Plantes pour le jardin

LES PAS JAPONAIS

[—ATOC—]
[—TAG:h2—]

Tout droit venu d’Asie, le pas japonais incite le visiteur des lieux à la promenade avec une petite touche amusante et inhabituelle. Facile à mettre en œuvre, il peut tout à fait s’adapter à de petites comme de grandes surfaces.

1. QU’EST-CE QU’UN PAS JAPONAIS ?

Le pas japonais est un cheminement pouvant s’apparenter à une allée, bien que l’ensemble soit très léger, gracieux et bien souvent positionné en courbe douces.
D’aspect moins brut qu’un dallage traditionnel, ses formes sont plus naturelles et se fondent au mieux avec l’environnement qui l’entoure. Il donne une dimension à l’espace dans lequel il se trouve tout en orientant le jardinier vers un lieu ou une vue précise.
Dans un gazon, sa présence est aussi possible, autant pour casser le côté monochrome de l’herbe que pour créer un cheminement où l’on ne se mouillera pas les pieds en l’empruntant.
Si l’on regarde différentes créations terminées, on peut enfin considérer le pas japonais comme un élément décoratif à part entière dans le jardin. Robuste et tout aussi durable qu’une allée bétonnée sans pour autant être carrossable, le pas japonais ne demande qu’à venir embellir votre jardin.

2. QUEL MATERIAU CHOISIR ?

Le béton, la pierre ou le bois sont les 3 matériaux principalement utilisés pour créer des pas japonais. Tous s’intégreront à merveille dans le jardin car leurs coloris sont souvent dans des teintes de beige, marron ou gris.
Les plus solides et durables seront bien sûr les matières minérales qui n’auront pas de soucis de pourriture mais pourront toutefois se salir au fil des saisons. Différents modèles existent et sont prévus à cet effet :

                  – Les dalles en béton moulé : à l’achat, ce sont les pas japonais les moins chers. Le béton est un produit relativement bon marché, d’autant que ces pas japonais sont moulés dans peu de formes différentes et sans finitions, mis à part peut-être une coloration. Il s’agit ainsi d’un bon compromis si votre budget est faible car leur durée de vie est tout de même assez bonne.

                  – Les dalles imprimées : 
Photo 2 bis

Là encore, la matière première est le béton mais le travail sur l’esthétisme est bien plus abouti. Selon les différentes impressions sur le béton, le pas pourra prendre différentes formes, comme une imitation pierre véritable ou même une imitation tronçon de bois. Très joli, cet imprimé coloré dans la masse imite à merveille un segment de tronc comme s’il venait d’être coupé. Son aspect naturel est superbe dans des jardins d’inspiration plus naturelle.

                  – La pierre taillée : ici, il ne s’agit plus de béton et de moules, mais bien de roches, pures et dures, taillées suivant différentes formes pour s’adapter au concept de pas japonais, autant dans la taille du pas que dans son épaisseur. Les formes y sont donc plus variées et le relief du pas bien réel. Sa durée de vie est quant à elle extrêmement longue, puisque la roche est naturelle et non reformée, comme pour le cas du béton. Il y a donc beaucoup moins de risques d’éclatement dû au gel.

                  – Les ardoises de dallage : bien plus épaisses que celles qui sont utilisées pour les toitures, leur plus gros point fort est qu’elles ne pourront jamais être de forme et de taille identique. De plus, leur couleur noire les rend très esthétiques dans des décors contemporains directement associées à du gravillon ou du galet blanc.

                  – La brique : idéale pour une allée en pas japonais d’aspect plus carrée et stricte. Un petit travail de maçonnerie vous permettra d’assembler quatre briques ou plus, et pourquoi pas d’y glisser au centre un éclairage extérieur pour un cheminement des plus originaux de nuit.

                  – Le bois : vous pourrez aussi trouver de vrais segments de troncs, poncés, traités classe 4 et prêts à poser. Le bois pourra être du pin (peu cher à cause d’une mauvaise durée de vie s’il n’est pas entretenu) ou bien des bois plus denses comme le chêne ou le hêtre. De même, vous pourrez tout à fait les créer de façon artisanale. Ceci est possible si vous venez d’abattre un arbre avec un tronc suffisamment large. Veillez tout de même à ce que le bois soit sain, dans le cas contraire la durée de vie des pas serait très courte. Munissez-vous d’une tronçonneuse à la chaine bien affûtée puis coupez des segments qui seront ensuite poncés puis traités avec un produit rendant le bois imputrescible.

                  – La fonte : plus rare mais à l’aspect très moderne, la fonte rejoint elle aussi les pas japonais suivant différents motifs comme des feuilles de nénuphar, de chêne ou d’érable par exemple. Leur prix est par contre très élevé mais leur durabilité est elle aussi très longue.

Ces éléments ne sont bien sûr que des exemples mais les plus bricoleurs d’entre vous pourront créer bien d’autres sortes de pas, aussi originaux que surprenants.

3. L’INSTALLATION DES PAS

Photo 3

Plusieurs techniques de pose existent pour positionner les pas japonais mais avant cela, deux règles de bases sont à connaître.

Tout d’abord, en ce qui concerne l’espacement des pas. En effet, un cheminement fait de pas japonais n’est pas plat et uniforme, il suit les pas normaux d’une personne lorsqu’elle marche. Pour ce faire, les dalles devront être espacées au maximum de 40 cm (de centre à centre) pour assurer une marche confortable, normale et non forcée. Cette distance est une norme, à vous de choisir celle qui vous conviendra le mieux.
De plus, la disposition des pas ne doit pas être linéaire, elle suit une logique appelée un tiers, deux tiers. Pour simplifier, lors de la pose, vous devrez étaler un cordeau ou un tuyau d’arrosage qui tracera la courbe de votre futur cheminement. Ensuite, chaque dalle doit être divisée virtuellement en 3 segments identiques ou 3 tiers. Toutes les dalles de gauche seront posées sur le tuyau au niveau de leur premier tiers et toutes celles de droite au niveau de leur deuxième tiers. Cette méthode de pose reprend simplement l’espacement normal entre les jambes lors de la marche. L’utilisation du tuyau comme guide évite de positionner les pas au hasard.
Lorsque vous avez en tête ces deux règles de base, vous pourrez enfin vous atteler à la tâche dans votre jardin en suivant les étapes suivantes :

3.1. Le traçage

Il s’agit de la première étape, une fois que vous avez déterminé l’emplacement et la longueur de votre cheminement. Rappelons tout de même que l’ensemble doit se fondre discrètement dans l’espace tout en le structurant, ne vous amusez donc pas à faire des zigzags brutaux et dans tous les sens, le résultat ne serait vraiment pas fluide. Le traçage peut se faire facilement à l’aide d’un tuyau d’arrosage car vous pourrez facilement modifier une courbe avant de décaisser la terre. Travaillez toujours avec un peu de recul avant de valider le concept pour voir le projet sous différents angles.

3.2. Le décaissement

C’est à ce moment que vous entrez vraiment dans le vif du sujet. Vous aurez ainsi le choix entre deux propositions suivant le résultat escompté :
– Soit créer un cheminement discret avec les dalles directement positionnées dans le gazon
– ou former une allée de pas zen d’une certaine largeur, avec vos pas japonais qui seront entourés de matières minérales fines (paillette d’ardoise, gravillons coloré, brique pilée, etc…)
L’entretien du second choix sera beaucoup plus simple mais le résultat moins discret … à vous de juger selon vos goûts, car les deux techniques sont tout aussi esthétiques si elles ont été conçues avec goût.
Décaissez donc simplement l’emplacement des dalles dans le gazon, en creusant un peu plus que l’épaisseur des matériaux : soit 5 cm de plus pour la stabiliser lors de l’étape suivante.
À cet instant, pensez à appliquer la règle de un tiers/deux tiers et des 40 cm maximum entre chaque pas !

À savoir : sur un gazon, les pas doivent être à fleur de sol, pour pouvoir passer la tondeuse par-dessus sans endommager la lame.

stone way in japanese stone garden, Tokyo Japan

Dans le cas de pas entourés de gravillons, décaissez l’ensemble de la surface dessinée autant en largeur qu’en longueur. Creusez une fois encore un peu plus profondément que l’épaisseur du pas. Vous pouvez aussi installer une bordure en lame dans le but de délimiter votre allée de pas du gazon de part et d’autre pour un résultat encore plus fini !

3.3. La mise en place des pas

Le travail le plus dur est à présent terminé. Munissez-vous de toile géotextile ou de toile de sol que vous étalerez sur les surfaces décaissées de façon à isoler la terre du lit de gravier et sable qui sera épandue dessus.

ATTENTION : sans cette toile, le mélange de gravillons et de sable finirait par se mélanger à la terre et le pas s’enfoncer ! De même, ce mélange est aussi indispensable car il permet de bien caler le pas et au fortiori d’éviter qu’il ne se salisse ou pourrisse prématurément au contact de la terre dans le cas de pas en bois. Mettez toutes les chances de votre côté pour renforcer la durabilité de votre ouvrage !

Monte Botanical Garden on the island of Madeira in May

Complétez le trou avec votre mélange gravillons/sable de telle manière que le pas affleure le niveau du sol dans le cas du gazon ou soit plus haut que les matières minérales décoratives dans le cas d’une allée de pas. Lorsque ceci est fait, positionnez et calez vos pas à l’aide d’un maillet qui n’endommagera pas les dalles.

3.4. Les finitions

Lorsque les dalles pas sont enfin posées, le travail de finition consistera à combler les interstices avec de la terre pour les pas posés dans un gazon. Pour créer une allée de pas japonais, étalez vos éléments de finition minérale autour des pas. Nettoyez une dernière fois vos dalles à l’aide d’une brosse à poils durs et de l’eau savonneuse, et le tour est joué.