Plus connu sous le nom de chaîne de cœur, le Ceropegia est une plante d’intérieur particulièrement appréciée pour son port retombant et léger. La petite cascade qu’il forme apporte une touche de fraîcheur en suspension ou sur le haut de vos meubles. Facile d’entretien, peu exigeante et pleine de charme, cette petite plante s’intégrera à merveille dans tous les types de décoration, des plus rustiques aux plus modernes.
1. DESCRIPTION DU CEROPEGIA

Le Ceropegia woodii est plus connu sous son nom vernaculaire. Il lui vient de la forme si particulière de ses feuilles, représentant de petits cœurs agencés le long de tiges fines, comme le serait une chaîne et ses maillons. D’autres l’appellent sous son second nom de « plante lanterne ». Ici, il fait référence à sa floraison, qui se dévoile sous la forme de petites cages similaires à des lampions lumineux. Le Ceropegia appartient à la famille des Apocynacées, au même titre que les Hoya, eux aussi célèbres pour leurs feuilles en forme de cœur.
1.1. Origines
Originaire en grande majorité d’Afrique du Sud, le Ceropegia se rencontre aussi à l’état naturel en Inde, dans le sud de l’Asie et même à Madagascar. On le retrouve dans les sols pauvres, sableux et très drainants, directement dans les anfractuosités des rochers ou même à l’aisselle des arbres et buissons. Cette plante peut même avoir des caractéristiques épiphytes lorsque les conditions sont réunies.
Elle fut découverte et décrite pour la première fois en 1881 par un botaniste, directeur du jardin botanique de Durban, en recherche de nouvelles espèces destinées à enrichir les serres tropicales de collection. Son arrivée en Europe ne se fit pas attendre, où on la planta avec toutes les autres plantes de sa catégorie, c’est-à-dire amatrices d’aridité.
C’est lorsque sa robustesse fut constatée qu’on décida de la multiplier dès le début du XXᵉ siècle à des fins commerciales. De nos jours, elle fait partie des plantes retombantes d’intérieur les plus vendues, aux côtés du Scindapsus et du Tradescantia zebrina.
1.2. Caractéristiques
Le Ceropegia est une plante vivace faisant partie du groupe des plantes succulentes. Pourtant bien différente de celles que l’on a l’habitude de voir, elle conserve également l’eau au niveau de ses racines, directement dans de petits tubercules. Ces organes souterrains lui assurent une réserve constante d’eau et d’énergie, lui permettant ainsi de s’adapter aux conditions sèches avec brio.

Elle pousse en s’étalant grâce à de longues tiges frêles pouvant atteindre les deux mètres de longueur, même en culture.
Ces tiges, légèrement pourprées, s’allongent très rapidement tout en émettant des racines latentes à l’aisselle des feuilles, ce qui lui permet un enracinement progressif et une meilleure captation de l’eau à l’état naturel.
Les feuilles sont de petite taille, opposées sur l’ensemble des tiges, et présentent une jolie forme de cœur. Leur couleur dominante est le vert, mais elles sont largement marbrées d’argenté, avec un revers teinté de violet. L’ensemble offre un contraste tout à fait unique et particulièrement décoratif. Il existe également une variante panachée, appelée Ceropegia woodii ‘Variegata’, dont le feuillage se couvre de rose aléatoirement sur le dessus de chaque feuille : une petite pépite à découvrir !
La floraison est discrète, mais très jolie par sa forme. Similaires à de petites lanternes tubulaires, les fleurs sont de couleur rose pourpré et se terminent par une sorte de petite cloche formée de cinq lobes soudés entre eux.
2. LA CULTURE DU CEROPEGIA
2.1. Le choix du pot et du substrat

En raison de son développement si particulier, vous l’aurez vite compris, le Ceropegia se cultive de manière à pouvoir retomber. C’est pourquoi vous devrez opter pour un pot qu’il est possible de suspendre ou de poser sur le devant d’un meuble ou d’un support, quel qu’il soit. Il n’est pas nécessaire de choisir une taille surdimensionnée : cette plante peut s’adapter dans des pots d’une vingtaine de centimètres de diamètre, même à l’âge adulte.
Concernant le matériau, le Ceropegia n’a pas d’exigence particulière, que ce soit du plastique, de la céramique, de la terre cuite ou du zinc. En revanche, un système de drainage efficace est indispensable. Si vous choisissez un pot à réserve d’eau, il est important de désactiver le système et de s’en servir uniquement comme dispositif de drainage.
En cas de doute, préférez les pots classiques munis de trous, posés sur une soucoupe qui sera systématiquement vidée après chaque arrosage.
Le substrat doit lui aussi répondre à ce critère de drainage. C’est pourquoi il est préférable de composer votre mélange vous-même avec :
- 50 % de terreau pour plantes d’intérieur ou de terreau à cactées,
- 30 % de sable grossier ou de perlite pour un bon drainage,
- 20 % de terre de jardin légère, non argileuse, ou de fibre de coco pour apporter un peu de texture.
Le rempotage se fait de préférence au printemps, dans un pot à peine plus grand que le précédent, mais en augmentant tout de même le volume tous les deux à trois ans. Manipulez votre Ceropegia avec précaution, car ses tiges sont fragiles et son port peut rendre la tâche plus compliquée que pour une plante érigée.
2.2. Le bon emplacement pour un Ceropegia
Pour reproduire au mieux ses conditions d’origine, trouvez-lui une place avec une lumière vive mais indirecte. Évitez les rayons du soleil directs sur les feuilles, qui pourraient provoquer des brûlures par réflexion des rayons sur les vitres. La lumière est indispensable au port compact de la plante.
La proximité d’une fenêtre orientée est ou ouest est une bonne idée ; une véranda l’est aussi, tant que les rayons du soleil y sont filtrés.
Pour ce qui est des températures, le Ceropegia supporte très bien la chaleur. Les conditions idéales se situent entre 18 et 26 °C.
En hiver, vous pouvez la placer plus au frais pour induire une meilleure floraison l’année suivante, mais veillez à ne pas descendre sous les 12 °C afin d’éviter tout stress.
L’humidité ambiante d’un intérieur lui convient bien, même lorsque l’air est un peu plus sec. Toutefois, la croissance est plus vigoureuse avec une humidité moyenne.
3. L’ENTRETIEN DU CEROPEGIA

3.1. L’arrosage
Vous l’aurez sans doute compris, le Ceropegia est plus à l’aise par manque d’eau qu’avec un excès. Il stocke l’eau dans ses tubercules et peut donc passer une période de sécheresse sans dommage.
Vous devrez toujours apporter de l’eau lorsque c’est nécessaire, tout en respectant bien les différents moments de l’année correspondant à la phase de croissance et à la phase de repos.
Au printemps et en été, deux à trois arrosages par mois peuvent suffire à son développement. Veillez à ce que le substrat soit sec sur plusieurs centimètres de profondeur avant d’effectuer un nouvel apport. Vous pouvez également brumiser un peu son feuillage de temps en temps pour le débarrasser des poussières et assurer une hydratation foliaire. Comme beaucoup de plantes au caractère épiphyte, cette hydratation lui sera bénéfique, surtout si son substrat est sec.
En automne et en hiver, la plante entre en repos et ses besoins sont encore moindres. Respectez un à deux arrosages maximum par mois et brumisez les feuilles seulement si l’atmosphère de la pièce est sèche.
Pour l’arrosage comme pour la brumisation, choisissez une eau de pluie à température ambiante.
3.2. La fertilisation
Le Ceropegia pousse naturellement vite ; l’apport d’un fertilisant n’a donc pas pour but de stimuler la croissance. Toutefois, il est important car il permet à la plante d’être en bonne santé, avec un feuillage fort et sain. Pour cela, optez pour un engrais spécial cactées et réalisez les apports durant la phase de croissance, soit d’avril à septembre, à raison d’une fois par mois.
Évitez tout excès ou toute fertilisation hivernale, qui risquerait de lui nuire en provoquant une croissance trop rapide et frêle.
3.3. La taille
Pour tailler un Ceropegia, rien de plus simple ! Le but est d’obtenir une touffe homogène et bien dense. La taille se fait donc dans cette optique, en coupant les tiges trop longues et en pinçant les nouvelles, même à quelques centimètres du cœur de la touffe, de manière à ce qu’elles se ramifient et donnent une plante bien dense.
Les tiges coupées se bouturent facilement : elles peuvent être replantées dans le pot après la taille, toujours dans l’optique de densifier la touffe principale. L’enracinement met généralement quelques semaines.
3.4. Les problèmes les plus courants
Nous l’avons vu, le Ceropegia est une dure à cuire tant qu’on lui procure les quelques soins qui lui sont bénéfiques. Vous pourrez parfois rencontrer des erreurs de parcours avec votre plante, qui vous montrera des signes de mal-être. Voici les plus courants et comment les résoudre :
- Les tiges de mon Ceropegia sont dégarnies, il manque de densité : Plusieurs facteurs peuvent en être la cause. Le premier vient d’un manque de lumière, provoquant un étiolement des tiges lorsque votre Ceropegia est trop à l’ombre. Le second s’explique par une plante trop âgée, qui mériterait d’être rajeunie par bouturage ou rempotage. Le troisième pourrait venir d’une fertilisation inexistante, faisant que la plante pousse dans un substrat ne favorisant pas sa densité. Le quatrième résulte de l’absence de taille, faisant que les tiges s’allongent sans jamais se ramifier.
- Les feuilles se ramollissent et changent de couleur : C’est très souvent la conséquence d’un excès d’eau, provoquant une asphyxie racinaire et un dépérissement du feuillage. Prévoyez rapidement un rempotage dans un substrat plus drainant, en nettoyant les racines nécrosées. Réduisez aussi les arrosages, qui sont sans doute trop importants ou trop rapprochés.
- Mon Ceropegia ne pousse pas : Paradoxalement, la fertilisation peut encore en être la cause. Qu’elle soit inexistante ou, à l’inverse, excessive, le résultat est le même. Veillez donc à bien respecter la fréquence et la saisonnalité. Les températures trop basses peuvent également expliquer une pause dans la croissance.
- Des insectes parcourent les feuilles de ma plante, semblant l’affaiblir de jour en jour : Ce sont très probablement des cochenilles, des insectes parasites très courants en intérieur, surtout durant l’hiver. Pulvérisez une solution de savon noir sur l’ensemble des feuilles pour les asphyxier. Rincez ensuite les feuilles à l’eau claire quelques jours plus tard afin d’éliminer les cochenilles mortes et d’enlever la couche huileuse empêchant leur bonne respiration.
Retrouvez tous nos conseils pour prendre soin de vos plantes d’intérieur et tous nos produits sur desjardins.fr


 
                         
                         
                         
                         
                         
                        