Plantes pour le jardin

LE VOISINAGE DE NOS PLANTES POTAGERES

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Depuis les temps anciens, l’homme s’est aperçu, en observant la nature, qu’une plante ne vivait jamais seule. Que ce soit dans les prairies, les friches ou les terrains abandonnés, la constatation fut que certaines plantes sauvages se stimulaient entre elles pour un meilleur développement ; il remarqua également leur étonnante résistance aux maladies et aux parasites. Il existe une grande communauté végétale, très diversifiée, de genre, de famille, d’espèces et la cohabitation se passe plutôt bien, même si parfois une variété domine les autres !

Dans la nature tout fini par s’équilibrer et chaque plante sauvage, selon leurs besoins, trouve sa place.

1. LES PROBLÈMES DE VOISINAGE DANS UN POTAGER

Au jardin potager, les plantes cultivées peuvent avoir des problèmes de voisinage.

Certaines sont « amies », c’est-à-dire évoluent favorablement ensemble. Elles s’entraident même parfois, protégeant d’une éventuelle attaque de parasites ou de maladies leurs voisines, ou stimulant leur croissance.

Mais il arrive également, pour diverses raisons, que l’entente ne soit pas parfaite, voir très difficile entre certaines plantes légumières.

Certaines sont  « ennemies », gênent ou arrêtent la croissance de leur entourage ; d’autres agissent défavorablement sur leur bonne conservation, ou en déforment le goût.

Ainsi, les légumineuses, qui par leurs bactéries fixent l’azote de l’air, gênent les plantes qui n’ont pas ou peu besoin d’azote pour se développer normalement.

2. LE RÔLE BÉNÉFIQUE DE CERTAINES PLANTES

Parmi les plantes susceptibles d’avoir un rôle bénéfique envers leurs voisines, on peut en citer quelques-unes.

-L’ail, cultivé près des rosiers, améliore le parfum de ses fleurs ; cultivé sous les pêchers, il diminue les risques de la maladie de la cloque.

-La rue officinale serait répulsive pour les serpents, et les pucerons n’aiment guère son voisinage.

-Le raifort sauvage repousserait parfois les doryphores.

-Le chanvre ferait fuir les doryphores. Il faut donc le cultiver parmi les aubergines, les pommes de terre et près des tomates.

-La lavande repousserait les fourmis noires qui favorisent la prolifération des pucerons en se nourrissant de leur miellat sucré. Associer la lavande aux rosiers limiterait la prolifération de pucerons sur ces derniers.

lavande

-Le basilic est traditionnellement planté au pied des tomates pour protéger ces dernières du mildiou.

basilic

Les plantes qui permettent d’éloigner ou de tuer les insectes sans avoir besoin d’insecticide :

-Le solanum nigrum et le datura stramonium attirent les doryphores qui y pondent leurs œufs, les œufs éclosent et les jeunes larves se nourrissent immédiatement des plantes empoisonnées et meurent. Donc cela réduit de beaucoup la population de doryphores dans les patates.

-Les œillets d’inde et les ricins ont un effet semblable pour les insectes du sol et surtout les nématodes qui attaquent les racines des plantes. Intercaler des œillets d’inde dans le potager et des ricins dans les massifs de fleurs, diminue donc de beaucoup les nématodes dans le sol.

-Le myosotis, placer entre vos plants de fraisiers limitera les « vers » de la framboise

-le romarin sécrète une odeur forte, disposer le autour des choux afin d’éloigner les altises

Une autre façon de combattre les insectes est de masquer la présence des plantes qu’ils aiment :

-Les fines herbes et les plantes aromatiques sont particulièrement efficaces dans ce sens parce qu’elles dégagent beaucoup d’odeur et camouflent ainsi l’odeur de leurs compagnes de culture.

– Le trèfle planté parmi les choux comme couvre sol mêle le vers qui mange les racines des choux, ainsi il ne peut pas trouver de chou à manger.

Certaines plantes potagères servent d’appâts ou de leurres aux insectes.

– La moutarde attire le papillon blanc des choux, les papillons viennent donc pondre sur la moutarde.

– les choux gras attirent les mineuses.

-Les oignons aident à éloigner les mouches des carottes et les carottes aident à éloigner les mouches des oignons et contre la teigne du poireau.

– les aubergines attirent les doryphores.

-le céleri et les tomates désorientent la piéride du chou qui ronge les feuilles

-les capucines attirent les pucerons verts sur leurs feuilles à cause de leur odeur.

capucine

Ces plantes doivent se trouver à une certaine distance du potager pour en éloigner ou distraire les insectes, s’ils sont trop près du potager, ils vont avoir l’effet contraire d’y attirer les insectes.

3. LES TAGETES (ŒILLETS D’INDE) COMPAGNES UNIVERSELLES

Les tagètes  (ou œillet d’indes) ont la propriété de sécréter, au niveau des racines, des molécules chimiques complexes qui nuisent au développement des nématodes. Ces derniers sont de minuscules vers qui s’installent au niveau des racines de tomates, concombres, poireaux, melon, choux et les font dépérir. Tagètes patula, le plus connu, est le plus efficace !

On peut utiliser les tagètes en plantes compagnes (en mélange ou en ligne intercalaire), mais aussi en engrais vert, en paillage ou même en traitement (macération, purin, puis pulvérisation). Comptez 2 pieds de tagètes pour 6 pieds de tomates.

On peut aussi en faire des décoctions : faite bouillir 150grammes de tagètes dans 1 litre d’eau pendant 2 minutes. Laisser refroidir puis arroser aux pieds des tomates ou des plantes potagères a fruits.

oeillet-d-inde

4. CES ASSOCIATIONS SONT-ELLES TOUJOURS EFFICACES ?

Ces associations peuvent être efficaces dans un sol qui reçoit régulièrement des amendements corrects (bien nourri), mais il ne faut pas oublier qu’il s’agit seulement d’une aide. Par contre, dans un jardin souvent envahi de parasite et de maladies, l’association a peu d’effet. Ce genre de problème, venant principalement d’un déséquilibre du sol, oblige à corriger en priorité les apports de compost et d’engrais naturel anti carentiel.

5. ÉVITER LES ASSOCIATIONS DÉFAVORABLES

Certaines plantes inhibant la croissance des autres, il vaut mieux éviter de les faire voisiner. Cependant, les modes d’associations ne sont pas une science exacte et les causes de mauvaise cohabitation sont multiples !

Par exemple : Les courges ont beaucoup de mal a se développer au voisinage ou parmi les pommes de terre ; la variété de potiron ‘rouge vif d’Etampes’ semble s’en moquer ; par contre, l’aneth a une action inhibitrice sur la carotte, comme l’absinthe sur la plupart des jeunes semis et la rue sur le basilic.

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