes du jardin.

Une fois la chute des feuilles achevée, c’est au tour du bois de montrer toute son originalité. C’est à partir de cette caractéristique que lui vient son nom de Fusain ailé. En effet, l’intégralité de ses branches se recouvre de petites ailes de liège, comme des excroissances parcourant le bois sur le sens de la longueur.

Pour ce qui concerne la floraison, elle est insignifiante puisqu’elle se produit sous la forme de petites fleurs blanc verdâtre. La fructification suit avec de petites baies très décoratives rouges, laissant suspendre une graine orange vive. Méfiez-vous, ces fructifications sont toxiques par injection, un plaisir pour les yeux uniquement !

Le port du Fusain ailé est compact, d’abord évasé puis s’arrondissant avec le temps. Il garde des dimensions raisonnables, lui offrant une place dans les jardins de taille moyenne. Compter 2 m en tous sens à l’âge adulte, soit environ après une quinzaine d’années. Ainsi, sa croissance est lente, mais avec une longue durée de vie, vous aurez donc tout le loisir de profiter de ses atouts, année après année.

1.2. Les différentes variétés

Chez les Fusains ailés, il n’existe qu’une seule espèce assimilée à cette caractéristique. Toutefois, elle se décline en 2 cultivars, apportant de légères variantes à l’espèce type. Vous retrouverez en pépinière :

Euonymus alatus ‘compactus’

Euonymus alatus ‘compactus’

Cette variante est surtout plus petite, c’est la forme naine et compacte de l’espèce type, d’où son nom. Son branchage devient impénétrable à l’âge adulte, tant il est ramifié. Il ne dépassera jamais les 1 m en tous sens mais avec toutes les caractéristiques du feuillage d’automne et des baies. Le bois est quant à lui un peu différent, car moins ailé mais on remarque tout de même de légères excroissances que n’ont pas les autres plantes.

Euonymus alatus ‘ciliatodentatus’

Euonymus alatus ‘ciliatodentatus’

Une seconde forme naine reprenant les mêmes dimensions que la précédente à savoir 1 m en tous sens. Comment donc la différencier ? Tout simplement par son feuillage nettement plus petit et arrondi. Les couleurs automnales sont les mêmes, tout comme la fructification. Une seconde différence vient de son bois qui, malgré son appartenance à l’espèce des Fusains ailés, est dépourvu d’ailette.

2. LA PLANTATION

2.1. Où ?

Le Fusain de manière générale apprécie les expositions ensoleillées à mi-ombragées, abritées des vents forts, mais pas forcément des vents froids. Un emplacement où les saisons sont bien marquées et que les fraîcheurs de fin d’été se font ressentir permet aux feuilles de se colorer avec d’autant plus de puissance.

En terme de sol, le Fusain ailé n’est pas compliqué du moment qu’ils ne soient pas dans les extrêmes. C’est à dire asphyxiant ou trop sec, trop calcaire ou à l’inverse extrêmement acide. Dans la grande majorité des cas, cet arbuste est passe partout et peu exigent.

Évitez les massifs où la concurrence avec d’autres arbustes ou plantes vivaces est trop forte, il se fera alors rapidement étouffer et son aspect général ne sera pas le même.

2.2. Quand ?

Comme tout arbuste très rustique, le Fusain ailé se plante de préférence à l’automne. Cette période, plus propice à l’enracinement permet à la plante de commencer son installation et d’être mieux préparée à affronter les éventuelles sécheresses estivales de l’année suivante. C’est aussi à cette période que vous les verrez mis en avant dans les mises en scène automnale au sein des pépinières.

2.3. Comment ?

La culture en pot n’est pas impossible, mais pas forcément recommandée, pour ce type d’espèce la pleine terre reste donc essentielle. Lorsque l’emplacement idéal est trouvé et que le cultivar est choisi, place aux étapes classiques de toute plantation.

– Trempez la motte de l’arbre pendant 15 à 20 minutes dans une bassine d’eau. Le but est de l’hydrater en profondeur et de démêler les racines plus facilement.

– Creusez un trou d’au moins deux fois la grosseur de la motte, tant en profondeur qu’en largeur. Le but ici est de décompacter votre sol pour faciliter l’enracinement, mais aussi de l’amender.

– Ajoutez et mélangez à la terre extraite un peu de terreau pour alléger, de compost pour amender et de fertilisant organique en granulés pour enrichir.

– Plantez le Fusain en veillant à ne pas enterrer le collet (niveau entre les premières racines et le début du tronc)

– Rebouchez avec le mélange préalablement effectué, puis terminez par un arrosage copieux.

– Paillez enfin la base sur au moins 1 m² avec un paillis organique de type BRF

3. L’ENTRETIEN

3.1. L’arrosage

Tout arrosage est nécessaire après la plantation pour tasser la terre autour des racines. Il doit se poursuivre en entretien si toutefois les conditions sont sèches après la plantation. Ceci est surtout valable lorsqu’il est planté durant une autre saison que l’automne, car il est rare que la pluie soit totalement absente à ce moment. Suivez alors à raison d’au moins une fois par semaine. Mieux vaut arroser en bonne quantité, mais de manière espacée, qu’un petit peu chaque jour.

3.2. La fertilisation

Une bonne fumure à en toute logique été apportée à la plantation. Celle-ci permet d’encourager un enracinement profond et de qualité. L’apport de paillis organique, a lui aussi, pour rôle d’enrichir le sol en se décomposant au fil des mois. Ces deux paramètres offrent des conditions favorables à une bonne reprise.

Les années suivantes, optez pour une fertilisation avec un engrais complet organique ou bien un compost bien décomposé. Cet apport se fait en sortie d’hiver et est complété d’une couche de paillage supplémentaire pour garantir intact tous les effets bénéfiques de ce dernier au fur et à mesure qu’il ne se décompose.

3.3. La taille

La taille est inutile chez le Fusain ailé, son port naturel est tout à fait graphique et régulier, nul besoin d’intervenir. La seule exception viendrait de la taille d’éventuelles branches mortes.

3.4. Les maladies et ravageurs

Si les conditions de plantation sont respectées et que l’ambiance n’est pas trop confinée, le Fusain ailé est bien résistant aux maladies et ravageurs. Parmi ceux qui pourraient éventuellement venir squatter sur votre arbuste, on peut noter :

La cochenille et le puceron

Tous deux sont des insectes piqueurs suceurs qui se nourrissent de la sève de la plante convoitée. Ils se multiplient à une très grande vitesse pouvant parfois provoquer des dommages menant à un affaiblissement de l’arbuste. Il est extrêmement rare qu’il succombe à une attaque, mais il faut toutefois veiller à réguler une population trop envahissante.

Pour ce faire, utilisez des traitements naturels comme une solution de savon noir ou d’huile végétale. La plus efficace sur ce genre de parasite étant l’huile de paraffine que vous retrouverez dans les traitements d’hiver.

L’Oïdium

Il s’agit là d’une maladie cryptogamique issue d’un champignon. On le reconnaît lorsqu’il se développe sur le feuillage par la pruine blanche qu’il produit. Ce champignon est favorisé aussi par les expositions trop confinées, lorsque les nuits sont fraîches et humides durant la saison printanière et estivale. Il n’est pas mortel mais peu esthétique et risque lui aussi d’affaiblir l’arbuste en cas d’attaque trop importante.

Traitez-le de manière curative avec une solution de soufre micronisé. Les feuilles atteintes ne guériront pas des plaies et déformations produites par le champignon, mais la contamination s’en trouvera stoppée.

4. LES BONNES ASSOCIATIONS

Comme vous l’aurez compris, le Fusain a besoin d’air, redoute la concurrence et les ambiances confinées. À l’inverse, il peut tout à fait se planter en isolé si vous souhaitez profiter au mieux de tous ses atouts.

En cas d’accompagnement, plantez-le sous des arbres de haut développement à la base dégagée pour le laisser respirer. Il pourra aussi être associé à des arbustes nains, rampants, mais aussi à toute une gamme de plantes vivaces de petit développement comme les Heuchères, Geranium vivaces, Lysimaques rampantes, Campanules ou autres Tiarelles. Les graminées, elles aussi de petit développement peuvent lui rendre grâce comme c’est le cas des Hakonechloa, Carex et autres Ophiopogon bien que n’ayant de graminées que l’aspect.