PLANTES, Plantes & fleurs d’intérieur

LE RHIPSALIS

Cactus pour le moins singulier, le Rhipsalis est hors du commun. Sans épines, avec des tiges tubulaires et une floraison très discrète, il n’a pratiquement rien en commun avec ses cousins mexicains aux aiguilles acérées qui ne demandent que de la chaleur et du soleil. Lui est un genre tropical qui pousse en forêt et au look unique. C’est grâce à cette allure et à sa facilité d’entretien qu’il a su se glisser dans certains foyers, amateurs de plantes atypiques. Le Rhipsalis allie exotisme, élégance, graphisme et simplicité, le tout avec une belle légèreté et une très longue durée de vie.

1. DESCRIPTION DU RHIPSALIS

Le Rhipsalis est connu sous plusieurs noms vernaculaires faisant référence à son allure. Tantôt appelé « cactus gui » pour ses caractéristiques épiphytes et sa ressemblance, tantôt appelé « cactus de forêt » en raison de son habitat hors du commun pour une plante de la famille des Cactacées. Scientifiquement, son nom lui vient du grec « rhips », signifiant « tige flexible », en référence à ses rameaux souples et fins.

1.1. Origines

Originaire des forêts tropicales d’Amérique du Sud et plus particulièrement du Brésil, le Rhipsalis peut parfois se rencontrer dans quelques régions d’Afrique et jusque dans l’océan Indien. C’est d’ailleurs le seul genre de cactus qui est naturellement recensé en dehors du continent américain sans avoir été exporté de la main humaine. Certaines hypothèses évoquent une lointaine dispersion des graines par des oiseaux migrateurs. On compte aujourd’hui une trentaine d’espèces recensées.

Le Rhipsalis fut découvert et décrit pour la première fois en 1788 par un botaniste français en quête de nouvelles espèces. Il fallut attendre un siècle pour que les premiers spécimens soient importés en Europe, à une époque où les désirs de collections de plantes tropicales étaient à leur apogée. Le Rhipsalis fit le chemin outre-Atlantique en compagnie d’autres espèces issues des forêts brésiliennes.

Petit à petit, sa robustesse et son originalité le firent rejoindre les autres plantes multipliées à des fins commerciales pour agrémenter nos intérieurs.

1.2. Caractéristiques

Comme nous l’avons brièvement évoqué, le Rhipsalis est un cactus mais surtout une plante épiphyte, ce qui veut dire qu’il s’installe naturellement dans le creux des branches où se stocke un peu de matière organique, favorable à son installation. Son système racinaire se fixe sur l’arbre mais sans le parasiter, comme le ferait le gui. Il lui sert simplement d’ancrage pour ensuite pouvoir se développer et capter l’humidité dont il a besoin directement dans l’air ambiant.

Cette plante se développe par l’intermédiaire de tiges tubulaires et charnues, parfois aplaties selon les espèces. Elles sont lisses, sans épines, mais avec parfois quelques petits poils. La couleur dominante est le vert, mais certaines espèces tirent vers l’argenté ou le rouge selon l’exposition qui leur est donnée. L’entremêlement de tiges forme une touffe dense et retombante comme de longs cheveux ramifiés. Le Rhipsalis est dépourvu de feuilles à proprement parler. C’est une plante idéale pour créer une cascade de verdure dans un intérieur tant elle résiste à bon nombre de situations.

Sa croissance est lente, c’est une plante qui prend son temps mais que vous aurez pour plusieurs décennies. À terme, le Rhipsalis peut atteindre plus d’un mètre de longueur.

La floraison est très discrète mais charmante. Elle se produit avec de petites fleurs blanches qui s’ouvrent çà et là à l’aisselle des tiges. Suite à cette floraison, de petites baies translucides, blanches, roses ou rouges selon les espèces, apparaissent, un autre point commun visuel avec le gui présent sous nos latitudes.

1.3. Les variétés les plus courantes

Toutes les espèces de Rhipsalis ne sont pas multipliées à des fins commerciales. Quelques-unes sortent du lot pour leur élégance, leur originalité et leur facilité d’entretien. Voici les plus faciles à se procurer :

Rhipsalis baccifera

C’est l’espèce la plus répandue et donc la plus connue. On la reconnaît à ses tiges très fines, comme des spaghettis vert tendre. C’est justement l’espèce naturellement présente sur le continent africain. Ses tiges peuvent pousser de manière érigée dans un premier temps au sommet de la touffe, puis retomber sous leur propre poids. Ses baies sont blanches et translucides à la fois.

Rhipsalis cassutha

Il est assez proche visuellement du précédent. Sa différence vient principalement du fait que ses tiges sont arquées, plus courtes, plus ramifiées et donc avec un rendu plus dense et compact.

Rhipsalis ewaldiana

Une autre variante, elle aussi compacte et aux rameaux tubulaires, mais toutefois plus aplatis. Il est d’abord érigé lorsqu’il est jeune, puis finit par retomber en perdant de sa densité.

Rhipsalis pilocarpa

Voici l’une des espèces les plus poilues du genre. Avec des tiges tubulaires vert foncé à pourprées et de petits poils blancs, on lui trouve aussi de jolies nuances argentées. Les fleurs de cette espèce sont parfumées et suivies de jolies baies rose vif.

2. LA CULTURE DU RHIPSALIS

2.1. Le choix du pot et du substrat

Vous l’aurez compris, comme toute plante épiphyte, le Rhipsalis a besoin d’un substrat très léger et surtout drainant. Composez votre mélange vous-même afin qu’il réponde au mieux à ces besoins, à raison de :

  • 50 % de terreau pour plantes d’intérieur pour le support de culture
  • 25 % de fibre de coco pour le côté organique et la légèreté
  • 25 % de perlite pour le drainage

Vous pouvez aussi compléter votre mélange de mousse de sphaigne, qui maintiendra une humidité relative mais sans jamais d’excès.

En ce qui concerne le pot, il doit lui aussi répondre aux besoins de drainage et de respiration du substrat. C’est pour cette raison que les pots et suspensions en terre cuite sont les meilleurs, avec leur bonne porosité naturelle. Si vous optez pour le plastique, qui est plus léger, il est vrai, en suspension, percez absolument le fond afin que l’eau en excès puisse s’évacuer librement.

Le rempotage doit se faire tous les 3 à 5 ans selon le développement de votre Rhipsalis. C’est une plante qui peut vivre longtemps dans le même pot mais qui finira par stagner en croissance si elle n’est plus rempotée. Lorsque vous rempotez, soyez délicat dans vos mouvements, car le Rhipsalis se casse facilement, surtout lorsque ses tiges pleines d’eau sont tordues.

2.2. Le bon emplacement pour un Rhipsalis

Comme dans son milieu d’origine, au cœur de la canopée, le Rhipsalis demande une lumière douce et tamisée. C’est pour cela qu’une exposition est ou nord-est est idéale. Avec trop de lumière, les tiges pourront rougir, voire brûler avec le soleil direct. Trop à l’ombre, le développement s’en trouvera ralenti et le port nettement moins compact. Il est donc judicieux de trouver le juste milieu dans lequel il s’épanouira avec succès.

Du côté des températures, la plage idéale se situe entre 18 et 25 °C. Il commencera à souffrir et à stopper complètement sa croissance en dessous de 10 °C. Vous pouvez lui proposer une pièce plus fraîche en hiver, entre 12 et 15 °C, pour induire une floraison plus importante l’année suivante.

Enfin, l’humidité ambiante doit être de préférence légèrement élevée, mais le Rhipsalis tolère très bien l’air intérieur classique. Il faut seulement être vigilant quant à la non-proximité des points de chaleur comme les radiateurs ou poêles.

3. L’ENTRETIEN DU RHIPSALIS

3.1. L’arrosage

L’arrosage est important, car le Rhipsalis a beau être un cactus, il a besoin d’une humidité légère mais constante. Vos apports doivent aussi varier selon les saisons, que l’on distingue en deux grandes périodes de l’année.

Au printemps et en été, un apport toutes les deux semaines est parfait, tout en veillant à ce que le dessus du substrat sèche légèrement entre deux arrosages.

En automne et en hiver, vous pouvez ajouter une semaine de plus entre les apports, soit toutes les trois semaines. Il faut absolument éviter les périodes de sécheresse prolongées, peu importe la saison, car elles pourraient lui porter préjudice.

Vous pouvez compléter les arrosages par une brumisation à l’eau non calcaire directement sur les tiges. Ces brumisations lui offriront la sensation qu’il retrouve à l’état naturel tout en débarrassant les tiges des éventuelles poussières.

3.2. La fertilisation

L’apport d’engrais sur une plante épiphyte peut paraître délicat. Toutefois, il a de nombreux avantages, car il va soutenir la croissance et les besoins en minéraux de votre plante. Choisissez un engrais spécial cactus que vous pourrez apporter une fois par mois de mars à septembre. Pensez à diviser par deux la dose recommandée sur l’étiquette pour respecter les faibles besoins, bien qu’essentiels, du Rhipsalis.

3.3. La taille

Le Rhipsalis n’a pas nécessairement besoin d’être taillé. Cela se limite simplement au raccourcissement des rameaux qui seraient trop longs ou mal équilibrés dans une logique d’esthétique globale. Toutes les tiges coupées peuvent se bouturer très facilement. Pour ce faire, il vous suffit de les faire sécher durant une semaine avant de les replanter dans le même type de substrat que votre plante mère.

3.4. Les problèmes les plus courants

Très rarement malade, le Rhipsalis est un dur à cuire s’il est planté et entretenu dans les règles de l’art. Ce sont souvent des erreurs de parcours qui provoqueront les problèmes. Parmi les plus courants, on note :

  • Les tiges de mon Rhipsalis se ramollissent et noircissent
    C’est le signe flagrant d’un excès d’eau ou d’un substrat mal drainé. Au-delà d’un rééquilibrage des apports, il faudra peut-être prévoir un rempotage pour rendre le substrat plus léger et drainant.
  • Mon Rhipsalis rougit
    Ici, vous avez une exposition trop lumineuse et potentiellement du soleil direct sur les tiges au cours de la journée. Trouvez-lui une exposition plus protégée.
  • Mon Rhipsalis ne pousse pas ou très peu, avec de nouvelles tiges de plus en plus petites
    Plusieurs facteurs peuvent en être la cause : un manque de lumière, une température trop basse, un substrat trop pauvre ou le besoin d’un rempotage. Dans tous ces cas, votre plante se met en pause en attendant de meilleures conditions.
  • Des cochenilles parcourent les tiges
    Ces insectes courants en intérieur sont des parasites qui se nourrissent de la sève des plantes qu’ils convoitent. Les populations peuvent rapidement augmenter, surtout en conditions sèches. Comme ils sont difficilement atteignables, pulvérisez une solution de savon noir pour les en déloger. Rincez bien les tiges quelques jours après le traitement et pensez bien à brumiser votre plante régulièrement afin de ne pas créer de terrain propice à l’installation de ces cochenilles.

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