PLANTES, Plantes pour le jardin

LE COMPOSTAGE

Compostage

Le compostage est une pratique permettant la transformation de déchets organiques en terreau fertile. Pratiqué depuis très longtemps, il est 100% écologique et d’une mise en œuvre facile. D’un coût quasiment nul, il donne vitalité et beauté à toutes vos plantes, peu importe la taille de votre jardin.

1. QU’EST-CE QUE LE COMPOSTAGE ?

Le compostage est un procédé biologique qui consiste à dégrader des déchets organiques par l’intermédiaire d’insectes, de micro-organismes, d’eau et d’air. Ces déchets, au fur et à mesure de leur dégradation, se transforment en différents éléments plus ou moins grossiers selon la durée de dégradation qu’ils auront subis. Plus il sera mûre et plus il aura l’aspect du terreau.

Il s’agit également de l’engrais le plus équilibré utilisable au jardin. Il permet, une fois apporté dans le sol, de rendre les plantes plus résistantes aux maladies. Le sol quant à lui, dispose d’une meilleure capacité à retenir l’eau et les éléments fertilisants indispensables aux végétaux.

Pour les personnes ne souhaitant pas faire de compost eux même, il existe des sacs de 20 Kg prêt à l’emploi vendus en jardineries.

2. QUE METTRE DANS SON COMPOSTEUR ?

Pour réussir votre compost vous devez réaliser un mélange équilibré entre deux types de déchets :

Les matières carbonées ou brunes (paille, branches, copeaux, …). Ce sont des matières assez grossières et sèches qui mettent assez longtemps à se dégrader. Les déchets secs ne doivent pas être utilisés en trop grosses quantités car ils mettraient un temps extrêmement long à se transformer en compost s’ils n’étaient pas mélangés à des matières vertes.

Les matières azotées ou vertes (tontes, fleurs fanées, épluchures, restes végétaux de repas, …). Ces déchets sont assez fins et humides, leur dégradation est rapide. Ils ne doivent pas non plus être utilisés en trop grosses quantités car leur dégradation seule dégage généralement une forte chaleur et des odeurs d’ammoniac très désagréables.

Pour fabriquer un compost de bonne qualité, l’astuce est donc de mélanger déchets carbonés et déchets azotés dans de bonnes proportions. Le compostage se fait en couches successives de déchets bruns et de déchets verts comme un mille feuilles de matières compostées. Chaque couche doit faire environ 10cm en composteur et 20cm en tas.

ATTENTION !!! Certaines choses sont à ne surtout pas faire :

Les plantes malades du jardin ou du potager ne doivent jamais être compostées car la maladie restera toujours présente et elle pourra réapparaitre et proliférer une fois le compost installé au pied des végétaux

Il va de même pour les mauvaises herbes montées en graines. Une partie des graines n’ayant pas été dégradées pendant le compostage pourraient germer une fois arrivées dans le jardin.

Le fumier ne doit pas être utilisé brut dans la mesure du possible. Il doit être préalablement composté car il est composé d’éléments trop forts et concentrés. Ces concentrations pourraient nuire aux plantes et donc faire l’effet inverse de l’effet escompté (fertiliser le sol).

Déchets pouvant être compostés Déchets ne devant pas être composté
Déchets carbonés Déchets azotés
Où les trouver ? – Feuilles mortes– Paille– Copeaux de bois– Branchages broyés– Tonte de gazon préalablement séché au soleil– Vieux terreaux– Cendre de bois (petites quantités) – Tonte de gazon fraiche– Fleurs fanées– Fanes de légumes du potager– Tailles de haies fraiches – Gravas, sable– Branchages trop grossiers n’ayant pas été broyés (diamètre > 2cm)– Bois ou plantes traitées régulièrement– Plantes ou racines de plantes invasives– Taille de thuyas ou conifères
Au jardin
A la maison – Coquilles d’œufs pilées– Coquilles de moules pilées– Coquilles de noix, noisette et fruits secs– Sacs en amidon de mais– Papiers ou mouchoirs non souillés et non blanchis– Litières d’animaux de compagnie– Cartons sans encres – Epluchures de légumes– Marc de café et sachets de thé– Reste de repas d’origine végétale– Fruits et légumes pourris– Croutes de fromages – Viandes (elles peuvent être compostées mais risque d’attirer les nuisibles)– Tissus, produits chimiques– Plastique, verre– Poussière– Pelures d’agrumes (clémentines, orange, citron, etc…) Fruits trop acides et traités pour un compostage domestique.

3. COMMENT LES DECHETS SE TRANSFORMENT-ILS ?

Comme expliqué auparavant, le compostage résulte de la dégradation des déchets par les micros et les macroorganismes. Les plus connus sont les vers de terre, petits insectes, cloportes, bactéries ou champignons.

Cependant, certaines réactions chimiques sont elles aussi
très importantes pour accélérer le processus. Ces réactions qui produisent parfois une chaleur conséquente ont besoin d’oxygène et d’humidité pour fonctionner. La température au cœur du tas de compost peut parfois monter jusqu’à 70°. Plus il y a de matières vertes, plus le compost chauffe.

La première phase du compostage s’appelle la dégradation. C’est lors de cette phase que les déchets vont se transformer assez vite en humus. Certains produits vendus en jardineries comme les activateurs de compost peuvent être utilisés lors de cette phase pour accélérer et amplifier le processus.

La deuxième phase est la maturation, cette étape prend plus de temps car elle est exécutée par les bactéries et les vers de terre qui vont venir « digérer » et réduire la taille des déchets pour en faire un terreau très fin. A la fin de ces deux phases, le volume du tas de déchets aura été divisé par trois ou quatre mais il sera beaucoup plus concentré en éléments fertilisants.

Il est indispensable d’apporter tous les 15 jours de l’oxygène sur les 30/40 premiers centimètres du tas en mélangeant les déchets à l’aide d’une fourche. L’humidité doit elle aussi être contrôlée ; sil le compost est trop sec, il faudra y ajouter de l’eau ou bien au contraire, s’il est trop humide, le ventilé. Le compost doit toujours être humide mais pas mouillé.

Astuce : Prenez dans vos main une poignée de compost dans votre tas et pressez la fortement. Si quelques gouttes s’en échappent, l’humidité est bonne. Au contraire si rien ou un filet d’eau s’égoutte, il est trop sec ou trop mouillé.

Au cas où le tas serait trop humide et pas assez aéré, il risque de dégager une odeur forte désagréable. Un compost doit toujours dégager une bonne odeur de terre forestière.

Suivant l’avancement du travail, différents composts peuvent être récoltés.

A 4 mois de maturation : le paillis. Le compost est encore grossier, il peut s’utiliser comme paillage au pied des arbres, permettant aussi de protéger le sol contre la sécheresse et l’érosion

A 6 mois de maturation : l’amendement organique. La structure du compost est moyenne. Il peut être épandu en vue de finir sa dégradation dans le sol et d’en améliorer la structure au fur et à mesure

A 9 mois de maturation : le support de culture. Le compost est fin et homogène, il est frais, de couleur sombre et sent bon l’humus. Il peut être utilisé comme engrais ou fertilisant en le mélangeant à la terre

NB : En amendement organique, on compte environ une cinquantaine de kilos pour une surface de 100 m², renouvelé 2 à 3 fois par an. Il peut aussi être apporté une fois par an s’il y a la mise en place d’un paillage en complément.

4. QUEL COMPOSTEUR CHOISIR ET OU L INSTALLER ?

Plusieurs possibilités s’offriront à vous lors du choix de votre méthode de compostage. Il peut se pratiquer aussi bien en tas qu’en composteur.

Votre choix peut dépendre des éléments suivants :

– Surface disponible

– Quantité à composter

– Voisinage

– Temps à y consacrer

Il faut bien étudier l’emplacement de votre zone de compostage. L’idéal étant une zone semi-ombragée, ni trop ensoleillé, ni trop à l’ombre. Auquel cas, votre compost sera soit trop humide ou bien il dessèchera très rapidement. Evitez également les zones trop ventées.

De plus, ne rapprocher pas trop votre composteur de vos limites de propriété. Si toutefois, il venait à être mal contrôlé, les odeurs pourraient nuire au voisinage.

A savoir : Les personnes en appartement peuvent elles aussi composter leurs déchets. Cette méthode s’appelle le Lombricompostage. Elle se fait dans un bac prévu pour ne pas dégager d’odeurs. Les déchets de la cuisine y sont recyclés par des lombrics. A la fin du processus, vous récolterez un jus très riche pouvant être dilué dans un arrosage et un terreau très fin.

Cette technique est encore peu démocratisée car on pense encore trop souvent que le compostage sent mauvais et que ce n’est pas propre.

4.1. Le compostage en tas

Le compostage en tas reste le plus simple et économique à mettre en place. Il suffit d’avoir un endroit assez grand et accessible. .

Il reste cependant assez inesthétique et est plutôt préconisé pour les personnes ayant de gros volumes de déchets à composter.

ATTENTION !!! Pour faire un compost en tas de bonne qualité, la hauteur du tas ne devra jamais dépasser 1 mètre de haut.

Les avantages et inconvénients sont les suivants :

Avantages Inconvénients
Pas de contrainte de volume Déchets facilement accessibles Peu de temps à y consacrer : aération naturelle et arrosage par la pluie Tas accessible aux animaux Exposition aux aléas climatiques Compostage plus lent Encombrement important et vue du tas pouvant déranger

Pour composter d’un seul coup un grand volume de déchets bruns et verts, suivez le processus suivant :

Commencez par une couche de matière brune à même le sol

– Empilez ensuite couches après couche votre tas (10 à 20 cm de déchets vert puis 10 à 20 cm de déchets bruns et ainsi de suite)

– Arrosez chacune des couches et épandez un peu d’activateur de compostage

– Finissez votre tas par une couche de déchets bruns ou bien par de la terre végétale.

– Recouvrez le tout d’une bâche semi-perméable pour éviter que le tas ne soit « noyé »

Petite astuce : Les feuilles d’orties fraiches sont également très efficaces comme activateur de compostage.

4.2. Le compostage en bac

Plus couramment utilisé, le compostage en bac reste le moyen le plus facile et le plus esthétique de recycler ses déchets. Il en existe de toutes les formes et de toutes les grandeurs, aussi bien en bois qu’en matières plastiques recyclées.

La méthode reste toujours la même que pour le tas sauf que le volume sera beaucoup plus faible. Vous devrez remplir votre composteur par le haut et le compost prêt pourra être récupérer par la trappe du dessous prévue à cet effet.

ATTENTION !!! Il ne faut jamais mettre une couche de gazon fraichement coupé de plus de 10 cm dans votre composteur ou bien un risque de surchauffe et d’asphyxie pourra être constaté. Au besoin faite sécher une journée au plein soleil ce déchet avant de le mettre au compostage.

Avantages Inconvénients
Peu d’encombrement Peu de nuisances visuelles A l’abri des intempéries Compostage plus rapide qu’en tas Volume limité Aérer et humidifier régulièrement

Petites astuces:

– Pour réguler la chaleur au milieu de votre composteur, il vous suffit de placer un bout de gouttière perforée de bon nombres de trous au milieu du tas et jusqu’au sol. La cheminée ainsi formée évite une surchauffe des déchets.

– L’idéale est d’avoir deux silos à compost ; Pendant qu’un se décompose, l’autre pourra être remplit et ainsi de suite d’une année sur l’autre.

5. LES OUTILS INDISPENSABLES

Le compostage ne va pas sans ses outils de base pour le réaliser :

La fourche, elle permet de remuer et d’oxygéner votre compost tous les 15 jours

L’arrosoir, pour arroser et réguler l’humidité

La brouette, afin de transporter les déchets jusqu’au tas ou bien le compost mûr jusqu’au jardin.

Une petite poubelle de maison pour recueillir les déchets dans la cuisine avant de les mettre dans le composteur

Un thermomètre, pour les plus curieux. Il existe des thermomètres spécialisés pour voir la température de différentes couches du tas et la réguler au besoin.

6. QUELQUES REGLES A GARDER EN MEMOIRE POUR BIEN REUSSIR SON COMPOST

Eviter de mettre dans le composteur des restes de viande, de poisson, des produits ménagers, des mauvaises herbes, des aliments traités et bien sûr des déchets qui ne se décomposent pas comme le plastique, le verre, les gravats.

Eviter de placer le composteur à la limite de votre terrain, les odeurs et la vue pourraient gêner vos voisins

Ne pas installer votre compost sur un sol creux, dans un trou afin qu’il ne se remplisse pas d’eau.

Mettre une pelle de terre ou de compost au fond du tas permettant d’amorcer plus facilement le processus de compostage. Activer le processus avec de l’activateur de compost si nécessaire

Couvrir votre tas de compost avec des branches, des feuilles pour éviter qu’il ne se dessèche en surface.

Ne pas mettre trop de déchets à la fois. Pour les gros volumes, comme le gazon, il est préférable d’aller à la déchetterie. Une très grande quantité de déchets verts pourraient entrainer des odeurs très désagréables.

Retourner et aérer régulièrement le compost. Il doit être humide au toucher mais pas détrempé.