PLANTES, Plantes & fleurs d’intérieur

L’ALOCASIA MACRORRHIZA

S’il y a bien une plante d’intérieur aux formes généreuses et à l’aspect tropical, c’est bien l’Alocasia macrorrhiza. Préhistorique à souhait, vous serez séduit par la grosseur de ses feuilles qui apporteront à coup sûr une véritable ambiance de jungle dans votre intérieur. Un peu plus exigeante que la moyenne des plantes d’intérieur, elle s’adresse à des amateurs de plantes d’intérieur qui ne sont pas à leur coup d’essai.

1. DESCRIPTION DE L’ALOCASIA MACRORRHIZA

L’Alocasia macrorrhiza est aussi plus couramment surnommée Oreille d’éléphant et l’on comprend vite d’où il tire son nom vernaculaire. On peut expliquer facilement la signification de son nom scientifique, « macro » pour gros et « rhiza » pour rhizome. En effet cette plante est aussi connue pour la grosseur de son rhizome souterrain. Il peut aussi se vendre comme cela en phase de dormance. Cet Alocasia appartient à la famille des Araceae, dans laquelle on retrouve beaucoup de plantes elles aussi d’aspect tropical comme les Arum ou les Philodendron.

1.1. Origines

Originaire des régions tropicales d’Asie du Sud-Est et de certaines îles du Pacifique, l’Alocasia macrorrhiza se rencontre en lisière de forêt et dans les sous-bois à végétation peu dense. C’est dans ces conditions que la lumière est importante avec une très bonne hygrométrie et une chaleur constante.

Cette plante fut découverte officiellement au XVIIIème siècle par des explorateurs européens, puis importée un siècle plus tard pour enrichir les collections de plantes exotiques dans les serres publiques ou particulières. Rapidement après, son allure séduisante fit qu’on la reproduisit à des fins commerciales et qu’elle rejoignit ainsi une large gamme de plantes d’intérieur.

Malgré cet historique, il est important de savoir que l’Alocasia macrorrhiza était déjà utilisée depuis l’antiquité pour y être consommé cuit par les hommes présents sur ce territoire à cette époque.

1.2. Caractéristiques

L’Alocasia macrorrhiza est une plante vivace herbacée malgré son développement exubérant. A l’état naturel, il n’est pas rare que la plante atteigne la hauteur impressionnante de 4 à 5 m pour des feuilles de près d’un mètre de diamètre. Heureusement ses dimensions sont nettement plus modestes en culture en pot. Ceci s’explique facilement du fait qu’elle s’en trouve nettement plus à l’étroit au niveau de son système racinaire. Vous pourrez donc espérer une plante de 2 m de hauteur maximum mais tout de même avec des feuilles jusqu’à 60 cm de diamètre.

Ces grosses feuilles sont portées au bout d’une grande tige appelée pétiole et qui émerge directement du gros rhizome racinaire. Elles sont vertes, charnues et épaisses, largement nervurées et brillantes.

Avec une croissance assez rapide si elle dispose des éléments nutritifs nécessaires à son développement, vous pourrez prétendre à l’émergence de plusieurs feuilles chaque année. Comme pour beaucoup de plantes d’intérieur, la saison de croissance est printanière et estivale.

Vis-à-vis de sa floraison, contrairement à son feuillage, elle est discrète et assez rare en culture. Elle prend la forme d’une petite fleur d’Arum, typique de la famille des Aracées. Son intérêt ornemental est assez minime, ce n’est donc pas pour cette raison que vous choisirez d’acquérir un Alocasia macrorrhiza.

2. LA CULTURE DE L’ALOCASIA MACRORRHIZA

2.1. Le choix du pot et du substrat

La taille importante et le poids du feuillage de cette plante suggèrent évidemment qu’il faut choisir un pot assez massif, lourd et stable pour ne pas qu’il puisse basculer au moindre courant d’air. A ce titre, choisissez de préférence les pots en grès ou en terre cuite émaillée. Ce type de matériaux a le précieux avantage de mieux conserver la fraîcheur du substrat. Les gros pots en plastique à réserve d’eau peuvent aussi faire l’affaire à condition d’être correctement utilisés.

N’hésitez pas à opter pour un diamètre assez grand dès le départ quand bien même votre plante est encore petite. En effet, sa croissance est plus importante lorsqu’elle est jeune, ceci vous évitera donc de rempoter dès l’année suivante.

En ce qui concerne le substrat, le drainage a son importance pour ne pas faire pourrir le rhizome mais il faut surtout insister sur la richesse du mélange. Cette plante, extrêmement gourmande doit pouvoir retrouver les éléments minéraux dont elle a besoin facilement. Pour ce faire, optez pour un mélange composé de :

– 50% de terreau spécial plantes d’intérieur

– 25% de terre de jardin légère et de compost pour le côté consistant

– 25% de sable grossier ou de fibre de coco pour l’aération et le drainage

Le fond du pot peut être tapissé de billes d’argile afin de faciliter un écoulement facile des eaux d’arrosage excessives.

Prévoyez un rempotage tous les 4 à 5 ans et un surfaçage tous les deux ans.

2.2. Le bon emplacement pour un Alocasia macrorrhiza

Dans la maison, l’Alocasia macrorrhiza a besoin de beaucoup de lumière pour faire pousser de belles feuilles bien vertes, épaisses et larges. Ne la placez pas au soleil direct au risque de lui créer des brûlures par réverbération des rayons sur les vitres des fenêtres. Choisissez une baie vitrée orientée à l’est ou à l’ouest afin de bénéficier d’une lumière constante.

Si vous disposez d’une véranda, vous pouvez aussi l’installer dedans en respectant les mêmes critères de soleil direct. D’autant plus que cette plante adore la chaleur, elle ne sera donc pas un problème comme c’est souvent le cas dans ce type de pièce. Durant la période de croissance de printemps / été, des températures entre 20 et 26°c sont idéales à un développement fort.

Le froid ne lui convient pas du tout et les températures inférieures à 15°c peuvent lui être néfastes. Ne vous tracassez donc pas pour un changement de place en automne/hiver dans une pièce plus fraîche, l’Alocasia macrorrhiza n’en a pas besoin.

Au-delà des températures, l’humidité atmosphérique est tout aussi importante. Comme toute plante tropicale, il est important de maintenir un bon taux tout autour de son feuillage et de ses racines. Deux solutions s’offrent à vous pour accentuer cette humidité et surtout en hiver lorsque les chauffages ont tendance à l’assécher.

Le première est de placer votre pot sur une soucoupe remplie d’eau et de billes d’argiles ou bien de maintenir un peu d’eau dans le pot à réserve d’eau.

La seconde est de brumiser régulièrement le feuillage de la plante.

3. L’ENTRETIEN DE L’ALOCASIA MACRORRHIZA

3.1. L’arrosage

L’arrosage est très important pour cette plante. Celui-ci doit être suivi et régulier en différenciant bien les deux phases annuelles que sont la phase de croissance et la phase de repos.

Du printemps à la fin de l’été, arrosez dès que le substrat commence à sécher en surface, l’intégralité de la motte doit être bien humidifiée. Vous pouvez donc arroser jusqu’à écoulement de l’eau en dessous du pot pour que la motte soit bien hydratée.  Ne laissez pas l’excès d’eau stagner en bas du contenant, elle doit être retirée après l’arrosage pour éviter tout risque de pourriture.

En automne et jusqu’à la fin de l’hiver, réduisez les arrosages et laissez sécher la motte plus en profondeur avant d’effectuer un nouvel apport.

Dans les deux cas, utilisez de préférence de l’eau de pluie à température ambiante, pas trop froide. Brumisez également avec une eau de pluie pour éviter la présence de taches de calcaire sur les feuilles.

3.2. La fertilisation

Après lui avoir offert un substrat bien riche, il est important de maintenir cette richesse par une fertilisation adaptée sans quoi le substrat finira par s’appauvrir en minéraux.

Choisissez un fertilisant liquide spécial plantes vertes à raison d’un apport tous les 15 jours de mars à septembre. Vérifiez bien que le taux d’azote soit suffisamment élevé pour soutenir un développement important de son feuillage.

D’octobre à février, suspendez les apports pour que la plante se mette un peu en pause durant sa phase de repos.

3.3. La taille de l’Alocasia macrorrhiza

Un Alocasia macrorrhiza ne nécessite que très peu de taille. Celle-ci se limite à la suppression des feuilles abîmées ou celles qui sèchent à mesure de la croissance. Coupez-les toujours de manière franche et à la base de leur pétiole pour garder une plante esthétique et saine.

3.4. Les problèmes les plus courants

Une fois toutes les méthodes de culture et d’entretien maîtrisées, vous avez déjà une bonne partie des cartes en main pour éviter tout problème. Toutefois, certains peuvent apparaître et lorsque c’est le cas, voilà comment les résoudre :

  • Les feuilles jaunissent dans leur ensemble, les nervures centrales peuvent être plus marquées :

C’est souvent un signe d’excès d’eau ou d’un arrosage avec une eau trop calcaire. Assurez un meilleur drainage ou espacez plus les apports avant que le problème ne s’aggrave. Si tel était le cas, il faudra carrément prévoir un rempotage et donc un changement de l’intégralité du substrat.

  • Les feuilles se ramollissent et retombent au sol :

A l’inverse, nous sommes dans le cas d’un manque d’eau. Vérifiez tout de même votre substrat car ce symptôme peut parfois correspondre aussi à un excès. Vous pourrez résoudre cela dans les deux cas en adaptant la fréquence des apports.

  • Ses feuilles sont recouvertes de petites bêtes blanches :

Dans ces deux cas, il s’agit de Cochenilles ou de Pucerons. Ces insectes se nourrissent de la sève des plantes qu’ils convoitent. Plusieurs façons de les éliminer existent en fonction de l’infestation. Un coton-tige imbibé d’huile de colza pourra les déloger et les éliminer. Un traitement plus général avec une solution de savon noir sera nécessaire en cas d’une attaque plus générale.

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