PLANTES

LE FATSIA DU JAPON : UNE PLANTE D’ASPECT EXOTIQUE ET PREHISTORIQUE

 

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Rien de tel que le Fatsia du Japon pour donner une touche d’exotisme à votre jardin. Relativement rustique au froid, il forme une touffe épaisse de feuilles coriaces et relativement grosses, de quoi faire de l’ombre aux Palmiers tellement à la mode ces derniers temps.

1. DESCRIPTION

Originaire de Corée du Sud et du Japon, cette plante « exotique » répond aussi au nom de Fatsia japonica ou Aralia japonica. Elle appartient à la famille des Araliacées tout comme le Lierre ou le Scheffléra, une plante d’appartement.

À savoir : Les liens de parentée entre le Fatsia et le Lierre sont tellement forts qu’un hybride a même été créé, le Fatshedera lizei !

1.1. Caractéristiques

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Le Fatsia est un arbuste persistant très reconnaissable dans le paysage français grâce à ses feuilles si atypiques. Ces dernières, d’une taille vénérable sont la plupart du temps, composées de 7 à 9 lobes distincts. De couleur vert foncé elles sont également luisantes comme si elles avaient été lustrées. Chaque année au printemps, les bourgeons terminaux produisent un groupement de feuilles qui s’épanouissent ensembles, équivalent à la pousse d’une année.

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Au départ, un jeune plant n’est composé que d’une seule tige robuste, mais au fil de son développement, d’autres départs viendront se former le long de cette tige maîtresse pour former une touffe buissonnante, compacte et presque impénétrable à l’âge adulte.

La floraison vers septembre/octobre, est quasi identique à celle du Lierre. Ce sont, en cette saison, de grosses panicules d’ombelles rondes qui se forment à la cime des branches. Chaque petite fleur blanc crème est composée de 5 pétales. Ensuite, vous pourrez voir apparaître des fructifications noires et sphériques qui seront très appréciées des oiseaux malgré leur toxicité pour l’homme.

Photo-4-Source-wiki--Helen-Fowler

Sa taille est pour un sujet adulte de l’ordre de 3 m de hauteur pour 3m d’envergure. Il mettra de nombreuses années à arriver à cette taille car sa croissance n’est pas très rapide.

Au point de vue du gel, Le Fatsia résiste, dans les bonnes conditions de culture, à des températures pouvant aller jusqu’à -10°C sans protection.

1.2. Les variantes possibles

Le genre des Fatsias ne compte que deux espèces (polycarpa et japonica) ainsi que quelques cultivars tous autant remarquables.

Vous verrez par exemple deux variantes de l’espèce japonica qui n’ont de différence à la vue que la couleur du feuillage :

Fatsia japonica ‘spider’s web’ :

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Feuilles vert-clair largement flambées de blanc, surtout sur les jeunes pousses. La panachure s’atténue un peu au fur et à mesure que le feuillage vieillit. Rusticité -7°C.

Fatsia japonica ‘variegata’ :

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Chez ce cultivar, la panachure est légèrement différente. En effet, le feuillage vert foncé rappelant la couleur de l’espèce type dispose aussi de zones plus ou moins larges entièrement blanches. Rusticité -7°C.

2. LA CULTURE DE LA PLANTE

Avant toute chose, vous devez savoir que les Fatsias sont disponibles en magasin au printemps et durant l’été. En automne, ils ne le sont plus car leur plantation à cette saison n’est pas recommandée. Si vous l’utilisez comme plante d’intérieur, ce qui est possible, respectez les mêmes consignes.

2.1. La situation

Installez le Fatsia au jardin si les conditions vous le permettent ou bien en gros pots en cas de doute.

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En terme d’expositions, sachez que les Fatsias aiment les expositions lumineuses pour garder leurs ports compacts mais redoutent le soleil direct qui abîme ou brunit leur feuillage. La proximité d’autres arbres ou arbustes plus grands ou d’un grand mur est bien souvent une nécessité à leur bien-être.

Les courants d’air, qu’ils soient forts ou froids ne sont pas non plus recommandés, bien au contraire. Préférez à l’inverse les conditions calmes et chaudes car les courants d’air froids leurs seront aussi bien néfastes durant l’hiver qu’au printemps en cas de gelées tardives, qui brûlent et noircissent les jeunes pousses.

Ce qu’il faut retenir :

Plantez-les en situation abritée de tous vents et en lumière vive mais indirecte !

2.2. Le sol

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Au point de vu racinaire, le Fatsia aime les sols humides et frais dans ses contrés d’origines comme on peut le voir sur cette illustration. Il n’en est rien en France, la fraîcheur hivernale étant bien souvent supérieure, son besoin en drainage est donc plus important. La richesse du sol est aussi un élément majeur dans la réussite de leur culture. L’humus et les éléments minéraux en bon nombre, permettront de le garder dans les meilleures conditions de santé.

2.3. La technique

Pour planter un Fatsia, une fois que vous avez déterminé son emplacement, rien de plus simple :

Commencez par creuser un trou d’au moins 50 cm en tous sens, ce qui vous permettra à la fois de travailler votre sol en profondeur et, y intégrer le drainage dont la plante a besoin.

Epandez donc au fond de ce trou environ 15 cm de gravillons ou de billes d’argile dans le but d’évacuer les eaux de pluies excédentaires et éviter la stagnation. Recouvrez ce drainage d’une toile textile pour éviter à la terre du dessus de se mélanger au drainage.

Préparez ensuite un mélange composé de terreau Agrumes, gravillons et terre végétale à parts égales. Remplissez une partie du trou.

Placez la plante de manière à ce que la base des branches éffleure le niveau final du sol.

Rebouchez le trou puis arrosez abondamment pour tasser la terre au pied de la motte.

Recouvrez enfin le sol à l’aide d’un paillis minéral pour une ambiance japonisante et tropicale ou d’un paillis organique clair qui fera ressortir le feuillage sombre pour des ambiances plus naturelles.

A savoir :

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En pot, préparez le même mélange et choisissez un contenant adapté à la taille de la plante.

3. L’ENTRETIEN

Dans la maison ou en pot:

Lorsqu’il se trouve dans des ambiances trop confinées, comme ce pourrait être le cas à l’intérieur de la maison, le Fatsia s’avère sensible aux araignées rouge et aux cochenilles. Pour éviter leur apparition, brumisez régulièrement le feuillage et au besoin, utilisez des traitements spécialisés.

L’arrosage et la fertilisation sont aussi très importants pour cette plante relativement exigeante en ces apports : 

– Effectuez ainsi, en intérieur, un arrosage par semaine avec un apport d’engrais spécial plantes vertes tous les 15 jours durant la phase de croissance. L’hiver, conservez-la si possible à une température de 5 à 10° tout en espaçant un peu plus les arrosages.

– En extérieur et en pot, n’arrosez que par temps sec ou si cela est nécessaire. L’apport d’engrais ne se fera qu’une fois par mois d’avril à octobre à l’aide d’un engrais universel, organique et liquide.

Dans les deux cas, la taille ne sera que faible et se limitera au bois ou aux feuilles mortes.

Dans le jardin :

En pleine terre, l’entretien est bien différent car les exigences de beauté y sont bien moins élevées. L’arrosage n’est nécessaire que durant les premiers mois suivant la plantation et la fertilisation, une fois par an à l’aide d’un engrais organique en granulés.

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En revanche, la taille pourra ici être plus prononcé, car l’arbuste aura un développement plus important. Pour le forcer à ce ramifier de la base, si celle-ci est creuse, coupez, en sortie d’hiver et au sécateur les tiges les plus hautes. Le rabattage des branches mortes ou mal équilibrées est également de mise !

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La multiplication se fait bien souvent par prélèvement de drageons, pour les sujets les plus matures, mais le semis de graines (après trempage, quelques heures dans l’eau pour les aider à germer) est aussi réalisable. D’autres techniques moins utilisées sont par exemple le marcottage aérien ou le bouturage à l’étouffé en fin d’été.

L’utilisation

Nous l’avons vu, le Fatsia peut s’utiliser de beaucoup de façons différentes. En pot dans la maison, sur une terrasse ombragée ou même dans un patio mais c’est la culture en pleine terre qui mettra le mieux en valeur ses formes inhabituelles.

Le plus joli :

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Plantez-le toujours sous un arbre lui offrant une lumière vive mais indirecte et en compagnie de plantes vivaces qui le mettront en valeur et surtout disposant des mêmes exigences au point de vue terre et exposition. Dans ce cas, le jeune fatsia prend place sous un cerisier fleur ‘pissardi’, en compagnie d’une pivoine arbustive et de plantes vivaces originales et colorées que sont les heucherellas, hellebores, acanthes et mukdenias.

Le plus visible :

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Si vous disposez d’un parc le permettant, n’hésitez pas à former de beaux effets de masse en les plantant groupés.

Le plus étrange et original :

Enfin, la création d’un thème ‘plante à gros feuillage’ pourra aussi voir le jour si vous associez le fatsia avec des hostas, rheum, ricinus, petasites voir, si les conditions le permettent, à des gunneras et darmeras.