Plantes pour le jardin

LES FIGUIERS

Arbre emblématique et reconnaissable parmi tous, le Figuier est un arbre fruitier de plus en plus planté au jardin et ce même au nord de la France. De nouvelles variétés voient le jour, permettant d’offrir des productions intéressantes et des fruits toujours plus savoureux.

1. DESCRIPTION

Le Figuier se retrouve naturellement dans tout l’ouest de l’Asie et tout autour du bassin méditerranéen. Il se classe dans le genre des Ficus qui regroupe une très large gamme de plantes plutôt tropicales ou de climat doux. Il appartient à la famille des Moracées au même titre que le Murier platane.

1.1. Caractéristiques

Pour décrire le Figuier, rien de plus simple car cette arbre est vraiment caractéristique. Tout d’abord vous le reconnaîtrez à son feuillage. Caduc, lobé en 3 à 5 lobes, épais et vert, ses feuilles sont à elles seules une attraction esthétique au jardin.

Adulte, ce petit arbre prend une forme naturellement en boule assez large de 3 à 5 mètres de hauteur pour 4 à 6 mètres d’envergure.

La floraison se produit au sein du fruit, c’est pour cette raison que l’on pense que les figues se forment directement à l’aisselle des feuilles. La figue n’est en fait pas un fruit mais un réceptacle enfermant les fleurs, aussi appelé synconium. Celle-ci se développant durant la période estivale.

En ce qui concerne sa croissance, elle n’est ni rapide, ni lente. Le Figuier pousse modérément mais régulièrement d’année en année d’environ 20 à 40 cm selon les régions.

L’info en plus: Le lien entre la guêpe et la figue

Saviez-vous que lorsque vous consommez une figue, vous mangez aussi une guêpe ! Ceci peut vous sembler incroyable mais il s’avère que le Figuier lie un lien très étroit pour sa pollinisation avec une espèce de guêpe précise, la guêpe agaonide. Elle n’a bien sûr rien à voir avec la guêpe que vous avez en tête, il s’agit là d’un petit insecte de 1 à 2 mm de longueur. On appelle ce lien le mutualisme.

La pollinisation de la figue suit donc un cycle bien particulier.

– La guêpe femelle chargée de pollen pénètre dans une figue par un petit trou situé en dessous appelé Ostiole.

– Elle dépose alors inconsciemment le pollen sur les pistils (organe reproducteur femelle chez les végétaux),

– Elle y pond ensuite ses œufs directement dans les ovaires de fleurs puis meurt.

– Les larves mâles éclosent ensuite en premier afin de féconder les femelles. Puis, ils creusent des galeries menant à l’extérieur de la figue. Leur rôle s’arrête là, ils mourront ensuite.

– Les femelles passent près des fleurs mâles pour sortir de la figue et se chargent ainsi de pollen.

– Le processus se recommence ainsi, chaque femelle trouve une nouvelle figue pour y pondre ses œufs et y mourir. Elle pollinisera les fleurs femelles au passage.

Bien évidemment, lorsque vous consommerez une figue la prochaine fois, inutile de l’éplucher pour chercher la guêpe à l’intérieur. La carcasse de l’animal est très rapidement décomposée en protéines grâce à une enzyme naturelle à l’intérieur de la figue : la ficine.

Attention : Ce type de pollinisation n’est pas universel chez le Figuiers. Certaines variétés, bien plus adaptés au nord de la Loire du fait de l’absence de la guêpe agaonide sont autofertiles et ne répondent donc pas à ce processus. La pollinisation se fait seule, on appelle cela la parthénocarpie.

2. LES DIFFÉRENTES VARIÉTÉS

On distingue deux sortes de Figuiers, les unifères et les bifères.

Les premiers n’auront qu’une seule fructification dans l’année alors que les seconds en auront deux. Une première récolte durant l’été et une seconde en automne. Dans les régions plus fraîches, mieux vaut se tourner vers les variétés bifères qui ne donneront malheureusement qu’une seule fois mais des figues qui seront plus savoureuses.

2.1. Ficus carica ‘brown turkey’

Bifère et autofertile

Rendement moyen mais régulier.

Calibre : moyen

Caractéristiques : L’une des deux meilleures variétés pour le nord de la Loire. Elle est rustique et donne de belles figues savoureuses.

2.2. Ficus carica ‘goutte d’or’

Bifère et autofertile

Rendement faible la première année, généreuse à partir de la seconde.

Calibre : très gros

Caractéristiques : Variété de faible croissance, adaptée aux petits jardins mais craignant les excès d’humidité.

2.3. Ficus carica ‘madeleine des 2 saisons’

Unifère et autofertile

Rendement bon en juin puis en septembre octobre.

Calibre : gros

Caractéristiques : Bonne résistance au froid et variété très précoce. Originale de par sa couleurs, une variété peu connu mais à découvrir.

2.4. Ficus carica ‘panaché’

Unifère et autofertile

Rendement : très bon

Calibre : moyen

Caractéristiques : Variété à peau jaune et verte. Sa saveur est parfumée, sucrée et l’arbre est vigoureux.

2.5. Ficus carica ‘ronde de bordeaux’

Unifère et autofertile

Rendement : bon en juillet

Calibre : petit

Caractéristiques : Variété pour grand jardin du fait de son développement important. Très résistant au froid, il supporte les -20°C !

2.6. Ficus carica ‘violette normande’

Bifère et autofertile

Rendement : bon et régulier

Calibre : moyen

Caractéristiques : Sans doute la meilleure pour une plantation au nord. Elle s’adapte très bien dans ces régions et n’est pas d’une taille démesurément grande.

3. LA PLANTATION

Vous l’aurez compris, le Figuier est un arbre facile à cultiver puisqu’on le retrouve dans une très large zone géographique. Plus au nord, il demandera simplement les conditions idéales pour offrir une fructification normale.

Il est recommandé de procéder à la plantation au printemps, en mars/avril ou bien à l’automne. Privilégiez un endroit abrité du vent et surtout le plus ensoleillé possible. Cet endroit devra aussi être absolument spacieux car rappelons-le, le Figuier ne demande qu’à s’élargir ! L’idéal pour les régions au nord de la Loire étant la plantation devant un mur orienté plein sud. Ce dernier gardera la chaleur, accentuant le mûrissement des fruits et leur saveur.

Le  Figuier tolère très bien les sols secs en raison de ses origines. Cependant, pour obtenir des fruits plus gros et un arbre en très bonne santé, un sol frais et riche est recommandé. N’hésitez surtout pas à apporter une bonne brouette de compost chaque année en automne à la chute des feuilles. Ce fertilisant se diffusera dans le sol durant tout l’hiver mais aussi protégera les racines des gelées hivernales.

Deux soucis majeurs arrivent parfois dans les régions au nord de la Loire :

– La non formation de fruits.

Cela s’explique très souvent par le fait qu’un Figuier a besoin d’être bien enraciner avant de commencer à produire, il est donc sans doute trop jeune ou bien dans un sol trop compact

– les fruits qui tombent avant d’être mûrs.

Dans ce cas, c’est un problème d’emplacement. Votre Figuier n’est sans doute pas assez au soleil ou bien trop exposé au vent. L’enracinement peut encore une fois jouer un rôle dans ce problème. Si celui-ci est trop faible, l’arbre n’est pas en mesure de capter assez d’éléments nutritifs dans le sol, préférant ainsi sacrifier sa récolte.

4. L’ENTRETIEN

4.1. L’arrosage, la fertilisation et la récolte

Le Figuier est un arbre peu exigeant dès lors qu’il est planté dans les bonnes conditions au départ. Un bon arrosage le premier printemps s’il a été planté en cette saison s’avère conseillé afin qu’il s’enracine correctement et rapidement.

La fertilisation ne se limite qu’à l’apport de compost évoqué lors des conseils de plantation.

La récolte s’effectue simplement à la demande lorsque les figues sont mûres sur l’arbre. Elles se conservent alors quelques jours si elles sont bien mûres.

4.2. La taille

Pour la taille, le figuier répond à peu près aux mêmes règles que les arbres fruitiers plus communs en France comme les Pommiers, Poiriers ou Prunier notamment. C’est à dire que celle-ci se déroule en sortie d’hiver lorsque le risque de grosses gelées s’écarte.

Les choses les plus importantes à faire sont les suivantes :

– Couper les branches mortes ou celles qui se croisent afin d’aérer l’ensemble de la ramure et d’encourager la sève vers les rameaux les plus forts.

– Coupez également les nouvelles branches peu vigoureuses qui se déploient régulièrement à la base du tronc. Elles ne feront qu’affaiblir le reste de la ramure, mieux vaut donc conserver les plus fortes qui auront été sélectionnées auparavant.

Sachant que les figues se forment sur les branches âgées d’un an mais aussi sur le bois de l’année pour les variétés bifères, il s’avère donc conseillé de garder cette taille hivernale comme référence. Néanmoins, gardez bien en tête qu’il ne faut pas rabattre toutes les branches sans quoi vous anéantiriez la production de l’année.

Sur de vieux sujets, il est tout à fait possible de faire des tailles sévères dans le but de rajeunir l’arbre, c’est une technique radicale que le Figuier supporte bien.

4.3. La multiplication

Le Figuier peut parfois se ressemer naturellement seul mais c’est toutefois très rare. La solution la plus fiable pour multiplier votre arbre est le bouturage.

Vous pourrez alors réaliser un bouturage à l’étouffée durant l’été. Il est important que les températures soit supérieurs à 20°C, privilégiez donc un bouturage sous serre, véranda ou derrière une fenêtre sans soleil direct. Prélevez une bouture d’extrémité de 15 à 20 cm et utilisez de l’Osiryl qui est un stimulant racinaire plus efficace que les hormones de bouturage en poudre.

Le marcottage peut aussi se faire facilement étant donné que ses branches partent de la base. Le Figuier peut même parfois se marcotter seul, vous n’aurez alors qu’à récupérer la bouture ainsi formée.