INSPIRATIONS & ASTUCES

CONSTITUER UNE HAIE

Vous voulez planter une haie pour vous cacher des regards indiscrets, vous protéger du vent ou simplement délimiter votre terrain ? Que vous soyez novice en jardinage ou plus initié, planter une haie demande parfois réflexion. Voici donc quelques conseils qui pourront vous être utiles dans votre projet.

Il existe principalement trois types de haie :
La haie taillée:Conduite à votre convenance, elle est essentiellement composée d’une seule gamme végétale.

La haie libre : De par son nom, indique des arbustes variés qu’on laissera pousser naturellement ou tout juste éboutés pour ne pas trop se laisser envahir.

La haie défensive : Elle aura pour but de faire un rempart défensif grâce aux épines et aiguilles d’une ou plusieurs variétés d’arbustes.

1. LA HAIE TAILLEE

Parfaite pour délimiter votre terrain, ce type de haie vous demandera peu d’entretien si ce n’est de la tailler une à deux fois par an (en avril/mai et en septembre/octobre). Composée principalement d’une seule variété de plante (caduque ou persistante), vous pouvez néanmoins trouver plusieurs espèces qui composeront votre haie selon vos goûts et vos besoins : la charmille (Carpinus betulus) ou le hêtre (Fagus sylvatica) pour leur côté champêtre, le troène (Ligustrum vulgare) pour son feuillage vert ou doré, le laurier du Caucase (Prunus laurecerasus) et ses larges feuilles impénétrables, le chalef (Eleagnus pungens) ou le photinia et leurs feuillages décoratifs, ou encore l’if (Taxus baccata), le thuya (Thuja orientalis) et le cyprès (Cupressus) pour façonner un mur végétal sans faille.

Vous pouvez aussi utiliser des plantes fleuries. Mais attention, il faudra bien entendu attendre la fin de la floraison pour les tailler. Vous trouverez par exemple, les lauriers tin (Viburnum tinus), et les escalonias à réserver aux régions situées en dessous de la Loire.

N’oublions pas les haies basses qui permettent de délimiter une bordure ou une partie de votre terrain. Le buis (Buxus sempervirens) ou le chèvrefeuille arbustif appelé aussi « faux buis » (Lonicera nitida) seront parfaits pour cet ouvrage.

2. LA HAIE LIBRE

De plus en plus utilisée mais pas encore très développée, la haie libre vous offre une variété de feuillages, de floraisons et de couleurs tout au long de l’année.
Elle est généralement constituée d’1/3 de persistants (feuillage restant l’hiver) et de 2/3 de caduques (feuillage tombant l’hiver). Mais si vous préférez plus d’opacité, vous pouvez inverser la proportion, voire planter 100% de persistants.
Vous trouverez un large choix de plantes toutes aussi attractives les unes que les autres. Parmi les persistants vous trouverez le photinia, le laurier tin, la céanothe ou encore le cotoneaster. Mais aussi les floraisons intenses de ces caducs comme le groseillier ou cassis fleurs, le Forsythia, le Buddleia (arbre aux papillons) ou le Viburnum opulus (boule de neige). En variant les espèces, l’intérêt décoratif de cette haie est ainsi perpétuellement renouvelé.

3. LA HAIE DEFENSIVE

Voilà un moyen pour éviter toute intrusion dans votre jardin : la haie défensive. Composée de végétaux portant des épines ou des aiguilles votre haie sera impénétrable. Vous trouverez votre bonheur parmi ces espèces comme l’épine vinette (Berberis), le buisson ardent (Pyracantha), l’aubépine (Crateagus), le houx (Ilex), ou moins connu l’olivier de bohème (Eleagnus angustifolia).

Quelques astuces de plantation qui vous permettront de créer facilement votre barrière végétale :

– Premièrement, définissez l’alignement de votre future haie (avec un cordeau par exemple).

– Si une pelouse est déjà en place, décapez-là et retournez ensuite votre terre sur une largeur de 50 cm.

– Pour une haie taillée, il est préférable de creuser une tranchée sur une profondeur d’un fer de bèche. Côté distance plantation, tout dépendra du choix du végétal. Le charme et le hêtre se planteront à raison de 3 pieds par mètre linéaire. Quant aux autres, 1,5 à 2 pieds par mètre linéaire suffiront pour s’épanouir et faire une haie dense assez rapidement.

– Pour une haie libre, vous pourrez pratiquer au « trou par trou ». Prenez comme référence votre pot ou votre motte et creusez jusqu’à une fois et demi sa dimension en largeur et en profondeur.

– La distance de plantation en haie libre est plus importante qu’en haie taillée afin de laisser respirer les végétaux et ainsi éviter l’étouffement. Vous les installerez donc tous les 1 mètre à 1,5 mètre. Vous alternerez plusieurs espèces selon les époques de floraison, les formes, les couleurs.

– Si votre terre vous paraît « pauvre », n’hésitez pas à la mélanger avec un terreau ou un compost bien décomposé. Si le sol est trop « lourd », allégez-le avec un peu de sable.

Ajoutez ensuite un peu de terre ameublie au fond de la tranchée ou du trou puis disposez vos arbustes à distance voulue et à hauteur du collet (limite entre les tiges et les racines).

– Si vos plants sont en conteneur, il est possible que les racines forment un chignon (les racines tournent à l’intérieur du pot). Dans ce cas de figure, n’hésitez pas gratter à l’aide d’une griffe le surplus de racines afin d’aérer la motte.

– Si vos plantes sont en racines nues (sans terre autour des racines), il est préférable de praliner ces dernières.
Le pralinage consiste à confectionner dans une bassine une bouillie avec de la terre et de l’eau (ou bien à utiliser un pralin prêt à l’emploi vendu dans le commerce) puis d’en badigeonner les racines. Cette technique simple et efficace a pour but d’améliorer la reprise des plants en favorisant les échanges entre la terre et les racines et d’éviter le contact de l’air avec les racines.

– Enfin rebouchez et arrosez copieusement.

Vous pourrez aussi couvrir le pied de la haie avec un paillage organique ou minéral afin de limiter le désherbage et les arrosages. L’été, surveillez bien l’arrosage durant les deux premières années, le temps pour les racines de bien se développer en terre.