Plante d’intérieur spectaculaire et originale, le Pachypodium ne manque pas de curiosité. Avec son tronc épineux et sa silhouette en forme de vase, c’est la plante idéale pour tous ceux qui cherchent la plante différente et unique en son genre. Quelques caractéristiques sont toutefois à connaître en amont car ce n’est pas la plante la plus facile à cultiver. Attention également aux plus jeunes occupants de la maison car le Pachypodium est à la fois épineux et avec une sève toxique. Sachez dompter et accueillir cette plante pour profiter au mieux de sa splendeur.
1. DESCRIPTION DU PACHYPODIUM
On surnomme le Pachypodium « Palmier de Madagascar » bien qu’il n’ait rien à voir avec un palmier botaniquement parlant. Il appartient à la famille des Apocynacées dans laquelle on retrouve aussi le Laurier rose ou le Frangipanier, deux plantes bien connues des amateurs de jardins exotiques. Il tient ce nom scientifique du grec Pachy signifiant « épais » et de podium pour « le pied ». Vous l’aurez vite compris, le lien vient de son tronc bombé que l’on dira hypertrophié, agissant comme une réserve d’eau.
1.1. Origines
On retrouve le Pachypodium dans son milieu naturel directement à Madagascar dans les zones arides et minérales du sud de l’île. Cette plante a su s’adapter à ces conditions si particulières d’un ensoleillement intense et de longues périodes de sécheresse. Vous pourrez donc l’apercevoir avec des dimensions hors normes de 6 à 8 mètres, érigeant alors un arbre à part entière ; presque un symbole de ce pays.
Cette plante fut décrite pour la première fois en 1907 par un botaniste français qui étudiait la flore malgache. Il fut ensuite importé au XXème siècle dans les jardins botaniques de Paris puis distribué à des fins horticoles vers les années 30, en plein essor des collections de cactus et plantes succulentes.
1.2. Caractéristiques
Le Pachypodium regroupe plusieurs espèces mais l’espèce lamerei est celle dominante pour ses caractéristiques. Comme nous l’avons vu, sa plus grande spécificité est son tronc épais, en forme de bouteille, à l’épiderme gris et garni de rangées d’épines pouvant mesurer jusqu’à 6 cm. Ces épines, disposées en spirale forment une protection directe contre les prédateurs dans son milieu d’origine. Ce tronc s’élargit et grandit au fil des années à mesure que la couronne au sommet progresse.

Cette couronne est formée par de belles et longues feuilles vertes atteignant jusqu’à 40 cm de longueur lorsque les conditions lui sont idéales. Elles sont vert foncé et brillantes, regroupées en rosettes. L’association du tronc et du feuillage uniquement présent au sommet de la plante lui donne ce fameux visuel de petit palmier particulièrement exotique.
Sa croissance est très lente et surtout dans nos intérieurs. C’est pour cette raison que la plante ne dépassera que très rarement les 2 m de hauteur. Vous gagnerez tout au plus quelques centimètres de croissance par an dans les conditions les plus favorables. Vous pourrez alors observer une croissance printanière puis une phase de pause correspondant à une phase de repos y compris dans son état naturel. Le Pachypodium est une plante durable que vous conserverez de nombreuses années, il est donc indispensable de bien connaître ses caractéristiques en amont de tout achat.
La floraison est quant à elle très rare en intérieur mais particulièrement belle quand elle se produit. Ce sont de grandes fleurs blanches, très proches de celles du Frangipanier et finement parfumées.
2. LA CULTURE DU PACHYPODIUM
2.1. Le choix du pot et du substrat

Le Pachypodium possède un système racinaire profond et important pour pouvoir chercher et conserver l’humidité qui lui manque dans son milieu naturel. C’est pour cela que vous devrez toujours opter pour un contenant plutôt haut et avec un bon volume de terre. Les pots en terre cuite sont particulièrement conseillés pour leur faculté d’aération du substrat et leur porosité. S’ils sont émaillés, vous perdrez l’aspect respirant de la terre cuite mais ces pots ne sont pas pour autant à éliminer si vous recherchez une finition plus travaillée. L’ensemble offre un appui stable à cette plante qui pourrait rapidement basculer en raison de sa forme et de son feuillage large et haut.
Bien évidemment, le volume du pot doit varier en fonction de la taille de votre plante lors de l’achat, ne prenez pas non plus un pot démesurément grand. Mieux vaut augmenter sa taille au fur et à mesure des rempotages dans le but d’accompagner sa croissance. Le rempotage se fait lorsque la plante commence à être à l’étroit. Comptez environ 3 à 5 ans entre deux changements de pots. Profitez-en pour changer un maximum de vieux substrat lors du rempotage et de ne surtout pas arroser après le rempotage. Les éventuelles blessures causées aux racines pourront alors cicatriser avant d’être en présence d’humidité.
En ce qui concerne le substrat, il doit impérativement être drainant pour coller au plus proche de ses besoins. Mélangez donc une moitié de terreau à 30% de sable grossier et 20% de petits gravillons ou de pouzzolane. Ce mélange à 50% minéral assurera une bonne aération et évitera l’installation d’une humidité stagnante autour des racines.
Vous pourrez en plus installer un drainage à 100% minéral au fond du pot pour accentuer cette aération naturelle. Utilisez des billes d’argile ou un gravier traditionnel.
2.2. Le bon emplacement pour un Pachypodium
Pour cette plante de plein soleil, une exposition très lumineuse est indispensable. C’est comme cela que vous obtiendrez une croissance forte, dense et régulière. Choisissez idéalement la proximité d’une fenêtre orientée sud ou ouest. Contrairement à beaucoup de plantes d’intérieur, le Pachypodium supporte le soleil direct et aura donc toute sa place au sein d’une véranda ou d’un jardin d’hiver. La lumière est donc aussi importante que le drainage de son substrat.
Durant la période estivale, vous pourrez sortir votre plante en extérieur en l’habituant progressivement au soleil direct et aux courants d’air dans le but d’éviter toutes brûlures ou tous stress. Protégez-le de la pluie surtout si celle-ci se poursuit durant plusieurs journées consécutives.
En hiver, le Pachypodium doit absolument rejoindre la maison si vous aviez décidé de lui faire prendre l’air. Sa rusticité est de l’ordre de 10°c, c’est pourquoi il ne tolérera aucune fraîcheur hivernale française. Redonnez-lui son emplacement très lumineux avec une température de 15 à 20°c. Là encore, l’idée de la véranda maintenue fraîche s’avère bonne. L’objectif de cette température plus fraîche en hiver est de faire comprendre à la plante qu’elle est en phase de repos qui précédera la future phase de croissance printanière.
3. L’ENTRETIEN DU PACHYPODIUM
3.1. L’arrosage

L’arrosage est sans doute l’aspect le plus important à gérer avec le Pachypodium. Tout excès lui sera néfaste car il entrainera le pourrissement des racines et du tronc, phénomène pouvant être irréversible s’il est trop avancé et non géré.
A l’inverse, tout manque le plongera en phase de repos avec pour signe avant-coureur un flétrissement puis une chute des feuilles. Comme bon nombre de plantes succulentes conservant l’eau en réserve, elle doit tout de même recevoir un minimum pour la stimuler.
Au printemps et en été, procédez à des arrosages modérés et espacés d’une quinzaine de jours. Laissez sécher complètement le substrat entre deux apports afin de mettre toutes les chances de votre côté.
En automne / hiver, les feuilles peuvent tomber d’elles-mêmes sans avoir subi aucun stress, c’est normal. Les arrosages doivent alors être réduits à raison d’une fois par mois maximum. Durant cette période, une méthode simple pour déterminer si la plante a suffisamment d’eau n’est pas de regarder le substrat mais le tronc. Tant qu’il reste ferme et épais, la plante a suffisamment de réserve. S’il devient un peu plus flétri mais que le substrat est totalement sec, il faut peut-être un apport pour réajuster ses réserves.
Avec cette technique, vous pourriez même en théorie vous passer d’arrosage tant que la plante ne montre pas de signes de besoin.
3.2. La fertilisation
Le Pachypodium n’est pas une plante gourmande en matières fertilisantes. L’apport d’engrais aura pour unique but de soutenir sa croissance sans pour autant rechercher une plante qui pousse vite et qui dénaturerait sa forme d’origine.
Choisissez pour cela un engrais à cactées dont la teneur en phosphore et en potassium est plus élevée que celle en azote. Liquide et organique de préférence, il sera plus simple à apporter et vous maîtriserez mieux les doses qu’un solide. Apportez-le une fois par mois d’avril à septembre mais stoppez durant la phase de repos.
3.3. La taille du Pachypodium
Aucune taille n’est nécessaire sur cette plante mise à part le fait d’ôter les feuilles fanées lorsqu’il y en a. Toute intervention sur le tronc ou les éventuelles branches risquerait de nuire à votre Pachypodium.
3.4. Les problèmes les plus courants
Malgré une très bonne résistance si on ne l’arrose pas trop et que son substrat est bon, quelques problèmes peuvent être à noter lors de la vie de votre Pachypodium. Parmi les plus fréquents voici les problèmes et leurs solutions :
- Les feuilles perdent leurs couleurs et tombent :
C’est un facteur qui peut être tout à fait normal si la chute se produit en automne car la plante va entrer en dormance. Si ceci est en dehors de cette saison, il peut y avoir un problème hydrique, que ce soit un excès ou un manque. Régulez cela en analysant vos apports.
- Le tronc se creuse à la base et le substrat dégage une mauvaise odeur :
L’excès d’eau en est ici la cause, ce sont les signes d’un pourrissement. Sortez la plante du pot pour en constater l’ampleur. Si l’ensemble des racines est nécrosé, il est malheureusement trop tard. Si certaines sont bonnes et que le tronc n’est pas totalement atteint à sa base, grattez et enlevez les parties nécrosées puis procédez à un rempotage dans un nouveau substrat. N’arrosez pas aussitôt après, laissez passer au moins une quinzaine de jours.
- Les feuilles palissent, s’allongent anormalement et la plante semble s’étirer vers le haut :
Ici, il s’agit d’un manque de lumière, la plante pousse pour essayer de la trouver mais ceci la fragilise. Trouvez-lui un emplacement plus adapté.
- De petites bêtes parcourent les feuilles qui semblent changer de couleur et se défraîchir :
Vous êtes face à une attaque de pucerons, de cochenilles ou d’acariens. Ces insectes se nourrissent de la sève des plantes qu’ils convoitent, les affaiblissant par la même occasion. Vous pourrez vous en débarrasser de façon simple par une pulvérisation de savon noir, un insecticide naturel. Lavez bien les feuilles à l’eau claire quelques jours après le traitement.
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