Petite plante tapissante d’intérieur, le Callisia est apprécié pour sa petite taille et son feuillage dense. Ce n’est pas la plante d’intérieur la plus spectaculaire, cela va de soi, mais elle saura trouver sa place dans les plus petites surfaces ou bien même en accompagnant d’autres espèces plus grandes. Facile à cultiver et à multiplier, cette plante s’adresse à tous publics, même débutants, tant elle est polyvalente.
1. DESCRIPTION DU CALLISIA
Le Callisia repens, de par son nom scientifique, répond aussi au nom de « Callisie rampante » ou « Vigne tortue » chez nos voisins anglophones. Son nom vernaculaire lui vient de sa modeste taille, ayant pour croissance une expansion en circonférence et non en hauteur. Elle appartient à la famille des Commélinacées, tout comme les Tradescantia zebrina, elles aussi populaires en intérieur pour leurs couleurs de feuillage. On les connaît aussi sous le nom de « Misère ». Les deux plantes peuvent d’ailleurs très bien cohabiter l’une avec l’autre.
1.1. Origines
On retrouve le Callisia repens dans son milieu naturel dans toute l’Amérique tropicale et subtropicale, du sud-est des États-Unis au nord de l’Argentine, en passant par le Mexique et les Caraïbes. On la croise en sous-bois et en lisière de forêt. Elle affectionne particulièrement les zones fraîches à humides avec une exposition semi-ombragée. Il n’est donc pas rare de la croiser dans toutes les régions citées.
Cette plante fut découverte au XVIIIᵉ siècle par un botaniste autrichien, puis importée un siècle plus tard en Europe, durant une période marquée par l’engouement pour les collections tropicales rapportées du monde entier et implantées sous serre chez de riches collectionneurs. C’est cette période qui permit plus tard la démocratisation de toutes ces plantes, qui nous sont à présent largement proposées pour nos intérieurs.
1.2. Caractéristiques
La Callisie rampante est facilement identifiable à son aspect de petit tapis de forme arrondie et garni de petites feuilles rondes. De 1 à 2 cm de largeur, charnues et brillantes, c’est comme cela qu’on peut reconnaître une Callisie. Ces petites feuilles sont aussi de couleurs variées selon les hybridations, portées par de petites tiges fines et cassantes qui se ramifient avec une grande efficacité. Elles peuvent s’allonger jusqu’à une longueur d’environ 60 cm, mais de manière horizontale. Jamais la plante n’atteindra une telle hauteur, ployant au fur et à mesure de l’expansion. C’est ainsi l’envergure maximum que vous pourriez obtenir sur une touffe adulte en pot.
Il existe plusieurs variétés offrant des nuances et des finitions différentes, pour le plus grand plaisir des âmes collectionneuses. Parmi les plus courantes, vous pourrez trouver, en plus de la forme classique aux feuilles vertes :
Callisia repens ‘Pink Lady’, aux feuilles presque entièrement roses, légèrement panachées de vert et de blanc, une jolie forme lumineuse et très « girly » ;
Callisia repens ‘Bianca’, une variante de la première mais avec des panachures totalement aléatoires. Des rameaux peuvent être totalement verts, totalement roses ou bien parfois présenter les deux nuances associées.
En ce qui concerne la floraison, elle est très rare en intérieur. Ce sont de petites fleurs blanches discrètes qui apparaissent sur la plante. Ne cherchez pas à l’obtenir quoi qu’il en coûte, vous seriez déçus. Cette plante se choisit pour la beauté fragile et intime de son feuillage, et non pas pour une floraison insignifiante et quasiment impossible à obtenir.
2. LA CULTURE DU CALLISIA
2.1. Le choix du pot et du substrat
Planter une Callisie rampante en pot est un jeu d’enfant. Il vous faudra tout d’abord choisir un contenant adéquat à son développement. Préférez les pots plutôt larges, qui seront plus adaptés à une croissance horizontale de la plante. Avec le temps, la plante pourra même déborder du pot. Le choix du matériau n’a pas une grande importance, tout comme sa couleur : chacun choisit en fonction de ses envies, que ce soit dans une logique de contraste ou, au contraire, de reproduire un joli camaïeu entre les feuilles et le pot. Dans de plus gros pots, elle s’associera très bien avec des plantes aux exigences similaires et au développement plutôt vertical.
Certains la planteront même en terrarium, qu’il soit occupé ou bien uniquement végétal. La Callisie y occupera alors son rôle de couvre-sol et pourra servir de nourriture aux occupants herbivores.
Concernant le substrat, composez un mélange de deux tiers de terreau universel complété d’un tiers de sable grossier ou de perlite. Même si la plante apprécie l’humidité, un drainage est indispensable pour éviter tout risque de pourriture, en raison de la densité de son feuillage et de sa touffe. Drainez et percez le fond du pot pour éviter toute stagnation d’eau ultérieure.
En résumé, vous pourrez l’utiliser en pot solitaire, en terrarium tropical et même en suspension, bien qu’elle ne descendra pas autant qu’un Scindapsus ou un lierre.
2.2. Le bon emplacement pour un Callisia
En raison de ses origines, la Callisie devra être baignée de lumière, mais sans soleil direct. Une exposition plus sombre, à mi-ombre, conviendra également, mais risquerait d’atténuer l’éclat du feuillage. Ce sont les parties roses qui sont les plus sensibles aux rayons UV ; faites donc bien attention à cela, au risque de brûler votre plante, qui prendrait alors une teinte brune. La ventilation est aussi importante : il faut éviter les courants d’air permanents, mais ne pas être non plus dans un coin confiné de la maison.
Une bonne partie des pièces de la maison peut convenir à son installation, du moment que les critères de lumière et de ventilation sont réunis. L’hygrométrie globale haute n’est pas un problème, encore une fois, si la pièce est ventilée.
Concernant la température, elle tolère mal les températures inférieures à 10 °C, mais la chaleur au-delà de 25 °C ne lui causera pas de dommages, encore une fois si toutes les conditions précédemment évoquées sont respectées.
3. L’ENTRETIEN DU CALLISIA
3.1. L’arrosage
L’arrosage est important mais doit être maîtrisé. Pour le faire comme il faut, veillez à ce que le substrat reste toujours frais à légèrement humide mais jamais détrempé. Il ne s’agit pas d’une plante de tourbière, tout excès sera sanctionné par l’apparition de pourriture pouvant faire mourir la plante. Préférez plutôt des arrosages à l’eau de pluie.
Les apports doivent être plus suivis durant la période de croissance de printemps/été. En automne/hiver, espacez-les en laissant sécher la surface du substrat entre deux apports.
Vous pourrez aussi brumiser les feuilles de temps en temps afin de les hydrater, d’éliminer d’éventuelles poussières et de garder leur bel aspect brillant. Une seconde astuce consiste à placer le pot de votre Callisie sur une soucoupe remplie de billes d’argile et d’eau. Ainsi, il n’y aura pas de risque de stagnation d’eau mais cela créera une ambiance d’humidité douce pour la plante qui lui sera bénéfique.
3.2. La fertilisation
L’apport d’engrais est important pour maintenir une croissance dense, équilibrée et de qualité. Celui-ci s’effectue durant la phase de croissance de la plante, soit de mars à septembre. Faites-le toutes les 2 à 3 semaines avec un engrais organique liquide pour les plantes d’intérieur. Respectez toujours la dose conseillée et stoppez les apports en hiver afin de ne pas stimuler votre plante à une saison où elle doit se mettre en pause.
3.3. La taille du Callisia
Malgré son aspect précieux et fragile, la Callisie supporte très bien la taille et vous ne devez pas avoir peur de couper si vous remarquez qu’elle prend une forme déséquilibrée. Les tiges coupées se bouturent en plus très bien, vous permettant ainsi de multiplier votre plante si vous le souhaitez.
Les tiges et feuilles issues de la taille pourront aussi servir de nourriture à vos animaux domestiques, qu’ils soient en terrarium ou des rongeurs herbivores comme les lapins et cochons d’Inde.
Là encore, coupez en phase de croissance pour que la plante reprenne un bel aspect très rapidement. Évitez de la rabattre trop court et d’un coup, mieux vaut la tailler de temps en temps et doucement. Inutile d’être équipé d’outils de jardinage, un ciseau de cuisine préalablement lavé et désinfecté fera très bien l’affaire.
3.4. Les problèmes les plus courants
Plusieurs problèmes peuvent survenir sur votre Callisie rampante, qu’ils soient dus à une maladie, à un champignon ou encore à un stress. Parmi les plus fréquents, voici les problèmes et leurs solutions :
- Les feuilles jaunissent, se ramollissent et des traces de pourriture sont visibles :
C’est un problème assez courant en cas d’excès d’eau d’arrosage ou d’ambiance trop confinée. Placez-la dans un endroit plus ventilé et réduisez immédiatement les arrosages. Si le problème est vraiment avancé, prévoyez même un rempotage avec changement de substrat ou encore un bouturage des tiges encore saines en dernier recours.
- Les feuilles sèchent et brunissent à leur extrémité :
Ici, nous sommes dans le cas opposé : un manque d’eau, une exposition trop lumineuse ou une exposition à un courant d’air. Analysez la cause possible du problème et corrigez-la.
- De petits amas blancs cotonneux sont visibles sur les feuilles et dans la touffe :
Vous êtes face à une attaque de cochenilles. Ces insectes se nourrissent de la sève des plantes qu’ils convoitent, les affaiblissant par la même occasion. Vous pourrez vous en débarrasser simplement par une pulvérisation de savon noir, un insecticide naturel. Lavez bien les feuilles à l’eau claire quelques jours après le traitement.
- De minuscules toiles recouvrent la plante, les feuilles se décolorent puis se couvrent de taches brunes :
Il s’agit là d’une attaque d’acariens, de minuscules ravageurs qui s’attaquent aux plantes comme les précédents, avec la même conclusion si rien n’est fait. Ils prolifèrent surtout lorsque l’air est trop sec. Utilisez là aussi une solution à base de savon noir et pensez à brumiser régulièrement votre plante pour créer une atmosphère plus humide, propice à une bonne croissance de la plante et défavorable à ces ravageurs.
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