Plantes pour le jardin

LA MULTIPLICATION DES VÉGÉTAUX

[—ATOC—]
[—TAG:h2—]

Depuis que l’homme cultive les plantes, il a toujours souhaité les multiplier et les collectionner. Dans la nature, ce travail se fait spontanément mais lentement alors qu’à l’échelle industrielle, les choses vont aujourd’hui très vite. Un jardinier, amateur ou non, éprouvera beaucoup plus de satisfaction à planter un végétal qu’il aura multiplié lui-même plutôt qu’une plante qu’il aura achetée toute prête. Le travail est parfois assez complexe, c’est pourquoi il existe différentes techniques et certaines sont accessibles même aux moins initiés.

1. LE SEMIS

Multiplication des végétaux_Le semis

Il s’agit de la méthode de multiplication la plus utilisée et la moins coûteuse pour produire soi-même une multitude d’espèces. Il est souvent utilisé pour des plantes annuelles ou vivaces, plutôt que pour des arbres, arbustes ou plantes grimpantes. La patience est de mise pour obtenir un plant comme on peut le trouver prêt à planter en magasin. Cependant, le semis s’avère obligatoire pour certaines cultures potagères comme les radis, haricots ou carottes par exemple.

1.1. Quand semer ?

Avant toute chose, il est important de savoir qu’une graine dispose d’une durée germinative. C’est-à-dire qu’à partir de la date de sa récolte, elle doit être semée dans un certain délai pour pouvoir germer. Plus vous sèmerez vos graines rapidement et plus le pourcentage de germination sera élevé.

En ce qui concerne l’époque de semis, elle varie d’une plante à l’autre. Certaines doivent être semées au printemps, en été et d’autres en automne, chaque espèce sera donc différente. Pour cela, référez-vous aux indications présentes derrière l’emballage ou renseignez-vous plus précisément sur la plante si les graines ont été récoltées par vos soins.

1.2.  Comment semer ?

Avant d’envisager un semis, s’il est en pleine terre, il sera nécessaire de préparer votre sol. Commencez par bêcher la surface à semer pour ameublir le sol en profondeur. Griffez ensuite le dessus à l’aide d’un croc dans le but de niveler le sol en prenant soin de le débarrasser d’éventuels cailloux.

En cas de sol fortement envahi d’adventices (mauvaises herbes), utilisez la technique du faux semis qui en détruira une bonne partie. Cette technique vise à préparer le sol comme pour un semis mais sans rien semer pour laisser volontairement germer les adventices. Une semaine plus tard, le travail du sol sera de nouveau effectué et les adventices ayant germées s’en trouveront détruites.

Différentes techniques de semis existent, parmi les plus connues, on note :

  • Le semis au cordeau ou semis en ligne

Le semis au cordeau ou semis ligneCette technique est notamment utilisée pour les cultures potagères. A l’aide d’un cordeau tendu, il est très facile de semer des cultures de façon harmonieuse tout en respectant certaines distances entre chaque rang. Semez les graines seules en alignement dans de petits sillons ou bien en poquets.

La profondeur du sillon est variable d’une plante à l’autre mais doit toujours être proportionnelle à la taille de la graine. Ainsi, plus une graine est fine et moins elle doit être enterrée.

En ce qui concerne le poquet, cette méthode est utilisée pour les cultures de grand développement (courge, haricots, tournesols, etc…). Ici, il ne s’agit plus d’un sillon mais de trous plus espacés dans lesquels plusieurs graines seront déposées. Seul le plant le plus fort une fois la levée terminée sera conservé.

Rebouchez ensuite le sillon ou les trous et arroser par une pluie fine.

A savoir :

? Le semis en ligne nécessite un travail du sol relativement abouti qui facilitera ensuite le semis.

  • Le semis à la volée

Beaucoup moins précis que le semis en ligne, celui-ci s’utilise principalement pour de grandes surfaces. Ici, le travail se fait à la main par des mouvements de va et vient et de gauche à droite en vue de répartir au mieux l’ensemble des semences. Par exemple, il peut être envisagé lors de la conception d’un gazon. Pour ce faire, le sol doit lui aussi être préparé à l’avance en vue d’obtenir une surface plane et meuble où les graines pourront facilement germer.

Il joue aussi un rôle au potager où certains jardiniers utilisent le semis à la volée pour quelques cultures comme les carottes ou les radis par exemple. De plus en plus à la mode, vous pourrez également semer à la volée les prairies fleuries.

  • Le semis en godets ou en pots

Le semis en godets ou en potsCette dernière technique est très proche du semis sous châssis pour les jardiniers ne souhaitant pas faire lever leurs graines en godets. Très tôt au printemps, le semis en godets permet de produire soit même ses propres plans au chaud dans la maison ou dans une serre chauffée. Les plants ainsi produit seront prêts à être plantés dans le jardin une fois que les températures printanières seront plus élevées et favorables à leur développement. Utilisez du terreau spécial semis qui garantira une meilleure levée et des plants plus forts.

Vous pourrez semer tout ce que vous voulez en godets : de la plante annuelle à l’arbre.

Pensez à bien arroser régulièrement ces jeunes semis qui sèchent rapidement dans l’atmosphère de la maison. Vous pouvez, pour réduire ce phénomène, les placer dans une mini serre prévue à cet effet  qui conservera une bonne humidité ambiante.

ATTENTION : aérez tout de même régulièrement les jeunes plants hors de la mini serre sinon le risque de fonte du semis (pourriture) sera plus important.

2. LA DIVISION DES TOUFFES

La division des touffesIl s’agit sans aucun doute de la technique la plus simple et la plus sûre pour obtenir de nouveaux pieds identiques à la plante mère. Très couramment utilisée pour les plantes vivaces, elle permet de rajeunir certaines vieilles touffes en séparant un pied en plusieurs fragments qui seront ensuite replantés séparément.

De la même façon, c’est grâce à la division que certaines parties mortes peuvent être éliminées. C’est une véritable cure de jouvence !

La division n’a pas de caractère obligatoire mais elle est pourtant très conseillée chez les plantes qui ne tiennent généralement pas des dizaines d’années sans être rajeunies. L’avantage incontestable est aussi non négligeable est qu’il permet de fleurir son jardin à très faible coût !

2.1. Quand diviser ?

Cette tâche peut se réaliser à deux saisons, au printemps et à l’automne. Certaines plantes comme les iris sont toutefois à diviser en été au cours du mois de juillet. Il y a toujours des exceptions à la règle, c’est pourquoi, avant de vous y atteler, il est important de bien prendre en compte les besoins de chaque plante.

À titre d’exemple, les plantes à floraison printanière (pulsatiles, cœur de marie, primevères) nécessitent plutôt une division automnale pour ne pas endommager leur floraison et les faire fleurir le printemps suivant.

À contrario, celles à floraison automnale (anémones du japon, graminées, asters) seront plutôt divisées au printemps.

À savoir :

? La division de rhizomes se fera selon le même processus, seules les époques varieront également d’une plante à l’autre.

La division des touffes_2

2.2. Comment diviser ?

L’opération de division est relativement simple car vous vous attaquerez à des plantes vivaces au système racinaire peu enterré par rapport à un arbuste. Pour ce faire, la technique est la suivante :

– munissez-vous tout d’abord du matériel adapté comme une bêche, une pioche, une scie et un sécateur ; préparez également des godets pour des boutures replantées en pot ainsi que du terreau,

– déterrez la plante mère dans son intégralité en veillant à prélever une motte relativement importante pour ne pas trop l’affaiblir,

– découpez ensuite à l’aide d’une scie ou d’un sécateur différentes parties tout en prenant soin de garder pour chaque bouture des racines, un bourgeon et du feuillage ; pour chacune d’entre elles, retaillez le feuillage de moitié afin d’éviter que la bouture ne se déshydrate,

– enlevez les parties mortes et conservez une partie plus importante qui retrouvera son rôle de plante mère,

– replantez enfin chaque bouture sélectionnée en pot ou en pleine terre à l’endroit souhaité, ajoutez un peu de terreau en mélange à la terre du jardin pour favoriser l’enracinement des jeunes boutures,

– pour finir, veillez à bien arroser la plante mère ainsi que ses boutures après la division.

3. LE BOUTURAGE

Le bouturage

Voici le moyen de multiplication adapté aux arbres et arbustes très difficiles voire impossibles à diviser. Il consiste en la formation d’une jeune plante à partir d’un fragment prélevé sur une mère. La présence de racines sur les boutures prélevées est très souvent nulle, l’action devra être faite dans les règles de l’art afin que ces fragments puissent en émettre naturellement.

3.1. Quand bouturer ?

Il existe plusieurs périodes pour réaliser le bouturage :

MAI / JUIN : bouturage sur ‘bois tendre’. Comme son nom l’indique, les boutures son prélevées directement sur de jeunes pousses non lignifiées (bois lignifié = bois dur après quelques mois de vie). C’est surtout sur les plantes vivaces que ce bouturage se pratique comme par exemple les œillets, les sauges ou les chrysanthèmes.

AOÛT : bouturage sur ‘bois semi-aoûté’. Son nom vient de la période de bouturage (mi-août) lorsque le bois de l’année commence à se lignifier. Ici, la bouture dispose donc de bois tendre à sa pointe et de bois lignifié (dur) à son extrémité inférieure. Cette technique est valable pour des plantes comme les hortensias, les cotonéasters, les photinias ou encore les fuschias.

OCTOBRE / NOVEMBRE : bouturage sur bois dur. A cette période, l’ensemble du bois s’est lignifié, les boutures se réalisent donc pour des plantes très ligneuses comme les arbres ou les arbustes caduques.

DÉCEMBRE / JANVIER / FÉVRIER : bouturage de racines. Valable pour les plantes vivaces, le bouturage des racines se fait lorsque la plante est en repos végétatif.

3.2. Comment bouturer ?

Plusieurs techniques de bouturages plus ou moins complexes sont possibles. Certaines sont adaptées aux particuliers alors que d’autres ne sont accessibles qu’aux professionnels car elles requièrent un matériel et un savoir-faire assez avancé.

Les techniques sont les suivantes :

  • Le bouturage de rameaux :

Le bouturage des rameaux

C’est la technique la plus simple de bouturage. Elle consiste à prélever un fragment de plantes d’environ 7 cm composé d’yeux, de feuilles et d’un bourgeon terminal. Coupez cette bouture sous un œil où les racines se développeront et ne conservez que les deux feuilles à l’extrémité supérieure. Celles-ci seront coupées de moitié pour éviter toute déshydratation de la bouture.

Trempez ensuite l’extrémité inférieure dans de l’hormone de bouturage sur environ 2 cm, ce qui favorisera le développement de racines. Plantez enfin votre bouture dans un mélange de terre, terreau et sable à raison d’un tiers de chaque.

A savoir :

? Les boutures ayant besoin d’une forte humidité ambiante pour germer, recouvrez chacune d’elle d’un gobelet transparent en plastique qui fera office de mini serre et où la chaleur et l’humidité seront plus élevées. Arrosez les aussi régulièrement et placez-les dans un endroit où la température ne descend pas en-dessous de 20°C.

  • Le bouturage de feuilles :

Bouturage de feuilles

Moins utilisé, le bouturage de feuilles est très simple pour certaines plantes comme les bégonias ou autre plantes grasses. Pour cela, il suffit de prélever des feuilles entières avec leur pétiole (petite queue reliant la feuille à la tige) et de les enfoncer légèrement dans le substrat. Les plantes grasses ne disposant bien souvent pas de pétioles, la feuille prélevée sera tout simplement posée sur le substrat où elle s’enracinera d’elle-même après quelques semaines.

  • Le bouturage de racines :

Cette technique est plus rarement utilisée mais pourtant assez simple et peu coûteuse. Elle se fait pour des plantes vivaces à racines charnues comme les acanthes, anémones du Japon, pivoines, etc… Pour y parvenir, déterrez la plante mère et prélevez quelques morceaux de racines supérieures et charnues d’environ 5 cm. Replantez dès que possible la plante mère et arrosez-la abondamment.

Ensuite, remplissez de petites caissettes d’un mélange de terre, terreau et sable où vous placerez à l’horizontale, les fragments de racines prélevés. Recouvrez-les du mélange préparé puis placez le tout dans un endroit éclairé et hors gel en veillant à bien les humidifier de temps en temps, sans excès, ce qui ferait pourrir les racines.

Au début du printemps, des tiges devraient commencer à pointer le bout de leur nez, il est temps de les repiquer séparément en godets. Mettez-les enfin en pleine terre avant l’été.

  • Le bouturage dans l’eau :

Bouturage dans l'eau

Certaines plantes comme les Gouttes de sang et autres plantes tropicales se bouturent dans l’eau. Pour ce faire, placez la bouture environ 15 jours dans un récipient d’eau complété d’un morceau de charbon de bois qui évitera à l’eau de croupir. Une fois les racines apparues, plantez la bouture en pot.

  • Le bouturage in vitro ou clonage végétal :

Cette dernière méthode n’est accessible qu’aux professionnels et vise à cloner en très grande quantité des plantes difficiles à multiplier. Le taux de réussite de cette technique est très bon mais la méthode est très complexe. Pour cela, des explants (matériel végétal de base d’une plante) sont placés en milieu artificiel et entièrement contrôlé au niveau température, hygrométrie et nutriments. Grâce à des techniques de cultures très poussées, des plantes identiques à la plante de départ seront produites presque à l’infini.

4. LE MARCOTTAGE

Schéma 1

Moins rapide et rentable mais beaucoup plus simple que le bouturage, le marcottage est utilisé pour multiplier des arbustes à branches souples ou des plantes grimpantes. Le but de cette technique est d’encourager un rameau à émettre des racines sans le détacher de la plante mère. De plus, il reste nourri par celle-ci avant de pouvoir le faire lui-même.

Pour réaliser une marcotte :

– sélectionnez un rameau proche du sol assez grand pour qu’une partie puisse être enterrée et le bout hors du sol,

– entaillez l’écorce sur environ 3 cm et dans le sens de la longueur, bien entendu au niveau de la zone qui sera maintenue sous terre, (des racines pourront ainsi plus facilement se former à cet endroit),

– trempez les blessures occasionnées dans de l’hormone de bouturage,

– préparez ensuite un mélange de tourbe et de sable ajouté à la terre et courbez le rameau tout en maintenant enterré la zone blessée à l’aide d’un piquet ou d’une pierre,

– coupez le rameau à environ 10 cm après la partie enterrée pour la forcer à se ramifier ; la bouture lorsqu’elle sera prélevé sera déjà belle et ramifiée. Pensez évidemment à la tuteurer de manière à ce qu’elle reste bien droite,

– arrosez régulièrement la zone enterrée de la marcotte pour favoriser l’enracinement,

– une fois l’automne arrivé, vous pourrez sevrer la marcotte en coupant la tige avant la zone enterrée. Déterrez-la ensuite soigneusement en prélevant une belle motte puis replantez le tout en pot ou en pleine terre à son endroit définitif.

Même si cette technique est de moins en moins utilisée, elle reste une valeur sûre tout en étant à la portée de tous les jardiniers.

Par le même principe, il est possible de marcotter une plante de façon aérienne par l’intermédiaire d’un petit poquet de terre maintenu sur la branche.

Schéma 2

5. LE GREFFAGE

Le greffageCette dernière technique nécessite une bonne connaissance et une pratique assez courante pour avoir un bon taux de réussite. Le greffage est surtout utilisé par les producteurs pour les raisons suivantes :

– multiplier certaines variétés de plantes difficiles à semer ou à bouturer, qui seront belles et fleuriront plus rapidement. Par exemple, une glycine semée pourra nécessiter 8 ans avant d’offrir ses premières fleurs contre seulement 3 si elle est greffée,

– adapter une variété à un type de sol dans lequel elle ne pousserait pas naturellement (sol calcaire ou acide en excès),

– obtenir des tiges bien droites pour des arbres greffés en tige, demi-tige ou quart de tige comme on peut voir sur la photo suivante,

– réduire ou augmenter le développement d’une variété pour l’adapter au travail du jardinier. Par exemple, les arbres fruitiers ne sont pas tous greffés sur les mêmes porte-greffes. Un cordon sera greffé sur une espèce à faible développement alors qu’une haute tige le sera sur une autre espèce à fort développement.

Le principe même du greffage est de mettre en relation deux tissus vivants de plantes pour qu’ils se soudent entre eux et ne fassent plus qu’un. On distingue deux parties sur une plante greffée, le porte-greffe et le greffon.Greffage_arbres greffés en tige


Le porte greffe est la plante servant à nourrir la partie aérienne (branche, feuilles, fleurs et fruits), elle dispose ainsi du système racinaire. Parfois le porte greffe peut émettre des feuilles et des branches sous le point de greffe, vous devrez donc les sectionner pour éviter que la greffe ne soit rejetée par la suite.

Le greffon représente la partie aérienne de la plante et donc la variété sélectionnée pour tous ses avantages (grosses fleurs, fruits colorées, etc…).

On ne peut malheureusement pas greffer tout et n’importe quoi sur n’importe quelle plante. Pour fonctionner, le porte-greffe et le greffon doivent être bien souvent de la même espèce mais de cultivars ou variétés différentes. Certaines greffes peuvent fonctionner entre deux plantes d’un même genre mais par forcément d’une même espèce.

5.1. Quand greffer ?

Chaque espèce dispose d’une particularité de greffage propre à elle-même. Cependant, quelques généralités permettre de rendre cet art complexe plus simple à comprendre.

On distingue trois grandes périodes de greffage :

Le greffage de fin d’hiver

Il se réalise lorsque le porte-greffe commence à entrer en végétation et termine son repos hivernal. C’est au cours de cette période que la plupart des greffes en fentes seront réalisées. Le greffon de la variété à sélectionner se récoltera quant à lui en repos végétatif et au besoin conservé au froid pour qu’il le reste. C’est le fait que le porte-greffe commence à monter en sève qui rend possible l’alimentation en sève et l’hydratation du greffon encore dormant.

Le greffage de printemps 

Ici, le greffage se fait lorsque le porte greffe est suffisamment en sève, l’opération nécessitant un décollement facile de l’écorce. La croissance du greffon se fait seulement quelques semaines après le greffage et a donc le temps de se développer avant l’hiver suivant. À cette période, vous pourrez envisager une greffe en écusson.

Le greffage d’été

Pour ce greffage, l’opération se déroule en deux temps, un pour la soudure de la greffe durant l’automne et un second pour la croissance du greffon l’année suivante. En effet, la greffe se fait au vu de l’avancement de la végétation avec un œil dormant prélevé sur le greffon (bourgeon non développé pendant l’année et qui sert de remplacement en cas de taille). Là aussi, la greffe en écusson est conseillée.

5.2. Comment greffer ?

Il existe bon nombre de techniques de greffes mais seulement deux sont couramment utilisées :

  • La greffe en écusson

Schéma 3

C’est la technique la plus utilisée par les producteurs à cause de sa rapidité et de son bon rendement. Pour ce faire, vous devrez tout d’abord vous munir d’un greffoir ou d’une lame très aiguisée, puis suivre les étapes suivantes :

– incisez le porte greffe en formant un T sur une zone bien saine et dépourvue de blessures. Pour la profondeur d’incision, arrêtez-vous lorsque vous sentirez le bois plus dur situé juste en dessous de l’écorce,

– décollez ensuite l’écorce délicatement. Cette opération doit se faire très facilement,

– préparez votre greffon en sélectionnant le bourgeon le plus sain possible, bien souvent de petite taille à l’aisselle d’une feuille coupée tout en ayant conservé le pétiole (tige de la feuille),

– faites une première incision verticale à environ 1 cm au-dessous de l’œil,

La greffe en écusson–  à 1 cm au-dessus de l’œil, faites une deuxième incision horizontale en faisant glisser le greffoir derrière l’œil pour récupérer un fragment assez important d’écorce,

 – une fois le greffon prélevé, débarrassez-le des traces éventuelles de bois restées collées sous l’écorce,

– insérez ensuite le greffon dans l’encoche réalisée dans le porte greffe. Si le travail a été bien fait, le greffon doit se glisser facilement  tout au long du T,

– coupez la petite partie de l’écusson dépassant hors de l’incision pour faire une greffe nette et mettre en contact tous les tissus,

– pour terminer la greffe, entourez solidement la zone greffée à l’aide d’une ligature humide comme du raphia ou une ligature flexible. Du mastic peut aussi être utilisé.

Pour savoir si votre greffe a réussi, attendez environ 15 jours. En effleurant le pétiole conservé sur le greffon, celui-ci doit tomber et laisser le bourgeon du greffon bien vert et boursouflé. Si ce n’est pas le cas et que tout semble noirci et desséché, c’est malheureusement signe d’échec !

A savoir :

? Si la greffe a pris, coupez la partie aérienne du porte greffe qui aura été conservé jusqu’au résultat. Maintenant que le greffon est reparti, l’ensemble de la sève doit se diriger vers celui-ci.

  • La greffe en fente :

Schéma 4

La greffe en fente est plus accessible au grand public car c’est généralement le mode opératoire le plus simple. Chez les producteurs, la greffe en fente n’est utilisée que pour les greffes ‘en tête’ d’arbres sur tige.

Pour réaliser ce type de greffe, munissez-vous également d’un greffoir ou d’une lame fine et aiguisée puis suivez les étapes suivantes.

Pour commencer, coupez entièrement la partie supérieure du porte-greffe au-dessus de l’endroit où le greffon sera greffé. Cette partie devra être d’un diamètre de 1 à 5 cm maximum. Incisez dans le milieu du fragment dans le but de créer une fente d’environ 3 cm de profondeur puis prélevez ensuite le greffon en sectionnant un rameau de 1 à 5 cm de diamètre  que vous sectionnerez en V ou biseau sur sa partie inférieure et sur environ 3 cm. Si possible, coupez la partie intérieure du biseau d’une épaisseur plus importante que la partie extérieure pour éviter de trop écarter la fente du porte-greffe. Insérez le greffon dans la fente du porte greffe de façon à ce que les deux écorces se touchent parfaitement, c’est un gage de réussite de la greffe. Pour être plus précis, il s’agit de l’élément appelé cambium et présent dans l’écorce qui doit parfaitement être relié entre le porte-greffe et son greffon pour que la greffe prenne.

Etant donné que ce cambium est très compliqué à percevoir, vous pouvez si vous le souhaitez, incliner votre greffon, il y aura toujours une partie des deux éléments ou le cambium se touchera. Pour terminer l’opération, ligaturez solidement l’ensemble de la greffe à l’aide d’une ligature humide ou flexible jusqu’à ce que celle-ci soit prise, aucune plaie ne doit être laissée à l’air libre.

ASTUCE :

Peu importe la greffe utilisée, vous pouvez placer le dessus d’une bouteille découpée en son fond  au-dessus de la greffe. Celle-ci  fera office de mini serre et maintiendra une bonne humidité au niveau de la greffe.

La greffe en fente