Plantes pour le jardin

LA CONCEPTION ET LA RÉALISATION D’UN BASSIN

bassin plantes

L’eau est un élément indispensable au jardin. Un bassin, grand ou petit, apportera à votre jardin toute la quiétude et la vie dont il aura besoin.

1. QU’EST-CE QU’UN BASSIN ?

Aussi appelé mare ou point d’eau, un bassin est très utile au jardin que ce soit pour l’homme comme pour la faune et la flore qui l’entoure. En effet, cet écosystème enrichira votre jardin en le rendant plus vivant et apaisant. Le volume n’est pas défini à l’avance, il est donc possible de concevoir la forme souhaitée ainsi que son emplacement … presque tout est possible.

1.1.  Les différents types de bassins

Concevoir un bassin, c’est avant toute chose être créatif. La mise en scène sera différente pour un jardin contemporain par rapport à celle d’un jardin plus naturel où le bassin devra se fondre naturellement dans le décor.

On observe couramment 3 types de bassins :

– les bassins surélevés pour un style contemporain : ils seront le plus souvent choisis pour être adosser à une terrasse, au bord de la maison ou même dans un jardin à la. Leur conception nécessite un peu de connaissances en maçonnerie car ils sont très souvent conçus en agglos comme une grande jardinière qui accueillera de l’eau plutôt que de la terre. Les formes sont plutôt carrées et les lignes droites. La hauteur et la grandeur restent encore au choix de chacun.

– Les bassins miniatures : souvent hors sol, ces bassins sont très souvent utilisés en ville sur des balcons ou terrasses. Ils pourront accueillir de petites quantités d’eau en vue de planter quelques plantes aquatiques et pourquoi  pas, 2 ou 3 poissons.  Pour concevoir votre bassin miniature, il suffit de remplir d’eau un pot non percé plus ou moins grand ou même une grande vasque en fibres ou en béton.

– Les bassins enterrés :  ce sont les plus utilisés car ils permettent de concevoir toutes les fantaisies et toutes les grandeurs de la flaque à l’étang. Ils prendront un aspect plus naturel que les autres et seront plus esthétiques au cœur du jardin. Leur forme sera plus naturelle et c’est pourquoi les courbes seront préférées aux angles droits. La faune et la flore seront elles aussi plus abondantes tout comme les décors (pierres, ruisseaux empierrés, ponts, chemins de galets, etc…). L’étanchéité se fait couramment grâce à des bâches prévues à cette effet mais peut aussi être réalisée avec une bonne épaisseur d’argile.

Il existe également pour les personnes souhaitant un bassin tout prêt sans poser de bâches des bassins préformés en plastique rigide.

Creuser un trou puis enterrez-le, sa forme rigide se maintiendra seule. Cependant, le choix de la forme et surtout de la grandeur restent très limitées.

1.2.  Les conditions indispensables à respecter pour réaliser les bassins

Un bassin est très souvent réalisé dans le but d’être contemplé, c’est pourquoi il devra être placé dans un endroit passager du jardin. Cependant, il peut présenter un risque pour les jeunes enfants, veillez donc à sécuriser son pourtour.

De manière générale, peu importe le bassin que vous choisirez, les conditions d’exposition et de conception sont à respecter obligatoirement.

Entre autre, il faudra :

– avoir un ensoleillement d’au moins 5 à 6 h par jour

– préférer un bassin plus grand qu’un trop petit ou l’écosystème est plus instable et moins propice à l’installation de la vie

– éviter de faire des formes trop compliquées où des zones d’eau seront mortes (pas de mouvement ou de circulation de l’eau). Par exemple, une forme en étoile est à proscrire en faveur de formes ovales ou aux angles doux.

– proscrire les points bas naturels du jardin qui peuvent recueillir des eaux de pluies lessivées et polluées.

– ne pas planter à proximité d’arbres ou de grands végétaux qui pourraient endommager l’étanchéité avec leurs racines. Les feuilles seront aussi un problème à l’automne si elles tombent en trop grosse quantité dans le bassin.

– pour les bassins enterrés, creuser une fosse d’au moins 1 mètre de profondeur qui maintiendra l’eau hors gel et permettra aux animaux vivants de survivre dans l’eau en hiver.

– remplir avec 50% d’eau de pluie et 50% d’eau du robinet si votre eau est calcaire. Sinon 100% d’eau du robinet.

2. LES ETAPES DE REALISATION D’UN BASSIN ENTERRE

Nous ne nous intéresserons qu’à la conception de bassins enterrés étant donné que les miniatures et les bassins surélevés ne demandent pas autant de détails techniques sur leur réalisation.


Tout d’abord, il est important de savoir qu’un bassin conçu dans les règles de l’art représente un coût assez important, tant pour l’achat de toutes les fournitures que pour le temps à y consacrer.

Pour la conception d’un bassin et pour obtenir une eau claire et de bonne qualité, vous devrez acheter :

– du sable

– de la toile géotextile

– de la bâche d’étanchéité

– des plantations (et quelques poissons)

– des appareils de filtrations (pompe, filtre, filtre UV)

– des décorations (pierres, éclairages, jets d’eau)

2.1.  L’avant-projet et l’étude préliminaire

Ne vous lancez pas à creuser votre bassin sans réfléchir, posez-vous durant quelques heures pour définir vos exigences et mesurer les cotes sur le terrain. Une fois le projet inscrit sur le papier, n’oubliez pas de reporter les tracés directement sur le terrain à l’aide de piquets et de cordeaux.

Prenez garde aussi à réfléchir au niveau, car inutile de rappeler que l’eau suivra le niveau horizontal du sol et non pas le niveau de votre bassin.

C’est aussi à ce moment-là que vous pouvez calculer les dimensions de bâche d’étanchéité  grâce à un calcul tout simple. Cette formule vous évitera ainsi d’acheter trop de bâche :

– longueur de la bâche : plus grande longueur du bassin + 2 fois la profondeur maximale + 50 cm de sécurité

– largeur de la bâche : plus grande largeur de la bâche + 2 fois la profondeur maximale + 50 cm de sécurité

La formule est plus compréhensible grâce à l’exemple suivant :

Schéma représentatif des différents paliers d’un bassin (profondeur en cm) – Vue de haut

Le bassin schématisé ci-dessus :

– longueur maxi : 15 m

– largeur maxi : 8 m

– 5 paliers d’une profondeur chacune de 10 cm, 35 cm, 50 cm, 80 cm et 120 cm

Pour calculer la quantité de bâche qui sera nécessaire, vous devrez appliquer la formule précédente de cette façon :

– longueur de la bâche : plus grand longueur du bassin soit 15 m + 2 fois la profondeur maximale soit 1,20 m + 0,50 m de sécurité = 17,90 m

– largeur de la bâche : plus grande largeur du bassin soit 8 m + 2 fois la profondeur maximale soit 1,20m + 0,50m de sécurité = 10,90 m

Vous devrez donc pour cet exemple acheter une bâche d’environ 18 m X 11 m

2.2.  Le terrassement

C’est l’étape de la conception la plus importante car le niveau supérieur doit être parfait. Les bords intérieurs du bassin doivent eux aussi être doux pour épouser au mieux la forme de la bâche.

Dans la majeure partie des cas, les bassins décoratifs sont creusés en pente douce avec une profondeur plus importante au centre. C’est le cas de l’exemple en photos qui sera mis en avant.

Cependant, si vous souhaitez accueillir des plantes diverses et variées, mieux vaut creuser votre bassin en différents paliers avec des plages. En effet, il existe des plantes aquatiques pour différentes profondeurs.

L’idéal sera :

– 1er palier : 10 à 20 cm de profondeur en fonction du type de finition que vous apporterez en bordure de votre bassin. Ce palier n’aura pas un rôle de plantation mais de support pour le matériau qui maintiendra la bâche tout en donnant une finition esthétique aux berges.

– 2ème palier : 30 à 40 cm de profondeur. C’est le premier palier de plantation qui servira à poser les paniers de plantes nécessitant une immersion comprise entre 10 et 20 cm (la hauteur du panier étant à prendre en compte).

3ème palier : 50 à 60 cm de profondeur pour les plantes qui devront être immergées sous 30 à 40 cm d’eau.

4ème palier : 80 cm et plus. C’est la partie la plus profonde du bassin qui servira à poser les paniers de nénuphar par exemple mais qui aura aussi un rôle de protection du gel pour les poissons durant l’hiver.

Schéma représentant les différents paliers de profondeur d’un bassin

La forme du bassin n’étant pas toujours ronde, vous aurez la possibilité de fusionner deux paliers afin de ne pas donner à votre bassin une forme de cible. Ainsi, il sera possible à certains endroit de passer directement du 1er palier au 3ème.

2.c.  L’étanchéité

Cette étape ne doit pas être prise à la légère, la bâche nécessite d’être manipulée avec précaution pour ne pas la percer avant même de l’installer. Mais avant de vous attaquer à l’étalage de celle-ci, un travail de finition au niveau du sol permettra d’enlever tous les cailloux en surface pouvant endommager l’étanchéité.

Par mesure de sécurité :

– étalez tout d’abord sur toute la surface du bassin une couche de 3 à 5 cm de sable qui permettra de lisser le sol tout en isolant l’étanchéité de la terre voire des cailloux.

– doublez ensuite cette première protection en posant par-dessus un feutre géotextile d’au moins 300 g/m². Ce grammage définit l’épaisseur du feutre et donc l’isolation entre la bâche et le sable.

Dans certains jardins, les taupes et autres rats des champs peuvent être présents en abondance et percer une bâche de bassin sans problème. Pour éviter cela, posez un grillage à maille très fine sur les cinquante premiers centimètres de profondeur tout autour du bassin.

Dans tous les cas, ne négligez pas ces opérations d’isolation car le poinçonnement d’une pierre, même de petite taille, directement en contact avec la bâche peut arriver à la percer sous l’effet de la pression de l’eau.

Le terrassement pourra se faire à n’importe quelle température mais il n’en est pas de même pour la pose de la bâche. Celle-ci est en matière plastique ou caoutchouc relativement souple, c’est pourquoi votre bâche se tendra mieux avec une température supérieure à 20°C. S’il faisait trop froid, elle se rétracterait pour se décontracter par la suite formant ainsi des plis plus abondants et assez disgracieux.

Une fois ce travail accompli, il ne vous reste plus qu’à dérouler la bâche dans sa totalité tout en restant très attentif et méticuleux. En effet, il est préférable de marcher nus pieds ou en chaussettes directement sur la bâche même une fois étalée. Vos chaussures pourraient abriter des petits cailloux qui perforeraient la membrane.

Laissez la bâche entièrement déroulée sans la couper, cette opération se déroulera à l’étape suivante.

2.d  La mise en eau d’un bassin

Il peut vous sembler étrange de mettre le bassin en eau avant même d’avoir découpé le surplus de bâche. Cependant, le poids de l’eau va faire que la bâche va se tendre et occuper chaque recoin de la forme donnée par le terrassement. Au fur et à mesure que le bassin se remplit, tirez de tous les côtés de la bâche pour l’aider à se tendre en évitant qu’il n’y ait trop de plis.

Pensez à mettre vos nénuphars en eau avant que le bassin ne soit plein sans quoi, une baignade sera nécessaire.

Une fois que celui-ci est remplit d’eau et que la bâche est correctement tendue, vous pourrez couper tous les surplus de bâche. Pensez tout de même à conserver un surplus de 20 à 30 cm tout autour pour permettre de faire une finition des berges.

3.  LA FINITION DES BERGES

Un bassin réussi est un bassin qui semble avoir toujours naturellement existé. La bâche et les éléments artificiels qui composent votre bassin doivent ainsi disparaître avec les éléments de décoration.

Comment ? Grâce au palier de 10 à 20 cm de profondeur que vous aurez créé pour la finition du pourtour des berges.

3.1.  L’empierrement

Cette finition des berges est la plus esthétique mais aussi celle qui demande le plus de travail. Vous devrez réaliser un peu de maçonnerie pour couronner de succès votre travail.

Pour cela :

– posez sur votre bâche au niveau du premier palier un feutre géotextile qui formera une isolation avec le béton qui sera posé dessus. Il offrira aussi une meilleure accroche au mortier pour fixer les futurs matériaux

– étalez une semelle de mortier par-dessus le feutre préalablement posé

– posez votre matériau (pierre, brique, galets, etc…) afin de le seller

– assemblez pierre après pierre en les entourant de mortier pour bien les maintenir le unes aux autres

Faites en sorte que le matériau dépasse légèrement le niveau du sol pour pourvoir enfouir la bâche sous celui-ci sans qu’un seul bout soit apparent

–  une autre solution est envisageable avec cette technique si vous souhaitez poser des pierres plates en finition et ainsi pouvoir marcher au bord de votre bassin sans problèmes. Pour cela, suivez le même cheminement en remplaçant les pierres par une semelle en béton sur laquelle reposeront des pierres plates assemblées les unes aux autres. Cette finition formera ainsi une sorte de dallage à fleur d’eau et donnera l’illusion de pouvoir marcher sur l’eau.

Schéma représentant la finition des berges par pierres plates

3.3.  Le lagunage

De plus en plus utilisé, le lagunage doit être pensé avant même de commencer le terrassement. En effet, il s’agit d’une zone de plantation en pourtour du bassin qui sera intégrée à celui-ci pour y planter des plantes de berges épuratrices. Cette zone servira de filtre végétal écologique pour l’eau de votre bassin et permettra de planter des plantes de milieu humide sans aucun problème. Chose impossible en temps normal si vous disposez d’un sol drainé et sec autour de votre bassin.

Pour concevoir un lagunage, il suffit d’agrandir à volonté le premier palier qui sera par la suite remplit de terreau aquatique et de pouzzolane (roche volcanique naturellement filtrante). La finition sera ni plus ni moins identique que précédemment. Un petit muret enroché maintiendra le substrat dans la lagune et donnera l’illusion que le bassin se termine à ce niveau.

Schéma représentant le lagunage

Pensez toutefois à ne pas faire un muret opaque mais bien perméable sans quoi la lagune ne jouerait plus son rôle de filtration de l’eau si celle-ci n’y était pas véhiculée.

3.3. La finition rapide des bassins

Comme son nom l’indique, il s’agit de la manière la plus rapide de dissimuler la bâche tout autour d’un bassin. Il suffira de vous munir des quelques piquets en bois ou mieux en polyéthylène ainsi qu’une latte flexible en bois exotique ou elle aussi en polyéthylène.

Pour cette technique vous devrez planter des piquets tous les 50 cm afin d’y fixer la latte et cela en entourant le bassin au niveau de la finition. La latte permettra de maintenir à un bon niveau la bâche qui la recouvrira par la suite. Rabattez donc vos 10 à 20 cm de bâche excédentaire par-dessus puis enterrez le surplus sous le niveau du sol.

Veillez à fixer la latte dans le piquet à l’aide d’une vis et non l’inverse. La tête de la vis n’aura aucune influence et ne formera aucun danger pour la bâche. Si vous fixez le piquet dans la latte, le bout de la vis pourrait transpercer la latte et donc la bâche une fois rabattue.

Schéma représentant la finition rapide des berges

La mise en œuvre peut sembler très simple mais cependant assez compliquée si le niveau n’a pas été réalisé parfaitement. Cette finition est la plus précise, le moindre petit défaut de niveau sera donc visible au premier coup d’œil. Pour vous aider, utilisez un niveau laser pour une meilleure précision.