L’Avocat est un fruit provenant d’un arbre au même titre que la Pomme ou la Pêche. Il est issu de l’Avocatier qui nous vient lui-même d’Amérique du Sud et du Mexique. C’est une plante frileuse dont la culture en France n’est possible en pleine terre que dans des coins très bien exposés de la région méditerranéenne. Partout ailleurs, on le considère comme une plante verte d’intérieur qui, une fois nanifiée, n’aura que peu de chance de produire des fruits. Que ce soit pour le côté ludique de semer son avocatier ou pour l’aspect esthétique de la plante en elle-même, voyons comment cultiver cet arbre directement dans nos maisons…
1. DESCRIPTION
L’Avocatier ou Persea americana de par son nom scientifique, est un arbre pouvant avoisiner les 20 m de hauteur à l’état naturel. Ces dimensions sont toutefois restreintes en cultures et différentes variétés existent. Il n’y a pas une seule variété d’avocat, tout comme n’importe quel autre fruit, ils sont hybridés afin d’obtenir des fruits aux caractéristiques variées. On recense plus de 500 variétés, mais seules quelques-unes sont cultivées à grande échelle. Pour n’en citer que 5, les plus courantes sont :
– Hass : La variété la plus cultivée et celle que l’on retrouve principalement sur les étals des primeurs.
– Fuerte : Fruit plus gros que le précédent avec une peau plus lisse.
– Bacon : Variété à peau plus fine et au goût plus doux.
– Pinkerton : Fruit allongé avec un petit pépin et une chair plus onctueuse.
– Reed : Avocat rond à la peau épaisse et à la chair crémeuse.
L’avocat est une culture très gourmande en eau et qui crée ainsi de nombreux conflits écologiques dans les pays dont ils sont issus. Malheureusement, cette culture est impossible sous serre et il n’existe aucun autre moyen de délocalisation en France métropolitaine.
L’apparence de l’avocatier est somme toute relativement passe partout. Ses feuilles sont vertes et ovales et sont portées par des tiges d’abord souples plus fermes en se ramifiant. Lors de son jeune âge, sont aspect est très équivalent à une plante verte, c’est en grandissant que sa ramification lui donne une forme de petit arbre.

En culture, il ne dépassera que très rarement les 2 à 3 m pour les plus grands sujets, si la place et les conditions qui lui sont offertes sont optimales. Sa durée de vie maximum sera de l’ordre de 20 à 30 ans une fois encore dans les meilleures conditions.
Il est assez rare de trouver des plants d’avocatier en magasin, l’expérience et la culture de cette plante se fait principalement par semis de son pépin. En effet, l’intérieur du fruit renferme un très gros pépin, souvent appelé à tort noyaux. Les noyaux sont beaucoup plus durs et on les trouve à l’intérieur des fruits appelés drupes comme les pêches, cerises, prunes ou abricots. Chaque avocat contient un pépin qui pourra donner un nouvel avocatier lorsqu’il est planté.
2. LA CULTURE
Pour vous atteler à la culture de l’Avocatier, rien de plus simple ! Quelques règles basiques sont à suivre et elles ne devraient pas poser de problème même aux plus novices. La plantation d’un pépin d’avocat est justement une manière ludique d’initier les plus jeunes au semis d’une plante, sa naissance et son entretien.
2.1. Le semis
Avant toute chose, il est important de préparer le pépin avant sa phase de germination. Pour ce faire, nettoyez-le délicatement à l’eau tiède afin de lui ôter toutes traces éventuelles de chair qui pourraient occasionner l’apparition de pourriture par la suite. Identifiez ensuite le sens du pépin, sa base représentée par la partie plate et son sommet représenté par la partie en pointe.
Une fois ceci réalisé, vous n’aurez plus qu’à suivre les étapes suivantes :

– Plantez sur 3 ou 4 mm de profondeur 3 cure-dents en bois ou en plastique sur le pourtour du pépin en partie basse. Le but est qu’il se maintienne dans une position droite s’il était posé.
– Placez le pépin dans un verre d’eau avec la partie basse immergée et la partie haute en dehors. Aidez-vous des cure-dents pour le caler qu’il soit posé ou suspendu à l’aide de cordelettes.
– Laissez le verre dans un endroit lumineux à température ambiante et sans soleil direct.
– Changez l’eau tous les 2 à 3 jours afin de garder le même niveau et d’éviter l’apparition de moisissures.
– Patientez entre 2 et 8 semaines pour voir la magie de la germination opérer.
C’est à ce moment que le pépin va se craqueler, des racines vont sortir du bas du pépin et une tige va s’extraire du haut. Vous devrez alors procéder à la plantation sans plus attendre de manière à ne pas couper brutalement le cycle suivant qui est l’enracinement.
2.2. La plantation
Profitez de la phase de germination pour choisir d’ors et déjà le futur pot ainsi que le substrat le mieux adapté.
Pour ce qui est du pot, choisissez un modèle d’un diamètre au moins équivalent à 17 cm, une taille idéale pour sa première année de culture. Évitez les pots de type coupe, préférez des modèles plus hauts que larges et à minima de forme allongée. Il est inutile de choisir un pot surdimensionné dès le départ, car le but est de nanifier votre arbre pour les conditions futures qui lui seront offertes, mais aussi d’accompagner sa croissance.
Optez ensuite pour un substrat riche, drainant, légèrement acide à neutre. Vous pouvez alors composer vous-même votre mélange en combinant 3/4 de terreau plantes d’intérieur et 1/4 de sable graveleux. Enrichissez le tout avec 2 à 3 cuillères à soupe de fertilisant organique complet de type « or brun ».

– Commencez la préparation de la plantation par le perçage du pot s’il ne l’est pas.
– Complétez le fond d’un lit de billes d’argiles pour le drainage, recouvert d’un feutre géotextile afin d’éviter au substrat de se mélanger au drainage.
– Positionner délicatement votre pépin dans le pot en veillant à ne pas briser ou plier les racines. Il ne doit pas être enterré intégralement, seulement la partie inférieure. Pensez aussi à ôter les cure-dents.
– Tassez légèrement le substrat autour du pépin puis arrosez pour bien mettre le substrat en contact des racines.
– Terminez cette plantation par l’étalage d’un paillis minéral évitant aux mouches du terreau de venir s’y reproduire.
2.3. L’emplacement
Le meilleur emplacement de l’avocatier est un endroit lumineux mais sans soleil direct. Ses feuilles sont sensibles à ces rayons lorsqu’ils sont accentués par une fenêtre, des dessèchements pourraient rapidement apparaître si tel était le cas.
De plus, l’avocatier est un arbre qui apprécie les ambiances humides, dans cette optique, positionnez son pot sur une soucoupe remplie de billes d’argiles et d’eau. Cette fraîcheur constante ne détrempera pas le substrat mais conservera une humidité plus constante et bénéfique.

Comme pour certaines plantes d’intérieur, il est possible de le mettre en extérieur en été. Choisissez alors une exposition toujours lumineuse et ensoleillée de manière progressive pour ne pas endommager les feuilles. Il en est de même avec le vent, choisissez en premier lieu une ambiance coupée de tout vent car la plante n’en subit pas en intérieur et ses feuilles pourraient présenter une fragilité à ce niveau.
3. L’ENTRETIEN
Les phases de germination et de plantation sont les plus délicates dans la culture de cette plante. Si tout s’est bien passé jusqu’au stade 4 feuilles, vous ne devrez pas rencontrer de gros problèmes par la suite. Suivez simplement quelques règles d’entretiens basiques.
3.1. L’arrosage
L’avocatier est un arbre gourmand en eau et qui redoute les périodes sèches. C’est pourquoi l’arrosage doit être suivis de près et ne jamais manquer. Il ne faut pas pour autant inonder en permanence votre plante sans quoi il pourrait en mourir.
Gardez donc le substrat frais en permanence mais pas détrempé. N’arrosez qui si nécessaire et retirer l’eau excédentaire qui s’égoutte sous le pot après l’apport. Utilisez également de l’eau de pluie à température ambiante et évitez l’eau du robinet, trop calcaire pour cette plante qui aime une neutralité ou une légère acidité. Une Chlorose pourrait avoir lieu avec une eau calcaire, reconnaissable à des feuilles qui se décolorent et aux nervures plus marquées.
La brumisation du feuillage sera également une chose à faire une fois par semaine afin d’encourager cette ambiance humide et une plus grande fraîcheur de celles-ci. Là encore, une eau de pluie absolument.
3.2. La fertilisation
Optez pour un fertilisant spécial plantes vertes à raison d’une fois par mois entre avril et octobre. Stoppez tout apport en dehors de cette période afin de faire ressentir à la plante une certaine saisonnalité nécessaire à sa croissance.
Apportez toujours le fertilisant sur un substrat frais pour éviter tout risque de brûlure.
3.3. La taille
La première taille à effectuer sur votre avocatier est au stade 4 feuilles. Il est nécessaire de pincer l’extrémité à ce moment-là afin de provoquer une première ramification. Sans cette taille, la tige va s’allonger et votre avocatier aura un aspect frêle peu esthétique.
Ensuite, les tailles interviennent là encore dans un but de ramification lorsque c’est nécessaire. Mieux vaut pincer les extrémités au fur et à mesure de la croissance plutôt que de faire des coupes trop sévères.
Au-delà d’être obligatoires, ces pincements permettent avant tout de façonne votre plante afin qu’elle soit la plus belle possible. Obtenir un arbre nanifié se rapproche de son aspect naturel mais au cœur de la maison.

3.4. Le rempotage
En moyenne, le rempotage d’un avocatier suit la même cadence que bon nombre de plantes d’intérieur soit tous les 2 à 3 ans. L’idéal est d’augmenter la taille du pot au fur et à mesure de la croissance, ce qui lui assurera une continuité régulière dans sa croissance.
Utilisez toujours le mélange de substrat décris auparavant et apportez toujours des soins similaires. Si l’endroit lui convient, n’en changez pas.
Avec un entretien est suivit et des rempotages, vous pourriez prétendre à une floraison dix ans après la germination. Peu de chance en revanche d’obtenir des fruits, seule une culture en extérieur dans des conditions favorables permettent d’atteindre ce résultat.
A vous de jouer !
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