PLANTES, Plantes & fleurs d’intérieur

LA MARANTA

Plante d’intérieur pour le moins originale, la Maranta est appréciée pour la richesse des couleurs de son feuillage. Décorative à souhait, elle a même la particularité d’une certaine mobilité une fois la nuit tombée. Le fait que son feuillage se referme le soir en ferait presque une plante vivante et expressive. Tropicale et décorative, la Maranta se cultive très bien dans nos intérieurs, où elle sait parfaitement s’adapter.

1. DESCRIPTION DE LA MARANTA

La Maranta est aussi souvent appelée par son nom commun « plante prieuse ». Elle tire ce nom de la mobilité de ses feuilles au fil de la journée. Ses feuilles plates venant se refermer les unes contre les autres donnent l’impression de mains venant se joindre, d’où la métaphore de la prière. Ce phénomène assez rare dans le monde végétal se nomme nyctinastie. Elle appartient à la famille des Marantacées, au même titre que les Calathea, dont elle est très proche physiquement.

1.1. Origines

Originaire des forêts tropicales d’Amérique du Sud, la Maranta se rencontre à l’état naturel en grande majorité au Brésil, mais aussi en Colombie, en Guyane ou au Pérou. Elle affectionne les ambiances chaudes, humides et ombragées par la canopée, ne laissant passer que peu de rayons du soleil.

Cette plante fut décrite pour la première fois au XVIᵉ siècle ; elle rejoignit ensuite l’Europe seulement trois siècles plus tard. Une époque marquée par les nombreuses collectes de plantes tropicales qui venaient enrichir les collections botaniques des serres victoriennes. On se rendit vite compte de la facilité d’adaptation de la Maranta en culture hors de ses régions d’origine. La multiplication à des fins de commercialisation suivit, et l’engouement de la part des particuliers ne se fit pas attendre.

Aujourd’hui, la Maranta est une plante très appréciée pour la richesse de ses coloris, son port compact et ses nombreux autres intérêts visuels.

1.2. Caractéristiques

La Maranta est une plante vivace à port tapissant ou retombant selon l’emplacement qui lui est donné. C’est par cette caractéristique qu’on la démarque des Calathea, qui sont quant à eux érigés. Ses dimensions restent modestes puisqu’elle ne dépassera que très rarement les 30 cm en tous sens. De ce fait, elle est particulièrement adaptée à un dessus de meuble, voire même en suspension ou en haut d’une étagère.

Son feuillage est son principal intérêt et c’est lui qui attire tous les regards. Chaque feuille est ovale, d’une longueur de 12 à 18 cm selon les variétés. Les nervures sont très bien démarquées, puisqu’elles sont d’une couleur souvent contrastante avec le reste de la feuille. Le motif qu’elles forment ressemble un peu aux arêtes d’un poisson. Les couleurs y sont variées, puisque le rouge, le vert profond ou même l’argenté peuvent se côtoyer sur une seule et même feuille. L’ensemble offre presque le rendu d’une feuille peinte à la main, avec un niveau de détail inouï.

Comme nous l’avons vu, le feuillage a la particularité d’être « vivant » au fil de la journée. Dès que le jour se lève, le feuillage se déploie pour devenir parfaitement horizontal. Le soir venu, il se redresse verticalement, les feuilles se plaçant les unes contre les autres. Techniquement, cette caractéristique s’explique par la faculté des cellules à la base des pétioles à modifier leur turgescence (quantité d’eau dans les cellules).

De son côté, la floraison n’est pas des plus attractives, car très discrète et rare en culture. Ce sont de petites trompettes blanches ou violacées qui se forment çà et là entre les feuilles.

1.3. Les variétés les plus courantes

La collection de Maranta disponible en jardinerie n’est pas très large, car elle se limite surtout à une espèce et à ses hybrides. Toutefois, nul besoin d’avoir des dizaines de propositions, car cette plante se suffit à elle-même en termes d’originalité. Voici les quelques variétés qu’il est possible d’acquérir :

Maranta leuconeura ‘erythoneura’

Sous ce nom un peu compliqué à prononcer se cache l’espèce la plus populaire, qui se reconnaît à ses feuilles vert sombre aux nervures rouges et au motif central vert clair. Une plante vraiment sensationnelle qui pourra ravir les novices comme les amateurs d’originalité.

Maranta leuconeura ‘kerchoveana’

Ce cultivar se retrouve parfois sous le nom de « Maranta lapin » en raison du motif qu’affiche son feuillage. Contrairement à la précédente, celle-ci dispose de feuilles plus tendres, vert clair et ponctuées de taches brunes de part et d’autre de la nervure centrale. Ce motif rappelle ainsi les empreintes d’un lapin, d’où son nom.

Maranta ‘Silver Band’

Cette dernière variante est tout aussi belle que les deux premières, avec encore plus de subtilité et d’élégance sobre. En effet, son feuillage est, tel une peinture, agrémenté d’une large bande centrale argentée à la manière des nervures qui se prolongent jusqu’aux extrémités de chaque feuille. Sur les extérieurs, un joli camaïeu de vert assure une profondeur unique au feuillage.

2. LA CULTURE DE LA MARANTA

2.1. Le choix du pot et du substrat

En raison de sa taille, la Maranta dispose d’un système racinaire peu profond, qui a plus tendance à s’étaler horizontalement qu’à s’ancrer en profondeur. C’est pour cette raison qu’il est préférable de choisir un pot plus large que haut. Les modèles arrondis ou en coupe sont particulièrement adaptés à cette plante.
Inutile de choisir un contenant aux trop grandes dimensions, ce serait inutile et la plante ne pousserait pas plus pour autant. Pour ce qui est du matériau, mieux vaut privilégier le plastique, qui conserve mieux la fraîcheur qu’elle aime tant.

En ce qui concerne le substrat, optez pour un mélange proche de celui utilisé pour un Calathea. Un mélange très léger et bien drainant est recommandé. Pour le faire, mélangez dans les proportions suivantes :

  • 50 % de terreau pour les plantes d’intérieur
  • 20 % de perlite
  • 20 % de fibre de coco ou de sphaigne
  • 10 % de compost bien décomposé

Avec ce mélange, vous n’aurez pas d’eau stagnante et surtout un substrat bien aéré et jamais compact, chose que redoute la Maranta.
Prévoyez enfin un rempotage tous les 3 à 4 ans en augmentant légèrement la taille du contenant à chaque fois.

2.2. Le bon emplacement pour une Maranta

Dans son milieu d’origine, l’ombre est omniprésente, c’est pourquoi vous devez absolument éviter les rayons directs du soleil. Choisissez la proximité d’une fenêtre orientée nord-est ou est. Une lumière suffisante permettra de décupler l’intensité des couleurs du feuillage.

Au niveau des températures, elles devront être comprises entre 18 et 26 °C toute l’année. C’est une plante qui tolère mal le froid et qui stoppe son métabolisme en dessous de 15 °C. Il en est de même pour les courants d’air et les variations trop brutales de température, qui peuvent lui nuire.

L’hygrométrie joue aussi un rôle primordial dans le maintien de sa fraîcheur légendaire. Pour cela, il est recommandé de conserver une humidité supérieure à 60 %, sans quoi le bord des feuilles pourrait brunir et sécher. Il existe toutefois des astuces permettant d’augmenter artificiellement l’hygrométrie autour de la plante.

Vous pourrez déjà poser son pot au-dessus d’une soucoupe remplie d’eau et de billes d’argile. En s’évaporant, l’humidité va créer un halo de fraîcheur autour de la plante. De plus, vous pourrez brumiser votre plante régulièrement avec un brouillard d’eau non calcaire. Enfin, il est intéressant de savoir que la Maranta résiste très bien aux ambiances de salle de bain, qui réunissent tous les critères dont elle a besoin en termes de température, d’hygrométrie et de luminosité, en partant du principe qu’il y a tout de même une fenêtre dans la pièce.

3. L’ENTRETIEN DE LA MARANTA

3.1. L’arrosage

Comme nous l’avons vu dans ses besoins, la Maranta est une plante qui aime l’humidité élevée, mais pas l’eau stagnante. C’est pourquoi vous devrez garder son substrat constamment frais, mais pas détrempé. Pour l’arroser, vous devrez utiliser de l’eau non calcaire et légèrement tiédie, car elle réagit mal aux arrosages à l’eau froide.
Pour donner une fréquence approximative, comptez deux arrosages par semaine au printemps et en été. En automne et en hiver, un arrosage hebdomadaire suffit, mais en veillant toujours à ce que le substrat ne soit jamais entièrement sec.
Une bonne astuce pour savoir si votre Maranta a soif est qu’elle enroule ses feuilles lorsque c’est le cas ; il faut donc réagir rapidement si tel était le cas.

3.2. La fertilisation

L’apport d’engrais sur la Maranta est important, mais vous ne devrez pas le faire n’importe comment. C’est une plante qui aime les oligo-éléments, mais qui réagit mal aux engrais trop forts. C’est pour cette raison que vous devrez vous tourner obligatoirement vers un engrais organique et diviser la dose recommandée par deux pour votre Maranta.
Les apports se font toutes les deux semaines de mars à septembre, mais se stoppent complètement en dehors de cette période.

3.3. La taille

La taille n’est pas nécessaire sur la Maranta. Celle-ci se limite à la suppression des feuilles fanées lorsqu’elles sont sèches. Étant donné que cette plante se densifie naturellement et n’a pas une croissance très rapide, les pincements de densification sont inutiles.

3.4. Les problèmes les plus courants

La Maranta est une plante facile à vivre lorsque l’on a compris ses besoins et qu’elle a été rempotée dans les règles de l’art. Néanmoins, quelques soucis peuvent apparaître, très souvent en cas de stress de votre plante. Voici les principaux et comment les résoudre :

  • Ma Maranta a le bord des feuilles qui brunissent
    L’air ambiant de la pièce est trop sec ; accentuez alors les brumisations de son feuillage et pensez bien à placer son pot au-dessus d’une soucoupe remplie d’eau et de billes d’argile.
  • Son feuillage ternit en intensité, les motifs de son feuillage s’estompent de plus en plus
    Nul doute sur le problème : vous faites face à un manque de lumière qui efface l’intensité de la pigmentation des feuilles. Trouvez-lui un emplacement plus lumineux et le problème n’existera plus.
  • Des insectes parcourent le feuillage de ma Maranta
    Ce sont des cochenilles ou des araignées rouges qui s’attaquent très souvent aux plantes d’intérieur, surtout en hiver et quand l’air est sec ou chauffé. Selon l’ampleur de l’attaque, les dommages peuvent être problématiques. Pour les éliminer, nettoyez les feuilles avec une microfibre humide ou bien pulvérisez une solution de savon noir. Après ce type de pulvérisation, nettoyez également les feuilles avec une microfibre humide pour ôter les traces huileuses.

Retrouvez tous nos conseils pour prendre soin de vos plantes d’intérieur et tous nos produits sur desjardins.fr