Acheter ou offrir une plante d’intérieur fleurie est chose aisée, mais lorsqu’il s’agit de provoquer une nouvelle floraison par la suite, les choses peuvent se corser. N’ayez crainte, ce n’est pas une mission impossible, il vous faut seulement connaître quelques règles basiques dès l’achat puis une fois la plante installée dans la maison.
1. CONNAÎTRE SA PLANTE D’INTÉRIEUR
Avant de réfléchir tête baissée aux différentes manières de procéder, il est important de savoir que chaque espèce de plante est différente. Que ce soit au niveau de ses besoins en préfloraison pour induire cette dernière, mais aussi sur sa capacité de base à fleurir régulièrement et en abondance. Chaque cas est différent et vous devez connaître en amont les particularités des plantes que vous choisissez.
1.1. La capacité de floraison
C’est le premier élément à prendre en considération lorsque vous achetez une plante fleurie. Ce n’est pas parce que vous voyez votre plante préférée en fleur en magasin qu’elle l’est à longueur d’année. Les floraisons en production sont programmées afin d’être destinées à la vente sous cette forme. La programmation se fait avec différents facteurs qui s’adaptent au mieux à l’induction florale de chaque espèce.
Une fois à la maison, vous pourrez jouer sur les facteurs de floraison et sur sa durabilité, mais vous observerez toujours une phase lors de laquelle la plante est en « repos floral » et n’a plus que des feuilles.
Selon les espèces, la durée de floraison peut varier de quelques jours à plusieurs mois. L’induction florale peut également se provoquer en quasi-permanence, ce qui donne l’illusion que la plante est constamment fleurie. Toutes ne sont donc pas logées à la même enseigne, et connaître cette capacité de floraison de l’espèce que vous souhaitez est donc une base avant tout achat.
Parmi quelques espèces éphémères, on peut mentionner l’Amaryllis, les Cactées, l’Azalée d’Inde ou l’Hibiscus. Chez les plus longues floraisons, vous retrouverez l’Anthurium, le Spathiphyllum, le Cyclamen ou la plupart des Orchidées.
1.2. La saisonnalité de floraison
Un second point qui vient en complément du premier, mais qui a une importance aussi grande. Au-delà de la simple capacité de floraison en termes d’abondance, il faut noter que les plantes d’intérieur sont comme celles de votre jardin. C’est-à-dire qu’elles ont une époque favorable à leur floraison. Et même si les conditions qui leur sont données en intérieur sont stables et régulières une bonne partie de l’année, elles seront tout de même sensibles aux variations de températures et surtout à la luminosité naturelle, moins importante durant l’hiver.
Si vous prenez l’exemple du Schlumbergera, inutile de vous inquiéter s’il ne montre aucune fleur de février à novembre : sa saison de floraison débute au mois de décembre, qu’il soit en intérieur ou dans son habitat naturel. C’est d’ailleurs ce qui lui a valu le nom de « cactus de Noël ».
Alors que certaines floraisons semblent se renouveler sans raison apparente tout au long de l’année, beaucoup d’espèces sont saisonnières et ont besoin, en plus, d’un repos hivernal pour induire une floraison printanière ou estivale. C’est principalement le cas des bulbes d’intérieur comme l’Amaryllis ou le Cyclamen, toute la gamme des Cactées et plantes succulentes, mais aussi bon nombre de plantes rhizomateuses comme le Clivia.
2. LES RÈGLES DE BASE POUR UNE FLORAISON EN INTÉRIEUR
Lorsque la capacité et la saisonnalité de floraison de votre plante favorite sont connues, le fait qu’elle refleurisse ou non va dépendre directement de vos soins, qu’ils soient en termes d’entretien, mais aussi de respect des saisons.
N’hésitez pas à vous informer auprès du vendeur dès l’achat : il vous indiquera tous les critères à mettre en place pour vous assurer un renouvellement optimal de la floraison.
2.1. L’emplacement
Alors que beaucoup d’espèces sont sujettes à un changement d’atmosphère pour induire une floraison, il tombe sous le sens qu’elles ne pourront rester au même emplacement dans votre maison, surtout si la pièce ne connaît aucun changement de paramètres comme la température ou la luminosité.
- La température :
Même s’il s’agit pour la plupart de plantes tropicales de régions chaudes, humides ou sèches, elles demandent bien souvent des températures plus fraîches en hiver pour pouvoir refleurir. Renseignez-vous toujours en amont et ne mettez pas bêtement toutes vos plantes à fleurs dans une pièce non chauffée en hiver : certaines ne le supporteraient pas.
Parmi les plantes qui apprécient des ambiances fraîches en hiver, vous trouverez les Cactées et plantes succulentes, le Clivia, l’Azalée d’Inde, le Saintpaulia, le Jasmin d’intérieur ou encore les célèbres Orchidées. Les températures recommandées varient là encore. Quand les Cactées supporteront des ambiances hors gel, des températures autour de 10 à 15 °C seront suffisantes pour les Orchidées.
D’autres, à floraison hivernale, apprécieront d’avoir un cycle de fraîcheur de quelques semaines pour encourager la formation de leurs fleurs plus précocement. Notons ici le Cyclamen, l’Amaryllis ou encore la Jacinthe pour fleurir les tables de Noël.
- La luminosité :
Jouer sur la luminosité est tout aussi important que la température. Et quand on dit jouer sur la luminosité, ce n’est pas seulement lors de la phase de repos. Une fois celle-ci achevée, la plante doit retrouver des conditions de lumière qui lui sont bénéfiques.
N’espérez aucune floraison si vous placez un cactus dans une pièce peu lumineuse, et il en est de même pour un Calathea en pleine lumière. Respectez une nouvelle fois les demandes primaires de vos plantes, sans quoi tout le reste du travail d’entretien n’aura servi à rien !

2.2. L’arrosage
La plupart du temps, l’arrosage des plantes d’intérieur est plus en excès qu’en manque. Dans la grande majorité des cas, la règle d’or est de laisser sécher le substrat entre deux apports. Réduisez les apports lors de la phase de repos afin que la plante comprenne bien à quel moment de l’année elle se trouve.
Utilisez de l’eau de pluie à température ambiante, ôtez les soucoupes après l’apport et vous mettrez déjà de grandes chances de votre côté pour garder votre plante avec de bonnes dispositions de floraison.
Encore une fois, méfiez-vous des exceptions et renseignez-vous bien sur l’espèce voulue dès l’achat. Par exemple, si vous optez pour une plante carnivore issue des tourbières, il est totalement déconseillé de marquer une pause dans l’apport d’eau : le substrat doit être maintenu constamment humide.
2.3. La fertilisation
Une fois le bon substrat choisi et le rempotage post-achat effectué, vous offrez déjà des conditions propices au bon développement de votre plante. Mais ceci ne s’arrête pas là, car la floraison actuellement en cours sur votre plante devra être succédée par une autre, et c’est en grande partie grâce à la fertilisation que vous lui apporterez.
Ne prenez pas le premier engrais qui vous tombe sous la main. Certains sont adaptés et conçus pour certains types de plantes comme les Orchidées ou les Cactus, par exemple. Il existe aussi des engrais pour stimuler la croissance et des engrais pour stimuler la floraison. Voilà pourquoi il est aussi très important de connaître la saisonnalité de floraison, car elle permet d’apporter le bon engrais au bon moment et d’ainsi démultiplier vos chances de revoir une floraison belle et abondante.
Choisissez un engrais croissance après la floraison, et un engrais floraison plusieurs semaines avant son apparition. Évitez les apports d’engrais durant la phase de repos : inutile de stimuler votre plante à ce moment, elle doit être, comme son nom l’indique, en repos. En revanche, sur la phase de croissance et de floraison, comptez au minimum un apport mensuel d’engrais. Cette période oscille majoritairement de mars à fin octobre.
Préférez les fertilisants liquides, car vous doserez mieux vos apports qu’avec un solide qui demande moins d’assiduité. Enfin, humidifiez toujours le substrat quelques heures avant un apport d’engrais, surtout s’il s’agit d’un chimique. Vous effacerez alors tout risque de brûlures racinaires.

2.4. La taille
La plupart du temps, l’arrosage des plantes d’intérieur est plus en excès qu’en manque. DLa taille est la dernière étape qui permet d’encourager une re-floraison ou bien même une remontée de floraison pour les espèces les plus florifères. Couper les fleurs fanées au fur et à mesure permet d’éviter parfois une fructification inutile. Ceci force certaines plantes à refleurir de nouveau, car elles n’auront pas réussi à produire leurs graines du fait de la taille.
Du côté des hampes florales, renseignez-vous préalablement selon les espèces, car certaines doivent se couper exclusivement quand la tige a séché. C’est le cas des Orchidées ou des plantes rhizomateuses comme le Clivia, par exemple.
3. L’ABSENCE DE FLORAISON
Après toutes ces explications, vous vous demandez sûrement pourquoi certaines de vos plantes n’ont jamais montré une seule fleur. En effet, en intérieur, on ne cultive pas exclusivement des plantes à fleurs, bon nombre d’espèces catégorisées dans les plantes vertes ne sont tout simplement pas capables de fleurir dans nos maisons. Que ce soit pour une raison d’environnement défavorable à leur floraison ou bien parce que ces plantes ne peuvent pas fleurir lorsqu’elles sont nanifiées, inutile d’insister, vous devez le prendre en compte dès votre achat.
Et si, toutefois, vous arriviez à obtenir une floraison d’une plante verte très difficile à faire fleurir, celle-ci n’en serait que plus exceptionnelle et tout à votre honneur. Ne ressentez donc aucune frustration si l’exploit n’est intervenu qu’une seule fois.
Dans cette catégorie de plantes, on peut citer, par exemple, les Sansevieria, Beaucarnea, Araucaria, Kentia ou encore Monstera.
Enfin, il existe aussi des plantes d’intérieur ne présentant pas de floraison à proprement dite ; inutile donc de perdre votre temps à essayer d’entrevoir un miracle. Dans cette catégorie, on note toute la gamme de fougères, qui ne se reproduit pas à l’aide de fleurs et donc jamais une floraison n’aura lieu.