Plantes pour le jardin

LES BANANIERS

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A la fois originaux et atypiques, les bananiers sont le symbole des vacances, des îles et de la chaleur. Souvent utilisés comme plantes d’intérieur, certains peuvent se placer en pot au jardin voire même en pleine terre en fonction des espèces

1. DESCRIPTION

Originaires de Chine pour la plupart, les bananiers se regroupent sous plusieurs genres différents, mais présentent tous un aspect similaire facilement reconnaissable. Ils appartiennent aussi à la famille des musacées.

1.1 Caractéristiques

Les bananiers sont des plantes herbacées, c’est-à-dire qu’elles ne possèdent pas de tronc mais un stipe. Ce stipe est en fait le prolongement des nouvelles et anciennes feuilles (aussi appelées gaines) qui s’imbriquent entre elles jusqu’à la base du bananier. C’est pour cela qu’il est très facile de faire bouger un bananier en le poussant, car son stipe spongieux est dépourvu de lignine (matière dure du bois). Il est, tout comme les feuilles, rempli d’eau, ce qui lui donne cette flexibilité.

Leur taille adulte varie entre 1 et 4 mètres. En temps normal, ils atteindraient cette taille en seulement trois ans, car leur cycle de vie se fait aussi en trois ans. N’ayez crainte, ce n’est pas pour autant qu’il mourra, car un pied adulte émettra alors de nombreux rejets au pied qui prendront ensuite le relais et ainsi de suite.

Son feuillage est sans doute son principal intérêt lorsque l’on veut le cultiver en extérieur, car c’est un spectacle à lui seul. Chaque feuille est gigantesque, de forme ovale et pouvant atteindre plus de 2 mètres de longueur. Sa couleur est la plupart du temps verte, mais vous pourrez aussi trouver des variétés pourpres ou même panachées vert et pourpre. La taille exubérante de ses feuilles le rend d’autant plus fragile au vent, celui-ci n’ayant aucun mal à les déchirer.
En temps normal et dans leur pays d’origine, les bananiers sont des plantes à feuillage persistant, mais en France, elles sont plutôt caduques.

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Sa floraison est elle aussi très particulière et intervient rarement sous notre climat. C’est grâce à celle-ci que l’on peut obtenir, dans des contrées bien plus chaudes, les fameux régimes de bananes. Il ne s’agit en fait pas d’une seule et même fleur, mais bien d’une grappe entière qui s’épanouit vers le bas, en s’allongeant au fur et à mesure que les fleurs éclosent. Elles sont composées de bractées colorées, la plupart du temps rouge violacé, jaunes ou orangées. Tous les bananiers ne donnent pas des bananes identiques.

1.2 Les différentes variétés

On dénombre 3 genres principaux cultivables en France (Musa, Musella et Ensete) et environ une quarantaine d’espèces pour le genre Musa. Parmi les plus connus :

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2. LA PLANTATION

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Planter un bananier ne doit pas se faire sans réfléchir, car, même si certains sujets présentent une bonne rusticité une fois qu’ils sont bien implantés, cela reste néanmoins des plantes sensibles au froid.

Une fois choisi, vous devrez planter votre bananier de préférence au printemps, lorsque le risque de gelées s’éloigne franchement, soit vers début mai. Offrez-lui un emplacement de choix qui devra remplir toutes les conditions suivantes :

– Pas forcement en plein soleil, car ils n’aiment pas les conditions trop chaudes et sèches, surtout en été. Privilégiez plutôt la mi-ombre, dans un endroit aéré mais pas venté, cela risquerait de déchirer ses feuilles.

– Abrité des vents froids et des expositions d’Est particulièrement froides en hiver.

– Dans un sol profond où il pourra se fixer en profondeur, augmentant ainsi la rusticité. Ce sol doit aussi être drainant en hiver tout en étant frais l’été, et surtout très riche en humus car les bananiers apprécient les sols bien fumés.

Lorsque vous aurez trouvé cet emplacement idéal, plantez-le en faisant un trou d’au moins 3 à 4 fois le volume du contenant, autant en largeur qu’en profondeur. Profitez-en, si besoin est, pour apporter à votre sol un drainage, ainsi qu’un apport de fumier bien décomposé.

3. L’ENTRETIEN

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Il est important de savoir que si vous avez planté votre bananier en suivant les conditions évoquées précédemment, l’entretien en sera d’autant plus réduit, puisque le plus gros du travail est d’arriver à l’acclimater les premières années.

3.1 La protection

Mis à part si vous résidez dans des régions douces où les gelées descendent rarement sous les -3 °C, coupez-le chaque année en fin d’automne avant les premières gelées à 10 cm au-dessus du sol. Le fait de le rabattre permettra de protéger la souche avec des feuilles mortes ou de la fougère sèche surmontée d’un voile d’hivernage. Vous pourrez enfin recouvrir le tout d’un plastique transparent dans les régions les plus arrosées en hiver pour garder la souche le plus au sec possible durant l’hiver. Ne réalisez cette protection que pour les espèces Basjoo et Sikkimensis. Pour l’Ensete, sa culture étant impossible en extérieur, la question ne se pose pas et pour le Musella, gardez le stipe mais coupez les feuilles dès qu’elles seront sèches.

3.2 L’arrosage

Du point de vue de l’arrosage, soyez généreux dès la sortie de l’hiver et jusqu’en fin d’été car rappelons-le, le bananier vit naturellement dans des régions copieusement arrosées, et c’est dans cette eau qu’il puise l’énergie pour prospérer au mieux avec une très belle taille. Pour réaliser un arrosage idéal, arrosez-le toujours par le haut, car il apprécie de conserver l’eau à l’aisselle de ses feuilles. Humidifiez tout de même la terre, ne vous contentez pas uniquement de mouiller le stipe.

A savoir : Si vous cultivez un bananier en pot à l’extérieur, protégez le pot en l’entourant de papier bulle et en le plaçant au pied de la façade sud de la maison. Si vous pouvez, rentrez-le sous serre ou dans une véranda si celle-ci n’est pas chauffée. Stoppez complètement les arrosages de fin novembre jusqu’au moment de le ressortir en mars. Étant donné que cette plante se met en pause en hiver et que ses feuilles sèchent s’il est cultivé en extérieur, ses besoins en eau deviennent quasiment nuls, ne soyez donc pas inquiet de ne pas l’arroser !
L’été, laissez-lui à l’inverse une soucoupe d’eau sous le pot pour éviter qu’il en manque.

3.3 La fertilisation

En ce qui concerne la fertilisation, apportez chaque année, en une fois et en sortie d’hiver, un bon apport de fumier décomposé ou de compost sur le dessus, en couche d’au moins 5 cm d’épaisseur. Si vous souhaitez une taille et des feuilles exubérantes, complétez cet apport par le saupoudrage de sang desséché, très riche en azote et donc idéal pour la production de verdure !

4. LA MISE EN SCÈNE

Vous l’aurez compris, les bananiers sont des plantes qui détestent le vent. Il va donc de soi qu’elles ne devront pas être plantées seules au beau milieu d’un gazon. L’adosser à un mur peut être une bonne solution mais vous devrez faire attention à sa souche dense et puissante qui pourrait endommager les fondations.

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La meilleure façon de les planter sans risquer le vent ou les dégradations éventuelles, est de l’incorporer au sein de vos massifs, tout en veillant à respecter la bonne exposition et d’avoir le sol adéquat. L’une des plus belles associations se fait en plantant le bananier devant une haie de graminées, comme les Miscanthus floridulus, avec leurs 3 à 4 m de hauteur. Leur feuillage fin et allongé contrastera à merveille avec les grosses feuilles du bananier et offrira un coupe-vent naturel. Vous n’aurez plus, ensuite, qu’à fleurir le pied du bananier avec des plantes vivaces plus basses.
Ainsi, vous le placez sur un piédestal tout en concevant une scène des plus originale avec un bananier aux feuilles intactes même en fin d’été !