PLANTES, Plantes pour le jardin

LA BETTERAVE

Nom Latin : Beta vulgaris

Famille : Chénopodiacées

Légume incontournable en hiver, la Betterave se cultive très facilement, se conserve bien et est une source de minéraux et de vitamines inépuisable quand beaucoup d’autres légumes sont sur la touche à cette période de l’année.

1. SES CARACTÉRISTIQUES

La Betterave est un légume racine, c’est à dire que la partie comestible est souterraine. Cet organe se développe fortement chez cette plante durant l’année qui suit le semis. Comme il s’agit d’une bisannuelle, son cycle de croissance se déroule en deux phases, la première étant la phase de croissance racinaire. La seconde année, la réserve accumulée dans la racine lui sert à tenir durant le froid de l’hiver puis à émettre la fleur et enfin les graines. Elles pourront se ressemer et le cycle recommence.

Comme vous l’aurez compris, la culture de la Betterave ne se limite qu’à la première année puisque l’objectif du jardinier n’est pas d’observer sa fleur, malgré sa beauté, mais bel et bien d’en consommer la racine.

Au même titre que le Poireau, la Betterave est un légume de fin d’année. C’est l’un des derniers que vous pourrez récolter au sein du potager. Sa résistance au froid fait que vous pouvez alterner les récoltes et les déterrer au fur et à mesure de vos besoins.

C’est un légume naturellement riche en sucre. On compte 10 g de sucre pour 100 g de chair.

2. LES DIFFÉRENTES VARIÉTÉS

Les variétés de Betteraves sont nombreuses, des betteraves sucrières destinées à la production de sucre aux betteraves fourragères pour l’alimentation animale en passant par les betteraves rouges utilisées dans nos assiettes comme légume, vous aurez l’embarras du choix.

Betterave fourragère : Variété principalement cultivée par les agriculteurs puisqu’elle sert à nourrir les animaux d’élevage. Certains jardiniers la cultive à plus petite échelle pour leurs animaux. Ce sont des Betteraves de très gros calibre à chair blanche et avec un taux important de matière sèche, ce qui est idéal pour le bétail.

Betterave sucrière :  Là encore, la Betterave sucrière n’est pas adaptée au petit jardinier. Elle se cultive en plaine par les agriculteurs dans le cadre de la fabrication du sucre. Comme vous vous en doutez, ce sont les Betteraves avec le taux de sucre le plus important.

Betterave rouge longue ‘crapaudine’ : La Betterave la plus cultivée parmi les variétés à racines  longues. Sa longueur est celle d’une carotte mais plus large. On lui connaît une chair rouge et particulièrement sucrée. Elle devient fondante après la cuisson, un délice avec un filet de vinaigrette.

Betterave rouge ronde ‘noire d’Égypte’ : La variété la plus cultivée parmi les variétés rondes. Elle peut être légèrement aplatie. Elle s’épluche facilement et sa chair est fine et foncée. Moins fibreuse que pourrait l’être une longue, elle conserve une note de fermeté même après la cuisson.

Betterave rouge ‘ronde de Chioggia’ : Une petite curiosité peu habituelle mais originale de par sa couleur. Cette variété est bicolore avec une chair blanche largement marquée de cercles rouges comme une cible. On note aussi, au-delà de la particularité de la couleur, un goût bien sucré.

Betterave jaune ‘burpee’s golden’ : Variété peu plantée car méconnue mais pourtant délicieuse. Sa couleur jaune lui donne un côté original d’autant qu’elle peut être consommée cuite ou crue. Sa saveur est plus douce que la Betterave rouge.

3. CULTURE ET ENTRETIEN DE LA PLANTE

La culture de la Betterave n’est pas difficile mais avoir un sol qui lui correspond est tout de même gage de qualité dans la production. Cette plante aime les sols riches, plutôt argilo-sableux et peu calcaire. Mieux vaut éviter aussi les sols caillouteux, rarement appréciés des légumes racines car cette dernière risque de se déformer et l’enracinement s’avérer plus difficile.

Dans un potager traditionnel, le jardinier s’arrange le plus souvent pour avoir des critères de sol qui correspondent au mieux à une grande palette végétale cultivée.

Le petit plus : Apportez un engrais organique spécial tomate avant tout semis. Riche en Phosphore et Potasse, ces minéraux assurent une croissance racinaire optimale.

3.1. Le semis

Le semis est la première façon de débuter la culture de la Betterave. Toutefois, ne vous attelez pas trop rapidement à la tâche, c’est un légume qui a besoin d’un sol réchauffé pour germer. Selon les régions, il faudra attendre les mois d’avril, mai ou juin pour débuter le semis. Le taux de germination est bon mais il faut attendre au moins 10 à 12 jours pour voir les premières feuilles sortir de terre.

Directement en terre :

– Creusez un sillon au râteau d’environ 2 cm de profondeur. Il permettra de recueillir les graines tout en faisant en sorte qu’elles ne soient pas trop enterrées. L’espacement entre chaque rang doit être quant à lui de 40 cm. Ne serrez pas de trop sans quoi les Betteraves seront de plus petite taille.

– Semez dans les sillons 2 à 3 graines en poquets ou bien séparément tous les 25 cm. Le poquet permet d’assurer une levée optimale. Les jeunes plants les plus faibles seront ensuite supprimés.

– Recouvrez les sillons de terre à l’aide du râteau en veillant à ne pas les déplacer.

– Arrosez en fine pluie à la pomme d’arrosage.

En godet, le semis peut se faire de manière anticipée pour repiquer les jeunes plants au potager quelques semaines après. L’idéal est d’avoir une serre non chauffée ou un appentis lumineux mais à l’abri du froid. Semez en poquets de 2 ou 3 graines par godet, les plants les plus vigoureux seront repiqués au stade de 2 ou 3 feuilles.

3.2. Le repiquage

Le repiquage se pratique si vous avez semé vos graines de Betterave en godet à l’abri ou bien si vous les achetez directement en mini-mottes compressées.

La plantation peut se faire jusqu’en début d’été, protégé d’un tunnel au départ si cela le nécessite. Respectez la même distanciation que lors d’un semis en place. À savoir, 25 cm entre chaque plant et 40 cm entre chaque ligne.

Il est important de ne conserver qu’un seul et même plant tous les 25 cm afin d’obtenir de belles Betteraves bien formées et non pas plusieurs racines écrasées les unes sur les autres.

Arrosez toujours après chaque repiquage pour tasser la terre et hydrater la motte.

4. ENTRETIEN AU COURS DE LA SAISON

4.1. L’arrosage

La Betterave est un légume qui aime l’humidité afin de former une racine riche et charnue. Un manque d’eau et la racine se recroqueville, devient dure et fibreuse. L’arrosage est donc un point très important d’autant plus que les signes de soif ne sont pas toujours visibles sur cette plante reine de la réserve.

Arrosez à l’eau de pluie non calcaire, de préférence le matin à la fraîche dès que la terre commence à s’assécher. L’attention doit donc leur être portée durant tout l’été jusqu’au mois de septembre.

Pailler peut s’avérer être une très bonne solution pour économiser l’eau, réduire les stress et obtenir de plus grosses racines. Malheureusement, cette technique n’est encore que peu utilisée au potager.

Épandez de la paille ou des paillis comme le Chanvre ou le Miscanthus dès que les feuilles font plus de 7 à 10 cm. Le paillis dès le repiquage risquerait d’étouffer les jeunes plants.

4.2. La taille

L’éclaircissement est la première « taille » à faire sur un rang semé de Betterave. Supprimez ou repiquez dans un nouveau rang les jeunes plants qui seraient trop serrés. Il est important de respecter toujours la distanciation préconisée de 25 cm entre chaque plant.

Ensuite, lors de la croissance, vous pouvez retirer les feuilles de la base en les arrachant d’un coup de main. Ceci évite qu’elles ne touchent le sol, pourrissent ou servent de refuge aux gastéropodes.

4.3. Les maladies

Les maladies de la Betteraves sont nombreuses mais rarement mortelles. Leur atteinte est limitée puisque ce légume se récolte avant sa maturité complète.

Parmi les plus courantes, vous pourrez rencontrer :

– la Cercosporiose, un champignon provoquant des tâches circulaires sur une bonne partie du feuillage. Il se développe en cas de grosses pluies et en été. Les feuilles du bas sont touchées en premier, d’où l’intérêt de les retirer au fur et à mesure pour assainir la plante.

– La Rouille, une autre maladie fongique provoquant des taches brunes et de petites excroissances sous les feuilles. Seul le préventif avec un traitement à base de soufre arrive à mettre à mal cette maladie.

– Le Mildiou, une maladie courante chez les légumes provoquant des déformations du feuillage. Il s’élimine par des traitements préventifs à la bouillie bordelaise.

Pour toutes ces maladies, sachez qu’il est important de bien respecter les rotations de culture et de ne pas planter les Betteraves tous les ans au même emplacement. De plus, des traitements préventifs à base de purin d’Ortie ou de décoction de Prêle sont conseillés dans une logique de renforcement des défenses immunitaires.

4.4. Les parasites

Du côté des parasites, les plus récurrents sur la Betterave sont les Pucerons. Sujet de débat houleux entre les agriculteurs et les apiculteurs en raison des traitements aux néonicotinoïdes autorisés puis interdit et de nouveau autorisés. Les parasites sont éliminés à l’aide d’insecticides car ils sont les vecteurs d’un virus appelé jaunisse et qui est très préjudiciable pour les cultures de plein champs. Les insecticides, eux, nuisent aux abeilles.

À l’échelle du potager, les dégâts sont bien moins graves et la régulation naturelle par les auxiliaires est souvent de rigueur. En cas de grosse attaque, un traitement ciblé au savon noir ou au pyrèthre peut se faire.

Sur les feuilles : Vous pourrez aussi rencontrer les chenilles défoliatrices ou la mouche de la Betterave. Quand la première grignote avec faim les feuilles, la seconde creuse des galeries au sein même de la feuille. Les deux attaques peuvent être évitées en mettant un filet moustiquaire au-dessus du rang de culture. Avec cet obstacle, les papillons et mouches ne pourront pas venir pondre et vous éviterez tout traitement.

Dans le sol : Ce sont les taupins et les vers blancs qui s’attaquent parfois directement à la racine en y creusant des galeries pour s’y protéger et s’en nourrir. Vous pouvez les éliminer manuellement lorsque c’est possible par ramassage et en drainant votre sol car ils affectionnent les sols lourds. Une astuce de grand-mère consiste à enfouir des allumettes tête en bas dans le sol. Le souffre qu’elles contiennent éloignent ces prédateurs. Un traitement existe aussi en poudre à épandre à base de Spinosad, une toxine produite naturellement par des bactéries du sol.

4.5. La récolte

La récolte des Betteraves peut se faire dès le mois de juin pour les plantations les plus précoces et dès que la racine atteint 10 cm. Elles s’étalent ensuite durant tout l’automne puis l’hiver directement en place dans le potager.

Pour la technique, munissez-vous d’une fourche à bêcher, enfoncez la près de la racine et faite un mouvement de levier pour l’extraire. Ne la tirez pas sans outil par les feuilles sans quoi ces dernières s’arracheraient mais la racine ne suivraient pas.

A noter que les ravageurs peuvent grignoter d’autant plus vos récoltes si vous choisissez de les laisser en terre. C’est pourquoi il existe deux écoles, les laisser en terre ou conserver à l’abri après les avoir toutes arrachées.

Cette seconde technique vise à arracher votre récolte avant les premières gelées. Coupez les feuilles et les radicelles, brossez les légèrement puis faites les sécher quelques jours en cave. Stockez ensuite les racines dans du sable à l’abri de la lumière dans une pièce fraîche et ventilée.