De plus en plus à la mode avec l’émergence du fait soi-même et le rétrécissement des jardins, les carrés potagers ont su séduire bon nombre de jardiniers, amateurs comme plus avertis. Avec leur incroyable adaptabilité et la faible place nécessaire à leur mise en place, ils permettent la culture d’un grand nombre de fruits et légumes dans des cases bien distinctes. Au-delà de la facilité d’installation, l’entretien y est également un jeu d’enfant. Attention, il est toutefois important de connaître les règles de base pour mettre toutes les chances de votre côté, du choix du carré jusqu’à la récolte finale.
1. QU’EST-CE QU’UN CARRÉ POTAGER ?
Comme son nom l’indique, le carré potager est une structure permettant la culture à des fins vivrières. Selon la taille de ce dernier, les cultures peuvent être diverses et variées. Ils sont très souvent, et pour les plus basiques, de forme carrée, facilitant ainsi l’entretien et les plantations. L’objectif du carré potager est de pouvoir faire pousser des fruits et légumes, même hors sol ou au-dessus d’une terre de mauvaise qualité, tout en bénéficiant de généreuses récoltes.
Avec le carré potager, l’espace est optimisé, faisant de lui un allié précieux dans les petits espaces. Chaque zone de culture est organisée et tout peut y être maîtrisé. Surélevé ou directement au sol, les variantes sont nombreuses. Avec ces potagers miniatures, tout s’en trouve facilité, bien loin des potagers immenses qui peuvent vite transformer le plaisir en calvaire.
Toutefois, le carré potager a ses limites, car tout ne peut pas y être implanté, et vos récoltes iront aussi de pair avec la surface que vous y consacrez.
2. BIEN CHOISIR SON CARRÉ POTAGER
2.1. Les dimensions les plus courantes
Comme nous l’avons vu, la forme classique du carré potager est le plus souvent carrée. Toutefois, ce n’est pas une obligation de respecter cette forme, surtout si vous souhaitez le construire par vos propres moyens.
Sur les modèles dits standards, la dimension est de 1 m × 1 m ou 1,20 m × 1,20 m. Ces dimensions ne sont pas choisies au hasard : elles permettent d’accéder facilement au centre du carré potager sans avoir besoin de poser un pied à l’intérieur.
Sur des modèles plus fantaisistes ou dans le désir de mieux s’accorder avec l’espace proposé, vous pourrez aussi acheter ou concevoir des formes rectangulaires jusqu’à 1,50 m de longueur. Les formes en cercle ou en triangle peuvent aussi exister, mais sont toutefois plus rares, car la forme carrée reste tout de même assez fonctionnelle.
En ce qui concerne la hauteur idéale, elle va bien sûr dépendre des cultures que vous ferez. Pour de petits fruits et légumes comme les salades, fraises, radis ou plantes aromatiques, 20 à 30 cm de profondeur suffisent. En revanche, si vous optez pour des cultures plus volumineuses comme les carottes, pommes de terre, tomates ou encore concombres, pour ne citer qu’eux, votre carré potager devra faire au moins 50 à 60 cm de profondeur.
En ce qui concerne les variantes de modèles, vous trouverez des carrés potagers surélevés pour éviter de se baisser — pratiques aussi sur les balcons — mais aussi d’autres à réserve d’eau, pour conserver et restituer une humidité de soutien en cas de chaleur ou d’oubli d’arrosage.
Les finitions dépendent de votre budget ou de votre imagination en bricolage : sur ce point, tout est envisageable.
2.2. Les meilleurs matériaux
Après les dimensions, le choix du matériau est tout aussi important. Au-delà du simple côté esthétique, certains aspects comme l’humidité ou l’isolation du substrat peuvent varier selon le matériau.
Le bois est le plus courant : il s’intègre très bien dans la plupart des environnements et offre un très bon rapport qualité-prix. Le gros avantage du bois est d’être un matériau naturel, qui dispose d’une très bonne inertie thermique. Cela permet d’éviter au substrat de trop chauffer en été ou de trop se refroidir en hiver. Mieux vaut éviter de le traiter afin de ne pas répandre de produits chimiques dans le substrat, puis dans vos plantations. Pour éviter tout risque de dégradation prématurée, choisissez des bois résistants comme le châtaignier, le cèdre ou le robinier faux-acacia. Une autre astuce pour préserver l’intérieur est de le recouvrir avec une bâche à bassin en PVC.
L’acier ou le métal galvanisé est une solution qui apporte une touche de modernité incomparable. Ces matériaux sont très durables et ne nécessitent que peu d’entretien. Le point faible est bien sûr le coût, beaucoup plus élevé, mais aussi la nécessité d’avoir davantage d’expérience en la matière si vous souhaitez le concevoir vous-même.
Les matériaux issus de minéraux comme la brique, le parpaing ou la pierre sont les plus durables. Ils permettent d’apporter un très joli cachet avec une finition pouvant s’intégrer aux infrastructures de votre maison ou à vos aménagements extérieurs. Tout comme le métal, ils demandent une certaine technique de construction pour les mettre en œuvre. L’inconvénient de ces matériaux est leur non-mobilité : les carrés potagers de ce type sont destinés à des installations permanentes.
La résine ou le plastique sont des matériaux beaucoup moins naturels que les précédents. Leurs principaux avantages sont leur poids, leur résistance et leur très bonne adaptabilité pour les terrasses et balcons. On trouve assez facilement des modèles plastiques sur pieds pour cultiver son petit potager sans avoir besoin de se baisser.
3. LE REMPLISSAGE DU CARRÉ POTAGER
Avant tout remplissage, il est indispensable de bien déterminer l’emplacement de son carré potager. Lorsqu’il est en contact direct avec le sol, il est recommandé de travailler un peu ce dernier afin d’éviter la formation d’une croûte qui pourrait faire stagner l’eau d’arrosage dans le fond du carré.
Veillez également à ce que la surface soit plane pour que votre carré potager soit le plus stable possible et qu’il puisse rester droit même après plusieurs saisons d’utilisation.
Pour ce qui est de la composition du substrat lors du remplissage, réalisez le mélange suivant :
- 1/3 de terre de jardin de bonne qualité. Cette terre végétale va apporter la structure et la vie microbiologique du sol, indispensables pour un substrat vivant et équilibré.
- 1/3 de compost bien décomposé, qui va apporter la fertilité de l’ensemble et une bonne dose d’humus.
- 1/3 de matière drainante et légère pour assurer une bonne aération du mélange final. Ces matières peuvent être du sable, des feuilles mortes broyées ou encore de la fibre de coco.
Avec ce mélange de base, vous pouvez compléter par un apport de corne broyée qui, en se dégradant, va enrichir le substrat en éléments nutritifs à libération lente.
Ce substrat universel convient à tous les carrés potagers et peut être épandu à même la terre sous le carré potager. Pour les carrés potagers hors sol, pensez à étaler une couche drainante au fond de manière à recueillir les eaux d’arrosage en excès. Les billes d’argile sont un excellent choix, au même titre qu’on le ferait pour une plantation traditionnelle en pot. N’oubliez pas l’utilisation d’un feutre géotextile entre la couche drainante et le substrat afin d’éviter que les deux ne se mélangent avec le temps.
4. LES PLANTATIONS ET L’ENTRETIEN
4.1. Les cultures possibles
Le gros avantage du carré potager est sa modularité. Vous pouvez décomposer votre espace en plusieurs mini-parcelles correspondant aux différentes cultures. Cela permet d’optimiser au mieux vos cultures en associant tous types de fruits et légumes.
Attention, il est important de savoir que certaines cultures ne sont pas compatibles ; vous devrez donc vous informer au préalable sur ce qu’on appelle le compagnonnage. Pour citer quelques exemples : la tomate est protégée par le basilic, l’oignon et la carotte poussent très bien ensemble, la capucine apporte une note fleurie — fleurs que l’on peut consommer en salade — et attire surtout les insectes pollinisateurs tout en éloignant les ravageurs.
La quantité d’espèces que vous pourrez cultiver dépendra directement de leur développement. Par exemple, dans 1 m², vous pourrez planter un seul plant de courgette ou de tomate, 4 salades, 9 fraisiers ou 3 poivrons. Les légumes-racines ne se comptent pas, car ils se sèment à la volée. Veillez toutefois à les éclaircir au stade deux feuilles pour obtenir des récoltes de belles tailles.
Après chaque fin de culture, veillez à alterner vos plantations dans une logique de rotation des cultures. Cette autre technique a largement fait ses preuves, au même titre que le compagnonnage évoqué précédemment. Elle permet de limiter l’apparition des maladies tout en préservant la qualité du substrat. À titre d’exemple, des cultures peu gourmandes en minéraux pourront suivre des cultures très gourmandes, qui auront épuisé le substrat au cours de leur existence.
4.2. L’entretien
Si tout est fait dans les règles de l’art, l’entretien du carré potager est relativement limité. Quelques gestes réguliers et simples permettent de le garder propre et de prolonger sa longévité. Nettoyez l’extérieur de votre carré avec une brosse à pavés et une eau savonneuse pour le maintenir propre et éviter l’installation de nuisibles, surtout dans le cas du carré potager en bois.
Au niveau des entretiens intérieurs, il y a évidemment :
- L’arrosage : Il doit être régulier, surtout durant la période estivale, et plus encore dans les bacs surélevés, encore plus soumis à la déshydratation. Préférez les arrosages du matin, qui seront appréciés des cultures et éviteront la multiplication des maladies cryptogamiques dues à une humidité nocturne excessive. Arrosez à l’eau de pluie et adaptez vos apports à vos cultures. L’arrosage peut être plus performant avec l’épandage d’un paillis, qui évite l’évaporation du sol tout en empêchant les adventices de germer. Choisissez des paillis fins comme les paillettes de lin ou de miscanthus, ou encore des feuilles mortes préalablement séchées.
- La fertilisation : La richesse du substrat diminue après chaque culture, qui y puise ses réserves au fur et à mesure de sa croissance. Il est donc important d’enrichir régulièrement, et après chaque culture, pour garder un substrat optimal. Faites des compléments de compost lorsque c’est nécessaire et apportez une fertilisation organique de fond au moins une fois par an, avant les premières cultures de l’année. Pensez à utiliser les purins de plantes : ils ont aussi un rôle d’enrichissement du substrat tout en renforçant les défenses immunitaires naturelles des cultures.
- Le griffage : Même avec un paillage, vous pouvez griffer le dessus du substrat de temps en temps afin d’améliorer son aération. Selon un dicton de jardinier : un griffage vaut deux arrosages !
- Les protections : Le carré potager n’est pas exempt de maladies ou de ravageurs — c’est bien dommage. Pour contrer ou maîtriser ceux-ci, préférez les méthodes douces, qui s’adaptent très bien à ces petits espaces. Vous pourrez presque vous passer de traitements phytosanitaires en encourageant l’installation des insectes auxiliaires. Préférez aussi les filets de protection contre les papillons des chenilles défoliatrices, installez des pièges à limaces ou utilisez du savon noir comme insecticide lorsque c’est nécessaire.
Vous avez à présent toutes les cartes en main pour installer votre carré potager et réussir vos premières cultures : à vous de jouer !
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