LE DISCUS

Nom commun : Discus

Nom scientifique : Symphysodon aequifasciatus

Famille : Cichlidés

Genre : Symphysodon

Origine : Bassin Amazonien, principalement au Brésil, au Pérou et en Colombie

Taille : Environ 15 à 20 cm à l’âge adulte

Durée de vie : 10 à 15 ans en moyenne

Statut juridique : Animal domestique

Majestueux et élégant, le Discus est souvent surnommé le “roi de l’aquarium”. Originaire des eaux calmes et chaudes de l’Amazone, ce poisson à la forme parfaitement ronde, aux couleurs vives et aux motifs variés, passionne les aquariophiles depuis de nombreuses années. Symbole de beauté et d’harmonie, il séduit autant par son allure que par son comportement paisible et grégaire. Le Discus demande une attention particulière, notamment pour la qualité de l’eau et l’équilibre du groupe, et est plutôt réservé aux aquariophiles intermédiaires ou confirmés.

1. LES CARACTÉRISTIQUES DU DISCUS

Au premier abord, ce qui distingue le Discus des autres poissons est sa forme arrondie et aplatie, comme un disque plat. Son corps est haut et fin, pouvant atteindre 20 cm, exceptionnellement 25 cm, ce qui fait de lui l’un des plus grands poissons d’aquarium d’eau douce tropicale. Ses petites nageoires le rendent plus lent que d’autres cichlidés. Les yeux rouges chez certaines variétés sont également un signe distinctif.

C’est un poisson grégaire et pacifique, qui doit impérativement vivre en groupe d’au moins 5 à 6 individus. Isolé, il devient rapidement stressé et fragile. En revanche, dans un groupe stable, il adopte un comportement serein et hiérarchisé, où les dominants imposent leur présence sans agressivité excessive.

Le Discus évolue dans les zones médianes de l’aquarium, se déplaçant lentement et avec grâce. Il apprécie la tranquillité et un environnement calme, riche en plantes et zones d’ombre. C’est un poisson paisible qui peut être intimidé par des poissons trop vifs ou agressifs.

Il existe aujourd’hui de nombreuses variétés de Discus, issues de sélections et croisements, présentant une incroyable palette de couleurs : rouge, bleu, turquoise, brun, pigeon blood, marlboro, snow white… Cependant, toutes partagent la même exigence : une eau chaude, douce et acide, rappelant les eaux calmes et limpides de l’Amazone.

2. L’HABITAT DU DISCUS

2.1. Les paramètres de l’eau

Le Discus est connu pour ses exigences en matière de qualité d’eau, rappelant ses habitats naturels dans les eaux calmes et chaudes de l’Amazone. Il aime une eau très chaude, douce, acide, bien oxygénée et d’une propreté impeccable. L’utilisation d’eau osmosée reminéralisée ou de filtration sur tourbe est souvent nécessaire pour atteindre les paramètres idéaux. Les nitrites et les nitrates, même en faibles quantités, peuvent rapidement être fatals à cette espèce sensible.

Les paramètres de l’eau :

• Température : entre 28 et 30 °C
• pH : entre 6 et 7 (acide et neutre)
• Dureté (GH) : entre 3 et 8 (eau très douce)
• Nitrites : 0 mg/l
• Nitrates : inférieurs à 20 mg/l

Un renouvellement de 30 % minimum de l’eau chaque semaine permettra de maintenir une qualité optimale et stable, essentielle pour ces poissons sensibles. Vous pouvez aussi renouveler 20-25 % de l’eau tous les 2-3 jours pour les aquariums très peuplés ou avec de jeunes alevins.

L’aquarium devra être aménagé pour créer un environnement apaisant, rappelant les sous-bois amazoniens. Il faudra des zones d’ombre et des racines ou branches immergées, offrant des cachettes et réduisant le stress. Privilégiez un substrat fin, de grandes racines de tourbière et des plantes robustes ou flottantes qui filtrent légèrement la lumière et créent des zones de tranquillité. Quelques espaces dégagés sont également nécessaires pour que les poissons puissent nager librement. Le Discus n’apprécie pas la lumière trop forte, un éclairage tamisé, d’environ 10 heures par jour, est recommandé afin de reproduire un environnement naturel et de mettre en valeur leurs couleurs.

Une filtration puissante mais douce (3 à 4 fois le volume du bac par heure) est vitale, elle permettra de garder une eau limpide et bien oxygénée. Attention à ne pas créer de courant trop puissant : les Discus nagent lentement et peuvent s’épuiser dans un flux d’eau trop rapide.

3. L’ALIMENTATION DU DISCUS

Le Discus est un poisson omnivore avec une préférence marquée pour les protéines animales, surtout lorsqu’il est jeune. Dans la nature, il se nourrit principalement de petits invertébrés, de larves d’insectes, de crustacés, de micro-organismes et de quelques végétaux. En aquarium, il nécessite une alimentation variée et de haute qualité pour rester en bonne santé et conserver ses couleurs éclatantes. Poisson exigeant, il possède un système digestif relativement fragile : il est donc crucial de lui offrir une nourriture adaptée et digeste.

Pour assurer une bonne croissance et prévenir les carences, proposez-lui une alimentation équilibrée répartie tout au long de la journée : 3 à 5 petites distributions pour les adultes, afin de répondre à leur métabolisme actif sans surcharger l’eau en déchets. Les jeunes Discus, en pleine croissance, ont un métabolisme très rapide et doivent être nourris 5 à 8 fois par jour en très petites portions pour assurer un développement sain et éviter les retards de croissance (stop-grow). C’est un mangeur lent qui doit disposer de suffisamment de temps pour s’alimenter tranquillement.

Les paillettes ou granulés haut de gamme, spécialement formulés pour Discus, constituent la base de son alimentation. Ils peuvent être complétés par de la nourriture vivante ou congelée, indispensable pour la vitalité et l’apport en protéines : artémias, daphnies, vers de vase ou larves de moustiques rouges. Les jeunes Discus ont d’ailleurs besoin d’apports protéiques plus importants pour soutenir leur croissance rapide.

Les Discus apprécient également les aliments à base de légumes : épinards blanchis, courgettes, petits morceaux de concombre ou légumes verts finement hachés, qui contribuent à un transit intestinal sain et à un équilibre nutritionnel complet. Veillez à retirer les aliments non consommés au bout d’une heure afin de préserver la qualité de l’eau.

Enfin, pour prévenir les carences et stimuler la croissance, il est conseillé de compléter régulièrement leur nourriture avec des vitamines adaptées aux poissons tropicaux, sous forme de gouttes ou de nourriture enrichie.

4. LA REPRODUCTION DU DISCUS

La reproduction du Discus est passionnante, mais elle est réservée aux aquariophiles expérimentés. Même si la ponte est relativement aisée en aquarium communautaire bien entretenu, l’élevage des alevins nécessite des conditions et une hygiène spécifiques. Il demande une eau irréprochable, une température élevée, un environnement calme et surtout un couple bien formé. Le Discus est monogame et c’est le choix naturel du couple qui est la clé du succès. Le plus souvent, les couples se forment naturellement au sein d’un groupe de jeunes Discus maintenus ensemble dès le départ. Pour cela, il est nécessaire d’avoir un groupe d’au moins six jeunes adultes pour permettre aux couples de se former d’eux-mêmes.

4.1. Le dimorphisme sexuel

Chez le Discus, le dimorphisme sexuel est très peu visible en dehors des périodes de ponte. Il est souvent difficile de distinguer mâles et femelles, surtout chez les jeunes. Quelques indices peuvent toutefois aider :

• Le mâle présente parfois une tête légèrement plus massive, un front plus marqué et un corps un peu plus trapu.
• La femelle a souvent une silhouette un peu plus ronde et un abdomen plus rebondi lorsqu’elle est prête à pondre.

La distinction devient plus évidente au moment de la reproduction, lorsque les organes génitaux (papille génitale) deviennent visibles :

• chez la femelle, la papille est plus large et émoussée,
• chez le mâle, elle est plus fine et pointue.

Pour mettre toutes les chances de votre côté, il est recommandé de laisser les Discus former naturellement leurs couples dans un groupe, puis de séparer les couples dans un bac spécifique de reproduction.

4.2. La ponte et les soins parentaux

Les Discus sont des poissons ovipares qui choisissent une surface lisse (feuille large, racine, cône de ponte, vitre…) qu’ils nettoient soigneusement avant d’y déposer les œufs en lignes.

Une fois le couple formé :

• Les parents nettoient la zone de ponte en la frottant avec leur bouche.
• La femelle dépose une rangée d’œufs adhésifs, aussitôt fécondés par le mâle qui la suit de près.
• Selon l’âge et l’expérience du couple, on peut compter de 50 à plus de 400 œufs.

Pendant les deux à trois jours d’incubation, les deux parents se relaient pour ventiler les œufs avec leurs nageoires, les nettoyer et les protéger contre les champignons ou d’éventuels prédateurs. À une température de 28 à 30 °C, l’éclosion intervient en général au bout de 48 à 72 heures.

Après l’éclosion, les alevins, appelés « larves », restent accrochés au support pendant quelques jours supplémentaires, se nourrissant de leur sac vitellin. Ils sont ensuite déplacés par les parents sur d’autres zones propres (souvent plusieurs fois) avant de commencer à nager librement.

4.3. Les alevins

La particularité la plus remarquable du Discus est le mode de nourrissage des alevins. Dès qu’ils nagent librement, les jeunes se rassemblent autour de leurs parents et viennent picorer un mucus (ou « lait ») nutritif, sécrétion riche en protéines et en nutriments produite par les glandes cutanées des deux géniteurs. Cette période de nutrition parentale dure environ trois à quatre semaines. Durant ce temps, il est crucial de laisser les alevins avec leurs parents dans un bac d’élevage très propre, d’un volume d’environ 100 à 150 litres, avec un pH légèrement acide, une température de 28-30 °C, des décors simples et une filtration douce (exhausteur ou filtre éponge) pour ne pas aspirer les alevins.

Au bout de quelques jours, il est possible d’introduire progressivement une alimentation complémentaire (nauplies d’artémias fraîchement écloses, puis aliments très fins pour alevins), tout en laissant les parents continuer à nourrir la progéniture.

Une fois les alevins suffisamment grands pour se nourrir de façon autonome (souvent à partir de 3 à 4 semaines), on peut commencer à les séparer progressivement des parents pour éviter que ceux-ci ne se fatiguent trop ou que le couple ne prépare une nouvelle ponte.

4.4. Précautions et génétique

La reproduction du Discus doit s’envisager avec rigueur :

• Il est important de partir de poissons sains, issus de bonnes souches, afin d’éviter la transmission de faiblesses ou de malformations.
• Il est conseillé d’introduire ponctuellement de nouveaux individus non apparentés pour éviter la consanguinité et ses effets (déformations, fragilité, sensibilité accrue aux maladies).
• La sélection humaine a permis d’obtenir une grande diversité de formes et de couleurs, mais cela s’accompagne parfois d’une fragilité accrue. Un élevage réfléchi, avec une bonne gestion de la génétique, permet de maintenir des lignées de Discus robustes, colorées et en pleine santé.

 5. LES DIFFÉRENTES VARIÉTÉS DE DISCUS

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Depuis de nombreuses années, le Discus a connu une évolution spectaculaire grâce aux croisements et aux sélections réalisés par des éleveurs passionnés. Ce travail de sélection intensif a donné naissance à une multitude de formes et de couleurs.

On distingue généralement deux grandes familles :

• les Discus sauvages (wild),
• les Discus d’élevage, issus de croisements et de sélections.

5.1. Les Discus sauvages

Les Discus sauvages sont appréciés des passionnés pour leur authenticité et leurs comportements parfois plus naturels. Ils présentent des teintes brunes, vertes ou bleutées, avec des motifs en bandes ou en stries. Parmi eux, on retrouve notamment :

• Symphysodon discus : le Discus Heckel, caractérisé par une cinquième bande verticale noire très épaisse et marquée.

• Symphysodon aequifasciatus : comprend les Discus bleus, verts et marron sauvages, généralement plus uniformes et moins vifs que les formes d’élevage.

• Symphysodon tarzoo : le Discus vert de l’Ouest, souvent identifié par des mouchetures rouges.

Ces formes sont parfois moins spectaculaires en couleur que les variétés d’élevage, mais elles séduisent par leur côté « originel » et par la richesse de leurs motifs.

5.2. Les Discus d’élevage

Les Discus d’élevage offrent une palette de couleurs impressionnante, résultat de nombreuses générations de sélection. On trouve aujourd’hui des Discus aux couleurs vives, parfois presque uniformes, qui n’ont plus grand-chose à voir avec leurs ancêtres sauvages. Parmi les variétés les plus connues, on peut citer :

• Cobalt / Turquoise : bleu ou vert turquoise avec des motifs en lignes ou vermicules sur le corps et les nageoires.

• Pigeon Blood : variété très populaire, caractérisée par l’absence de barres de stress verticales et une couleur de base jaune-orange à rouge. Issue d’une mutation spontanée, elle est souvent striée de motifs fins.

• Marlboro Red : corps rouge ou orangé vif, parfois avec la tête plus claire.

• Snake Skin : reconnaissable à ses motifs très fins, souvent appelés « peau de serpent », qui dessinent des lignes complexes sur tout le corps.

• Solid ou unicolores : Discus quasiment uniformes (full red, full blue, snow white…), sans motifs marqués.

Certaines variétés combinent couleur et motif, donnant des poissons aux dessins complexes et aux contrastes saisissants. Ces Discus sont souvent très recherchés et participent à des concours d’élevage.

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